POUSSÉE À LA TRAGÉDIE PAR LA MENACE ET LA VIOLENCE
Bien que les auteurs de tous les témoignages utilisés ci-après les aient signés et en aient autorisé la publication, leurs noms seront parfois omis, à juste titre, pour préserver leur identité et par conséquent leur prestige personnel. Aucun mot trop cru ne sera employé pour qualifier certaines conduites quand il sagira de jeunes qui en seraient marqués à jamais, de personnes traitées avec dureté qui ont des liens familiaux avec des citoyens décents ayant collaboré à lenquête et méritant tous nos égards, sans parler du fait digne de considération : les enfants daujourdhui seront un jour des adultes qui connaîtront cette histoire douloureuse de parents proches ayant eu des conduites honteuses.
Rien dessentiel ne sera non plus omis, pas un seul fait ne sera exagéré et aucun mot ne sera écrit par haine ou par vengeance. Nous tenons tout simplement à faire connaître à lopinion nationale et internationale des détails et des faits rigoureusement exacts. Des gens désespérés qui nont pas la moindre notion de ce que morale veut dire ne tardent pas, profitant de la moindre faille, à tisser les intrigues et les mensonges les plus écoeurants. Or, rien nest plus puissant que la vérité.
Quand les vaillantes grands-mères dElián ont débarqué à laéroport de New York, le vendredi 21 janvier à 15 h 35, avec une heure de retard, elles ont dû faire face dans laérogare même à plusieurs centaines de journalistes et de cadreurs venus pour une conférence de presse improvisée. Expliquant les raisons pour lesquelles sa fille Elizabeth, mère dElián, était partie avec son enfant pour ce voyage illégal et fatal, la digne grand-mère a dit dun ton si ému et si résolu quil ne laissait pas le moindre doute sur la sincérité avec laquelle elle exprimait une vérité profonde : « Beaucoup de gens se posent des questions et disent que la volonté de la maman dElián est que lenfant reste ici [aux Etats-Unis]. Je parle pour elle, que jai bien connue parce que je suis sa mère et que je sais comment elle pensait, comment elle agissait, et si elle a fait ce pas, cest parce quelle avait un époux qui était très violent et qui la menaçait, ce qui a conduit à cette tragédie. »
Bon nombre de personnes infâmes ont tenté de démentir ces mots de la noble grand-mère qui a perdu tragiquement sa fille unique et à qui on a enlevé son petit-fils de la façon la plus injuste et la plus impitoyable. Il était indispensable pour ces gens-là et cela convenait à leur politique de souiller cette jeune mère, ce qui permettrait aux bradeurs de patrie de remporter un triple mérite contre-révolutionnaire, même si cela voulait dire aux yeux de notre peuple commettre un triple crime contre lenfant, contre la famille et contre la patrie. Tenant à atteindre à tout prix leurs sordides visées : retenir en territoire nord-américain lenfant séquestré, même sil fallait pour cela le torturer jusque dans son âme, ils se devaient de soutenir la légende bizarre et ridicule selon laquelle « la mère dElián avait sacrifié sa vie pour que son enfant grandisse dans un pays libre ».
Ces gens-là nadmettaient même pas quon puisse mettre en doute lidée quune mère soit prête à se sacrifier pour que son enfant séduque dans cette société-là, alors que cette dernière tolère pourtant de tels crimes et de telles monstruosités, alors queux-mêmes sefforcent depuis plus de quarante ans dacculer justement la patrie de cette mère à la reddition par la faim et les maladies, alors pourtant que les millions denfants et dadolescents de notre pays en butte à une guerre économique implacable font des études et séduquent tous, sans exception, alors pourtant quil est impossible de trouver dans notre société un seul enfant analphabète et que celle-ci peut se vanter des taux de connaissance les plus élevés et des risques de mortalité les plus réduits dAmérique, les Etats-Unis compris.
Quels sont donc les faits en question ?
Qui était Elizabeth Brotons Rodríguez ?
Dans les premiers jours ayant suivi le problème de lenfant séquestré, les autorités révolutionnaires ont consenti un effort spécial dinvestigation, de recherche de données, dinformations précises sur des points essentiels et de collecte de renseignements ayant à voir avec les personnes ou les familles impliquées dune façon ou dune autre dans la tragédie ou avec les victimes.
