Discours
prononcé par le président de la République de Cuba, Fidel Castro Ruz, lors de
la cérémonie de la remise des diplômes de la 6e année des écoles
primaires de Cardenas, Matanzas, le 21 juillet 2005.
Chers
diplômés et parents,
Cher
peuple de Cardenas,
Chers
compatriotes,
Nous
comprenons parfaitement que cette cérémonie soit très spéciale. J’étais en train d’observer Elian et, réellement, j’étais aussi ému que lui en arrivant
à cette tribune.
Je
ne dois pas être long, il fait assez chaud, et nous avons eu la chance que la
pluie ait respecté notre cérémonie.
J’espère
que l’électricité ne nous manquera pas (Rires), mais je vous assure que ce ne
sera pas trop long, juste le nécessaire,
et vous pouvez faire confiance, bon, sauf qu’il arrive la fin du monde, ça
c’est une autre chose, et j’espère que cela n’arrivera pas.
Plusieurs
idées et souvenirs nous viennent à l’esprit : l’ouragan, l’autre, l’autre,
celui de l’année dernière, celui d’après, celui de cette année, celui qui est
passé tout près et ceux qui nous manquent encore. Aucun d’eux ne pourra rien contre nous. Un ouragan encore pire et plus puissant, avec
aussi des armes nucléaires, parce que le coup qu’il nous a assené quand il est
arrivé à notre pays, dans les alentours de la province de Granma
et de Santiago de Cuba ressemblait, vu
de l’air, à un coup nucléaire, sans radiations, mais laissant tout écrasé. Il devient impossible d’oublier l’image de
Pilon, de Cabo Cruz, et de Niquero. Et plusieurs armes nucléaires, parce que tous
les 10 kilomètres il en laisse une.
Celles dont les conséquences nous avons pu voir à Hiroshima ont été
quelque chose de terrible. Mais elles
avaient une extension, un diamètre de 10, 15 kilomètres, et ravageaient tout.
Un ouragan d’une telle vitesse écrase tout à son passage, tout au long de
centaines de kilomètres.
Nous
avions peur pour Cardenas, à cause de la trajectoire de l’ouragan, de l’énorme
rayon d’action des vents violents, parfois de 200 kilomètres. Heureusement, il a perdu sa force
graduellement, parce qu’il a commis une grande erreur : il n’était pas
comme l’autre de l’année dernière, qui venait directement de l’île Cayman par
la mer, et qui a traversé directement la province de La Havane et est arrivé à
la capitale. Celui-ci a eu l’idée
d’entrer par l’endroit même où les mercenaires de la Baie de Cochon sont
presque, presque, entrés, et il souffert presque, presque la même chose.
En
pénétrant dans cette direction –et c’était quelque chose que nous ne
connaissions pas bien– en se dirigeant vers La Havane, Matanzas, Cardenas et Varadero restaient à sa droite. Il n’est pas resté très longtemps comme
l’autre, le Michelle, avait croisé en provenance du sud-ouest.
Cette
plantation d’agrumes a été frappée en cinq ans par trois ouragans et celui-ci
venait dans cette direction. Mais il a
parcouru environ 300 kilomètres et il avait perdu sa force
progressivement. Il a frappé de toutes
ses forces et il y a eu même des vents de 300 kilomètres à l’heure. Mais il a
perdu graduellement la vitesse de ses vents et le rayon d’action. Bien qu’il ait maintenu des vents de presque
200 kilomètres quand il est entré dans la province de La Havane, la zone de
destruction était beaucoup plus petite.
Quand Il est arrivé, c’était un ouragan à catégorie quatre et quand il
est parti il avait catégorie un. Cependant, il a été l’un des ouragans qu’a
provoqué le plus de dégâts matériels.
L’autre
suivait presque la même direction, nous le surveillions. Et pendant que nous
prenions des mesures de toute urgence pour appuyer la partie de la population
qui avait été frappée, nous nous préparions déjà également pour le deuxième
ouragan, et nous sommes prêts. Je peux
vous assurer que nous pouvons résister, un, deux et trois. Que nous allons perfectionner
nos mécanismes –comme nous l’avons déjà fait à plusieurs reprises– pour qu’il
n’ait pas une seule victime. Il pourra
détruire tout ce qu’il voudra, mais pour la Révolution, une vie humaine vaut
bien plus que tout ce qu’un ouragan peut détruire.
