INTERVENTION SPÉCIALE DU PRÉSIDENT FIDEL CASTRO RUZ DEVANT DES DIRIGEANTS DU PARTI, DE L’ÉTAT, DU GOUVERNEMENT ET DE L’UNION DES JEUNES COMMUNISTES, DES REPRÉSENTANTS DES ORGANISATIONS DE MASSE, DES OFFICIERS ET DES SOLDATS DES FORCES ARMÉES RÉVOLUTIONNAIRES ET DU MINISTÈRE DE L’INTÉRIEUR, DES PARENTS ET VICTIMES DES ACTES TERRORISTES DE L’EMPIRE, AU PALAIS DES CONGRÈS DE LA HAVANE, LE 17 AVRIL 2005
Chers compatriotes,
« Le vote a commencé à 7 heures dans les 37 280 bureaux du pays ; à 11 heures, 6 288 965 électeurs avaient voté, soit 75 p. 100 du total et 4,3 p. 100 de plus par rapport à la même heure des élections de l’année 2002.
« À 15 heures, 7 782 779 électeurs avaient voté, soit 92,09 p. 100 du total, un résultat similaire à celui enregistré à cette même heure aux élections précédentes.
« Le vote a conclu à 18 h dans tous les bureaux. D'ici quelques heures, on fera connaître les résultats préliminaires concernant le nombre total de votants.
« Le scrutin et le dépouillement ont lieu en ce moment. On prévoit que les résultats seront reçus et validés dans les premières heures du matin.
« Commission électorale nationale. 19 h 25. »
Nous avons tenu parole. Nous avons voté et nous sommes ici pour poursuivre la bataille (applaudissements).
Notre intervention a pour but d’informer la population du cours des événements, de mieux faire connaître les problèmes et de faire en sorte que notre population puisse observer et analyser ce qui se passe. Autrement dit, chacune de ces batailles enrichira graduellement la culture politique de notre peuple.
En des circonstances pareilles, on apprend beaucoup, comme nous avons appris aussi lors de la bataille pour la restitution de l’enfant Elián González. Nous avons tous participé à cette bataille et nous sommes tous satisfaits des résultats obtenus.
Cette bataille-là a été longue. Certains disent que celle-ci ressemble à celle livrée à cette époque-là. Il est probable qu’elle ne sera aussi longue, compte tenu du fait que le gouvernement des États-Unis doit prendre parti et adopter des décisions.
Combien peut durer cette situation ? Il est probable que d'autres situations voient le jour. Que feront-ils maintenant ? On a plus ou moins une idée de ce qu’ils pourraient faire. En sommes-nous sûrs ? Il est impossible de le savoir. Or, nous constatons cependant une certaine incertitude, c’est comme s’ils ne savaient pas quoi faire. En réalité, nous devons plutôt coopérer dans la mesure du possible afin qu’ils fassent ce qu’ils doivent faire.
En fait, s’ils font ce qu’ils doivent faire, le coût politique serait moindre. Mais pour être justes, nous ne sommes pas préoccupés par le coût politique qu’ils devront payer car nous ne sommes pas animés par un esprit de vengeance. Nous sommes cependant convaincus que nous avons raison et que les arguments de Cuba sont irréfutables. Nous allons continuer d’informer, d’observer et d’analyser les événements.
La séance du vendredi a été excellente et les retombées ont été énormes, aussi bien à Cuba qu’à l’étranger. Les documents de cette séance ont déjà été transcrits, traduits et envoyés partout ; demain, ils seront entre les mains de tous les membres de l’Organisation des Nations unies, pour l’instant, en anglais, la langue la plus universelle, alors que des milliers de personnes pourront disposer de tous les éléments de valeur et des données ici avancées. Et non seulement là, mais aussi dans tous les autres pays.
Il fallait se réunir aujourd’hui car des informations importantes n’ont pu être analysées à la séance précédente. Un grand nombre de problèmes doivent être encore analysés, dont certains devront être examinés lundi prochain. Aujourd’hui, tout le monde se repose, c’est le week-end (rires), même si le moment n’est pas le plus favorable pour les « week-end », car tout a son coût. Une situation compliquée s’est alors créée ; chacun fait, semble-t-il, des folies, car ce sont des choses vraiment folles, absurdes, des bêtises qui placent le gouvernement des États-Unis, son prestige, dans une situation morale très délicate, très faible.
Ce jour-là, j’expliquais ce qui s’était passé avec le bateau, j’ai dit qui étaient à bord du bateau, qui était ce monsieur-là, Santiago Alvarez et j’ai commencé à donner certaines informations sur José Pujol , le capitaine du bateau.
J’ai dit qu’il s’agissait d’un ancien agent de la CIA. Le bateau est propriété d’un groupement terroriste anticubain, dirigé par Santiago Alvarez Fernández-Magriña lui-même.
« Il arrive illégalement aux USA au début des années 60. Il a été membre des groupes de missions spéciales de la CIA. Ensuite, il a fait partie de l’organisation Comandos L, où il a connu Santiago Álvarez Fernández-Magriña, et a participé à des actions terroristes contre Cuba et à des attaques contre des cargos étrangers qui accostaient à Cuba.
« Il a été membre des organisations terroristes Alpha 66 et Ex-Club.
« En 1998, il entre en contact avec les terroristes Sixto Reynaldo Aquit Marique et Sergio Francisco González Rosquete, ce dernier chef du Parti Unité Nationale Démocratique (PNUD).
« Il a participé à plusieurs flottilles provocatrices organisées par le Mouvement Démocratie.
Ils ont inventé tous les noms possibles pour camoufler tous les gangs d’assassins et de mercenaires au service de l’empire.
« En 2002, il entre en contact avec le terroriste Santiago Álvarez Fernández-Magriña, devenant à partir d’octobre le capitaine du bateau Santrina, utilisé pour préparer des infiltrations armées contre notre pays. »
Comme on peut le constater, ce monsieur, Pujol, a un état de service volumineux en matière de terrorisme, ce qui devait préoccuper ces nombreuses agences de renseignement du gouvernement nord-américain.
Je ne disposais pas à ce moment-là de certains documents, car je n'avais pas pu lire un nouvel article du journal de Quintana Roo, dénommé Por Esto. Aujourd’hui, c’est dimanche et cela s’est passé hier, écrit hier, « por esto » c’est pourquoi je ne pouvais le savoir le vendredi. Cependant, aujourd’hui, dimanche, je dispose déjà de ces documents. De toutes façons ils sont très contents du fruit de leur article.
Je ne vais pas lire en entier le document, c’est un peu long, mais je vais quand même lire certains des paragraphes les plus significatifs. Ils font toute une histoire ! Et je crois qu’ils vont s’allier dans cette bataille contre le terrorisme international car ils sont en train de collecter des renseignements. Le petit organe de presse de Quintana Roo doit être fier, et à juste titre car il rend un service à l’humanité.
Les titres sont : « Célèbre terroriste international accusé de provoquer l’explosion d’un avion de Cubana de Aviación faisant 73 morts et de tenter d’assassiner le président de l’île ». Célèbre, accusé, tels sont les titres.
« Passage suspect du bateau par l'île Mujeres en route vers Miami depuis les Bahamas, le 15 mars dernier.
« Le commandant en chef de la Révolution cubaine montre un exemplaire de Por Esto comme preuve. » La photo montre Santiago, le capitaine Pujol était ici, et Santiago est le propriétaire du bateau. Des chiens bien entraînés ont participé à la fouille ; mais non, on dit plutôt que c’étaient des chiens entraînés spécialement pour détecter des drogues.
Je l’ai dit aujourd’hui à la presse. Je ne sais pas pourquoi on dit que le chien était entraîné spécialement pour détecter les drogues car Posada Carriles sent la drogue. Il ne faut pas oublier que lorsqu’il était à Ilopango les mêmes avions qui transportaient les armes ont transporté des lots de drogue vers les États-Unis. Cela a provoqué un grand scandale. Ils cherchaient des fonds. Posada Carriles sent la drogue mais les chiens n’ont rien détecté ; il sent la dynamite, le TNT, les explosifs, mais les chiens n’ont rien détecté. Tous ceux qui étaient là sentent le sang mais les chiens n’ont rien détecté.
En fait, le gouvernement mexicain devrait mieux entraîner les chiens (rires), car même pas les chiens n’ont pu rien détecter. En outre, le gouvernement devrait instruire en géographie le personnel qui y travaille, lui expliquer où se trouvent les Bahamas et où se trouve l’île Mujeres, la boussole, car sans une boussole Christophe Colomb n’aurait pu arriver à cet hémisphère, et avec tous ces équipements dont ils disposent aujourd’hui, on pourrait...
Il est réellement bizarre qu’un bateau quitte les Bahamas en direction de Miami et qu’il s’échoue sur l’île Mujeres. Ce même journal disait – je m’en souviens – que le bateau transportait un tas de matériel de plongée et d’autres choses bizarres, c’était tout. Nous avons donc demandé au gouvernement mexicain d’en faire une enquête.
Nous n’avons pas l’intention de nous en servir pour attaquer gratuitement, même s’ils nous attaquent gratuitement et s’ils font des chose erronées, il n’en est pas question ; ce que nous demandons c’est qu’ils réalisent les enquêtes pertinentes et qu’ils en informent l’opinion publique internationale, qu’ils réalisent les enquêtes pertinentes et qu’ils en informent l’opinion internationale, car, là, les autorités ont fouillé le bateau. Je ne vais pas dire du mal des marins, tant s’en faut. On dit que la marine mexicaine a agi en toute hâte et qu’elle a procédé à faire des enquêtes. Ceux qui doivent... sont ensuite arrivés... En réalité, je ne sais pas qui a cherché les chiens. Enfin, comme je vous disais, c’est une zone où l’on réalise des contrebandes de tout genre, de drogues, évidemment, d’office... Mais nous ne savons pas ce qui s’est passé par la suite. Ils n'ont pas détecté des irrégularités significatives dans le bateau.
Une enquête plus minutieuse aurait dû être réalisée, car on a dit à ce même journaliste que le bateau avait quitté les Bahamas et que sa destination était Miami. Cela est vraiment bizarre. Il aurait été préférable de se renseigner sur les messieurs qui étaient là.
Il est vrai qu’ils pouvaient voyager sous de faux noms, mais l’un d’entre eux n’avait pas un faux nom. Pujol y apparaît avec son prénom et son nom. Il y a une photo de Santiago Alvarez, au moins ils ont la photo, celle que j’ai montrée, prise du journal. Il reste à savoir le nom qu’il avait.
Je ne sais pas ce qu’on a fait, si l’on a prêté attention à la recommandation – pour ne pas dire conseil – que nous leur avons faite, autrement dit de visiter rapidement le bateau qui devait être au quai, de chercher la liste, la route de voyage ; les bateaux disposent de tout cela, des documents, les lieux visités, tout est enregistré, ce qui s’est passé, si le bateau a échoué ou pas. Ils doivent chercher tous ces documents avant qu’ils ne soient détruits, parler avec tous les individus et leur demander : « Déclarez-vous sous serment ? » Ils peuvent chercher un juge et leur dire : « Déclarez » ; on sait qu’on ne peut mentir. Ils disposent de certains mécanismes pour faire peur ; s’ils veulent connaître la vérité, tous ceux qui sont là vont la dire rapidement.
