Allocution prononcée par Fidel Castro Ruz, président
des Conseils d’Etat et des ministres, à l’occasion du quarante-septième
anniversaire de son arrivée à Pinar del Río au triomphe de la Révolution et de
la conclusion du montage des groupes électrogènes dans cette province, Pinar
del Río, le 17 janvier 2006
Chers compatriotes
Je ne vais pas tenter d’expliquer comment on vivait dans la province de
Pinar del Río. Un paysannat devant payer
sous forme de métayage jusqu’à 30 p. 100 de la valeur de ses produits,
latifundia, détenteurs précaires, chômage, exploitation impitoyable du peuple,
analphabétisme, mortalité infantile élevée, absence quasi totale de soins
médicaux et éducationnels, pénurie d’eau et de services publics élémentaires.
On la connaissait, jusqu’au triomphe de la Révolution, comme la Cendrillon de
Cuba.
Chaque fois que je viens sur cette terre occidentale
de notre pays un 17 janvier, je ne peux m’empêcher de me souvenir du discours
ému que j’ai prononcé ce jour-là à Artemisa et à Pinar del Río voilà
quarante-sept ans. A peine arrivé, j’ai dit dans mon premier discours :
Je sais qu’il y a beaucoup de gens dans le
besoin, je sais qu’il y a de nombreux malades sans hôpitaux, beaucoup d’enfants
sans écoles, de nombreuses familles qui ont faim, mais nous ne réglerons pas le
problème d’une ou deux familles : nous réglerons les problèmes de tous
Je peux vous dire que nous ferons tout ce qui
est à notre portée, que nous ferons plus que nous pouvons promettre. Et ce ne
sera pas sur-le-champ, ce ne sera pas dans l’immédiat.
Voilà pourquoi je vous dis d’avoir confiance,
voilà pourquoi je vous dis à tous ceux qui veulent quelque chose que nous
n’allons pas régler les problèmes d’une personne, ou de deux, ou de trois ou de
quatre, mais que l’objectif de la Révolution est de régler les problèmes de
tout le monde. Des centaines de milliers de Cubains sont dans le besoin, et ce
n’est pas en réglant les problèmes de dix ou vingt qu’on règle quelque chose,
mais en réglant les problèmes de centaines de milliers de Cubains.
J’aurais mieux fait de dire de millions de Cubains.
J’ai confiance dans le peuple cubain, je sais
que la Révolution ira de l’avant, je sais que la souveraineté du pays sera
respectée et je sais que Cuba finira par être un jour un des peuples les plus
prospères, les plus justes et les plus heureux du monde.
Artemisa, la ville qui a apporté le plus de
combattants à l’attaque de la Moncada et au sacrifice suprême, appartenait
alors à la province de Pinar del Río. Elle appartient aujourd’hui à Pinar del
Río, à La Havane et à Cuba. Et Pinar del Río appartient aujourd’hui – j’ose le
dire – au monde (applaudissements).
Une simple révision de ce que Pinar del Río doit
signifier aujourd’hui pour le monde, au terme de quarante-sept de blocus
impérialiste criminel, d’agressions sinistres, d’invasion de Playa Girón, de
crise des Missiles, de milliers d’actions terroristes contre notre peuple, de
désintégration du camp de ceux qui furent nos alliés socialistes, de la
disparition de l’URSS et de la Période spéciale, ne peut que m’impressionner.
Voyons quelques chiffres, en commençant par les
choses les plus simples.
Le taux de chômage actuel en Pinar del Río n’est que
de 1,1 p. 100, ce qu’on qualifie dans le monde de plein emploi.
La province compte 31
barrages et 65 micro-barrages qui retiennent plus d’un milliard de mètres cubes
d’eau, tous construits par la Révolution. Les canalisations de cet élément
vital parviennent à presque toutes les localités avec plus ou moins de
difficultés.
Il n’existe quasiment
aucun logement, sauf dans les endroits éloignés et d’accès difficile, où les
lignes électriques n’arrivent pas.
La mortalité infantile
a été en 2005 de 5,4, une des plus faibles enregistrées depuis la victoire de
la Révolution. Bien moins que dans la capitale des Etats-Unis.
Le niveau de scolarité
dépasse neuf années d’études. On y compte 44 691 diplômés universitaires,
alors que la province n’en comptait avant 1959 que 541, dont 33 femmes, soit
quatre-vingts fois moins.
