Réflexions
du Commandant en chef
UN PEUPLE
SOUS LE FEU
Le Venezuela, dont le peuple a hérité de Bolívar des
idées qui vont au-delà de son époque, fait face aujourd’hui à une tyrannie
mondiale mille fois plus puissante que la force coloniale de l’Espagne et celle
de
Martí a dénoncé le brutal système et l’a qualifié
de monstre dans les entrailles duquel il a vécu. Son esprit internationaliste a
brillé comme jamais auparavant lorsque, dans une lettre inachevée à cause de sa
mort au combat, il a dévoilé publiquement l’objectif de sa lutte
incessante : … « je cours désormais tous les jours le risque de donner ma vie
pour mon pays et pour mon devoir - puisque c’est ainsi que je le comprends et
que j’ai assez de force pour l’accomplir - qui est d’empêcher à temps, par
l’indépendance de Cuba, que les États-Unis ne s’étendent dans les Antilles et
ne retombent avec cette force de plus, sur nos terres d’Amérique… »
Ce n’est pas pour rien que, dans un vers simple, il
a exprimé : « Aux pauvres de la terre, je veux mon sort lier. »
Plus tard, dans une phrase lapidaire, il a proclamé : « La patrie, c’est l’humanité.
» L’apôtre de notre indépendance a écrit un jour : « Que le Venezuela me demande
comment je peux le servir : je suis son fils. »
Les moyens les plus sophistiqués développés par la
technologie, utilisés pour tuer des êtres humains et assujettir les peuples ou
les exterminer ; l’introduction massive des réflexes conditionnés dans les
esprits ; le consumérisme et toutes les ressources disponibles sont
aujourd’hui employés contre les Vénézuéliens pour mettre en pièces les idées de
Bolívar et de Martí.
L’empire a créé des conditions favorables à la
violence et aux conflits internes. J’ai parlé sérieusement avec Chávez lors de sa dernière visite, le 21 novembre dernier,
des risques d’assassinat auxquels il était constamment exposé en voyageant en
véhicules décapotés. Pour cela, je me suis basé sur mon expérience en tant que
combattant entraîné dans l’emploi du fusil automatique à lunette et, après le
triomphe de
Le gouvernement irresponsable de l’empire ne
consacre même pas une seconde à analyser que l’assassinat du président ou que le
déclenchement d’une guerre civile au Venezuela, compte tenu de ses énormes
réserves d’hydrocarbures, feraient éclater l’économie mondiale globalisée. Ces
faits n’ont pas de précédent dans l’histoire de l’homme.
Cuba, pendant l’étape la plus difficile qui a suivi
la disparition de l’URSS et la recrudescence du blocus économique imposé par
les États-Unis, a resserré ses liens avec le gouvernement bolivarien du
Venezuela. Les échanges de biens et services sont passés de presque zéro à plus
de sept milliards de dollars par an, ce qui s’est avéré mutuellement avantageux
du point de vue économique et social. Le Venezuela nous fournit actuellement le
gros des carburants que consomme le pays, difficiles d’acquérir ailleurs du
fait de la pénurie de brut léger, de la capacité insuffisante de raffinage, du
pouvoir des États-Unis et des guerres qu’ils ont déclenché pour s’approprier
des réserves de pétrole et de gaz du monde.
Aux cours élevés de l’énergie viennent s’ajouter
ceux des aliments, déterminés par la politique impériale visant à les
transformer en carburant pour les voitures voraces des États-Unis et d’autres
pays industrialisés.
La victoire du OUI du 2 décembre ne suffirait pas.
Les semaines et les mois qui suivront cette date pourraient s’avérer
extrêmement difficiles pour nombre de peuples, dont celui de Cuba, au cas où
les aventures de l’empire ne conduiraient pas avant la planète à une guerre
nucléaire comme l’ont avoué ses propres chefs.
Nos compatriotes peuvent être convaincus que j’ai
eu suffisamment de temps pour y réfléchir.
Fidel Castro Ruz
29 novembre 2007
20 h 12