Ah ! selon le journal, le capitaine n’a pas voulu dire qu’elle était la destination. D’accord, mais le journal offre d'autres informations ; il faut en tenir compte et reconnaître aussi le mérite de ce journal de Quintana Roo.
Je vais donc lire un article écrit par Renán Castro Madera qui dit :
Le président cubain, Fidel Castro Ruz, a dénoncé la présence du terroriste Luis Posada Carriles à l’île Mujeres les 15 et 16 mars dernier lorsque le crevettier Santrina qui couvrait la route Bahamas-Miami, Floride, et y a échoué.
L’article ne parle pas de prétendu terroriste, ni d’accusé de terrorisme, ni de présumé terroriste accusé par Cuba. Il dit simplement « a dénoncé la présence du terroriste Luis Posada Carriles ».
Il faut protéger le journaliste, car ces redoutables assassins... En réalité, je ne crois pas qu’ils osent aller plus loin, la dénonciation est une arme puissante, un bouclier solide ; je ne crois pas qu’ils osent tuer le journaliste. Je poursuis ma lecture :
Le président cubain, lors de sa comparution spéciale réalisée hier à La Havane, a fait allusion aux éditions du journal Por Esto, dont il a dit que c'était l’organe mexicain qui a fait connaître la présence du crevettier Santrina sur le littoral de Quintana Roo.
Selon une dépêche de Radio Cadena Agramonte, datée à Camagüey [il semble que l’on peut écouter là Radio Cadena Agramonte], Cuba, Fidel Castro a fait allusion aux notes informatives de la reporter Yolanda Gutiérrez, lesquelles font état de la présence du Santrina face aux côtes de l’île Mujeres.
Le président antillais a dit textuellement : dans le journal Por Esto de Quintana Roo on fait référence au crevettier Santrina qui a échoué face à l’île Mujeres dans son voyage vers Miami. Au cours de l’inspection de routine, aucune irrégularité dans les hommes d’équipage n'a été détectée.
La dépêche cubaine ajoute : faisant allusion à l’information du journal de Quintana Roo, Fidel a indiqué que l’on y a publié que le chargé du bureau du capitaine a dit que le navire avait échoué près de la côte en raison de problèmes relatifs au gouvernail et qu'il avait été visité par les autorités mexicaines. Le journal a dit que le navire était parti des Bahamas et que sa destination finale était Miami où, selon les propos de José Pujol, il serait adapté et transformé en un bateau-école.
Il s’agit peut-être d’un bateau-école de terrorisme.
Fidel s’est demandé : Qui est le propriétaire du Santrina. Il a ensuite ajouté qu’il avait été acheté sous l’égide de la Fondation de protection écologique Marina Caribe et qu’il avait été utilisé pour mener à bien des actions terroristes contre Cuba.
Il a précisé que le terroriste Ernesto Abreu est le président de cette fondation et que Santiago Alvarez en est le trésorier, - tous les deux étaient à bord de l'avion qui est allé chercher Posada au Panama.
Voilà deux ou trois ans, nous avons reçu la visite d'un monsieur appelé Abreu. Et alors un compañero me dit : « On a entendu parler de ce monsieur, Abreu. » Il ne s’agit pas de celui qui apportait des armes et qui a été capturé à Pinar del Río et qui a été emprisonné pendant un certain temps ? Sa fille, correctement, s’est présentée ici pour plaider en faveur de son père, rien de reprochable ; elle a expliqué tous les problèmes et s’est même excusé. Hé bien, on l’a finalement libéré. Je crois qu’il a le même nom, qu’il s’agit de la même personne, c’est très difficile... On lui a confié la tâche de débarquer quelques armes à Pinar del Río. Il a été capturé, c’était plutôt à cause de l’action de la famille que nous l’avons libéré et parce qu’il ne valait pas grand chose, il disait qu’il allait organiser une guérilla à Pinar del Río. Même les pionniers éclaireurs de la zone pouvaient capturer cet individu. Et on l’a libéré. Il n’a fait que prendre l’avion ; on lui a donné comme récompense un billet aérien au Panama pour accompagner Posada Carriles qui s’adressait à l’Amérique centrale et, évidemment, Santiago était là.
Quoi qu’il en soit, nous n'en sommes pas du tout repentis. Certainement, cette dame était honteuse de voir encore son père emprisonné ; mais il n’était pas maintenant à bord du bateau, il n’était pas en mesure de tenter une telle aventure. Mais nous nous en souvenons, c’est pourquoi il apparaît ici, car nous avons la liste de tous ceux qui s’étaient rendus au Panama, lorsque l’illustre dame a gracié Posada.
Selon la publication du 16 mars du journal, le Santrina était sous les ordres de l'ancien agent de la CIA, José Pujol, connu sous le nom de Pepín, et Santiago Alvarez lui-même, dont la photo a été publiée par la presse, voyageait à bord de l'embarcation.
Il a plus tard fait référence à ce journal où l’on dit que Posada était arrivé par voie maritime à Miami depuis une semaine, ce qui coïncide avec l’entrée du Santrina dans cette ville. »
On a écrit ici – je ne comprends pas très bien - : « Il a fait plus tard aussi allusion à ce journal. »
Ah ! permettez-moi, c’est peut-être un autre journal.
L’article ajoute :
Jusqu’ici l’information publiée sur la web par Radio Cadena Agramonte » [la page électronique] vendredi 15 avril de l’année en cours où figure l’information opportune que nous avons divulguée les 15 et 16 mars dernier.
Et l’article ajoute encore :
Parmi d’autres points importants correspondant à l’édition du 16 mars, nous avons informé qu’une fois réalisées les inspections de routine de la part des autorités pertinentes sans avoir rien trouvé d’anormal, le crevettier Santrina, qui a échoué à l’entrée de l’île Mujeres, mettra le cap sur Miami ce mercredi une fois ravitaillé en carburant, aliments et eau pour effectuer la traversée.
« Selon des informations fournies par Angel Gabriel Vallejos Sánchez, chargé du bureau du capitaine en absence de son titulaire, l’embarcation a présenté des problèmes relatifs au gouvernail qui l’ont fait échouer près de la côte bien que, heureusement, dans une zone sans récifs, raison pour laquelle il considère qu’il n’y a pas eu des dommages écologiques. »
Et l’on commence alors à répéter ce qu’ils avaient déjà dit, fournissant alors des détails plus précis.
Il a ajouté qu’une fois accosté le quai de béton, le Santrina a reçu la visite des autorités qui interviennent lorsqu’un bateau battant pavillon étranger arrive au port. La première à se présenter étant l’armée de mer mexicaine dont les membres, à l'aide de chiens [il semble que les chiens appartenaient à l’armée] entraînés pour détecter des substances narcotiques et des armes, ont révisé l’embarcation sans trouver rien d’anormal.
Les autorités d’immigration, de santé internationale, de Sagarpa et finalement du bureau du capitaine qui, une fois coordonné les opérations de sauvetage s’est limité à dresser les actes correspondant à l’incident, ont aussi effectué leurs inspections respectives.
Répondant à une question expresse, Vallejos Sánchez a assuré qu’aucune sanction ne serait imposée au capitaine du Santrina, José Pujol, car, selon ses propres paroles, il s’agissait d’un incident qui ne méritait aucune sanction.
Aussi bien l’embarcation que les hommes d’équipage « ont tous les documents en règle et sont dûment enregistrés et, jusqu’à présent, aucun rapport n’a été dressé par les autorités qui ont participé à l’inspection », a dit Vallejos Sánchez.
Le chargé du bureau a ajouté que l’embarcation avait quitté les Bahamas pour s’adresser à Miami, où, selon les commentaires de José Pujol, seraient réalisées les adaptations et les modifications pertinentes pour transformer le Santrina en bateau-école.
Nous avons fait connaître l’histoire de la présence de cette embarcation dans les eaux mexicaines dans l’édition du 15 mars de l’année en cours où l’on signalait qu’un crevettier battant pavillon nord-américain avec cinq membres d’équipage à bord avait échoué à proximité de l’île Mujeres pendant plusieurs heures, et qu’il tentait d’accéder au port par le canal de navigation et que finalement s’est dévié trop vers la côte, bien que selon des sources du bureau du capitaine du port l’incident n’a affecté aucune zone récifale. »
On tente de protéger de plus en plus ces zones convoitées par les touristes.
Le Santrina, d’environ 90 pieds de longueur et quelque cinq ou six mètres de tirant d’eau » [un tirant d’eau assez significatif, supérieur à celui du yacht Granma et avec beaucoup plus de pieds que le Granma qui en avait quelque 60 et un peu plus] avec l’immatriculation 604553 a échoué environ à 7 h 45 lorsqu’il tentait de toucher le port après avoir accédé à l’île Mujeres par le nord.
Les hommes d’équipage et leur capitaine, José Pujol, avaient quitté les Bahamas et ils ont mis le cap sur l’île pour se ravitailler en vivres, eau et carburant…
Un bateau aussi grand et avec si peu de carburant...; notre embarcation, beaucoup plus petite avait plusieurs réservoirs et a pu arriver à plage Las Coloradas avec une pouce de carburant ; cependant, ce grand bateau a dû aller chercher de l’eau et du carburant, c’est comme si nous aurions dû faire une petite escale aussi pendant le trajet allant de Tuxpan à plage Las Coloradas –
afin de poursuivre l’itinéraire mais on ignore pourquoi le capitaine a refusé de parler avec les médias sous le prétexte d’avoir beaucoup de travail, tout comme le personnel du bureau du capitaine qui ignore la destination finale du Santrina, au moins jusqu’à ce que monsieur Pujol se présente dans les installations portuaires pour que l’on puisse procéder à dresser les actes administratifs pertinents.
Ces mêmes sources ont expliqué que le crevettier, dont on ignore les activités, entrait normalement dans le port lorsqu’il est passé tout près de la côte pour entourer les bouées d’entrée au canal de navigation, raison pour laquelle il a échoué dans une zone pierreuse entourée de bancs de sable, où, apparemment, il n’y a ni récifs ni coraux.
Dès que l’on a appris cet incident, le personnel du bureau du capitaine s’est attaché à coordonner les travaux de sauvetage auxquels a aussi participé l’embarcation 3 de Diciembre [une nouvelle information] propriété de Javier Ayala Rejón [il s’agit peut-être d’un bateau chargé de secourir les embarcations] et deux autres embarcations de la coopérative touristique Isla Mujeres.
On pourrait parler avec tous ces gens, leur poser des questions. Le personnel du journal Por Esto continuera peut-être de faire des enquêtes, ce dont nous serions très reconnaissants. Nous suivrons toujours de près leurs informations.
Après avoir consenti d’énormes efforts, étant donné que la poupe s’était profondément ancrée entre les bancs de sable et les rochers que les courants marins ont graduellement déposés dans la zone, le Santrina a pu finalement se tirer d’affaire à peu près à 12 h 30 pour accoster le quai de béton par la suite, après quoi l’armée de mer mexicaine s’est présentée afin d’effectuer l’inspection de routine avec deux chiens.
« Entre temps, le personnel du Parc marin national a procédé a parcourir la zone où l’embarcation avait échouée, l’objectif étant de vérifier que l’écosystème marin n’avait subi aucun dommage, opération accompagnée de celle d’un plongeur qui a révisé la coque du Santrina.