J’espère
que personne ne doute de ce que je suis en train d’affirmer.
Les
pluies sont venues après, après l’une des plus grandes sécheresses, ou
peut-être la plus grande sécheresse connue dans l’histoire de notre pays. Des centaines et des centaines de milliers de
personnes ont dû recevoir l’eau en camions, en camions-citernes, en tracteurs,
alors que le prix du diesel dépasse les 500 dollars la tonne et l’essence les
600 dollars la tonne.
Ceux
qui ne s’arrêtent pas trop à penser devraient se rappeler que le pétrole n’est
pas de l’eau, que le diesel n’est pas de l’eau, qu’il ne tombe pas du ciel,
qu’il n’inonde pas, et que sa pénurie est écrasante. De fortes sommes doivent être investies
; ça ne tombent pas du ciel. Il faut les gagner avec de l’effort ou avec
l’énergie et la création des intelligences.
Nous
avons beaucoup à apprendre encore, et nous allons apprendre, je vous l’assure
également.
Aujourd’hui,
la nature rend culte à cette journée ; à Cardenas, rend culte à cette
histoire, qui a redonné des forces à la Révolution. Des forces pour livrer une
bataille, pour la gagner, face à l’empire prétentieux et énormément puissant,
aussi puissant que cynique, aussi puissant que lâche, aussi puissant que
misérable, qui n’a pu balayer cette Révolution malgré ses vents de peut-être 1
000 kilomètres à l’heure ou de 10 000.
Il n’a pu écraser la volonté et
la résistance de ce peuple héroïque.
Héroïque, certes et vous en êtes la preuve. Personne ne s’est découragé, personne n’a eu
peur. Chaque fois qu’il a été
nécessaire, cette école s’est mobilisée et elle est partie pour participer à
une manifestation devant la Section des Intérêts et des centaines de milliers
d’enfants, de mères, de jeunes : le peuple, ont participé à ces
manifestations, en bataillant sans arrêt pendant des mois et des mois.
Je
peux vous assurer que nous allions gagner aussi cette bataille là, je peux vous
l’assurer, parce que l’esprit de lutte ne s’arrêterait pas, nos armes
pacifiques mais efficaces ne s’arrêteraient pas, nos vérités ne s’arrêteraient
pas, nos messages au monde ne s’arrêteraient pas et ils ne se sont pas
arrêtés. C’est à ce moment-là que cette
phrase est apparu : Bataille d’idées, parce que c’était une véritable
bataille d’idées.
Rappelons-nous
que ce que marquera ces événements devant nos yeux et
devant l’histoire de la patrie, c’est qu’à ce moment-là, nous avons entrepris
cette bataille d’idées. Celle qui durera longtemps et qui continuera à
remporter des triomphes et à renverser des adversaires.
C’est
un fait réel, visible qui dépasse toutes
les difficultés et qu’au-delà de toutes les adversités, la vérité se fraie un
chemin, que les idées les plus justes se multiplient et que des millions, des
dizaines de millions, des centaines de millions sont en train de grossir les
rangs de la vérité, et que cette vérité ou que ces vérités écraseront
l’empire. Et ce non seulement à
l’extérieur mais aussi à l’intérieur, parce que nous ne pourrons jamais oublier
qu’à la fin de cette bataille d’idées, environ 80 % des nord-américains ont
soutenu notre cause, ont soutenu notre lutte et ont rendu possible le
dénouement final. Mais comme il a été
très bien dit depuis lors, ce n’était que le premier pas, et il nous reste
encore beaucoup de batailles à livrer, que nous sommes déjà en train de livrer.
Je
remercie donc la nature, qui a coopéré avec cette cérémonie. Il fait frais et je vois des lumières, comme
si elles annonçaient que beaucoup d’autres ne s’éteindront pas.