Après avoir reçu les 27 et 28 novembre les lettres dans lesquelles le père et la grand-mère maternelle dElián González Brotons qui navait pas encore six ans réclamaient, par lintermédiaire du ministère des Relations extérieures, le soutien du gouvernement cubain pour récupérer lenfant retenu illégalement aux Etats-Unis, les autorités ont, comme de juste, voulu savoir qui était le père, le seul à exercer lautorité paternelle, ses liens avec lenfant, les égards quil avait envers lui, ses rapports avec les grands-parents maternels et paternels, sa conduite sociale et morale, son caractère personnel, son affection pour son fils et toutes les autres coordonnées quil fallait connaître avant que le pays ne se lance dans la lutte, car il aurait été illusoire de supposer quun juge de la Floride soutînt une réclamation cubaine, ce qui nétait jamais arrivé en plus de quarante ans de Révolution. Tout ce que notre peuple a reçu de là-bas sappelle blocus, crimes et agressions. Il fallait donc livrer, et cétait là la seule solution, une bataille dopinion nationale et internationale pour obtenir le rapatriement de lenfant. Et cette bataille ne pouvait reposer que sur les plus solides fondements, non seulement légaux, mais encore moraux.
Le hasard a voulu quil ne sagisse pas en loccurrence dun bon père, honnête, sincère, qui remplissait scrupuleusement ses obligations envers lenfant, mais dun père exceptionnellement bon et attaché à son enfant, victime dune spoliation atroce. Et ce père était entouré de deux modestes familles, honnêtes, étroitement unies, respectées et chéries de tous les voisins de la communauté où elles vivant. Ces premières impressions sur les deux familles se sont vues corroborées jour après jour, semaine après semaine, durant cette lutte intense et douloureuse : talent naturel, fermeté morale et ce courage de lutter quengendrent la raison et le droit. Quatre grands-parents du côté maternel et paternel, et le seul parent direct vivant aux caractéristiques mentionnées, et tous étroitement liés à lenfant séquestré, pour les raisons quon comprendra ensuite, formaient une base légale, morale et humaine dune solidité à toute épreuve pour réclamer le rapatriement de lenfant avec toute la raison et toute la force du monde.
Cest ainsi que nous sommes parvenus à réunir une grande quantité de renseignements qui servira non seulement à mener la lutte pour la libération dElián, mais permettra encore à notre peuple et à toutes les personnes qui, hors de Cuba, sintéressent à ce cas de disposer des éléments requis pour juger avec objectivité les principaux personnages, vivants ou décédés, impliqués dans le drame, notamment la mère de lenfant, le principal fauteur de laventure qui a provoqué la tragédie et les deux autres survivants utilisés aujourdhui dans la campagne infâme que la mafia contre-révolutionnaire et ses alliés du Congrès des Etats-Unis orchestrent pour empêcher coûte que coûte le retour de lenfant à Cuba.
La mère dElián, Elizabeth Brotons, était-elle donc une gusana, une gouape, une contre-révolutionnaire, une prostituée, une jeune femme corrompue ?
Que savons-nous delle, grosso modo, de son éducation, de son caractère, de sa conduite, de ses idées, de son travail, de son prestige social et de son histoire comme jeune maman cubaine si prématurément disparue ?
Elizabeth est née à Cárdenas, dans la province de Matanzas, le 10 septembre 1969, presque onze ans après la victoire du 1er janvier, au sein dune famille révolutionnaire et travailleuse. Comme tous les enfants cubains, elle est allée à lécole, peut-être modeste sur le plan matériel, mais dotée dun personnel dévoué et toujours mieux qualifié.
Elle va au primaire à lécole Roberto Fernández, dans la commune de Cárdenas, depuis la maternelle jusquà la huitième. Elle achève la septième à lécole Emilia Casanova, dans la même commune. Elle commence des études secondaires à lécole Capitaine Guillermo Geilín. Pendant ces neuf années, elle est une bonne élève, disciplinée et respectueuse de ses devoirs devant la société. Elle est chef de classe et monitrice de géographie. Elle participe activement aux activités culturelles et sportives et aux travaux agricoles bénévoles.