Il y existe un puissant
mouvement culturel, surtout en arts plastiques et en littérature. La pratique
massive du sport s’accroît, et la représentation de ses athlètes dans les
équipes nationales et aux compétitions internationales est significative.
La province compte deux
Réserves mondiales de la biosphère : la presqu’île de Guanahacabibes et la
sierra del Rosario. La région de Viñales a été inscrite au Patrimoine naturel
mondial.
Villa Bolívar,
construit avec la coopération du Venezuela, a été inauguré le 21 août en
présence du président Hugo Chávez qui a réalisé de là son émission Allô
Président, durant lequel les habitants ont exprimé le profond amour de tous les
Cubains envers ce pays frère et leur volonté
de mener jusqu’au bout l’Alternative bolivarienne pour les Amériques
(ALBA).
Outre les
investissements, d’importants programmes se sont développés en Pinar del Río
dans les domaines de l’éducation, de la santé, de la culture, du sport et dans
d’autres domaines sociaux dans le cadre de la Bataille d’idées que notre peuple
livre victorieusement.
Le Cours de
perfectionnement intégral pour jeunes, lancé en
Le Cours de
perfectionnement pour travailleurs du ministère du Sucre, lancé en 2002,
accueille 1 748 élèves, dans huit sièges : deux à Bahía Honda ;
cinq à San Cristóbal et un à La Palma, autrement dit là où se trouvaient les
sucreries.
La province a diplômé
1 087 travailleurs sociaux, dont 794 sont des femmes et 936 sont militants
de l’Union des jeunes communistes (UJC). La septième promotion comprend 454
élèves, dans cent trente-huit maisons d’étude.
Le Cours de formation
de professeurs généraux intégraux du premier cycle du second degré a formé
1 771 élèves. Le nombre d’inscrits actuel est de 761.
L’Université nationale des
sciences informatiques, au prestige mondial croissant, compte 687 élèves parmi
les meilleurs de toutes les communes de Pinar del Río.
La province a diplômé
543 animateurs culturels, incorporés dans la Brigade José Martí : 143 en
musique ; 177 en théâtre et 96 en danse. Les inscrits sont 1 357.
Le Cours de technologie
de la santé (spécialité optométrie et optique), commencé en 2004, compte
1 524 élèves.
La province a créé
trente-trois vidéo-clubs, auxquels assistent en moyenne tous les jours
5 282 enfants et 4 325 adultes, soit un total de
9 607 personnes.
La province compte
trente-six Clubs d’informatique et d’électronique de jeunes, un palais de
l’informatique et un service itinérant d’informatique, pour un total de
344 ordinateurs. Le nombre de participants est de 6 489. La province
a diplômé 37 548 participants ces cinq dernières années.
Le Programme
audiovisuel compte 6 364 téléviseurs et 2 526 magnétoscopes installés
dans 942 écoles, dont 163 équipées de panneaux solaires.
Le Cours d’introduction
à l’informatique dans le primaire fonctionne dans les 689 écoles primaires, à
raison de 66 719 élèves et 1 540 ordinateurs. Le ratio
élève/ordinateur est de 43,3 dans le primaire ; de 36,7 dans le premier
cycle du second degré ; de 23,1 dans le deuxième cycle du second degré et de
25,3 dans l’enseignement technique et professionnel.
Le Cours de formation de l’Institut national des
sports, de l’éducation physique et des loisirs (INDER), commencé en
L’universalisation de
l’enseignement supérieur concerne toutes les communes de la province, pour un
total d’inscrits de 21 502. Si l’on ajoute les 5 536 élèves des cours
normaux des quatre universités provinciales, le total d’étudiants se montent a
27 038, soit plus de deux fois plus d’étudiants qu’il n’en existait dans
tout le pays avant
Le programme d’édition
Libertad a permis de faire parvenir 122 253 exemplaires de quinze ouvrages
et 22 418 exemplaires d’histoire de Cuba aux diplômés des divers
enseignements.
Un total de 339 élèves de l’Ecole latino-américaine
de sciences médicales, provenant de quarante-quatre pays, se forme dans la
province dans les spécialités de médecine générale, de thérapie physique et de
rétablissement.
Les programmes de la
révolution dans le cadre de la Bataille d’idées ont permis de créer 42 429
emplois ces dernières années.