Je
vous disais qu’heureusement, Cardenas est intacte ; Varadero
est presque intact ; la capitale de la province est presque intacte,
indépendamment du fait qu’il y a eu 180 000 maisons endommagées par l’ouragan
dont quelques dizaines de milliers ont été totalement détruites ; sans
compter les milliers et milliers d’entrepôts et d’installations de tout genre
qui ont été touchées.
Je
peux également vous assurer une autre chose : nous n’avons jamais livré
une lutte pour la reconstruction comme celle que nous sommes en train de mener
maintenant. Si vous voulez, je peux vous
apporter une donnée :
Lors de l’ouragan Michèlle,
d’après ce qui m’a été informé, environ 80 000 planches de zinc ont été données
–données au programme de réparation– et 250 000 ont été données il y a deux
jours. Ce n’est que pour échauffer
légèrement les forces et les moyens qui entreront graduellement en action.
J’ai
mentionné certaines de ces choses parce qu’elles nous ont préoccupé Je me rappelle que ce matin-là je parlais
avec le Secrétaire du parti dans la province : « Où
est-tu ? », et il m’a répondu : « Je suis à
Cardenas ». Et je lui ai
demandé : « Comment va Elian ? Il est le symbole de Cardenas ». Et il m’a dit : « Bon, je n’ai
pu voir Elian ; mais on m’a dit qu’il était
tombé ». « Comment, Elian est-il tombé ?! » Le matin du 8. Je le vois là, en train de rigoler. Et il m’a dit : « Il a environ
trois ou quatre points de suture ».
Et
je lui ai demandé : « Et comment est-il tombé ? Qu’est-ce qui s’est passé ? ». L’ouragan n’était pas encore arrivé, il
venait d’entrer à Cienfuegos et on me dit : « Non, il arrive que –je
ne veux pas l’accuser– l’autre, celui du sourire lumineux, celui qui a conquis
la moitié de New York une après-midi, l’a poussé ». Et je lui répond : « Ça
alors ! Nous n’allons pas annoncer
maintenant qu’on a fait quelques points de suture à Elian ». On peut le dire, parce qu’on ne
l’aperçoit pas du tout, pas de marque,
ce qui prouve la qualité de nos médecins, n’est-ce pas ? Ils l’ont laissé tel quel il était. Et j’ai
dit : « Et où est cette blessure ? ». Rien, on ne le remarque plus. Mais on l’avait poussé un petit peu, voyez à
quel moment : le matin du 8. Et
bon, j’ai demandé de ses nouvelles plusieurs fois et il allait bien. Je pensais que l’ouragan viendrait ici ou
qu’il passerait très près d’ici.
Bon,
nous savons déjà ce qui est le plus nuisible :les
dégâts provoqués, comme nous l’avons déjà expliqué représentent environ 1,4
milliards, mais ils sont encore plus importants. Mais nous savons comment nous récupérer. Il nous faut de l’argent, il nous faut des
matières premières, il nous faut beaucoup de matériels, il faut investir
quelques centaines de millions, mais pas 1,4 milliards. Si nous avons les matières premières, nous
apporterons le reste avec le travail, grâce au peuple.
Donc,
quand on dit : on a tant perdu, c’est vrai que personne ne va récupérer
les récoltes d’agrumes perdues à Jagüey, ni bien d’autres choses .Mais avec les
matières premières que nous aurons à notre portée, nous allons produire ce qui
a été perdu à cause de l’ouragan et beaucoup plus d’autres choses. Et si un autre arrive, nous l’ajouterons , et si un autre vient, trois autres, nous en
ajouterons.
Je
peux vous assurer une autre chose encore : qu’avec notre effort et avec
les ressources que le pays peut mobiliser, nous allons reconstruire tout ce qui
a été endommagé et d’avantage. On verra
bien d’ici un an, à cette même date, ce qui arrivera dans notre pays, avec
ouragan ou sans ouragan.
Il
a été démontré que, tel que les petites fourmis, nous pouvons faire des choses,
et comme les petites fourmis, nous avons fait des choses petit à petit dans
plusieurs endroits ; mais à Cardenas aussi, nous avons fait pas mal de
choses : l’école « Marcelo Salado »
est neuve, elle ne ressemble plus à celle que nous avons visité une fois ;
il y a un nouveau musée, splendide, beau. Je crois qu’on l’appelle le musée de
la Bataille d’idées. Voyez celui-ci,
historique, combien de valeurs !