Elle poursuit ses études à lécole technique 6 de Agosto, dans la commune de Calimete, pour obtenir un BT de secrétariat, mais des problèmes de santé lempêchent de les conclure. Elle entre ensuite à lécole secondaire pour adultes José A. Echeverría, à Cárdenas, où elle conclut ses études secondaires avec de bonnes notes. Elle sinscrit ensuite à lÉcole technique dhôtellerie et de tourisme de Varadero et en sort diplômée dans la spécialité femme de chambre et avec le premier niveau danglais. Elle suit de façon satisfaisante toutes les activités inscrites au programme.
Du point de vue politique et révolutionnaire, Elizabeth entre à la Fédération des femmes cubaines et aux Comités de défense de la Révolution en 1983, à quatorze ans, occupe des postes dEducation et vigilance dans son îlot, participe aux réunions, aux gardes, aux assemblées, aux travaux bénévoles et aux autres activités, tout en maintenant de bonnes relations sociales avec tous ses voisins.
Elle est aussi membre de la section syndicale de son lieu de travail et des Milices des troupes territoriales.
En 1991 elle a vingt-deux ans elle commence sa vie professionnelle dans la toute jeune industrie touristique à lhôtel Paradiso-Punta Arenas, de Varadero, quelle inaugure et où elle reste jusquà sa mort.
Elle devient militante de lUnion des jeunes communistes lannée suivante, compte tenu de son attitude professionnelle et politique. De lavis unanime de ses compagnons de travail, cétait une travailleuse émérite, très professionnelle et très soucieuse de ses obligations, intransigeante, active, sérieux, et très liée à sa collectivité de travail. Ce qui explique pourquoi elle est admise au Parti communiste cinq ans plus tard, tout en restant dans la Jeunesse communiste où elle est secrétaire du comité de base parmi les femmes de chambre de lhôtel, et ce jusquà sa mort.
Elle avait épousé Juan Miguel González Quintana en août 1985. Ils étaient fiancés depuis lâge de quatorze ans. Juan Miguel avait été son premier et seul fiancé, selon ce que racontent les grands-parents. Ils divorcent six ans plus tard, en mai 1991. Ils font plusieurs tentatives pour avoir un enfant, mais sans succès, ce qui est la raison formelle principale de leur divorce. Ils continuent pourtant davoir des relations maritales normales. Ils sefforcent toujours davoir un enfant, Elizabeth tombant enceinte sept fois, mais avortant pour des raisons naturelles, une seule grossesse ayant dépassé six mois.
Ils consultent les services génétiques de lhôpital gynéco-obstétrique Ramón González Coro, de La Havane, lun des plus spécialisés du pays, où le couple est examiné à fond, où on lassure de la possibilité davoir des enfants et où on instruit Elizabeth des mesures quelle doit suivre sous la conduite des spécialistes du service gynéco-obstétrique de Matanzas. La huitième grossesse est la bonne et Elián naît le 6 décembre 1993, après huit années dattente anxieuse. Loeuvre profonde de la Révolution cubaine en matière de maternité et denfance avait permis le miracle : la naissance de lenfant. Ce ne sont pas des médecins dun hôpital nord-américain qui lont stimulée et soignée du mieux possible. Aux Etats-Unis, les familles modestes ne peuvent payer ces services coûteux, calculés à des dizaines de milliers de dollars, mais qui sont absolument gratuits à Cuba. Il est très douteux quElizabeth eût pensé à donner la vie à un enfant pour que celui-ci vive dans un pays où il naurait jamais eu la moindre chance de naître.
En témoignage de ce que nous venons de dire, et si quelquun en doutait encore, il suffit de lire certains points du dossier clinique nº 1640 relatif à la première consultation de risque génétique de Juan Miguel et dElizabeth à lhôpital gynéco-obstétrique Ramón González Coro, que nous citons avec lautorisation expresse du père et des grands-parents dElián :
Motif de la consultation : avortements spontanés répétés et interruption de la grossesse par oligo-amnios sévère incompatible avec la prolongation de la grossesse et suspicion de malformation foetale.