Dans le cadre du
programme d’informatisation de la santé publique, on a installé
315 ordinateurs dans des bibliothèques, des centres de génétique et des
banques du sang.
Les Secteurs de soins
intensifs municipaux ont accueilli 8 796 patients, pour un taux de survie
général de 97,9 p. 100. Le taux de
survie des patients en danger de mort (6 023) a été de 97,1 p. 100.
La province compte
douze services dentaires dans des polycliniques et on a installé trente-huit
ensembles dentaires.
La province compte
quatorze services d’optique, dont huit ont été réparés dans le cadre du
programme correspondant et quatre sont nouveaux.
Des 132 pharmacies
communautaires, 106 ont été réparées et 26 sont nouvelles. Les quatorze
pharmacies municipales principales sont informatisées et connectées au réseau.
La province compte
trente-cinq services de radiologie.
Alors qu’il n’existait
que quatre services d’écographie et uniquement dans les hôpitaux provinciaux,
la province en compte aujourd’hui trente et un dotées de quarante-trois
appareils, soit une couverture totale dans les polycliniques et les hôpitaux.
La province a formé cinquante-six spécialistes et vingt-six techniciens en
échographie, et accueille 33 523 patients, dont la plupart trouvent la
situation au niveau des soins primaires.
Les services
d’endoscopie, qui n’existaient qu’à l’hôpital provincial, ont été étendus à
cinq polycliniques qui ont traité 3 121 patients. Ils seront étendus peu à
peu à toutes les polycliniques sans exception. Trente-six spécialistes en
médecine générale intégrale et 24 personnels infirmiers ont reçu un diplôme
dans cette spécialité.
Les services de
laboratoires d’allergie sont passés de cinq à huit, accueillant 10 933
patients.
La province compte
quatorze services de petite chirurgie, dont dix en polycliniques et quatre en
hôpitaux, 13 293 opérations s’étant effectuées dans les polycliniques,
soit 2 040 de plus qu’en 2004.
Les vingt-cinq
nouvelles salles de rétablissement, distribuées dans toutes les communes,
prêtent douze services intégraux et ont traité 167 000 patients.
Les vingt-trois
services correspondants ont accueilli 29 502 patients en ophtalmologie et
7 985 en optométrie. La province compte dix-sept résidents
d’ophtalmologie, de futurs spécialistes, donc : deux en troisième année et
quinze en première année. Et des milliers d’autres sont en formation.
On a créé deux nouveaux
services d’hémodialyse à l’hôpital Comandante Pinares, à San Cristóbal, et à
l’hôpital Augusto César Sandino. On a aussi agrandi celui de l’hôpital Abel
Santamaría, qui a reçu vingt-trois nouveaux reins artificiels. Ceci a permis de
réduire le ratio patient/rein de 9 à 5,2 et de traiter 130 patients de toute la
province. La mortalité a été de 7,2 p. 100, contre 29 p. 100 avant le lancement
de ce programme.
Pour humaniser
sensiblement le séjour des patients souffrant d’affections rénales chroniques,
on a construit deux foyers de néphropathie.
La salle de soins
intensifs de cardiologie a accueilli 1 665 patients, dont 672 frappés d’un
infarctus sévère, pour une mortalité de 9,6 p. 100. De 1995 à 2000, la
mortalité à ce titre avait été de 17,8 p. 100. Chez les patients qui ont
bénéficié d’un traitement thrombolytique associé à la streptokinase – un
produit cubain mis au point par nos centres scientifiques – la mortalité a été
de 6,6 p. 100. Soit le tiers des décès enregistrés à la fin des années 90.
La province compte
quarante-trois appareils d’électrocardiographie dans toutes les communes.
Un appareil de
mammographie récemment installé a permis de traiter 390 patientes, alors que la
province n’avait plus bénéficié de ce service ces sept dernières années.
Un appareil de
résonance magnétique nucléaire a été assigné à l’hôpital Abel Santamaría. Le
projet est terminé et l’entrepreneur est prêt à commencer les travaux.
La climatisation en vue
de l’installation d’Excimer Laser pour des opérations de la vue est en cours de
montage.
La province permet de
faire des études dans cinq secteurs importants pour les services de
santé : médecine, soins dentaires, licence de soins infirmiers,
technologie de la santé et psychologie, dans cinq collèges universitaires des
communes Sandino, Consolación, San Cristóbal et Pinar del Río. Les collèges
universitaires, secteurs médecine ou de santé, sont en place dans toutes les
communes et accueillent 7 490 étudiants.