Regardez cette maison que nous venons de visiter, où José Antonio est
né, réaménagée et devenue musée. Et il y
a eu la réparation des écoles, les écoles secondaires. Les progrès enregistrés
dans le domaine de la santé sont remarquables, et ce n’est rien, il y aura
encore plus, on verra. Il y a de programmes importants pour cette ville et pour
d’autres. Il y a beaucoup à faire.
Varadero,
l’un des meilleurs site touristique du monde, se
développe toujours.
Les enseignants
intégraux formés ces dernières années, il y a déjà 15 000 instituteurs formés
en un temps record, et il en notamment beaucoup ici à Cardenas… Ceux de
Matanzas sont partis pour étudier à La Havane. Je me rappelle du jour où nous les avons
visité, du jour où ils sont rentrés, et les premiers sont allés à l’école
« Marcelo Salado ». Les enseignants intégraux sont devenus une
institution et ils auront bientôt leurs diplômes universitaires.
Les
travailleurs sociaux sont déjà 28 000 et à cette époque-là nous ne faisions que
commencer. Quelle masse
extraordinaire ! Je demandais aux
enfants qui viennent de terminer le primaire ce qu’ils allaient étudier et
beaucoup me disaient : « J’irai à l’UCI
(Université des sciences informatiques).
Un centre formidable qui ne cesse de se perfectionner ! Les jeunes qui ont les meilleurs dossiers
académiques dans tout le pays sont choisis pour y étudier, et je me réjouis de
penser que beaucoup de ceux que j’ai salué tout à l’heure, et à qui j’ai remis
leurs diplômes, iront à cette prestigieuse institution, un bon nombre d’entre
eux.
D’autres
m’ont répondu : « Je veux être médecin ». Et je leur ai dit : « Prépare-toi,
donc, parce que nous allons t’envoyer en mission internationaliste ».
Il
y a un autre qui voulait être peintre, et un autre qui veut être astronome.
Un
autre m’a dit: « Je veux être enseignant ». Et une autre m’a dit : « Je veux
être actrice ». Ils défilaient tous
devant moi et aucun d’eux n’hésitait.
Certains
me disaient : « Bon, je ne sais pas encore ». « Ah ! Mais tu ne sais pas encore ? Mais tu dois y penser. Bon, pense bien à ça, pour que tu ne te
trompes pas ».
Et
je voyais l’image de notre peuple, je voyais l’image de nos diplômés
d’aujourd’hui, des 1 246 diplômés. Que
signifiait ce défilé et quelle été l’interprétation de chaque réponse ?
Je
me demandais : « Y a-t-il un coin dans ce monde où 1 246 diplômés
peuvent passer devant toi et savoir ou avoir une idée de ce qu’ils veulent être
demain ? Aucun d’entre eux n’avait
le moindre doute.
Imaginons
une seconde que nous pouvons, à bord de
la machine du temps, revenir en arrière 50 ans, ici à Cardenas. Demandons-nous combien recevaient
leur certificat d’études en ville et à la campagne. Demandons-nous s’ils représentaient le cent
pour-cent des enfants, s’ils avaient tous l’âge correspondant, sans retard
scolaire, s’ils possédaient tous des connaissances excellentes. Nous sommes en plus convaincus qu’ils
grandiront, et que chacun est venu accompagné de ses parents, pleins de fierté
et de satisfaction. Ceux qui sont ici ne sont pas des enfants des
propriétaires de Varadero,
des hôtels, ou des grandes propriétés foncières. Non, ceux qui sont ici sont les enfants des
familles modestes dont les parents n’ont pu avoir un diplôme
universitaire. Combien ont obtenu leur certificat d’études primaires ? Combien
ont obtenu leur brevet d’études? Combien ont obtenu
leur baccalauréat ? Combien
pouvaient aller à la seule université, qui, par dessus, était très loin ?
Oui,
j’en connais un : le docteur Selman. Son père était tailleur, et en tant que
tailleur, je crois qu’il a pu lui donner un peu d’argent. Il a déménagé là-bas pour que son fils puisse
étudier à l’université.