Antécédents personnels et familiaux : Pas dantécédents personnels ni familiaux daffections génétiques ni de malformations congénitales chez aucun membre du couple.
Expositions à des irradiations : Non.
Exposition à des virus : Non.
Infection ou autres maladies : Non.
Etudes préalables de toxoplasmose : Oui (à chaque grossesse). Pas de traitement préalable médicamenteux.
Le couple dadolescents vient à la consultation en quête de conseils génétiques parce quil souhaite vivement avoir un enfant normal.
Nous indiquons :
Détermination de lacide folique dans le sang maternel.
Fixation de complément en vue détude de toxoplasmose chez les deux membres du couple.
Caryotype (étude de chromosomes en sang périphérique chez les deux membres du couple).
Résultats des études réalisées sur le couple :
Fixation de complément : Négatif.
Caryotypes en sang périphérique : Mère : 46, XX (normal).
Père : 46, XY (normal).
Détermination de lacide folique en sérum maternel : Normal.
Les pertes de grossesses sont attribuées selon létude à des causes non chromosomiques.
Nouvelle consultation le 5 avril 1989.
Vient parce quelle a de nouveau avorté spontanément le 23 mars 1989.
On recommande de venir consulter à la prochaine grossesse.
Juan Miguel et Elizabeth suivent à la lettre les instructions des spécialistes et parviennent enfin, cinq ans plus tard, à avoir un enfant, enlevé maintenant au père et aux grands-parents paternels et maternels par de lointains parents qui occupent le cinquième degré dans léchelle familiale et qui ne lont vu quune seule fois dans leur vie.
La nouvelle mère qui, selon une « vénérable religieuse neutre » incarne maintenant pour Elián celle quil a perdue dans le naufrage est une jeune femme de vingt-deux ans, autrement dit lâge auquel Elizabeth a commencé à travailler durement mais honnêtement, sy astreignant de façon exemplaire malgré son envie davoir un enfant au terme de nombreuses grossesses avortées, et y parvenant après avoir fait preuve dune ténacité et dun esprit de sacrifice impressionnants, sans avoir besoin de le voler à une autre.
Trois ans après la naissance dElián, en février 1997, presque douze ans après leur mariage, le père et la mère, formellement divorcés depuis 1991, décident de se séparer. Mais ils continuent de maintenir des relations très étroites et de soccuper de lenfant avec le plus grand soin. Et ils maintiennent le même genre de rapports avec les grands-parents.
Quatre mois après la séparation, Elizabeth noue des relations avec un jeune de Cárdenas, Lázaro Rafael Munero García, dont on fera ensuite plus ample connaissance. Munero sinstalle en août 1997 chez les parents dElizabeth, maintenant des rapports apparemment normaux.
A peine dix mois plus tard, le 27 juin 1998, Lázaro Munero abandonne illégalement le territoire national en vedette pour les Etats-Unis, tâchant demmener Elizabeth et lenfant, ce que celle-ci refuse catégoriquement.
Presque exactement quatre mois plus tard, le 26 octobre 1998, il rentre clandestinement à Cuba, en compagnie dun ressortissant dorigine cubaine vivant aux Etats-Unis, à Bahía de Cádiz, dans la commune de Corralillo, province de Villa Clara. Repéré par les garde-frontières, il est arrêté.
Ce double aller et retour illégal, de pair avec ses antécédents (que nous mentionnerons plus loin), justifient une mesure de prison préventive dans lattente de linvestigation et du procès. Il reste en prison huit semaines à Santa Clara. Il est renvoyé le 31 décembre 1998 à Cárdenas, son lieu de résidence normal, où il est soumis à résidence surveillée.
Il rentre ainsi chez les parents dElizabeth. Dès lors, Munero a de fortes divergences avec ses beaux-parents, quil finit par agresser, si bien quil ne peut plus continuer de vivre à ce domicile. Il loue un logement dans un autre quartier de Cárdenas. Il dispose des fonds suffisants. Il y conduit Elizabeth avec qui il sest réconcilié à son retour et lenfant, qui vivait alors quasiment à temps égal avec sa mère et son père.