« Avant de toucher terre ferme, les hommes d’équipage du Santrina ont reçu les visites de Santé internationale, d’immigration, de Sagarpa et des douanes. Ils se sont par la suite rendus au bureau du capitaine où seraient dressés les actes correspondants.
Voilà les données. Je réitère que nous serions heureux de recevoir toute nouvelle documentation, par exemple, à quelle heure sont-ils descendus, qu’est-ce qu’ils ont fait là, etc. Toutes ces informations sont très utiles, car ni les 180 000 travailleurs, ni les 30 milliards du Département de Sécurité interne ne suffiraient. Il faut donc les aider. Je demande aux gens de Quintana Roo de nous apporter leur généreuse collaboration à ce sujet. Nous ignorons le nombre de journalistes ou combien d’entre eux y travaillent, mais ils disposent des nouvelles, ils informent le monde des choses bizarres qui y se sont passées et sont, semble-t-il, satisfaits du travail réalisé.
J’espère qu’il deviendra fameux, car l’histoire n’a pas été encore conclue.
Attendez, on vient de me préciser quelque chose : Ernesto Abreu est le fils de Ernestino Abreu, celui dont nous avons parlé ; ce monsieur a été sage, ce n’était pas lui mais son fils. Il s'est agi d’une licence extrajudiciaire pour des raisons humanitaires, ça c’est clair.
Comme je vous disais, il faut les aider pour qu’ils soient au courant de tout car, autrement, les États-Unis courent beaucoup de danger, car des individus monstrueux comme celui-ci passent par là ou par le Mexique.
Il y a d’autres documents. Ici, par exemple, il y a un article que je n’ai pu lire et que je vais essayer de lire rapidement, pour que les gens ne s’endorment pas, il ne faut pas oublier que les gens ont voté aujourd’hui...
Il s’agit d’un article publié par The New York Times du mercredi 13 et que j’ai apporté vendredi dernier. Il ne s’agit pas de Posada Carriles, mais d’un autre personnage célèbre, associé à Otto Reich et à d’autres membres du groupe d’intimes de Bush et qui s’est vu certainement dans une situation embarrassante car il ne savait rien, quels amis ¡, avec de tels amis Bush n’a pas besoin d’ennemis.
Voilà ce que dit l’article du The New York Times :
Mise en question de monsieur Bolton.
Vous avez peut-être entendu parler de cet individu, un des membres du gang, mais des pires ; c’est lui qui a accusé Cuba de fabriquer des armes biologiques. Et ce n’est pas une bagatelle. Il a accusé Cuba de produire ou de faire des recherches sur les armes biologiques, des armes qui pourraient être utilisées contre les États-Unis. Un mensonge colossal.
Il faut bien y réfléchir et je veux que nos compatriotes y réfléchissent. Pourquoi accuser Cuba de fabriquer des armes biologiques ? Il ne s’agit pas de parler d’antidémocratie ou de tous les mensonges proférés pour insulter. L’objectif n’était pas en l’occurrence d’insulter. Et vous rappellerez que nous lui avons répondu lorsque nous entretenions une polémique avec le monsieur qui est à la tête du gouvernement du Mexique, le président mexicain.
Je me souviens qu’on a reçu ces jours la nouvelle de la dénonciation : les dénonciations abondaient pendant ces jours ; que si l’on avait reçu des armes en provenance de la Chine et bien d’autres choses ; en fin de comptes, un mensonge total. On nous accusait par exemple de préparer une guerre électronique pour brouiller toutes les communications des États-Unis. On a même dit que les vols spatiaux étaient en danger, à ce rythme-là on aurait dit que le missile lancé par un avion, celui qui a eu un accident, était la responsabilité de Cuba.
Je me souviens que nous avons inauguré ces jours-là, je crois qu’à Pinar del Río, le plus moderne des systèmes de panneaux solaires pour les écoles. En très peu de temps nous avions installé un grand nombre de panneaux – je ne me souviens pas maintenant du chiffre exact, je crois que c’étaient plus de 2 000 panneaux – pour amener l’électricité et, donc, les programmes audiovisuels, voire l’informatique à toutes les écoles rurales qui manquaient d’énergie électrique. Les dénonciations ont été multiples et j’ai parlé là, on peut chercher ce discours. Une chose nouvelle tous les jours : un jour la guerre électronique, l’autre, les armes livrées par la Chine. Mais cela est le fruit de l’invention, indépendamment du fait que nous ne sommes pas obligés de rendre compte de nos achats d'armes aux États-Unis. Mais on en avait beaucoup, et on les a encore, elles sont suffisantes et on peut dire qu’il existe même un excédent. Pendant un grand nombre d’années, nous avons reçu des armes, que nous avons conservées, perfectionnées, mais que cela provoque un scandale...
Maintenant, par exemple, le compañero Raúl effectue une visite et on veut en faire un petit show, un petit scandale.
« Le numéro deux se rend en secret en Chine ». S'est-il rendu en secret en Chine alors qu'il apparaît à la télévision à Genève ? Il avait envisagé ce voyage depuis très longtemps, mais il faut être discret. Qu’est-ce qu’ils veulent ? Que l’on dise à tous les Posadas Carriles du monde par où allons nous passer, et à quelle heure, et où allons nous atterrir ? Qu’ils sont sots ! (Rires.) Non, nous n’allons rien dire !
Non, ils sont sur le point de dire qu’il est allé chercher des armes nucléaires en Chine. Non ! Voilà à quoi ils emploient leur temps, à trouver du mystère à tout. Il n’y a aucun mystère mais je ne vais pas non plus donner des détails sur le programme, ni où en est-il, ni d’où vient-il. Nous sommes en garde ici car ces individus ne sont que des bandits. Il ne faut pas oublier cette question de la transition et leur désir d'intervenir immédiatement au cas où quelque chose m'arriverait.
Je vous recommande tous d’être plus alertes que jamais, en particulier j'alerte nos Forces armées révolutionnaires et notre ministère de l’Intérieur car les bandits disent qu’il faut tirer profit de la transition ; mais la transition peut être provoquée par mort naturelle, par accident ou par mort provoquée, car ils sont des experts en cette matière. Ils ont employé tout leur temps à étudier la science de tuer et comment tuer.
Mais nous sommes prêts à tout. Si je m’évanouis, si je suis foudroyé par un infarctus ou quelque chose de similaire, tout le monde sait déjà qu’il faut chercher rapidement les armes. Le peuple sera en état d’alerte totale, immédiate, au cas où ils auraient l’idée ou qu’ils veuillent tirer profit de la situation.
Notre devoir est de prévoir toujours et de ne pas leur donner la moindre possibilité, pour qu’il n’y ait ni imprévus ni possibilités.
Cela s’explique parce qu’ils ne savent à qui ils ont affaire, et non pas précisément à moi, mais à ce peuple, à notre Parti, à nos Forces armées révolutionnaires, au ministère de l’Intérieur et aux millions de combattants qui savent utiliser les armes (applaudissements).
Voilà ce que je voulais commenter à propos de l’article sur ce monsieur et je vous ai déjà dit qui est ce monsieur. Mais ce même article contient d’autres informations.
On a proposé ce monsieur rien de moins que comme représentant des États-Unis auprès des Nations Unies et il est remis en question par certains législateurs. Savez-vous pourquoi ? En raison des mensonges qu'il a fabriqués par rapport à Cuba.
Nous avons protesté, nous avons dit que c'étaient des mensonges. Lorsque Carter est venu je lui ai dit : « Regardez, on dit que nous produisons des armes biologiques au Centre de génie génétique et ici on ne produit que des médicaments pour sauver des vies ». Ces médicaments sont très bons. D'autres centres, en coopération avec celui-ci, produisent des médicaments contre le cancer, dont un bon nombre se trouve à la phase d'essai mais les perspectives sont très bonnes. Il s'agit d'une maladie très compliquée et diverse. Les types de cancer sont nombreux mais certains de nos résultats sont déjà très encourageants. Un centre de recherche des États-Unis a demandé un transfert de technologie et il est prêt à payer une certaine somme car si 600 000 personnes meurent à cause du cancer aux États-Unis, qui oserait refuser un transfert de technologie à une institution scientifique ? Nous sommes en train de transférer cette technologie.
Telle est la vocation de nos centres : faire des médicaments pour sauver des vies . Il est infâme de dire des choses pareilles. Mais il faut apprendre comment ils font les choses, comme ils l'ont fait tout au long de l'histoire, en cherchant toujours un prétexte. L'empire cherche toujours un prétexte pour mener ses guerres et ce petit bandit a commencé à fabriquer ce prétexte qui n'est pas le fruit du hasard tout comme les autres prétextes arborés à l'époque n'étaient pas non plus le fruit du hasard. Il faut donc les réviser. Les collaborateurs doivent chercher ce que j'ai dit à ce moment-là, y comprise la date, pour pouvoir continuer d'illustrer notre population par rapport à l'ennemi, à sa manière d'être, aux armes qu'il emploie, à la façon de le combattre tout en le démasquant.
Carlitos a déjà eu recours à ses contacts et à ses archives excellents : « Discours prononcé à l'école de Pinar del Río le 14 juin 2001 » - alors que Posada Carriles était déjà emprisonné au Panama - « 1 944 écoles dotées de cellules photovoltaïques pour le développement du programme audiovisuel. » C'est le chiffre exact, 1 944. À quoi il faut ajouter les deux mille et quelques salles de vidéo ouvertes dans les montagnes.
Alfonso est là ?
Alfonso. Il y en a 1 905.
Fidel Castro. Mille neuf cents cinq. Mais il y a d'autres endroits. Environ 4 000 et une réserve de certains milliers prêts pour des choses toujours utiles et dans n'importe quelle circonstance.
On propose Bolton pour représenter les États-Unis alors qu'il est remis en question en raison de ses mensonges. Mais il a fait davantage : il a exercé des représailles contre des fonctionnaires qui s'opposaient aux mensonges. C'est une question dont même pas nous étions au courant. Nous l'apprenons maintenant à travers un article publié par le New York Times intitulé « Remise en question de monsieur Bolton. »
Je cite :
Plus l'audition du Sénat concernant la proposition de John Bolton pour occuper le poste de représentant auprès des Nations Unies se prolongeait, plus offensive semblait la nomination par le président Bush d'un homme qui avait fait du mépris envers cet organe international le cachet de sa politique dans le domaine des relations internationales.
Tel était le destin de ce menteur, de ce cynique du gang.
Certains craignent que l'objectif ne soit de ruiner les Nations Unies. Il est fort probable, mais aussi préoccupant, qu'il s'agisse d'un autre exemple de récompense à la loyauté de la part de monsieur Bush plutôt que de maintenir des fonctionnaires ayant commis des erreurs, notamment ceux qui ont aidé à créer les conditions permettant de faire la guerre en l'Irak.
Une récompense, quoi !
Indépendamment de l'explication, l'audition du Comité des relations extérieures du Sénat n'a ajouté que des raisons pour nier le poste à monsieur Bolton. Il y a eu un troisième incident [nous en étions au courant de deux] au cours duquel monsieur Bolton a essayé de faire punir un analyste des services de renseignement qui l'a empêché d'avancer des affirmations fausses concernant un programme d'armements dans une autre nation, notamment Cuba. »
Voilà pourquoi je disais qu'il fallait faire confiance aux réserves morales des gens qui s'indignent de la même façon que le nombre de gens étonnés aux États-Unis par ces barbaries que nous dénonçons et qui sont irréfutables, irréfutables ! ne cesse pas d'augmenter.