Je
suis parmi ceux qui ont eu le privilège d’étudier et je sais bien
pourquoi : parce que je n’étais pas le fils d’un ouvrier agricole ou d’un
coupeur de canne ou d’un l’éleveur, ou d’un bricoleur. J’ai eu de la chance, par hasard, et ce n’est
pas ma faute, loin de là, et je me réjouis d’avoir profité des circonstances,
d’avoir pu étudier et, par conséquent, d’aller à l’université, à l’époque où il
n’y avait qu’une seule.
Nous sommes très préoccupés, et nous devrons toujours
l’être, pour la destinée des enfants qui viennent de terminer leurs études, de
ceux qui ne sont pas encore à la première année du primaire, des petits frères
d’Elián. Quelle sera leur futur dans ce monde dont l’environnement
est en train d’être détruit ? Que
pouvons-nous faire pour les protéger contre les barbares, les imbéciles et les
crétins ? D’aucuns pourront se
demander pourquoi nous utilisons des termes aussi forts. Il suffit de savoir que le soleil se couche
par ici, qu’il est né par là, de regarder vers le Nord et de voir les plus
incroyables brutalités et crimes que l’on ait jamais
commis contre l’humanité.
Il y a des choses très importantes pour
lesquelles nous devons nous préoccuper lorsque nous essayons de penser à
l’avenir. Quelle sera la destinée de ces
enfants ? Nous pourrions être
complices de leur éventuel sombre futur, si l’on ne réussit pas à gagner cette
bataille d’idées, cette bataille livrée aujourd’hui au niveau mondial pour la
survie de l’espèce. Voilà ce que nous
voulons pour notre peuple : que chaque enfant naisse, comme je l’ai dit
autrefois, oint. Nous recevons des
jeunes de plusieurs pays qui viennent faire ici des études de médecine et
d’autres spécialités. Ces étudiants
humbles ont pu passer leur baccalauréat non pas dans la meilleure école car
vous savez que dans le monde entier les meilleures écoles sont réservées aux
riches, exception faite d’un pays comme le nôtre où il y a eu une
révolution. Ces jeunes ont la
possibilité de venir faire des études de médecine à Cuba. Pour eux, la possibilité d’étudier cette
noble profession à Cuba c’est comme un cadeau tombé du ciel.
Aujourd’hui, 10 000
jeunes provenants de divers pays font des études de
médecine à Cuba et des milliers d’autres en auront cette possibilité. Notre pays deviendra la plus grande usine de
spécialistes en médecine au monde. Si
nous faisons cela, c’est parce que nous pouvons et parce que le monde - des
centaines de millions d’êtres humains en Amérique latine, en Afrique et
ailleurs - en a besoin.
Pendant sept ans, ces jeunes,
qui sont d’ailleurs d’excellents étudiants, font des études à Cuba ;
certains d’entre eux, devenus des professionnels magnifiques, sont déjà rentrés
dans leurs pays respectifs.
Je faisais une
comparaison entre eux et les enfants de tous ces pays. Il faut dire que le taux d’analphabétisme est
de l’ordre de 15, 20 et 30%. À de rares
exceptions près, peu d’enfants réussissent à terminer la dernière année du
primaire. Au Venezuela, la situation
était similaire. Or, grâce à
l’extraordinaire révolution éducationnelle qui s’opère dans ce pays, les
enfants terminent massivement leurs études comme ici.
Je me souviens des
premières années de notre Révolution.
Que le retard scolaire était immense ! À cette époque, il y avait un grand nombre
d’enseignants non diplômés, improvisés, qui ont eu le grand mérite de nous
permettre de nous engager sur la voie, nous conduisant à la réalité
actuelle. Tous ces enfants, tout comme
les 1 246 enfants qui terminent leurs études aujourd’hui et tous les enfants
qui ont défilé ici – et les parents ici présents le savent très bien –, peuvent
dire : je vais étudier, je vais étudier cela, je vais y réfléchir, je n’ai
pas encore décidé. Et je vous pose une
question : qui peut, parmi les parents de ces 1 246 enfants, lever la main
et affirmer que son enfant n’a pas le droit de décider ce qu’il va
étudier ? Ici, tout enfant peut
devenir astronome, docteur en médecine, en philosophie, danseur capable
d’émouvoir la scène internationale comme les enfants de l’école primaire d’art
ou de ces écoles de danse, de musique, de peinture ou de toute autre
manifestation similaire, ouvertes dans toutes les provinces du pays. Ces écoles sont à la portée de ces enfants
car ils savent qu’ils peuvent dire : je veux devenir ceci ; et ils le
feront sauf dans le cas des spécialités exigeant une vocation et tout le
monde a une vocation.