Les amis les plus proches et ceux qui connaissaient le mieux Elizabeth sont tous davis que Munero, au caractère dominateur et violent, exerçait une influence funeste et étrange sur celle-ci, et que ce nest que sous la menace quelle a pu se risquer à cette aventure, surtout en compagnie de son fils quelle adorait dautant plus quelle lavait attendu plus longtemps, et quelle a même cessé de se rendre au travail plusieurs jours avant parce quelle naurait pas pu cacher son drame à tant de compagnons et damis avec qui elle avait partagé plus de dix ans de travail exemplaire.
On trouvera ci-après certains témoignages textuels damis ayant très bien connu Elizabeth :
Yoslayne Llama Garrote, vivant à Cárdenas : Jai connu Elizabeth Brotons quand elle a épousé José Miguel González Quintana et mes rapports avec elle se sont resserrés quand elle est tombée enceinte dEliáncito. A dire vrai, bien que séparés, ils continuaient davoir la même affection pour lenfant. Cest ensuite que je connais les rapports amoureux entre Elizabeth et Lázaro Munero García. Me souvenant delle comme elle était, je pense à son caractère silencieux, sérieux, ajusté aux règles de coexistence sociale, et qui a changé à cause de ses disputes et discussions continuelles avec Munero García. Je pense quà partir de là, il commence à la frapper, car je suis allée la voir un jour chez elle et elle avait un oeil au beurre noir ; une autre fois, elle avait le poignet enflé, mais elle tentait de le dissimuler chaque fois que je le lui demandais. Cétait une mère extrêmement préoccupée de son enfant et de sa famille en général, mais, les derniers temps, si Munero García lui disait quelle ne pouvait pas amener quelque chose à sa mère, elle ne le faisait pas, sans doute par crainte de provoquer des disputes avec lui. Dans toutes les conversations que jai eues avec elle, et même des conversations intimes, elle ne ma jamais parlé de son envie dabandonner le pays, à plus forte raison en risquant la vie de son fils pour qui elle éprouvait une véritable adoration.
Lourdes Martell González, vivant à Cárdenas : Je suis cousine germaine du père dElián. Quand celui-ci est né, je laccueille comme un filleul. Je me souviens que quand Juan Miguel et Elizabeth divorcent, je commence à lui rendre visite pour voir lenfant. Cest là que jai connu Lázaro Rafael Munero García. Jai pu constater en particulier un changement dattitude chez Elizabeth, qui se montrait craintive, renfermée, comme si elle avait peur de fâcher Munero García.
David Muñiz Pérez, vivant à Cárdenas : Jai connu Elizabeth Brotons toute petite, et elle était une bonne élève. Elle se marie ensuite avec Juan Miguel González Quintana, avec qui elle a un enfant, Elián. Tous deux souhaitaient beaucoup en avoir un, et celui-ci a grandi dans un climat familial positif. Jai connu Lázaro Munero García quand il sest uni à Elizabeth, qui a commencé à changer, apparemment à cause de ses discussions constantes avec lui, car il agissait en antisocial, au point quelle a dû quitter son domicile à cause des problèmes de Lázaro avec son beau-père à elle, Rolando, qui ne comprenait pas que lautre vive sans travailler au crochet dElizabeth.
Qui était Lázaro Rafael Munero García?
Le principal organisateur et responsable de la tragédie dElián, de la mort dElizabeth et dautres personnes pour un total de onze Cubains disparus dans cette équipée absurde, fruit direct, comme bien dautres, dune loi insensée et génocide braquée contre Cuba et en vigueur aux Etats-Unis depuis trente-trois ans, est un jeune homme dont il vaut la peine de connaître lhistoire éloquente délève et de citoyen pour en tirer les conclusions pertinentes.
Il est né à La Havane le 12 janvier 1975. En 1979, quand il a quatre ans, sa famille sinstalle dans la zone pétrolière de Varadero où son père travaillait comme opérateur déquipements dextraction. On sait que le milieu familial nétait pas favorable. Dans la famille, les discussions et les querelles étaient constantes, ainsi quavec les voisins. Certains estiment que ceci a pu avoir une influence sur sa personnalité.