Cet homme s'est opposé, il a fait preuve d'éthique et il a dit que c'était un mensonge. Et pourquoi ? C'est un analyste nord-américain, il ne faut pas dire qu'il s'agit d'un espion cubain ou des services de renseignement cubains car il y en a eu plus d'un dans divers domaines. Nous le savons grâce à cet article.
Essayer de passer des renseignements suffisants pour disqualifier monsieur Bolton dans son poste. Mais les auditions nous ont aussi offert une dénonciation détaillée de ses opinions concernant les Nations Unies, la diplomatie multilatérale et les traités.
Monsieur Bolton a essayé sans succès d'expliquer son long record public d'attaques contre les Nations Unies.
Le sénateur Barbara Boxer a adroitement fait face aux plaintes de monsieur Bolton qui disait qu'on le citait incorrectement en montrant une vidéo d'un discours prononcé en 1994, où il disait que les Nations Unies n'existaient pas, qu'il existait une communauté internationale qui pourrait éventuellement être dirigée par la seule puissance réelle au monde, c'est-à-dire les États-Unis lorsque au moment le plus favorable à leurs intérêts et lorsqu'ils seraient capables d'être suivis par d'autres.
Voici les déclarations du menteur. C'est un homme qui marche sur sa langue, il faut le protéger (rires).
Monsieur Bolton a essayé de convaincre les sénateurs en disant que ces observations n'étaient qu'une provocation et qu'en tant qu'ambassadeur auprès des Nations Unies il bornerait ses propos à la politique officielle révisée par les agences correspondantes, dont le département d'État, mais une large partie de l'auditoire s'est centrée sur le mépris de monsieur Bolton à l'égard de ce processus, notamment sur ses efforts pour faire punir un analyste des services de renseignement du département d'État qui l'a empêché de fausser des renseignements concernant Cuba.
« Monsieur Bolton voulait faire un discours en disant que les États-Unis croyaient que Cuba avait mis sur pied un programme offensif d'armes biologiques et qu'elle soutenait d'autres programmes étatiques ignobles.
Il doit faire allusion aux programmes de guerre électronique. C'est une citation entre guillemets, c'est lui qui l'a dit.
Le journal signale :
Cela semble redoutable mais c'était faux. Cuba ne se livre à aucune de ces choses et des agences de renseignement nord-américaines ne le pensaient pas non plus. Mais selon de nombreux rapports, monsieur Bolton s'est mis en colère lorsqu'un analyste du Bureau des renseignements et de recherche du département d'État a soulevé l'erreur et a essayé de faire congédier l'analyste.
Il a exercé des pressions pour le faire chasser.
Les efforts de monsieur Bolton pour se dérober à ses responsabilités ont été quasi burlesques. À un moment donné, en expliquant un voyage au siège de la CIA, dans le but d'essayer de faire chasser un analyste en Amérique latine du Conseil national d'intelligence pour une action semblable, monsieur Bolton a dit que le seul objectif de son voyage était de voir ce que le Conseil faisait. L'explication était loin d'être crédible car il s'agissait de quelqu'un qui avait des antécédents dans le domaine de la sécurité nationale mais pour des références futures il pourrait visiter le site www.cia.gov/nic, où il trouvera un thème musical superbe et une explication du travail du Conseil de Préparation concernant l'élaboration de rapports de renseignements.
Carl Ford Jr., président à l'époque du Bureau de renseignements du département d'État, maintenant en retraite, a contredit les affirmations de monsieur Bolton selon lesquelles il ne cherchait pas le licenciement de l'analyste du département d'État. Son apparition a constitué un risque personnel compte tenu de la façon dont l'administration a diffamé un autre fonctionnaire des renseignements, Richard Clark qui avait osé défier sa position par rapport aux attaques du 11 septembre.
Monsieur Ford a qualifié monsieur Bolton de personne à deux visages et dit que l'intimidation avait eu des répercussions durables dans son département. »
Regardez l'acabit de ce Bolton , de véritables gangsters.
Certains des alliés républicains de monsieur Bolton ont prouvé l'éthique selon laquelle « sans dommage il n'y a pas d'offense » en disant que son comportement inadéquat ne devait pas être pris en considération car son discours avait été finalement correct.
D'autres ont dit qu'il s'agissait seulement d'une question de style de gestion ; mais ils se trompent car compte tenu du faible niveau de crédibilité des États-Unis la nation n'a pas du tout besoin d'un envoyé aux Nations Unies qui essaie de forcer les services de renseignements vers une interprétation idéologique.
Intéressant, n'est-ce pas ? J'espère que l'on ne vous ait pas invités aujourd'hui à perdre votre temps. Il y a plus de détails concernant monsieur Bolton. Vous êtes d'accord ? (Exclamations de « Oui ! » et applaudissements.)
Il ne s'agit plus de The New York Times mais de la revue Newsweek du vendredi 15 avril 2005. Je n'étais pas au courant de l'édition de vendredi 15, le même jour où Alarcón et moi avons parlé ici.
Newsweek : « Bolton s'est rendu au siège de la CIA pour exiger le licenciement d'un analyste »
L’autre, celui-ci n'appartient pas au département d'État mais à la CIA. Il a essayé d'exercer des pressions sur la CIA.
Dans une interview à huis clos avec des personnels de la commission des renseignements du Sénat, Stuart Cohen...
On l'a su car le sujet a été abordé lors de cette interview et des réunions de la commission des renseignements du Sénat. Il s'agit d'un poste très important et il faut l'approuver. Jesse Helms, l'auteur de la loi Helms-Burton, a dû le faire aussi. Burton c'est l'autre (Soberón l'appelle Dan). Peu importe (rires), il ressemble à la sale loi qui l'a discrédité et qui a prouvé le courage et la trempe de notre peuple, sa capacité de résister et de vaincre.
Excuse-moi Soberón, je ne me suis pas fâché, je dis tout simplement ce que je sens (rires).
Je reprends :
Dans une interview à huis clos avec des personnels de la commission des renseignements du Sénat, Stuart Cohen, ancien chef du Conseil national de renseignement (National Intelligence Council) [je ne sais pas pourquoi j'ai décidé de le lire, mais c'est écrit] a déclaré [faites attention, il s'agit de l'ancien chef du Conseil national des renseignements] que John Bolton s'est rendu dans son bureau de la CIA pour exiger le licenciement du principal expert en Amérique latine de l'organisme, affirme la revue Newsweek.
Bolton a qualifié d'insuffisamment alarmistes les analyses du spécialiste concernant l'existence éventuelle d'armes biologiques à Cuba et cette prédiction de Bolton a été démentie à maintes reprises, même par l'ancien président nord-américain James Carter.
Je l'ai invité à visiter l'endroit où les armes biologiques étaient produites mais il a considéré qu'il n'était pas nécessaire. Je m'y suis rendu par la suite avec lui pour boire un soda.
L'expert n'a pas été identifié - selon la revue - car il réalise une mission secrète (under cover) à l'étranger.
Voilà pourquoi ils ne signalent pas le nom de l'expert que Bolton a essayé d'influencer. Dans ce cas-là, la revue l'appelle Smith, lui donne un nom faux car il s'agit d'un homme de la CIA en mission à l'étranger.
Dans sa livraison précédente, Newsweek divulguait comment le spécialiste en armes de destruction de masse du département d'État, Christian Westermann, avait aussi discuté avec Bolton à propos d'un discours portant sur la prétendue possession d'armes biologiques par Cuba.
Selon le rapport de la commission des renseignements du Sénat, Westermann a affirmé qu'il avait envoyé un courrier électronique proposant des changements au discours de Bolton et que lorsque celui-ci a obtenu une copie du message l'a réprimandé et a essayé de provoquer son transfert.
Des gangsters. Voyez quelles méthodes et en revanche l'attitude de certains hommes. Voilà pourquoi je parlais d'une éthique. Je n'avais pas été témoin de cas semblables mais on trouve de l'éthique chez quelques-uns. Il y a des sénateurs, des législateurs, des gens qui disent qu'il s'agit d'une barbarie, d'une stupidité qui déshonore le pays et alors ils se révoltent et font des critiques.
Des sources des services de renseignement affirment qu'une révision du dossier cubain menée par l'ensemble de la communauté de renseignement avait soutenu les analystes qui avaient critiqué le brouillon du discours de Bolton.
Ce n'est pas une information tirée de Granma mais de The New York Times et de Newsweek, un important média nord-américain comme d'autres médias qu'on a essayé de tromper en disant que la théorie selon laquelle Posada Carriles se trouvait aux États-Unis était une invention des services de renseignement cubains.
La révision a conclu que les agences fédérales avaient raison lorsqu'elles mettaient en doute l'exactitude d'une évaluation de renseignement datant de 1999 et utilisée par Bolton.
C'est un exemple important. Heureusement ces médias, qui ont connu le mensonge et l'absurdité, s'adressent aux organes pertinents, au président de la République, au président des États-Unis et au Congrès pour demander l'adoption d'une position correcte dans cette question si délicate. Ils ne peuvent pas attendre encore 30 jours. Combien de temps vont-ils maintenir le mystère, le mensonge ?
Il y a des gens qui doivent penser que... La situation précédente était grave mais celle-ci peut l'être davantage, notamment avec l'entrée d'un individu sanguinaire qui a reconnu les crimes, l'explosion de l'avion en plein air, les bombes dans les hôtels, qui a dit que « les victimes se trouvaient à l'endroit erroné au moment erroné », qui détient un tel dossier et qui entre dans leur territoire. Il s'agit d'un délit grave, même dans le cas des complices de cette entrée. Délit grave commis par monsieur Santiago Alvarez, par monsieur Pujol ; délit grave commis par ceux qui l'ont accompagné, non pas depuis Panama vers l'Amérique centrale mais depuis l'extérieur vers l'intérieur des États-Unis tout en violant les lois que nous avons lues ici, la loi de sécurité. C'est un délit grave, très grave. Je disais qu'il existe un grand nombre de Nord-américains cultivés, qui ont étudié, qui ont un critère et qu'on essaie de tromper. Comme l'a dit Lincoln, on peut tromper une partie du peuple tout le temps ; on peut tromper tout le peuple une partie du temps mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps (applaudissements).
Voilà pourquoi je suis en train de lire cet article de la revue nord-américaine. J'invite ces personnes qui se rendent compte que tout ceci n'est qu'une absurdité, qu'une situation très grave qui pourrait entraîner une crise politique aux États-Unis, à parler, à agir, à rectifier pour éviter que ce monsieur soit tué, car dans une situation comme celle-ci...
Rappelez ce qui s'est passé lorsque Kennedy a été assassiné : l'auteur direct a été éliminé le même jour, dans les 24 heures. Le soir, un homme pieux qui souffrait est entré dans une préfecture de police, pas dans un bar ou dans un cinéma, et l'a tué pour trouver lui aussi la mort peu après dans des circonstances mystérieuses.
Il y a eu des gens qui ont demandé d'arrêter. On est en train d'inventer un mensonge qui n'est pas du tout le fruit du hasard.
Ils n'avaient pas encore attaqué l'Iraq et ils cherchaient un pays pour l'attaquer.
Dans le cas de l'Iraq ils ont inventé des armes chimiques et je ne sais pas quoi encore. Mais ils n'ont rien trouvé, voilà la réalité.
Ils sont tous maintenant ensemble.