La province compte neuf
polycliniques universitaires dans sept communes, où se trouvent 165 élèves de
médecine – il s’agit là d’un nouveau programme – et 116
professeurs-facilitateurs.
Un total de 46 098 travailleurs du secteur
a suivi 2 844 cours de perfectionnement des ressources humaines en Pinar
del Río.
On travaille à la
réparation de onze internats ruraux de la commune Sandino qui étaient
fermés. En effet, pour des raisons
démographiques, le pays compte aujourd’hui moins de la moitié des élèves de ces
niveaux qu’il comptait à un moment donné. La commune Sandino à elle seule
comptait trente-quatre internats de ce genre, qui seront destinés maintenant en
partie à la formation de médecins latino-américains. Selon les calculs, Cuba en
comptera vingt mille d’ici à la fin de l’année. Ainsi, 3 479 bacheliers vénézuéliens
arrivent ces jours-ci. Nous espérons qu’il en arrivera environ dix mille cette
année, plus dix mille autres Latino-Américains, sans parler de l’Ecole
latino-américaine de sciences médicales (ELAM).
L’imprimerie numérique
Risso assure depuis 2000 le programme d’éditions locales, et a publié 170
titres de 198 auteurs, pour un tirage de 106 959 exemplaires. Un jeune
écrivain en herbe ayant du talent de n’importe quelle commune n’aura plus à
attendre quarante ans, voire sa mort, pour être publié.
Toutes les directions
de culture municipales disposent d’ordinateurs qui leur ont permis de répondre
au programme d’éditions territoriales.
Voici maintenant les principales missions accomplies
dans la province par les travailleurs sociaux en rapport avec les mesures
d’économie d’énergie en cours dans tout le pays :
- Recensement des appareils électroménagers
domestiques (toute la population coopère bien entendu, parce qu’elle sait
combien cette révolution énergétique lui est bénéfique) : 985 travailleurs
sociaux ont visité 208 127 logements.
- Recensement des appareils électroménagers au
travail : 756 travailleurs sociaux ont visité 8 120 lieux de travail.
- Changement d’ampoules à incandescence pour des
ampoules de 20 watts : 785 travailleurs sociaux ont changé gratuitement
610 000 ampoules.
- Séminaires pour expliquer le fonctionnement des
autocuiseurs polyvalents et l’utilisation de l’électricité comme combustible
domestique : 625 travailleurs sociaux y ont participé.
- Étude du trajet du combustible à l’entreprise de
tabac de Consolación del Sur : 16 travailleurs sociaux ont visité 46
cellules productives et ont rencontré 22 présidents de coopérative et 846
paysans, et mesuré la consommation de 92 moteurs d’irrigation, de 39 tracteurs
et de 36 transports de marchandises.
- Distribution d’appareils électroménagers aux
familles (autocuiseurs de riz aux familles faisant la cuisine au butane et au
pétrole lampant ; autocuiseurs polyvalents, réchauds électriques,
chauffe-eau ; ainsi que changement de téléviseurs dans la commune Sandino
et de ventilateurs dans toutes les communes : 2 426 travailleurs
sociaux et 2 342 étudiants.
- Tâches sensibles au niveau de la population, comme
traitement de cas sociaux, d’enfants dénutris et autres, qui leur ont été
confiées depuis le début de ce programme.
- Départ dans cette province de la lutte nationale
des travailleurs sociaux contre le gaspillage, le détournement de ressources et
la vente illégale de carburant.
- Tâche « En ligne avec les tracteurs et les
camions », et suivi de l’itinéraire des camions-citernes distribuant le
carburant.
Les travailleurs sociaux, aidés ensuite par les
étudiants, ont assuré la distribution aux familles ou la substitution des
articles suivants (les conditions dans lesquelles tout ceci se fait, tout le
peuple le sait : dans certains cas à la moitié du coût en devises et au
change actuel ; dans d’autres cas, à la valeur en devises de l’article ou
de l’objet électroménager, les conditions de crédit, etc., ce dont je ne vais
pas vous parler maintenant, d’autant que je n’ai pas les chiffres sous les
yeux) :
Ils ont par ailleurs distribué d’autres articles non
électriques qui contribuent à l’économie d’énergie, dont :
Les travailleurs sociaux ont récupéré des appareils
bricolés :
C’est pour consolider cette expérience qu’une série
d’actions est en cours, dont le programme de réparation et d’amélioration des
câbles électriques mené par 520 câbleurs dans six communes (290 viennent
d’autres provinces).