Comme tous les Cubains, il a eu la possibilité de faire des études gratuites. Il fait toute sa primaire à lécole 13-Mars à Cárdenas. Bien que ses notes soient acceptables, ses professeurs le qualifient denfant inquiet qui se disputait souvent avec ses camarades de classe et violait les règlements scolaires.
Il entre à lécole secondaire Capitaine Guillermo Geilín, à Cárdenas. Son attitude sociale ne sarrange pas. Et les appréciations des professeurs en fin détudes sont de nouveau les mêmes. On constate toujours plus en lui des traits et des réactions qui inquiètent les professeurs et exigent leur attention. Il bénéficie pourtant, comme tous les élèves ayant conclu le premier cycle du second degré, une bourse pour le second cycle, quil passe à lécole Héros de Playa Girón, à Jagüey Grande, toujours dans la province de Matanzas. Son attitude sociale et son indiscipline vont de mal en pis.
Selon des témoignages de professeurs, Lázaro Munero se caractérisait par son agressivité, surtout envers les filles quil maltraitait et insultait.
Il est expulsé de lécole pour avoir lancé avec dautres des boîtes et des bocaux contenant des excréments dans la cour.
On lui permet toutefois dentrer dans une autre école, Emilio Roig, pour continuer sa troisième. Nouvelles rixes. Il utilise ses connaissances de judo, appris en secondaire, pour frapper ses camarades et en abuser.
Les professeurs se souviennent en particulier du jour où il causé des blessures à un autre élève.
Alors quil était élève de cette école, lors dun contrôle de lémulation à lécole secondaire à la campagne Héros de Playa Girón doù il avait été expulsé, il provoque des désordres et blesse un élève dun poinçon.
Il ne conclut pas la troisième, année 1989-1990, abandonne lécole et les études et sinsère dans le monde de la délinquance.
Ci-après quelques témoignages :
Enrique Ramírez Mendoza, né à La Havane, sous-directeur à la production de lécole Cecilio Miranda Díaz, à Jagüey Grande : Jai connu Lázaro Rafael Munero García quand il a été transféré de lécole secondaire Héros de Playa Girón à lécole Emilio Roig dont jétais directeur. Il y venait pour des problèmes de conduite. Cétait un élève qui aimait la ramener devant les autres et faire étalage de son indiscipline. Lors dun contrôle démulation à lécole Héros de Playa Girón, il a fugué de mon école avec un autre élève, Michel González, pour y causer du désordre et il a fini par agresser un élève dun coup de poinçon. Le soir même, deux policiers sont venus, et les deux individus ont reconnu les faits. Munero García est resté dans mon école, mais il a na pas conclu lannée à cause de son attitude.
Zaida Elisa Izquierdo Morejón, professeur de lécole secondaire Héros de Playa Girón : Je travaille dans cette école depuis 1985, et jai eu comme élève Lázaro Rafael Munero García, qui était en troisième. Cétait quelquun dagressif, surtout avec les filles, quil maltraitait et auxquelles il disait des obscénités. Il était indiscipliné.
Je me souviens quà un moment donné, des élèves ont commencé à jeter des boîtes et des flacons remplis dexcréments dans la cour de lécole, et Lázaro Munero était le meneur du groupe. Jai parlé plusieurs fois avec lui pour quil change dattitude, mais sans succès, parce quil se fichait des critiques, et il a finalement été expulsé.
Lucía Bacilia Pérez Peñafuerte, née à Corralillo, professeur de la faculté Karl Marx, dAgramonte, à Jagüey Grande : Jai connu Lázaro Rafael Munero García quand il était à lécole secondaire Héros de Playa Girón, où jétais professeur en 1989-1990. Cétait un élève aux notes moyennes, et introverti. Il aimait se distinguer du groupe en racontant des blagues pour faire rire les autres. Il avait une fiancée quil maltraitait. Il avait de graves problèmes de conduite, mais ses parents ne sont jamais venus lui rendre visite. Il a été envoyé à lécole Emilio Roig, mais là aussi il a eu des problèmes de conduite et il na pas fini lannée.