Newsweek signale :
D'autre part, Otto Reich, ancien sous-secrétaire aux affaires interaméricaines du département d'État, a admis lors d'un entretien avec la chaîne Night Rider qu'il avait aussi essayé de provoquer le licenciement du même expert de la CIA et qu'il avait discuté à ce propos avec Bolton mais qu'il ne savait pas si Bolton avait agi contre l'analyste.
Otto Reich, celui qui s'est occupé de faire sortir Posada Carriles ou qui s'est entretenu avec la dame panaméenne après la visite du secrétaire d'État, un fonctionnaire qui jouissait de prestige, au moins aux États-Unis et qui pendant un certain temps a été vu comme un candidat puissant car il avait participé à la guerre de l'Irak. Il était le chef d'état-major, un bon communicateur, un homme noir, descendant de Jamaïcain et considéré par nombre de personnes comme un candidat probable car dans ce pays tout celui qui avait pris part à une guerre était finalement candidat à la présidence et la télévision a beaucoup parlé de lui pendant ces jours. Il n'a pas voulu aspirer à la présidence. En réalité sa famille craignait que l'on ne l'assassine. Ils l'ont utilisé pour se rendre là-bas. Il y avait des élections à l'horizon et la Floride est un site très important où les élections précédentes avaient été décidées de manière frauduleuse. Ils l'ont utilisé mais Otto Reich s'est rendu là-bas.
Otto Reich est le même individu qui a participé avec Posada Carriles à l'opération d'Ilopango dans le cadre de l'affaire Iran-Contras. Regardez combien des liens, c'est le même gang et je ne parle que d'un fil de la pelote : Otto Reich, Bolton, Helms.
Il dit qu'il a exercé des pressions sur l'autre. Otto Reich est celui qui s'est rendu à Cuba avec l'autre bandit, Noriega, l'auxiliaire « pieux » d'Helms, lors de la visite du pape et qui a visité Santiago de Cuba. Je n'ai pas besoin de répéter l'histoire, nous savons tous ce qu'il a fait. Ce monsieur s'est rendu au Venezuela en compagnie d'Otto Reich qui occupait je ne sais pas quel poste lié à l'hémisphère, qui était fonctionnaire du département d'État, pour dire que le Venezuela et Cuba étaient en train de déstabiliser les gouvernements démocratiques de l'Amérique latine. C'est à cette occasion qu'ils ont dit toutes ces bêtises dont je vous ai parlé sur la transition à Cuba, sur la mort et l'action rapide. C'étaient les théoriciens d'un coup rapide dans des circonstances de ce genre pour éviter qu'un nouveau chef prenne le pouvoir s'il m'arrive quoi que ce soit.
Mais Noriega et Otto Reich - je dis son nom pour éviter une confusion quelconque avec notre Otto (rires) ; notre Otto écrit-il son prénom avec deux t ou avec un seul t ?, peu importe - ont été tellement cyniques qu'ils ont même parlé d'avancer ce moment de tension.
Nous avons adopté des mesures, croyez-moi. Les mesures ont été adoptées et écrites pour savoir que faire dans n'importe quelle circonstance, avec des variantes. Merci Ottico, merci Norieguita (rires), merci car nous avons pu voir à quel point vous êtes des effrontés et nous avons pu deviner vos plans. Il est très facile de deviner leurs plans.
Quelqu'un a dit que les mensonges avaient les jambes courtes et c'est vrai, nous avons pu le vérifier dans la vie publique, on peut deviner les plans de quelqu'un.
Ils croient que j'ai des espions partout, ils se méfient même de celui qui conduit leur voiture mais moi, je ne dispose pas d'espions, je ne sais pas si les services de renseignement en ont mais ces services ne disposent pas d'espions, ces services comptent sur des révolutionnaires qui cherchent des informations (applaudissements).
En réalité, les cartes sont sur la table. Nous sommes capables de voir, de deviner tout ce qu'ils font, tout ce qu'ils disent. Ils se sont rendus au Venezuela en quête de justifications pour intervenir dans ce pays et justifier leur politique d'intervention au Venezuela. Laissons de côté les sottises, il s'agit d'une stratégie de l'empire, de l'extrême droite de l'empire au pouvoir.
Mais il faut dénoncer leur connivence et c'est peut être pire dans le cas de Posada Carriles, de Bosch, celui qui a été acquitté par une cour vénale - comme l'a signalé Alarcón - ils ont lorsqu'ils ont décidé de ne plus donner des informations et d'acheter n'importe qui et de faire n'importe quoi.
Et Bosch est là-bas, en bonne santé. Mais il doit éprouver du ressentiment car lorsqu'il a parlé de son ancien compagnon d' « aventures » et lors du crime monstrueux de la Barbade il a dit que si Posada était aux États-Unis ce n'était pas grâce aux bons offices de n'importe qui. Vous vous souvenez de cette phrase ? Il a dit que n'importe qui ne pouvait l'emmener dans ce pays. Bien entendu, n'importe qui ne pouvait le gracier et je ne dis plus.
Reich a avoué qu'il était allé personnellement au quartier général de la CIA en 2002 pour remettre une lettre exigeant le licenciement de l'analyste.
Le haut fonctionnaire que Bush veut nommer ambassadeur auprès des Nations Unies a refusé de parler à Newswek.
Bolton refuse de parler à Newswek.
Je cite :
Selon le Washington Post d'aujourd'hui, lundi, Carl W. Ford, ancien analyste du département d'État, pourrait être le témoin chargé de décrire devant le comité du Sénat le comportement agressif de Bolton envers les fonctionnaires chargés du dossier Cuba. »
Je cherche la date car il y a là une contradiction. On lit : « Le Washington Post d'aujourd'hui, lundi ». Il pourrait s'agir d'une erreur, mais cela n'a pas d'importance, cela ne change pas l'essence.
En 2002, lorsqu'il a attaqué Cuba alors que l'attention de Washington était portée sur l'Irak et Al Qaïda, Bolton s'est opposé à Westermann et il a fallu l'intervention de Ford, en tant que chef du bureau de renseignements et de recherche du département d'État, en faveur de l'analyste. Bolton ne lui a jamais plus parlé. »
Ce sont des gens rancuniers, des gangsters. Et il y a en plus.
Cet article est intitulé « Newsweek. Enquête sur les tentatives de Bolton d'intimider des fonctionnaires contre Cuba ».
Selon un reportage exclusif signé par Mac Josenbalt [voilà l'autre] dans l'édition de Newsweek en vente ce lundi 4 avril [le dernier était en date du 15, il y a peut-être une erreur en ce qui concerne la date, mais ce sont des articles qui ont été publiés et qui ont été traduits tels quels] des chercheurs du Comité des relations extérieures ont contacté le département d'État et les services de renseignements pour documenter des informations selon lesquelles Bolton a qualifié d'insuffisamment alarmistes les analyses des deux spécialistes concernant les armes biologiques à Cuba.
Newsweek précise que des accusations dans ce sens ont circulé depuis au moins l'année 2003 dans les cercles de renseignement lorsque le Congrès a mis en examen des accusations semblables concernant des analystes soumis aux pressions qui devaient élaborer des rapports alarmants sur l'armement irakien sous Saddam Hussein. D'après Newsweek, les auditions n'ont pas porté de fruit mais le spécialiste en armements de destruction massive du département d'État, Christian Westermann, a révélé qu'il avait discuté avec Bolton à propos d'un discours portant sur la prétendue possession d'armes biologiques par Cuba.
Selon un rapport du Comité de renseignement du Sénat, Westermann a affirmé qu'il avait envoyé un courrier électronique pour proposer des changements dans le discours de Bolton.
Le deuxième cas est celui d'un analyste senior en Amérique latine dont Bolton et Otto Reich, le plus puissant fonctionnaire du département d'État en matière continentale à l'époque, ainsi que d'autres membres du personnel de la Maison Blanche ont essayé d'empêcher [apparemment le troisième, un spécialiste en Amérique latine, celui du département d'État, un autre de la CIA et un troisième fonctionnaire] la promotion car il était très modéré par rapport à Cuba et avait été membre du conseil national de sécurité sous le président Bill Clinton.
Otto Reich a avoué à Newsweek qu'il avait rédigé une lettre en secret adressée aux chefs de l'analyste pour critiquer son travail.
Charles Tenet, ancien directeur de la CIA, a résisté aux pressions de Bolton et de Reich », signale Newsweek. Le fonctionnaire a été promu.
En dépit de la campagne de ce bandit. Voilà ce qui est intéressant.
Charles Tenet, ancien directeur de la CIA, a résisté aux pressions de Bolton et de Reich, tous les deux un couple diabolique, ou plutôt un trio ou un quatuor. J'ai trouvé. Voyons la date de celui-ci, le 13 avril 2005, voilà quatre jours.
Un autre article : « Bolton est qualifié d'abusif. »
« Je n'ai jamais trouvé un personnage comme monsieur Bolton. Il abuse de son autorité avec ses subordonnés », a dit sous serment Carl Ford, qui s'est lui-même défini comme un républicain conservateur [jusqu'à la moelle] et loyal au gouvernement du président George W. Bush.
Il ne s'agit pas d'un espion au service de Cuba mais d'une personne qui se dépeint ainsi.
Le deuxième jour des auditions du Comité des relations extérieures du Sénat, Ford, qui a travaillé avec Bolton dans des questions liées aux armes de destruction massive, a dit que celui-ci avait l'habitude de dénigrer ceux qui osaient le contredire. « Bolton appartient à cette catégorie d'individus qui cherchent à gagner les bonnes grâces de ses supérieurs et qui abuse de ses subalternes », a dit Ford.
Au cours des deux heures de comparution, Ford a rappelé le désaccord survenu en 2002 concernant la prétendue capacité de Cuba de produire des armes biologiques, ce qui n'a jamais été prouvé, mais que Bolton voulait souligner dans un discours.
Ford, ancien directeur d'une division de renseignements du département d'État, a été convoqué à une audition afin de décrire le traitement accordé par Bolton à un autre analyste, Christian Westermann et d'expliquer s'il avait essayé de le congédier ou de le transférer en raison de son désaccord par rapport au dossier Cuba.
Ford a signalé qu'en 2002, dans le cadre d'une discussion passionnée, le message qu'il a pu saisir de la part de Bolton portait sur la nécessité de congédier Westermann.
Selon Ford, la réaction furibonde de Bolton - selon ce fonctionnaire, il avait l'habitude de crier à ses subordonnés - a intimidé d'autres analystes qui craignaient de le contredire. La crainte était telle que le secrétaire d'État de l'époque, Colin Powell, a dû les rencontrer pour les convaincre de continuer de dire la vérité, a ajouté Ford.
Je crois que c'est suffisant. Le temps passe et je ne veux pas trop prolonger cette séance ou remettre la discussion de ce sujet pour un autre jour.
Voilà un autre article par Otto Reich. Il s'agit d'un article d'opinion du Wall Street Journal en date du 14 avril, jeudi dernier.
Les auditions de la commission des relations extérieures du Sénat concernant la désignation de John Bolton comme ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies ont publiquement démasqué la campagne lancée afin de le discréditer et entraver sa nomination. Elles ont aussi mis en relief, une fois de plus, le besoin de réformer le processus de confirmation du Sénat…
C’est une protestation contre ce processus car ils se sont révoltés contre Bolton et ils voudraient même modifier la Constitution des États-Unis, voilà jusqu'à quel point ce gars est perturbé –
…politisé à un tel point qu'il n'accomplit plus son objectif constitutionnel.