On suit l’évolution de
la demande chaque heure et de la consommation en fin de journée, ce qui permet
de connaître les chiffres de l’ensemble de la province, et de préciser
l’information concernant les communes Pinar del Río, Consolación del Sur et
Candelaría. Ceci permet aux cadres politiques de diriger les débats là où la
consommation d’électricité est plus élevée.
Le travail systématique
des organisations de masse, foyer par foyer, des pionniers et des médias est
fondamental dans l’éducation de la population, aussi bien en ce qui concerne le
relevé du compteur que la conscientisation de réduire la consommation aux pics
horaires.
La révolution énergétique en Pinar del Río et les
transformations du système électrique national
Les graves difficultés auxquelles le système
électrique national a dû faire face en 2004 et qui ont été analysées en détail
lors des Tables rondes télévisées de septembre de cette année-là et au cours de
réunions successives ont abouti, au terme d’une étude approfondie de la
situation et à partir des expériences tirées du passage de puissants cyclones,
à la mise en pratique de nouvelles conceptions relatives à un système
électrique national plus efficace et plus sûr.
Les principales mesures
adoptées en vue de transformer le système ont été les suivantes :
Deux cent cinq groupes électrogènes pouvant produire
253 500 kW-h ont déjà été installés au 15 janvier.
Cette nouvelle conception de la production assure les
avantages suivants :
L’extraction de pétrole permet de produire de grandes
quantités de gaz. Ces dernières années, l’équivalent en pétrole du gaz utilisé
a été d’environ un million de tonnes.
Il a fallu, pour assurer ces plans, accroître la
production nationale de câbles et de poteaux, et tripler la production de transformateurs
de distribution en vue d’atteindre 15 000 par an.
Pour exécuter ces
travaux, on a mis en place des brigades de câbleurs dans tout le pays,
principalement dans les provinces de Pinar del Río et d’Holguín. On est en
train d’acheter les moyens de transport
et les équipements supplémentaires requis pour garantir ces missions et
remplacer les vieux appareils gros consommateurs de carburant actuellement
utilisés.
Le pays possède
actuellement une capacité installée de 2 940 000 kW dans des
centrales thermiques dont une grande partie a plus de vingt-cinq ans
d’exploitation, dont la disponibilité
moyenne, je l’ai dit, n’est que de 60 p. 100 et qui consomment de grandes
quantités de carburant par kW-h produit.
Ce système de centrales
thermiques sera remplacé peu à peu par la nouvelle génération de moteurs, dont
ceux de cycle combiné, et on consacre les ressources minimales nécessaires pour
maintenir la disponibilité des centrales les plus efficaces. On conservera
d’autres centrales qui seront prêtes à fonctionner quand le système en aura besoin, durant la première étape de la
transformation du système actuel.
L’énergie éolienne, on
le sait, est la source renouvelable la plus en essor dans le monde ces
dernières années. Ses coûts d’installation sont d’ores et déjà compétitifs par
rapport aux sources traditionnelles. À cet égard, on testera diverses
technologies, dont celles conçues pour supporter les cyclones qui nous frappent
fréquemment, en tant que ligne stratégique de ce développement de l’énergie éolienne.
On a identifié comme
zones à potentiel éolien les régions suivantes :
Pinar del Río fait donc partie des zones à l’étude.
Nul n’ignore combien le vent souffle au cap San Antonio et on y fait des
essais, ainsi qu’à d’autres endroits.
On est en train de
mesurer la vitesse des vents à cinquante mètres de hauteur à des points sélectionnés
de ces macrolocalisations, ce qui permet de préciser les sites les plus
adéquats, et des mesures sont en cours pour connaître prochainement les
potentialités de l’énergie éolienne dans tout le pays.
Par ailleurs, le pays a
acheté 4 158 groupes électrogènes en cas d’imprévu, qui représentent un
potentiel à installer de 711 811 kW. À ce jour, 3 003 sont déjà
arrivés dans le pays, soit 72,2 p. 100 du total.