Orestes Marrero de la Horda, élève de lInstitut technique de tourisme de Varadero : Munero García, quand il était en secondaire, a suivi des classes de judo, ce qui a provoqué chez lui une grande tendance à jouer les durs, comme le prouvent les bagarres constantes quil avait aussi bien à lécole que dans la rue, entre autres une bagarre qui a fait beaucoup de bruit à la résidence universitaire où il sest bagarré contre plusieurs personnes, et un autre au club des pétroliers, doù il a été expulsé. Bref, cest quelquun qui narrêtait pas davoir des problèmes et de causer des désordres par sa manière de faire.
Ilián Abel Rodríguez Formoso, voisin de Lázaro Rafael Munero García: Il ne travaillait pas, je peux le dire. On le voyait toujours dans des affaires illicites, et il en tirait des profits qui lui permettaient de vivre bien au-dessus de ses moyens. Avec ses voisins, il navait pas de bonnes relations, et il ne fréquentait personne. Et puis, cétait un mas-tu-vu, un type qui vivait dans son monde.
Dagoberto Munero Molina, oncle de Lázaro, né à Caibarién et auxiliaire de lEntreprise de forage et dextraction de pétrole de Cárdenas : Lázaro a toujours été un mas-tu-vu, qui traitait mal sa famille (père, frère et épouse), mais pas sa mère, María Elena García García, qui avait un caractère fort, et entre elle et mon neveu, ils faisaient ce quils voulaient à la maison. Je sais quil y avait de fortes discussions entre Lázaro et son père. Lázaro soccupait très peu de son fils [quil avait eu dune élève], au point que les grands-parents de celui-ci ont dû lui demander de verser la pension alimentaire. Quand mon neveu disait quelque chose à Elizabeth, il le faisait violemment, et elle se rabaissait devant lui parce que cétait une très bonne personne. Dans le quartier, Lázaro nadmettait pas quon le contredise. Il faisait du scandale, et il croyait toujours avoir raison et il fallait faire ce quil disait. Je tiens finalement à dire que cest mon neveu qui a tout fait pour que ses parents, son père, son épouse et son beau-fils participent au départ illégal du pays qui a eu lieu le 22 novembre 1999, car je sais que mon frère Ramón Rafael ne voulait pas partir et quil la fait parce que Lázaro a insisté.
Yoslayne Llama Garrote, vivant à Cardenas : Quand jai connu Lázaro Rafael Munero García, il jouait les durs, il maltraitait les femmes qui avaient des relations amoureuses avec lui. Je me souviens que la femme avec laquelle il avait eu un enfant ma dit quil naimait même pas son fils, parce quil ne sen est jamais occupé. Il vivait de trafics, il vendait de lalcool, des cigares, nimporte quoi. Jai su que quand il est sorti de prison et quil est allé chez Elizabeth, il donnait des coups à tout le monde. Il ne traitait pas bien lenfant, parce que, bien souvent, quand Elizabeth rentrait chez elle, elle trouvait lenfant en larmes et qui disait quil voulait retourner chez son père Juan Miguel, et Lázaro ne le lui permettait pas, parce quil disait quil passait trop de temps chez son père.
Quelques jours après que Lázaro et Elizabeth ont abandonné illégalement le pays, mon fils était hospitalisé à lhôpital pédiatrique de Matanzas quand jai entendu un groupe de femmes en train de commenter quAdrianne Horta, une survivante du naufrage, avait téléphoné et dit que quand le groupe se trouvait sur la côte, Eliáncito avait commencé à pleurer et que Lázaro avait dit à Elizabeth que si elle ne le faisait pas taire, il sen chargerait.
Je peux ajouter quil avait des relations amoureuses avec dautres femmes à linsu dElizabeth en utilisant largent quil gagnait de manière illicite et celui quelle gagnait, elle.
Lorenzo Oceguera Pesqueira, vivant à Cárdenas : Jai connu Lázaro Rafael Munero García quand il a eu des relations avec ma fille Dayana en 1993, et jai eu de bons rapports avec lui jusquà leur séparation après la naissance de leur enfant, Javier Alejandro, et je peux dire quil ne se pressait pas pour lui rendre visite. [Il veut parler dune lycéenne de lécole Premier Congrès que Lázaro avait séduite au début de lannée signalée par le père, qui était tombée enceinte et qui na pas tardé à faire preuve dun caractère ferme et énergique.]