Il faut mettre un terme à la procédure de poser des questions et d'essayer de savoir.
J'ai des critères concernant les auditions en général…
Il faut les éliminer afin que les bandits fassent ce qu'ils veulent, il faut même éliminer les coutumes pour leur permettre de faire ce qu'ils veulent –
…et celles concernant l'affaire Bolton en particulier car au cours des vingt dernières années j'ai été confirmé à deux reprises par le Sénat et diffamé une fois. »
L'article est bourré de bêtises et je ne vais donc pas le lire en entier.
Je connais un peu la prétendue accusation utilisée pour essayer d'empêcher la désignation de monsieur Bolton. En tant que secrétaire adjoint aux Affaires interaméricaines, je devais fournir [sauf que c'était ce bandit, pote de Posada Carriles en El Salvador] aux responsables de la formulation de politiques la meilleure analyse pour la prise de leurs décisions et cela comprenait parfois des questions liées à la vie ou a la mort.
Les recherches biologiques à Cuba étaient une question de vie ou de mort, un mensonge total, conscient, délibéré aux visées sinistres.
Je crois, et c'est aussi l'opinion de mes collègues « consommateurs d'informations de renseignement », que nous ne recevions pas les meilleures analyses de la part de ce fonctionnaire qui occupait un poste important. Dans une lettre classée de trois pages, que j'ai remise à son superviseur, j'ai documenté toutes les plaintes déposées contre l'analyse en question. J'ai précisé que je ne cherchais par aucun moyen la punition de l'analyste mais que j'attendais une analyse plus professionnelle et moins partielle de la part de la communauté de renseignement, ce que cet individu en question n'avait pas été capable de fournir.
Lorsqu'une personne commet systématiquement des erreurs [il en est l’exemple le plus parfait] et ses erreurs sont signalées par d'autres dans l'appareil de renseignement, tel le cas de Smith » [Smith est celui qui n'a pas été logiquement nommé par Newsweek car il était en mission], quelqu'un doit le signaler et offrir des suggestions pour améliorer le travail. Voilà ce que j'ai fait.
« John Bolton a bien servi notre nation à de nombreux postes sous trois présidents et il mérite d’être confirmé.
Face à tout ça, il est allé écrire, ainsi que dans d’autres revues, pour se défendre. Mais il y a autre chose. Ah, quelque chose de très important, oui, de très important :
« Ce sont précisément Bolton et Wolfowitz…
Un nom pas facile à prononcer.
…qui était le second au Pentagone et qui est aujourd’hui président de la Banque mondiale…
C’est le président des Etats-Unis qui l’a imposé. Voilà pourquoi je vous disais juste avant qu’ils vont récompenser ceux qui ont promu la guerre, mais il semble qu’une certaine prise de conscience commence à se faire jour aux Etats-Unis au sujet des responsables qui ont conduit ler pays à une guerre sans gloire et coûteuse.
…qui ont provoqué la guerre contre l’Iraq à coups de mensonges !
Ce sont ces deux messieurs qui ont été les premiers à promouvoir des prétextes pour lancer la guerre. Et c’est donc sur leur conscience, et sur celle d’Otto Reich, que pèsent plus de cent mille Iraqiens morts. Plus de cent mille ! Pas dix, ou vingt, ou trente, ou cent ou mille : déjà plus de cent mille morts !
Vous avez là les fruits sinistres des mensonges des crapules qui sont devenus les intimes du président des Etats-Unis. Que va-t-il en faire ? Va-t-il les nommer aux Nations Unies ? Va-t-il les nommer président de la Banque mondiale ? Mais où va donc le monde ? C’est insensé.
Et ça, rien qu’en Iraq. Combien ça en coûtera-t-il de plus ? Elle a déjà coûté la mort de mille cinq cents Etasuniens et peut-être deux mille ou trois mille blessés – on ne sait pas, faute de données – et nul ne sait ce que ça coûtera encore.
Ce sont ces deux-là. Celui qui disait que nous étions en train de fabriquer des armes biologiques et il a tellement menti, il s’est si entêté dans son infecte mensonge qu’il a fini par se heurter à des résistances, ce dont nous nous réjouissons. Ça confirme ce que je disais., que de nombreux Etasuniens prennent conscience et finiront par demander des comptes pour ces choses-là. C’est grave, c’est grave. Que dire de ce qui arrive actuellement ?
La secrétaire d’Etat en personne, Madeleine Albright, est sans aucun doute une des pires réactionnaires, quelqu’un de très réactionnaire, mais c’est aussi une femme intelligente. Mais, pour si réactionnaire qu’elle soit, j’imagine qu’elle avoir de l’amour propre. Et c’est très triste pour une secrétaire d’Etat qu’on l’oblige à dire, alors que trente jours se sont écoulés depuis la possible arrivée de Posada Carriles, qu’elle n’a pas de preuve de sa présence aux Etats-Unis et que cette théorie est une invention des services secrets cubain ! C’est du moins ce qu’ont dit les fonctionnaires, et ce qu’a dit à plusieurs reprises le porte-parole du département d’Etat.
Cette personne doit bien se rendre compte qu’il s’agit d’un bricolage incroyable, qu’avec ce genre de choses il n’y peut y avoir de diplomatie dans un Etat, et dans un Etat qui se respecte. Et dans ce pays-là, il y a de nombreux hommes politiques, de nombreux écrivains et intellectuels qui se respectent. Même un réactionnaire doit se respecter un peu. Vous pouvez être réactionnaire, et ne jurer que par le système capitaliste et vous opposez à tout le reste, mais ça ne vous empêche pas d’être quelqu’un de digne. Etre réactionnaire ne veut pas dire être une crapule, bien que les pires crapules soient généralement des gens très réactionnaires.
Quand je vois qu’au bout d’un mois… Ah, attendez, je me suis trompé, j’ai parlé de Madeleine Albright ! Non, non, ce n’est pas elle, mais c’est parce qu’elle a resurgi ces jours-ci, qu’elle a fait des déclarations où elle a révélé ce que le département d’Etat souhaitait obtenir de la visite du pape à Cuba… Je me suis trompé, l’actuelle s’appelle Condoleeza Rice.
Que toutes deux me pardonne donc. En fait, je n’ai rien dit de mal d’aucune. Je parlais donc de Condoleeza Rice, qui est extrêmement réactionnaire, mais qui est sans doute une femme intelligente. Tout ce que j’ai dit se rapportait à elle.
D’ailleurs, même le président des Etats-Unis blague avec elle, et l’appelle Mademoiselle Riz, parce que rice en anglais veut dire riz. Je l’ai entendu parfois.
Maintenant, elle est en tournée, mais ça doit être dur pour elle de voir ces bricolages, elle doit se sentir très mal. N’importe qui d’ailleurs se sentirait mal. Et je crois qu’elle ferait bien, puisqu’elle accède directement au président, de lui demander un entretien, de lui dire la vérité et en ultime instance de démissionner, parce qu’on lui fait jouer un rôle honteux, on lui fait perdre de l’autorité ; après ça, personne dans le monde ne va en faire cas. Bref, il est incompréhensible que des choses pareilles arrivent.
Les intentions du gentleman en quête d’asile sont tout à fait claires. Et ces deux-là dont j’ai parlé sont considérés comme les principaux responsables de la guerre d’Iraq et plus de cent mille morts pèsent déjà sur leur conscience, et la vie des soldats étasuniens qui meurent là-bas dans ne prétendue guerre contre le terrorisme, une guerre dans laquelle ces crapules ont lancée leur pays. Oui, on ne peut les qualifier autrement : des crapules, des gangsters, et en plus arrogants. Et s’ils se sentent si arrogants, si puissants, il serait intéressant de savoir quand, où, comment et à qui ils ont dit que Posada Carriles allait entrer dans le pays escorté par Santiago Álvarez, en violation de toutes les lois des Etats-Unis, au mépris des activités des vingt-deux organismes, des quinze agences des renseignements, des cent quatre-vingt mille fonctionnaires et de trente milliards de dollars. On n’avait jamais rien vu de pareil dans l’histoire.
Quand des choses pareils ont commencé à arriver à Rome, c’était l’indice que cette société, ou cet empire… En fait, l’empire souffre de nombreux problèmes, de nombreuses contradictions, mais il y existe aussi des gens qui ont des connaissances, de l’expérience… On verra bien.
En tout cas, il s’avère que la commission des Relations extérieures est du moins en train d’enquêter sur ce qu’a fait ce monsieur qui va aux Nations Unies ; il est prouvé qu’un certain nombre de fonctionnaires… il est prouvé que même, Charles Tenet, le directeur de la CIA s’est opposé à la sanction. Bien entendu, ce n’est plus le même, il y a en un autre maintenant, Negroponte, je crois. N’est-ce pas Negroponte ?
Alarcón, pourquoi ne nous racontes-tu pas en cinq minutes qui est ce Negroponte ? Deux minutes, improvise.
Ricardo Alarcón. C’est bien difficile. Negroponte est surtout fameux pour avoir été ambassadeur au Honduras et pour y avoir été impliqué dans toute une série de violations des droits de l’homme . On l’a dénoncé à l’époque pour avoir couvert et protégé les pires violateurs des droits de l’homme. C’était l’époque de cette fameuse opération clandestine de soutien aux contras nicaraguayens, de ces activités dont nous avons parlé l’autre jour.
Après, il a été nommé aux Nations Unies. Et tout a éclaté au plein jour lors des discussions au Congrès sur sa nomimation.
Fidel Castro. Et il n’a rien eu à voir avec le Venezuela ?
Ricardo Alarcón. Que je sache, non. C’est Otto Reich qui était ambassadeur au Venezuela au moment du fameux procès qui conduit au prétendu acquittement de Bosch. On connaît une bonne quantité de messages de Reich au département d’Etat demandant qu’on délivre un visa à Bosch. On ne lui a pas délivré, c’est vrai, mais il a fini par entrer, de toute évidence avec la coopération de son ami l’ambassadeur à Caracas. Ça, c’est une étape. Reich est ensuite allé chercher Posada au Panama pour le tirer de là, ce qu’il avait déjà fait avec l’autre à Caracas.
Fidel Castro. Quand l’Eglise est aux mains de Luther, selon le dicton… En tout cas, je pense que ce fonctionnaire doit avoir le sens de l’honneur. Parce qu’on le couvre de ridicule. Alors comme explique-t-on ça ? Le chef des 180 000 devra s’expliquer. Et qui va répondre ? Il va peut-être réagir avec honneur, au mieux, mais on l’a mis dans une situation bien embarrassante. À quoi sert cet organisme ? Qui a fait ça ? L’a-t-on consulté ? Il faudrait demander qui a peaufiné tout ça : Otto Reich, Bolton, cet autre qui est aussi de la mafia…
Ricardo Alarcón. Ah oui, Melquiades. Mel Martínez.
Fidel Castro. Mel Martínez, qui était ministre du Logement. Qui a géré tout ça ? On finira par savoir un jour à quelle heure, où, qui a autorisé ça, comment on le lui a dit. Il y a des tas de questions à poser, parce que le gentleman est là. Qu’il ne disparaisse pas ! J’ai mis en garde à ce sujet, parce que cet gentleman cause une gêne énorme. Si Oswald, on l’a abattu le soir même… Pour si jamais, j’ai parlé de ça à midi, en invitant à ne pas le faire disparaître.