Qui, parmi les mères et
les pères ici présents, peut lever la main ? Car, comme on le sait, même les mères et les
pères des enfants souffrant d’une certaine invalidité du fait d’un accident
quelconque ou les mères ou les pères des enfants souffrant d’un handicap
congénital savent que nos écoles peuvent accueillir plus de 50 000 enfants
exigeant une éducation spéciale. A-t-on
par hasard oublié ou abandonné un de ces enfants ? Peut-être, mais cela est presque impossible
car nos travailleurs sociaux sont chargés de les identifier.
Parfois, certaines
personnes, qui habitent dans des coins éloignés du pays, sont victimes de
l’ignorance et ne sont pas au courant de l’existence de la sécurité sociale ou
de la possibilité de recevoir les soins requis ; dans ces cas aussi,
l’armée des travailleurs sociaux se charge de repérer ces enfants, de les peser
et de les mesurer pour déterminer si le poids et la taille sont en fonction à
l’âge correspondant.
Si je me suis attardé
sur ce point c’est parce qu’il est nécessaire d’y réfléchir. Ceux qui n’ont rien à montrer au monde, sauf
la misère, la douleur, l’exploitation, le pillage, l’abus et le crime, essaient
de confondre par des mensonges. Il
faudrait leur demander s’il existe un autre endroit sur la Terre où l’on puisse
affirmer ce que viens d’affirmer ici.
On ne peut imaginer le
pouvoir de la vérité ! Le secret
peut-être le plus important de cette Révolution est qu’elle travaille avec la
vérité et celle-ci est invincible.
Comme l’on dispose d’un
peu plus de temps, j’ai profité de cette occasion pour partager quelques
réflexions motivées par votre présence, par le souvenir inoubliable de tous ces
enfants et par les mots que j’ai échangés avec eux. Quelle personnalité ! Je les ai vus défiler, les filles étaient
plus nombreuses que les garçons. Les
garçons ont leur personnalité, mais les filles, quelle personnalité ! On ne voit pas cela souvent ailleurs ;
c’est le fruit d’un monde différent, d’une société différente où règne assez
d’égalité parmi les inégalités.
Comme vous le savez,
ceux qui, en général, créent les inégalités, sont les coquins et les mercantis
qui vident la poche des personnes, même pour les monter à bord d’un petit
camion et leur demander 100 pesos pour aller à La Havane ou ailleurs. Ne croyez pas que nous n’en sommes pas au
courant. Nous sommes heureux de savoir
que toutes ces choses‑là seront balayées et non pas en exerçant la
violence, mais grâce au perfectionnement de nos acquis, grâce au
perfectionnement de notre société.
N’ayez pas l’ombre d’un doute.
Vous pouvez en être surs. Et il
ne s’agira pas de l’œuvre d’un groupe d’hommes mais de tous. Vous tous et tous vos enfants seront les
acteurs de cette lutte. Certains
critiquent les choses mal faites, mais ils sont incapables de critiquer les
auteurs.
Je lis les opinions de
la population mais je n’aborderai pas maintenant cette question ; cela
exigerait des commentaires plus longs, je veux seulement attirer votre
attention et vous dire qu’il faut beaucoup réfléchir et lutter ensembles. Les fléaux et les vices qui persistent encore
ne pourront être éliminés qu’avec les efforts de tous. Et les forces s’uniront car la vérité, la
noblesse, l’honnêteté, les meilleures valeurs de l’être humain peuvent faire
des miracles, peuvent rendre possible ce qui, pendant des millénaires, semblait
impossible.
La pluie menace. De toutes façons, je vous ai déjà parlé des
questions les plus importantes mais je peux vous apporter quand même certaines
données. J’espère que la
tonnerre ne perturbera pas notre bonheur !