Ces groupes d’urgence
peuvent démarrer aussi à un moment donné, ils libèrent l’énergie qu’ils
consomment. S’il existe un déficit de 100 000 kW à une heure pic, ils
démarrent pour le combler. Ces groupes d’urgences sont donc là en réserves,
mais remplissent une mission : dans des hôpitaux, des chambres froides, là
où conserve des aliments, dans des usines clefs où l’électricité ne peut
manquer. Des groupes tout neufs.
On a en envoyé 54 aux
hôpitaux de campagne installés au Pakistan dans le cadre de l’aide médicale que
Cuba prête à ce pays victime du tremblement de terre.
La puissance installée à
cette date dans notre pays permet d’assurer l’electricité, entre autres, des
centres et des institutions essentiels ci-après :
On a commandé cinq cents compensateurs pour le
système d’approvisionnement en eau du pays, et chacun disposera d’un moteur.
Mais il faut les réviser. Il existe plus de cent mille moteurs destinés à cet
approvisionnement, mais la plupart sont vieux et consomment beaucoup
d’électricité. Oui, comme je vous le disais, il reste encore beaucoup à faire.
L’eau aujourd’hui provient de stations d’épuration. Mais
presque tout le monde la fait bouillir, de toute façon. On le sait, et les
solutions pertinentes ont déjà été étudiées, car de 15 à 20 p. 100 du combustible du pays sert
à chauffer l’eau du bain et à bouillir l’eau potable. Il faudrait parler de
bien d’autres choses encore, mais ce n’est pas le moment.
Restent à installer 1 934 groupes électrogènes
du programme, qui représentent une puissance de 569 274 kW. Ils sont
constitués d’un seul moteur, parce que d’autres groupes électrogènes en ont
plusieurs. On fait un effort spécial en ce moment, et surtout dans les
prochains jours, car tout le monde est mobilisé.
Au terme d’un effort
énorme en matière de construction et de montage, qui a permis d’installer
2 281 groupes électrogènes en six mois seulement – les plus petits sont
arrivés les premiers – l’effort principal consiste maintenant à utiliser au
maximum cette capacité pour optimiser chaque kilowatt. L’exemple de la pompe qui dessert le Manuel Lazo
l’explique très bien : il faut y installer le moteur qui correspond, le
moteur électrique pour imprévu, la pompe qui correspond, et le compensateur qui
correspond. C’est une babiole en comparaison de ce que coûtent les autres
appareils.
Les provinces et les
communes qui ont eu une plus grande responsabilité dans les progrès obtenus
méritent toute notre reconnaissance, en particulier les compañeros de
Pinar del Río. Tous les organismes ont participé à ce programme.
Le nouveau système est
désormais installé en Pinar del Río. Je me bornerai à dire que cette province
ne connaîtra plus les coupures de courrant. Qui l’eût dit ? Indépendamment
de la production nationale, 164 000 kW-h de nouvelles capacités de
production appuient le service provincial et appuient le service national chaque
fois de besoin (applaudissements). La lumière pourra manquer à cause de
la chute d’un arbre sur le réseau de distribution, d’un transformateur qui
saute – mais ce sera de moins en moins parce qu’il y aura de moins en moins de
vieux transformateurs, de moins en moins de problèmes avec le réseau de
distribution – d’une réparation qui exige l’interruption momentanée du courant,
ou d’un cyclone qui nous contraint d’arrêter l’électricité dès que le vent
souffle à plus de 70 km-h et il faut être prêts à ça, oui le courant pourra
manquer pour ces raisons-là, mais plus jamais à cause de son absence dans le
système, ce qui arrivait constamment ces derniers temps. Dans ce cas, la
famille dispose de l’équipement et d’une réserve de butane ou de pétrole pour
faire la cuisine.
Est-ce clair ?
C’est très important qu’on sache comment tout se fait ici en Pinar del Río.