Ricardo Alarcón. Je dois dire aussi que Negroponte est très lié à ce groupe-là. Il a aussi été, jusqu’à tout récemment, ambassadeur en Iraq, le premier ambassadeur dans ce pays en pleine étape de ce prétendu gouvernement indépendant.
Fidel Castro. Eh, mais tu ne lui laisse aucune chance de s’amender, tu le mènes à la trique.
Ricardo Alarcón. Allez savoir, ce sera peut-être le premier miracle du pape (rires). En tout cas, il vient du cœur même de cette mafia.
Fidel Castro. Juste. Jean-Paul II en tient compte.
Ricardo Alarcón. Je ne doute pas que le pape soit capable d’un miracle, parce qu’il en faudrait un, et de taille : cet homme est du même groupe qu’Otto Reich, que Wolfowitz, que tous ces gens-là.
Fidel Castro. Ah bon ?
Ricardo Alarcón. Oui, oui.
Fidel Castro. Alors, pas d’espoir qu’il s’amende ?
Ricardo Alarcón. Avec une carrière pareille : de l’ONU à Bagdad, de Bagdad à…
Fidel Castro. J’oubliais que Bruno était à l’ONU. Bruno, tu veux dire quelque chose, et tu es ici juste comme auditeur ? Quel est ton rôle ? Lui, il est resté là-bas un bon bout de temps…
Bruno Rodríguez. Non, j’écoutais attentivement. J’ai coïncidé avec Negroponte à l’ONU. On a eu pas mal d’escarmouches avec lui, parce qu’il cherchait à manipuler politiquement la question des droits de l’homme à Cuba, il travaillait très dur dans ce sens. C’est un type sordide, connecté aux groupes les plus réactionnaires des Etats-Unis, aux services spéciaux, dès l’époque que signalait Alarcón de la sale guerre contre le Nicaragua…
Fidel Castro. Mais ce n’est pas un idiot, hein ?
Ricardo Alarcón. Non, non.
Bruno Rodríguez. Non, il n’a rien d’un idiot.
Fidel Castro. Bon, parce que si c’est pas un idiot, on a du moins un petit peu d’espoir qu’il se rende compte et qu’il dise quelque chose. Nous ne l’accusons pas, nous lui expliquons juste la situation.
Tu devras nous raconter un jour, Bruno ta conversation avec moi quand on t’a retiré de Juventud Rebelde et que je t’aie proposé comme ambassadeur aux Nations Unies. Mais pas maintenant, le temps presse. Un autre jour, pour que tu expliques (rires).
Je viens de consulter ma montre, et il ne reste pas tellement de temps. Il y a pourtant un document de toute première qualité, un article publié ce matin même. Des amis l’ont imprimé, on l’a fait traduire à toute allure, ce qui a exigé des efforts des traducteurs... Il s’agit d’un article du Washington Post. Oui, de nouveau ce journal… Je vous ai déjà lu des articles du New York Times, du Washington Post et de Newsweek. Cet article est donc paru ce matin, et je l’estime important. Qui donc l’a écrit ? Eh bien, justement la journaliste qui a interviewé Posada Carriles en 1998 pour The New York Times, pour lequel elle a publié ensuite trois articles, dont deux très importants.
J’ai ici ces articles du New York Times, je les ai lus à l’époque, je les ai surlignés, parce que j’avais eu moi-même une interview avec un autre journaliste de ce journal, Tim Golden. Mon interview avec lui a eu lieu le 12 août… plusieurs heures. Il est venu enquêter. Je lui ai montré toutes les preuves que nous avions de Posada Carriles. Ensuite, quand le New York Times a publié son interview de Posada, ça a fait du bruit, je vous l’ai expliqué, ses amis ont tout fait pour qu’il se démente.
J’ai attendu en vain les articles du journaliste qui m’avait interviewé. Absolument rien. J’imagine que de grosses pressions ont dû s’exercer sur le New York Times. Je suppose, je n’en ai pas la certitude. Comme ce journal avait déjà posé des banderilles en publiant cet interview de Posada Carriles, qui avait ébranlé la toute puissante mafia de Fondation cubano-américaine… Ces articles sont datés des 12 et 13 juillet 1998, des articles terribles.
Donc, cette journaliste, Ann Louis Bardach, a publié ce matin. Elle est venue ici, et elle m’a parfois interrogé. Ce n’est pas une amie de Cuba, non, non, mais elle est devenue très fameuse avec des articles écrits pour une autre revue, mais ceux-là est un gros impact. Celui qu’elle publie aujourd’hui est vraiment intéressant, et je vais vous lire en vitesse pour conclure. Que ceux qui ont sommeil attendent un moment, je crois que je dois mettre vingt minutes (rires). L’article est donc d’aujourd’hui, et je ne pouvais pas le laisser pour demain, il est bon de le faire connaître aujourd’hui. Je lis donc :
NOTRE HOMME A MIAMI, PATRIOTE OU TERRORISTE ?
Dimanche 17 avril 2005.
Par Ann Louise Bardach
En 1988, le grand réalisateur de l’exil cubain, Nestor Almendros, aujourd’hui décédé, fit connaître un film primé par la critique sur les prisonniers politiques dans sa patrie, un documentaire qui fit voler en éclats tout ce qu’il pouvait rester de vision utopique de Cuba. Il s’intitulait « Personne ne voulait entendre ».
Je vous lis textuellement, bien entendu. Parce que beaucoup connaissent cette histoire, qu fait partie des terribles campagnes de calomnies contre notre pays. Et si j’ai tenu à le faire, c’est pour vous prouver qu’il ne s’agit pas d’une « fidéliste » ou d’une espionne ou d’un agent castriste. Et elle le montre dès le début de son article, qui poursuit comme suit :
Ce titre pourrait parfaitement coller à une suite, cette fois-ci à Miami, pour faire voler en éclats tout ce qu’il pourrait rester au sujet de la nature de la politique de l’exil cubain.
L’antihéros pourrait être Luis Posada Carriles, le militant fugitif [elle n’écrit pas le vétéran, mais le « militant fugitif »], le prétendu assassin du leader cubain Fidel Castro, le fuyard réclamé par le Venezuela pour le sabotage en plein vol, en 1976, d’un avion de passagers cubains au cours duquel moururent soixante-treize civils. À la fin du mois dernier, une chaîne de télévision du Sud de la Floride offrit un scoop alarmant : Posada, qu’on avait vu pour la dernière fois au Honduras, était entré secrètement à Miami. Ensuite, mardi dernier, l’avocat frais embauché par Posada eut l’audace de demander l’asile pour lui.
Posada doit avoir pensé que personne ne voudrait entendre. Comment se peut-il que quelqu’un qui se dit « guerrier » et « militante », qui figure depuis belle lurette sur les listes de vigilance des autorités d’immigration étasuniennes, soit entré dans ce pays avec un faux passeport et un faux visa ? Est-il tant soit peu possible que l’administration Bush, en dépit de son prétendu engagement dans la guerre contre le terrorisme – (Règle 1 de la politique de contre-terrorisme étasunien : « Ne pas faire de concession aux terroristes ni n’arriver au moindre accord ») – envisage de concéder le droit de séjour à un commando paramilitaire notoire ? Posada s’est même vanté d’avoir orchestré de nombreuses attaques contre des objectifs tant civils que militaires (dont, en 1997, la pose de bombes dans des installations touristiques, qui ont causé la mort d’un touriste italien et causé des blessures à onze personnes) durant ses cinquante ans de guerre en vue de renverser Castro.
Dans n’importe quelle autre ville des Etats-Unis, Posada, qui est maintenant âgé de soixante-dix-sept ans, aurait été capturé par une équipe SWAT [ce sont les commandos antiterroristes du département de sécurité intérieure], arrêté et déporté. Mais, dans l’écosystème tout à fait sui generis de Miami, où les politiques de ligne dure anticastristes monopolisent les chaînes de radio et les urnes électorales, la définition de terrorisme est bien plus souple : ce qui est un terroriste pour les uns est un combattant de la liberté pour les autres. Son avocat a prétexté d’un argument tortueux : on ne pouvait considérer comme responsables des victimes innocentes ceux qui avaient posé les bombes à La Havane tant qu’on ne prouverait pas que ces victimes étaient justement les cibles visées. D’autres sympathisants ont souligné que Posada avait été un agent de la CIA qui avait pris part à sa malencontreuse expédition de la baie des Cochons et qu’il avait joué un rôle clef dans les opération Irancontra dans les années Reagan-Bush.
C’est là une histoire extrêmement intéressante pour moi, puisque Posada m’avait concédé une interview exclusive en juin 1998. J’avais passé trois jours dans une maison de sécurité et d’autres sites d’Aruba [tout près du Venezuela, vous voyez] à l’enregistrer pour une série d’articles publiés ensuite dans The New York Times. Posada, poli et bavard, m’avait dit qu’il avait décidé de parler avec moi pour faire de la publicité en faveur de sa campagne de pose de bombe contre l’industrie touristique cubaine, destinée à éloigner les touristes en les intimidant. « Castro ne changera jamais, jamais », m’avait dit Posada. [Je vous remercie, sanglant gentleman. (Rires et applaudissements).] « Notre mission est de procurer de l’inspiration et des explosifs au peuple cubain ».
Il faudrait aussi un barrage entier, n’est-ce pas, pour contenir toutes les larmes qu’il a fait verser à ce peuple.
Au lieu de miner Castro, ces commentaires ont donné l’occasion au leader cubain d’argumenter que ses ennemis sont, au mieux, des anarchistes, au pire des assassins. De sorte que Castro est toujours au pouvoir et que Posada cherche un nouveau foyer.
En fait, il cherche bien autre chose.
Posada et ses stratèges de Miami espèrent qu’il pourra suivre les traces de son collègue de conspirations, ancien compagnon de cellule et terroriste avéré, Orlando Bosch. Celui-ci, Posada et deux Vénézuéliens furent accusés et incarcérés en 1976 pour l’explosion en plein vol d’un avion de passagers de Cubana de Aviación, le premier acte terroriste du continent contre une ligne aérienne, qui tua tous les passagers, dont les membres de l’équipe national junior d’escrime, pour la plupart des adolescents.
La puissante direction de l’exil à Miami finança un croisade juridique pour les libérer en contestant le procès à Caracas où les pots-de-vin sont monnaie courante. Bosch allait passer onze ans en prison, et Posada neuf, avant que leurs avocats ne parviennent à les faire acquitter.
En fait, comme Alarcón l’a expliqué, Posada n’a pas été acquitté, il a été déclaré fugitif. C’est un détail, mais il est bon de le préciser.
Mais tous deux restèrent emprisonnés dans l’attente du pourvoi des plaignants et de nouveaux procès, en accord avec le labyrinthique système judiciaire vénézuélien.
Les inculpations contre les deux individus découlaient de l’information et de la sagesse collectives de trois agences des renseignements : USA, Venezuela et Cuba.
Pour être juste, il faut ajouter Trinité-et-Tobago qui a fait la contribution principale.
« Bosch et Posada étaient les principaux suspects », confirma au cours d’une interview un haut fonctionnaire de la CIA à la retraite, familier du cas, et d’ajouter : « Il n’y avait pas d’autres suspects. » Un proche confident des deux militants me dit : « Ça a mal tourné. L’avion était censément vide. »
Et les pilotes, alors ? Et l’équipage, les hôtesses de l’air ? Et le personnel de bord ?