Quelle est la situation
du pays ?
« Nombre d’écoles
primaires : 9 029.
« Nombre d’enfants
inscrits : 845 922.
« Nombre
d’enseignants : 90 867, dont 16 619 formés en temps record.
« Dans la plupart des
cas, chaque enseignant s’occupe de 20 élèves ou moins et au cas où il y aurait
plus de 20 élèves il y a alors deux enseignants ».
Personne ne peut
montrer ces résultats. Dans le cas de
l’enseignement secondaire, il y a 1 enseignant pour 15 élèves.
« Cette année, le
nombre total des pionniers qui terminent leurs études primaires se monte à 143
435.
« Dans les zones
urbaines, les salles de classe comptant jusqu’à 20 élèves ont représenté 86,5%
du total, contre 95,4% dans les zones rurales.
« La double séance de
classe comprend 99,1% de l’inscription.
« Le taux d’assistance
est de l’ordre de 99,1% ». Qui pouvait
imaginer cela ?
« 98% des enseignants
du second cycle du primaire ont pris en charge les deux cycles du primaire,
remplaçant ainsi l’ancien modèle qui prévoyait deux enseignants.
« Le taux de rétention
scolaire a été de 100% »
« À l’échelle
nationale, le rapport élève-groupe est de 18,8 et de
18 à La Havane.
« L’enseignement de
l’anglais par vidéo de la troisième à la sixième année du primaire se
poursuit. Les enfants et les enseignants
ont très bien accueilli les cours d’échecs.
« Pour l’apprentissage
de l’informatique, ainsi que pour la formation de concepts, d’habitudes et
d’habiletés, on a pu compter sur 41 logiciels didactiques. Le rapport ordinateurs-élèves
est de 1 par 45 ». Le nombre
d’ordinateurs par élève ne cessera pas d’augmenter.
« La télévision
éducative a transmis 31 programmes par semaine ayant pour but d’aborder les
objectifs et les contenus essentiels des matières du programme d’études de l’enseignement
primaire. À partir de la quatrième année
du primaire, il y deux classes de langue espagnole et de mathématiques.
« Prenant comme point
de repère les résultats obtenus entre la cinquième évaluation – mai 2001, début
de transformation de l’enseignement primaire – et la dixième, conclue en mai
2004, on constate une tendance vers l’amélioration de l’apprentissage en termes
de qualité ».
Y a-t-il ici un
météorologue ? Rubiera
est là ? Il pourrait nous dire s’il
va pleuvoir, ce qui nous permettrait de nous retirer d’une manière organisée.
Nous luttons aussi
contre les déficiences.
J’ai ici toutes les
données concernant l’enseignement primaire à Cárdenas ;
je ne vais pas les lire, il vaut mieux de les publier.
Avez-vous une station
de radio ? (On lui répond que
oui.) Vous n’avez pas une station de
télévision ? (On lui répond que
non.) Non.
Alfonsito, quand Cárdenas
disposera-t-elle d’une station de télévision locale ? (Exclamations et applaudissements.) Alfonsito, précise
le mois. Quand ? (Le premier secrétaire du parti de la
province lui répond que le 23 août, que le local est déjà disponible.) On t’accordera un petit délai.
Alors, on dispose du
matériel ; mais Alfonsito a plus
d’expérience. La station, sera‑t‑elle
prête pour cette date-là ? On
pourrait étendre le délai jusqu’au mois de septembre. À la
rentrée scolaire, vous disposerez déjà de votre station (Exclamations et
applaudissements.) Cette station, qui
comptera des artistes et des présentateurs locaux, transmettra des programmes
et des nouvelles de la localité.
« Nombre de
téléviseurs : Un nombre toujours croissant.
« Enseignants :
519.
« Réserve: 22 ». Nous parlons de Cárdenas.
« Enseignants
diplômés : 210.
« Taux de rétention scolaire :
100%.
« Un total de 282
travaux scientifiques ont été réalisés, dont 85 recherches, 35 généralisations,
107 projets divers, 55 jeux didactiques.
« Y ont participé 291
auteurs et 156 coauteurs ». Qui pouvait
l’imaginer !
