Réflexions de Fidel Castro
LA RÉPONSE BRUTALE
Le représentant le plus authentique du système de terreur que la
puissance la plus redoutable qu’ait connue notre planète a imposé au monde grâce
à sa supériorité technologique, économique et politique est sans nul doute
George W. Bush. Nous faisons donc nôtre la tragédie du peuple étasunien et ses
valeurs morales. Ce n’est que de
Le président Bush a
évité à tout moment de reconnaître personnellement la nature criminelle et
terroriste de l’accusé. Il l’a protégé en lui imputant une simple violation des
démarches migratoires. La réponse est brutale. En fait, le gouvernement des
Etats-Unis et ses institutions les plus représentatives avaient décidé d’avance
de libérer le monstre.
Les antécédents sont
bien connus et remontent très loin en arrière. Ceux qui l’ont entraîné et lui
ont ordonné de détruire en plein vol un avion de passagers cubain emportant à
son bord soixante-treize personnes, entre athlètes, étudiants et autres
voyageurs cubains et étrangers, en plus de son courageux équipage ; ceux
qui, alors que le terroriste était incarcéré au Venezuela, ont acheté sa
liberté pour qu’il fournisse des armes et dirige pratiquement une sale guerre
qui a coûté au peuple nicaraguayen des milliers de vies et la ruine du pays
pour plusieurs décennies ; ceux qui lui ont donné toute latitude pour
faire de la contrebande de drogues et d’armes afin de contourner les lois du
Congrès ; ceux qui ont mis au point avec lui la terrible Opération Condor
et internationalisé la terreur ; ceux qui ont torturé, tué et bien des
fois fait disparaître physiquement des centaines de milliers de Latino-américains,
ceux-là, donc, ne pouvaient pas ne pas agir comme ils l’ont fait.
Bien qu’attendue, la
décision de Bush n’en est pas moins humiliante pour notre peuple, parce que
c’est Cuba qui, partant des révélations du journal Por esto !, de l’Etat mexicain de Quintana Roo, et les ayant
complétées par ses propres sources, a expliqué d’une manière très précise que
Posada Carriles était arrivé, partant d’Amérique centrale, via Cancún, à l’île
Mujeres, qu’il y avait embarqué le Santrina,
après que celui-ci eut été inspecté par les autorités mexicaines, et qu’il
avait mis le cap directement sur Miami en compagnie d’autres terroristes.
Alors que Cuba avait,
dès le
Pas un mot de ses
innombrables victimes, de ses attentats à la bombe, ces dernières années,
contre des installations touristiques, de ses dizaines de plans financés par le
gouvernement étasunien pour me tuer. Comme s’il n’avait pas suffi à Bush
d’outrager le nom de Cuba en installant sur le territoire illégalement occupé
de Guantánamo un épouvantable centre de tortures semblable à celui d’Abou
Ghraib et qui, une fois connu, a horrifié le monde. Comme s’il ne lui avait pas
suffi de l’action cruelle de ses prédécesseurs. Comme s’il ne lui avait pas
suffi de contraindre un pays pauvre et sous-développé comme Cuba à dépenser cent
milliards de dollars en trop. Accuser Posada Carriles, c’était s’accuser
lui-même !
Depuis presque un
demi-siècle, tout a été bon contre notre petite île, située à cent cinquante
kilomètres et désireuse d’indépendance. C’est en Floride que les USA ont
installé la plus grande station de renseignement et de subversion qui ait jamais
existé au monde.
Comme s’il n’avait pas suffi
de l’invasion mercenaire de Playa Girón qui a causé à notre peuple cent
soixante-seize morts et plus de trois cent blessés, alors que les rares
spécialistes de médecine qu’on nous avait laissés n’avaient aucune expérience
en blessures de guerre.
Comme s’il n’avait pas
suffi, auparavant, du sabotage sur les quais de
Comme s’il n’avait pas suffi
de la crise des Missiles, en octobre 1962, qui a mené le monde au bord même
d’une guerre thermonucléaire totale, quand les bombes de l’époque étaient déjà cinquante fois plus puissantes que
celles d’Hiroshima et de Nagasaki.
Comme s’il n’avait pas suffi
de l’introduction dans notre pays de virus, de bactéries et de micro-organismes
visant des plantations et le cheptel, voire, même si cela semble incroyable,
des êtres humains. Ce sont des laboratoires étasuniens, en effet, qui ont mis
au point certaines de ces substances pathogènes que des terroristes avérés au
service du gouvernement des Etats-Unis ont ensuite introduit à Cuba
A quoi s’ajoute
l’injustice énorme qui consiste à maintenir en prison cinq patriotes héroïques
qui, accusés d’avoir fourni des informations sur des activités terroristes
contre leur pays, ont été condamnés d’une manière illégitime à des peines de
jusqu’à deux réclusions à vie pour une même personne et qui supportent
stoïquement, chacun dans un pénitencier différent, de cruels sévices.
Le peuple cubain a
défié plus d’une fois, sans la moindre hésitation, le danger de mort. Il a démontré
qu’en faisant preuve d’intelligence, en recourant à des tactiques et stratégies
adéquates, et notamment en étant toujours plus uni autour de son avant-garde
politique et sociale, nulle force au monde n’était capable de le vaincre.
Je pense que le 1er
Mai sera un jour idéal pour que notre peuple, en dépensant un minimum en
carburant et en moyens de transport, fasse connaître publiquement ses
sentiments aux travailleurs et aux pauvres du monde.
Fidel Castro Ruz