D’autres affirmèrent que les hommes croyaient qu’il s’agissait d’un avion militaire, bien qu’aucun d’eux n’ait jamais exprimé le moindre remords pour la mort de civils. Impénitent, Bosch continue de qualifier l’avion de « cible légitime » et a dit récemment à un journaliste de Miami qu’ « il n’y avait aucun innocent à bord ».
Posada « s’échappa » [elle met le verbe entre guillemets] de prison en 1985, après que ses amis de Miami eurent alloué 28 000 dollars pour acheter les gardiens. Trois semaines plus tard, il était en El Salvador, où Félix Rodriguez…
De sinistre mémoire. C’est l’individu qui a accompagné les troupes entrées en combat au défilé du Yuro, qui a interrogé le Che, qui a été témoin et participant de son assassinat dans la petite école ; ce Rodríguez est un grand de ce gang : Bosch, Rodríguez, Posada Carriles, et d’autres, comme l’un de ceux qui ont été graciés au Panama et qui ont filé direct aux Etats-Unis, assassin du ministre des Affaires étrangères d’Allende, d’Orlando Letelier, et d’une Etasunienne qui l’accompagnait, quelqu’un qui a été acquitté, bien entendu. C’est un autre fameux du gang, cet individu, et il faudrait continuer de dévider l’écheveau pour en arriver à des choses intéressantes. Mais je ne veux rien dire de plus. En tout cas, Otto Reich était avec eux, travaillant à la Maison-Blanche de Reagan et de Bush. Je reprends :
Trois semaines plus tard, il était en El Salvador, où Félix Rodriguez, son compagnon des premières années de la CIA, l’attendait pour lui faire une offre de travail tout à fait spéciale [hier, nous avons parlé de deux emplois] : être son second à la tête de l’opération secrète de livraisons d’armes à la contra, dirigée par le lieutenant-colonel Oliver L. North. Durant nos conversations, Posada avait accusé un collègue commando (mort opportunément) de l’explosion de l’avion et m’avait dit que les influences politiques au sein du système judiciaire vénézuélien expliquaient pourquoi ils restaient si longtemps en prison, Bosch et lui. Ses critiques disent justement le contraire : que la corruption endémique au Venezuela avait permis à ceux qui soutenaient Posada et Bosch de leur procurer des conditions de vie confortables en prison et, finalement, d’obtenir la fugue de Posada.
Bosch eut la permission d’abandonner le Venezuela peu après que l’ambassadeur étasunien d’alors, Otto Reich, se fut fait l’écho des inquiétudes au sujet de la sécurité de Bosch dans une série de dépêches adressées au département d’Etat. Il s’envola pour Miami en décembre 1987 sans visa et fut rapidement arrêté. L’Attorney General, Richard Thornburgh, a décrit Bosch comme un « terroriste impénitent".
Thornburgh ? C’est le même que le tien, Alarcón ?
Ricardo Alarcón. Oui, c’est cet Attorney, dont j’ai cité le document signé par son adjoint.
Fidel Castro. D’accord. Bien, je continue la lecture de l’article :
L’Attorney General, Richard Thornburgh, a décrit Bosch comme un « terroriste impénitent » qu’il fallait déporter. Mais Bosch avait un puissant défenseur en la personne de Jeb Bush qui dirigeait à l’époque la campagne d’Ileana Ros-Lehtinen…
La Grande Méchante Louve, n’oubliez pas. Rappelez-vous aussi que le 22 marquera le cinquième anniversaire du moment où le gouvernement étasunien a ordonné de sauver le petit Elián. Oui, mais quelles journées tristes, cruelles, nous avons vécu, des semaines, des mois, voyant ces images qui constituent une honte pour les auteurs de l’enlèvement. Ros-Lehtinen… Comment ça se prononce, Alarcón ? Il y a un h ici, et un i … Lehtinen ? O.K. (Rires.)
...la campagne d’Ileana Ros-Lehtinen, la première exilée cubaine à décrocher un siège à la Chambre des représentants des Etats-Unis. Dans le cadre d’une médiation présidentielle inhabituelle envers un terroriste avéré, le président George H. Bush rejeta la décision du FBI et du département d’Etat et approuva en 1990 la relaxe de Bosch qui obtint le permis de séjour deux ans après.
Posada parie qu’il aura la chance de Bosch et mise sur les mêmes soutiens.
Je ne partage pas cette idée, mais je respecte le point de vue de la journaliste. Non, il aspire à d’autres choses, il veut vraiment continuer de faire du terrorisme depuis Miami, comme il le faisait de la prison de Panama par l’intermédiaire de ses sbires. Santiago Álvarez en personne a déclaré qu’il ne resterait pas tranquille, n’oubliez pas, parce qu’il commençait à avoir du mal à agir depuis l’Amérique centrale où il était un peu errant. Il devait donc aller à Miami. Oui, ses intentions sont différentes. Mais je respecte les vues de la journaliste.
Mais la présence de Bosch à Miami a souvent été embarrassante pour la famille Bush. Quand un journaliste de Newsweek interrogea Bill Clinton au sujet de la grâce qu’il avait accordée à Marc Rich, un banquier fugitif, il lui répondit hargneux : « Je jure de ne répondre à aucune question au sujet de Marc Rich tant que Bush ne répondra pas au sujet d’Orlando Bosch. » Peu de républicains osèrent soulever de nouveau ce lièvre.
Posada fut arrêté de nouveau en novembre 2000, en même temps que trois autres militants anticastristes, pour avoir planifié l’assassinat de Castro lors du Sommet ibéro-américain au Panama. Tous les hommes arrêtés avaient un casier judiciaire impressionnant et avaient été membres des groupes terroristes CORU et Omega 7.
Tout le monde sait qui a créé ces groupes. La CIA, que nul n’en doute, nous l’avons longuement expliqué. La CIA les avait même organisés presque de force, parce que ces groupes ne voulaient pas s’unir. Ou vous vous unissez, ou fini pour vous !
La Cour suprême de Panama condamna Posada et ses associés en avril 2004 à des peines de jusqu'à huit ans de privation de liberté, mais le quartette fut soudain gracié en août par la présidente Mireya Moscoso, au terme de son mandat, qui maintient de bonnes relations avec les dirigeants politiques de Miami. Cette grâce indigna les fonctionnaires de justice aux USA et en Amérique latine.
Trois de ces hommes s’envolèrent pour Miami et furent accueillis avec joie par leurs partisans à peine quelques jours avant les élections présidentielles de 2004. Mais Posada disparut jusqu'à sa réapparition ici, le mois dernier.
Ces quatre hommes ne sont pas les seuls personnages nauséabonds à avoir foulé le tapis rouge à Miami. Les républicains Lincoln Díaz-Balart et Ros-Lethtinen, soutenus par le gouverneur de la Floride, Jeb Bush, adressèrent des lettres en faveur de plusieurs militants exilés incarcérés aux USA pour des actes de violence politique. Certains furent libérés en 2001, comme José Dionisio Suárez Esquivel et Virgilio Paz Romero, tous deux condamnés pour l’assassinat notoire, en 1976, du ministre chilien Orlando Letelier et de son adjointe étasunienne Ronnie Moffitt, à Washington, à la voiture piégée. Une fois libérés, au lieu d’être déportés comme c’est le cas de n’importe quel autre criminel étranger, ils purent mener la grande vie à Miami.
Les hommes politiques du Sud de la Floride se sont aussi efforcés, vainement à ce jour, de convaincre le département de Justice de libérer Valentín Hernández, né à Cuba, qui abattit à coups de feu un collègue exilé Luciano Nieves en 1975. Nieves avait commis le crime de se prononcer en faveur de négociations avec le gouvernement cubain. Nieves fut victime d’une embuscade dans le parking d’un hôpital de Miami où il avait rendu visite à son fils de onze ans. Un an plus tard, Hernández et un complice assassinèrent un ancien président de l’Association de la baie des Cochons dans le cadre d’une lutte de pouvoir destructrice. Hernández fut finalement arrêté en juillet 1977 et condamné à la réclusion perpétuelle pour l’assassinat de Nieves. Néanmoins, les exilés ultra continuent de le qualifier de combattant de la liberté.
Les sondages montrent que les dirigeants politique de Miami et leur radio n’expriment plus les vues de la majorité des exilés cubains qui, comme le reste des Etasuniens, abhorrent le terrorisme, que ce soit à Cuba ou à Miami, qu’il soit de gauche ou de droite. Pourtant, comme on permet à toute une série de condamnés de se réinstaller à Miami, le climat politique s’est refroidi là-bas et rares sont ceux qui osent parler. Et quand ils parlent, on dirait que personne ne veut entendre.
Depuis les attaques du 11 septembre, le deux poids deux mesures du gouvernement en matière de terrorisme, exception faite de Cuba, devient même plus évident. Juste avant que le département de Justice annonce le ramassage, après le 11 septembre, des « suspects » de terrorisme, il avait libéré en secret des hommes qui avaient été condamnés pour des actes terroristes. Jeudi dernier, le gouvernement s’est félicité du ramassage de dix mille criminels fugitifs, mais, Posada y a échappé en quelque sorte.
Je me souviens du sourire sournois de Posada quand il m’avait dit qu’il avait eu au moins quatre passeports différents de différents pays sous de faux noms, dont un passeport canadien. Quand je lui avais demandé quand il avait visité les Etats-Unis pour la dernière fois, il rit dans sa barbe, amusé : « Officiellement ou officieusement ? J’ai de nombreux passeports. Si je veux aller à Miami, j’ai des manières différentes de le faire. Ce n’est pas un problème.» Cela saute aux yeux.
Voilà donc l’article d’aujourd’hui. Il ne saurait être plus convaincant. La journaliste a déjà écrit des choses dures, et ce n’est pas une sympathisante de la Révolution cubaine.
Il est 22 h 59. J’allais conclure, mais on m’apporte un papier. Oui, c’est l’information sur les élections.
« A la fermeture des bureaux électoraux, à 18 h, on a pu obtenir l’information préliminaire suivante : 8 168 253 électeurs ont exercé le droit de vote, soit 96,27 p. 100 du total (applaudissements prolongés), un taux supérieur aux dernières élections de délégués aux assemblées municipales du Pouvoir populaire, qui avait été de 95,75 p. 100. »
N’oubliez pas que tous les électeurs se trouvant hors de leurs communes ne peuvent pas voter. Ce sont des centaines de milliers dans ce cas. Ici, Nancy n’a pas pu voter, et j’imagine que d’autres ont été aussi dans ce cas. Un taux impressionnant, et presque tout le monde est allé voter tôt.
« Le résultat final du scrutin sera offert demain, une fois validé, conformément à la loi.
Commission électorale nationale.
22 h 30. »
La patrie ou la mort !
Nous vaincrons ! (Ovation.)
Il est probable, si vous n’êtes pas fatigués, que nous nous réunissions demain à 18 h 30 (applaudissements). Attendez de toute façon le journal de demain, il y aura sûrement des nouvelles. Ça va vite, et un jour sans nouvelles, et nous voilà désinformés. Il y aura sûrement bien des choses intéressantes. Donc, nous nous verrons sûrement demain.
À demain ! (Applaudissements.)