La pluie menace, quel dommage ! J’ai ici l’histoire du petit gosse qui nous
remplit de fierté. Voilà ce que j’ai dit
le 28 juin 2000 :
« Nos enseignants et
pédagogues dévoués devront accomplir la prouesse de faire de lui un enfant
modèle, digne de son histoire, de sa sympathie et de son talent pour qu’il soit
en même temps et à jamais un citoyen normal et un symbole, un exemple et une
gloire pour tous les enfants de notre pays et une source de fierté pour les
enseignants cubains ». Voici les
résultats :
« Son rendement académique
est très bon et il possède des informations sur divers domaines de la
réalité ; on pourrait dire que pour son âge ’il sait un peu de
tout’». Et je pourrais ajouter qu’il
sait beaucoup de certaines choses.
« Son attitude
cognitive est magnifique par rapport à son âge ; il est avide de
connaissances et il aime les défis. Il
fait face à l’inconnu sans évader les difficultés. Il adopte une position réflexive face aux
connaissances ; il établit souvent des rapports entre les nouvelles
connaissances et celles déjà acquises, étant capable d’arriver en général à des
conclusions correctes.
« C’est un enfant
observateur capable d’établir des comparaisons et de définir les choses avec
précision. Il est capable d’évaluer sa
propre activité d’apprentissage et celle de ses compagnons avec suffisamment
d’exactitude.
« Il est attentif et
appliqué ; il se fixe des objectifs et fait preuve de persévérance pour
les atteindre. Il est conscient de ses
difficultés et il les reconnaît publiquement.
« C’est un enfant
discipliné et respectueux. Il n’aime pas
être réprimandé et voilà pourquoi il essai de bien faire les choses ». Mais je suis convaincu qu’il le fait aussi en
raison de sa conscience croissante et non pas seulement pour ne pas être
réprimandé. Je ne l’ai jamais grondé et
il ne m’a jamais grondé, on s’entend très bien (Rires).
« Il entretient
d’excellents rapports avec ses compagnons ; il est sociable, courtois,
notamment avec les filles. Il se
préoccupe pour les problèmes des autres ; cet enfant, humble et simple, a
su s’attirer la sympathie de ses camarades.
Il fait montre de sens de la responsabilité envers ses frères cadets
dont il s’en occupe sans trop les protéger ».
Il devrait être un peu plus discipliné pour éviter d’être poussé à la
veille d’un ouragan (Rires).
« Il tient compte des
opinions de son groupe et les a respectées lorsqu’il les a considérées
opportunes.
« Son respect envers le
groupe est mis en évidence lorsqu’il s’excuse de ne pas pouvoir participer à
une activité donnée lorsqu’il doit assister à une autre inévitable.
« Il s’adapte
parfaitement bien aux tâches qu’il doit accomplir, ce qui lui permet de suivre
avec attention les classes télévisées, de copier, de faire attention et de
participer activement aux jeux. Il aime
les jeux de participation et il ne se sent pas frustré lorsqu’il perd.
« Il est propre et
méticuleux en ce qui concerne son hygiène personnelle et son matériel scolaire.
« Un indicateur de ses
qualités a été le fait d’être élu à l’unanimité chef du groupe de pionniers
lorsqu’il a commencé la sixième année du primaire. La manière dont il accomplit ses devoirs en
tant que chef de groupe met en évidence son sens de la responsabilité.
« L’accomplissement des
tâches inhérentes à cette responsabilité a largement contribué à son développement
et lui a permis de communiquer avec des groupes inconnus, de s’efforcer de
représenter de façon appropriée son groupe, de formuler des idées pour orienter
les chefs des détachements et de prendre des décisions conformes à son âge.
« Il termine l’enseignement primaire avec
des résultats excellents ; son parcouru est digne de reconnaissance. Son effort est en accord avec les résultats
obtenus, d’où son élection unanime comme le pionnier le plus intégral de son
école, bien qu’il ait proposé une autre pionnière de sa classe.
« Il élabore ses
propres discours. »
J’ai le grand privilège
d’être son ami !
La patrie ou la
mort !
Nous vaincrons !
(OVATION)