RÉFLEXIONS DE FIDEL CASTRO
LE SILENCE D’AZNAR
J’avais révélé, le
« Puisque
nous sommes en guerre, faisons-la à fond, pour la gagner totalement, et non pas
un peu. Si nous devons persister pendant un mois, ou trois mois, eh !
bien, faisons-le. Je ne comprends pas pourquoi nous n’avons pas encore bombardé
la radio et la télévision serbes. »
Sur ce point, Aznar et les porte-parole du gouvernement étasunien n’ont dit
mot. Tout ce qui suit est inédit. J’utiliserai d’autres textes, tant publics
que confidentiels, dans des réflexions successives.
´
[…]
« AZNAR :
Je vais parler franc. Comme je l’ai déjà dit au président Clinton, la seule
chose que l’OTAN ne peut pas faire, c’est de ne pas gagner maintenant. Ce qui
est en jeu, ce n’est pas la crédibilité
de l’OTAN, mais sa propre existence. Si ce conflit avait éclaté voilà trente
ans, nous ne serions pas intervenus. En Europe, il y a toujours eu des
nettoyages ethniques, des affrontements entre minorités et majorités, des
disputes religieuses. Mais maintenant, on ne peut plus permettre ça. Du point
de vue politique, compte tenu de ce que nous avons dit avant, nous ne serons
jamais en faveur de l’indépendance du Kosovo. »
Parlant de Chirac, le président français, Aznar affirma :
« Je
lui parlerai demain à Bruxelles. Quand je veux avoir un bon bout de temps avec
Chirac, je commence par lui dire : "Ces Américains sont vraiment
horribles." J’ai dîné avec lui voilà trois semaines à l’Elysée. Je ne sais
pas ce qu’il lui était arrivé avec vous, mais il disait de vous pis que pendre.
Je lui ai dit que je ne venais pas parler de ça.
« Mon
idée est que pour gagner cette guerre, il faut couper les communications entre
le gouvernement de Belgrade et le peuple. Il est vital de couper les
communications de
« Par
ailleurs, nous devons restructurer notre politique d’information. La politique
de l’OTAN là-dessus est une catastrophe. Nous donnons l’impression de nous
embarquer dans une équipée, et non dans une guerre. Il y a de vraies lagunes en
matière d’information. Il faut avancer au maximum, couper tous les
approvisionnements et toutes les communications avec patience.
« Il
faut faire attention à l’Italie et à la Grèce. L’Italie a été très touchée dans
son trafic aérien et son tourisme. D’Alema fait du
bon boulot, compte tenu des circonstances. Il ne faut pas le laisser tomber
dans des solutions faciles.´´
« Nous
devons accroître l’aide humanitaire. La contrepartie à nos bombardements, c’est
que nos citoyens perçoivent l’efficacité de notre travail humanitaire.
« Il
serait insensé de changer maintenant de position. J’ai parlé hier à Annan. Il était très sérieux dans ses prises de position.
J’ai beaucoup insisté sur ce point avec Annan. Nous
pouvons faire preuve de souplesse, mais pas donner l’impression que l’OTAN se
retire.
« Nous
pouvions faire preuve de souplesse quant à la question de savoir si l’OTAN
dirigerait cette force ou non, mais nous ne pouvons pas nous contenter du
retour des observateurs de l’OSCE [Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe]. En plus de la visibilité, il doit y avoir
des garanties.
« Il
faut maintenir la stratégie, pour voir s’il est possible qu’il soit renversé de
l’intérieur. » [Aznar
parle du président serbe Slobodan Milosevič.]
« Si
certains de ses généraux craignent d’être accusés devant
« Nous
n’avons même pas à mentionner la question de l’opération terrestre.
« Tout
le monde comprend que des plans sont en cours, et le contraire serait
illogique´´. Si notre stratégie actuelle ne donne pas de résultats, il faut en
explorer d’autres. Il faut la maintenir sur la table. Si tout ce que nous
faisons actuellement ne donne pas de résultats, alors il faudra intervenir dans
les prochains mois. Mais cette action ne devrait pas se limiter au Kosovo. Elle
devrait concerner d’autres régions de
Mais
je crois que l’idée progresse dans les pays de la région. Il est très difficile
que les Serbes et les Albanais puissent vivre de nouveau ensemble. Nous devons
continuer de faire ce que nous faisons, mais nous somme depuis bien des années
en Bosnie et nous ne savons pas quand nous pourrons en sortir. Il se peut que
les Albanais acceptent la formule d’une confédération, mais ça sera impossible
tant que Milosevič sera là.
« S’il
n’existe pas de garantie pour les Serbes qu’ils maintiendront une certaine
présence dans les zones qui symbolisent la naissance de leur civilisation, ils
ne l’accepteront pas. L’irrédentisme surgira sur le "territoire à
libérer".
« La
première chose à faire, c’est gagner la guerre. Après, on verra. »
[…]
Je demande à M. Aznar de dire s’il est vrai ou non qu’il ait conseillé
au président Clinton, le
´
Fidel Castro Ruz
29 septembre 2007
20 h 36