RÉFLEXIONS ET MANIFESTE POUR LE
PEUPLE CUBAIN
VOUS N’AUREZ JAMAIS CUBA !
J’espère que personne ne dira que je m’en prends à
Bush gratuitement et que l’on comprendra sans mal mes raisons de critiquer
durement sa politique.
Bob Woodward est un journaliste et écrivain étasunien
qui a acquis la célébrité quand, en compagnie de Carl Berstein, il publia dans The Washington Post une série d’articles
qui conduisirent à l’ouverture d’une enquête sur Nixon et finalement à la
démission de celui-ci. Il est l’auteur ou le coauteur de dix best-sellers. Armé
de sa plume redoutable, il s’arrange pour arracher des aveux à son interviewé.
Il affirme dans son livre State of Denial
que, le
« Eh, Jay, tu veux faire le truc de
l’Iran ?
« Monsieur, les gars et moi, nous en avons parlé
et nous voulons attendre au sujet de Cuba. Nous pensons que le rhum et les
cigares y sont meilleurs. Les femmes y sont plus belles.
« Tu l’auras. Tu auras Cuba », a répondu
Bush. »
Bush a été trahi par son inconscient. C’était ce
qu’il pensait depuis le jour où il avait parlé du sort dévolu à des dizaines de
« trous perdus du monde » où Cuba occupe une place à part.
Garner, un général de division qui venait de prendre
sa retraite et qui avait été nommé à la tête de l’Office de reconstruction et
d’aide humanitaire en Iraq, créé en secret par une Directive présidentielle de
sécurité nationale, était considéré par Bush comme quelqu’un d’exceptionnel
capable de conduire à bon terme sa stratégie militaire. Nommé à ce poste le
Voilà
quasiment cinquante ans que notre peuple est en butte à un blocus cruel. Des
milliers de ses enfants ont été tués ou mutilés à cause de la sale guerre menée
contre Cuba, le seul pays au monde auquel on applique une Loi d’ajustement qui
récompense l’émigration illégale et qui a causé à son tour la mort de citoyens
cubains, dont des femmes et des enfants, un pays qui a perdu voilà plus de
quinze ans les principaux marchés où il obtenait des denrées alimentaires, de l'énergie, des machines, des matières
premières, des crédits à long terme et à taux d’intérêt bas.
Le camp socialiste est tombé d’abord, puis, presque
aussitôt, l’URSS démembrée morceau après morceau. L’Empire a alors intensifié
et internationalisé son blocus ; les protéines et les calories, assez bien
distribuées malgré nos déficiences, chutèrent d’environ 40 p. 100 ; on vit
apparaître des maladies comme la névrite optique et d’autres ; la rareté
de médicaments, eux aussi victimes du blocus, se généralisa : ils ne
pouvaient entrer, pour nous démoraliser, qu’à titre d’œuvre caritative et se
transformaient en source de ventes et d’affaires illicites.
Il fallut inévitablement décréter
Tout le monde attendait, qui avec tristesse, qui en
proie à une jubilation oligarchique, l’effondrement de
L’accès dans une plus ou moins grande mesure aux
devises convertibles a fait beaucoup de mal à la conscience sociale à cause des
inégalités et des failles idéologiques qu’il a engendrées.
Depuis toujours,
En offrant à Cuba du pétrole assorti de facilité de
paiement, alors que les cours ne cessaient de flamber,
L’Empire, inquiet pour ses intérêts au Venezuela,
avait prévu bien des années auparavant de liquider cette révolution, ce qu’il
tenta de faire en avril 2002 et tentera de refaire chaque fois qu’il le pourra,
en vue de quoi les révolutionnaires bolivariens préparent la résistance.
En attendant, Bush avait intensifié ses plans
d’occupation de Cuba, au point de proclamer des lois et de préparer
l’installation d’un gouvernement d’intervention chargé d’y mettre en place une
administration impériale directe.
Suite aux privilèges concédés aux Etats-Unis à
Bretton Woods et à l’escroquerie de Nixon qui élimina l’étalon-or – lequel
limitait la capacité d’émission de billets – l’Empire a depuis acheté et payé
en papiers pour des dizaines de billions de dollars, soit des chiffres élevés à
la puissance douze. Ce qui lui a permis de soutenir son insoutenable économie.
Une bonne partie des réserves de devises mondiales étant constituée de bons du
trésor et de billets des USA, bien des gens ne souhaitent pas une crise du
dollar comme celle de 1929 qui convertirait ces papiers en chiffons. Par rapport à l’or, le dollar actuel vaut au
bas mot dix-huit fois moins qu’à l’époque de Nixon. Il en va de même des
réserves dans cette monnaie.
Si ces chiffons de papier ont conservé leur maigre
valeur actuelle, c’est qu’ils permettent d’acheter des quantités d’armes
modernes fabuleuses, qui coûtent toujours plus cher et ne produisent rien. Les
Etats-Unis exportent à eux seuls plus d’armes que le reste du monde. Et c’est
muni de ces mêmes chiffons de papier que l’Empire a mis au point les systèmes
d’armes de destruction massive les plus perfectionnés et les plus meurtriers
grâce auxquels il soutient sa tyrannie mondiale.
Un tel pouvoir lui permet d’imposer l’idée de
transformer les aliments en carburants et de réduire en miettes la moindre
initiative et le moindre engagement d’éviter le réchauffement mondial qui
s’accélère de toute évidence.
La famine et la soif, des cyclones toujours plus
violents, des pénétrations de la mer, voilà ce que souffriront guelfes et
gibelins par suite de la politique impériale. Le répit en mesure d’0ffrir à
l’humanité et à notre espèce un espoir de survie repose sur les économies
d’énergie, ce dont la société de consommation des pays riches se soucie comme
d’une guigne.
Le peuple cubain continuera de développer et de
perfectionner sa capacité combative, y compris son industrie d’armes
défensives, modeste mais active et efficace, qui multiplie les possibilités de
faire face à un envahisseur à quel endroit qu’il se trouve, quelles que soient
les armes qu’il possède. Nous continuerons de nous doter du matériel nécessaire
et des pièces d’artillerie pertinentes, même au prix de la non croissance du
fameux Produit intérieur brut à la façon capitaliste, qui inclut tant de choses
– depuis la valeur des privatisations jusqu’à celle des drogues, des services
sexuels et de la pub – et qui en exclut tant d’autres, tels que les services
d’éducation et de santé gratuits pour tous les citoyens.
Le niveau de vie d’un peuple peut s’élever d’une
année à l’autre rien qu’en augmentant ses connaissances, son estime de soi et sa
dignité. Il suffit de réduire le gaspillage pour faire croître l’économie. Nous
continuerons malgré tout de croître autant qu’il le faudra et qu’il se pourra.
« La liberté coûte très cher, et il faut soit se
résigner à vivre sans elle soit se décider à en payer le prix », a affirmé
Martí.
« Quiconque tente de s’emparer de Cuba
recueillera la poussière de son sol baignée de sang, s’il ne périt dans la
lutte », s’est exclamé Maceo.
Nous ne sommes pas les premiers révolutionnaires à
penser de la sorte ! Et nous ne serons pas les derniers !
On peut acheter un homme ; un peuple,
jamais !
J’ai pu survivre par hasard, pendant bien des années,
à la machine à tuer de l’Empire. Voilà
bientôt presque un an que je suis tombé malade. Quand je me débattais
entre la vie et la mort, j’avais affirmé dans ma Communication au peuple cubain
du
N’en doutez pas non plus, monsieur Bush !
Vous n’aurez jamais Cuba, je vous l’assure !
Fidel Castro Ruz
Le
14h03