Les provinces de La Havane, de Matanzas et d’Holguín
se retrouveront très bientôt dans les mêmes conditions que Pinar del Río, bien
que nous y ayons déjà mis en place des mesures favorables à la population à
partir des réserves d’électricité existantes, et plus vite nous installerons
les moyens dont nous disposons et plus vite ces réserves augmenteront. Dès
avant la fin du programme, qui se pr0longera indéfiniment à l’avenir, mais au
plus tard – écoutez bien ce que je vais
vous dire, à moins que l’ennemi ne veuille réaliser une grande provocation face
au succès écrasant de notre patrie sur le plan économique et dans tous les
domaines – au 1er Mai, jour glorieux
des travailleurs, la totalité des foyers cubains électrifiés, soit plus de 95
p. 100 de la population totale, ne consommera plus de gaz butane, sauf les cas
exceptionnels susmentionnés. À cette date, le pays sera en mesure de produire
un million de kW-h grâce aux groupes électrogènes coordonnés, l’équivalent de
3,3 centrales thermiques comme l’Antonio Guiteras, dont le coût total serait
d’environ 1,7 milliard de dollars en investissements et que nous mettrions au
moins six ans à bâtir. Il faudrait ajouter à cette nouvelle capacité installée
non moins d’un million de kW-h découlant des mesures d’économie d’énergie. Le
pays disposera donc d’une capacité de deux millions de kW-h de plus que voilà à
peine six mois (applaudissements).
On peut mieux comprendre
en quoi consiste la révolution énergétique : une économie considérable de
devises pour le pays ; un carburant noble, sûr et sain – l’électricité
dont disposeront tous les foyers – sans flammes, sans gaz, sans mauvaise odeur
ni mauvais goût, sans détournement de ressources en chemin, sans vols ni
fraudes, sans poids à monter dans les escaliers, sans les gênes odieuses
causées par les pannes fréquentes et inattendues d’un système et d’une
conception d’approvisionnement électrique anachroniques.
Une fois ce programme
conclu – on y travaille d’arrache-pied – le pays économisera un milliard de
dollars par an dont il pourra dès lors disposer.
Je vous ai raconté tout
ceci avec beaucoup de circonspection. Tout ceci a fait l’objet de longues
réflexions. Je ne vous ai donné pas tous les détails techniques ni parlé de
toutes les mesures prises, qui sont plus complexes et plus précises, pour des
raisons de temps et d’autres raisons qui coulent de source.
La grandiose révolution
énergétique – avec toutes ses implications sociales - réalisée en Pinar del Río
en si peu de temps n’aurait pas été possible sans le parti et les cadres
provinciaux et municipaux, sous la direction de Carmita – comme nous l’appelons
tous affectueusement – sa première secrétaire, une Pinaraise cent pour cent,
exemple du peuple travailleur, manuel et intellectuel, de cette province. Je
peux parler de son activité, parce que j’étais en communication avec elle jour
après jour, surtout dans l’étape finale et décisive de la bataille, quand elle dirigeait
les forces politiques et sociales de sa province, notamment de la ville de
Pinar del Río, avec le soutien des organisations de masse et avec la
coopération de toutes les instances de l’administration provinciale et
nationale.
Je me suis demandé bien
des fois comment on a pu faire tout ça. Carmita ne gérait pas ; elle
dirigeait et coordonnait, demandait des informations, analysait à fond chaque
détail, faisait connaître à l’échelle nationale les données, les situations,
les progrès et les problèmes, faisait savoir ses analyses et ses vues ;
elle suivait avec disciplines les instructions reçues, traçait la stratégie
provinciale correspondante, était certaine de la victoire et transmettait sa
certitude et son optimisme à tous les autres. Son style et ses méthodes ont
servi d’exemple aux autres cadres. On a pu voir en pleine action l’efficacité
de la Révolution et la direction politique expérimentée des cadres de plusieurs
générations.
Tout ceci me rappelait
les batailles glorieuses livrées dans notre patrie et ailleurs : jadis,
par nos mambis héroïques ; hier, dans la lutte contre la tyrannie
de Batista ; aujourd’hui, contre les coups de griffe lâches contre Cuba
d’un Empire impuissant, dans un monde où les peuples se refusent à continuer
d’être esclaves du colonialisme, de la domination et du pillage impériaux (applaudissements).
On trouve ici, aux
côtés des Pinarais, des dirigeants nationaux des organisations politiques et
des organisations de masse, de hauts représentants du gouvernement, des dirigeants
politiques et administratifs de chaque province du pays, là où toute la nation
livre désormais bataille sur le terrain, à ce moment décisif de notre histoire.
Nos glorieuses forces armées participeront aussi à cet effort titanesque. Il y
aura un avant et un après cette révolution énergétique de Cuba, dont notre
peuple et les autres peuples du monde pourront tirer des leçons utiles.
La patrie ou la
mort !
Nous vaincrons ! (Ovation.)