Je peux dire aussi quil a travaillé peu de temps comme promoteur de la vente de bière à lhôtel Internacional de Varadero, mais quon ne lui connaît pas dautre emploi fixe. Il entrait en relation avec les étrangers et utilisait sa voiture comme taxi.
Au sujet dElizabeth Brotons, je peux dire que cétait quelquun de liant, qui avait bon caractère, qui était modeste, qui me saluait et sintéressait même à mon petit-fils. Elle avait des relations avec Lázaro García avant que celui-ci abandonne illégalement le pays en 1998.
Regla Hernández González, vivant à Cárdenas : Jai connu Lázaro Rafael Munero García en 1993 quand ma fille Dayana Oceguera Hernández a commencé à avoir des rapports amoureux avec lui.
Durant tout ce temps-là, Lázaro a à peine travaillé, juste la vente de bière sur la plage. Quant à sa relation avec ma fille, je dois dire quil narrêtait pas de se disputer avec elle car il ne voulait pas quelle étudie, tandis que lui, il vivait daffaires louches, car il navait pas de travail stable.
Cétait un type qui cherchait la bagarre. Il était toujours mêlé à des bagarres de rue, il aimait boire et il rendait rarement visite à son enfant.
Il utilisait sa voiture pour faire le taxi sans autorisation, et il a fait de la prison, mais je nen connais les motifs.
Je me souviens que le vendredi 19 novembre 1999, il est venu chez moi et il a dit à ma fille quil passerait prendre son enfant le lendemain pour le promener, ce qui était curieux, et voilà pourquoi jai dit à ma fille que je prendrai lenfant avec moi ce samedi pour que Lázaro ne lemmène pas, parce quil était toujours soûl et je pensais quil pouvait lui arriver quelque chose. Le lendemain matin, jai emmené lenfant chez ma mère et on y resté jusque dans laprès-midi. Nous lavons fait parce que ça nous a paru vraiment très curieux que Lázaro insiste pour emmener lenfant, mais on ne soupçonnait pas du tout quil allait partir illégalement.
Dayana Oceguera Hernández, vivant à Cárdenas, élève de lEcole dhôtellerie et de tourisme José Smith Comas, à Varadero : Cest en 1993 que jai commencé à avoir des relations amoureuses avec Lázaro Rafael Munero García, et qui ont duré jusquen 1996, et dont est né un enfant que nous avons appelé Javier Alejandro Munero Oceguera. Nos rapports ont été un échec à cause, entre autre choses, du caractère dictatorial et violent de Lázaro, qui le poussait même à se disputer constamment avec ses parents, surtout avec son père Rafael Munero. Je lai rarement vu travailler, sinon jamais. Il a été serveur à lhôtel Internacional de Varadero, où il a eu apparemment un contrat de vente de bière sur la plage, et aussi vendeur au club des pétroliers, daprès ce quil ma dit. En général, il vivait du système D, des trucs illicites, depuis la vente illégale dalcool, qui la dailleurs conduit à passer plusieurs jours en tôle au commissariat de Jovellanos, jusquà dautres activités qui lui rapportaient de largent. Nous avons discuté à plusieurs reprises pour la simple raison quil nappartenait à aucune organisation et que je suis militante de lUnion des jeunes communistes. Il minterdisait détudier, et tout ceci a mis fin à nos relations amoureuses. Je me souviens que dans les derniers mois, Lázaro arrivait soûl à la maison pour voir lenfant, et la plupart de ces visites finissaient par des disputes. Je peux dire aussi quil aimait la bonne vie, au point quil a réalisé en 1992 un vol avec effraction à Varadero et quil a été sanctionné. Jai connu Elizabeth quand il la amenée chez moi et elle ma semblé à première vue quelquun de sincère, daimable et bien polie.
Le 19 novembre 1999, un vendredi, Lázaro est venu chez moi en voiture pour me dire quil passerait le lendemain chercher lenfant pour le conduire chez sa maman. Je lui ai dit non, car il ne le faisait jamais, et jai pensé quil pouvait lui arriver quelque chose parce quil était toujours en train de boire. Comme il nétait pas daccord, on sest disputé et il ma dit quil était le père et quil avait des droits sur lenfant. Le lendemain matin, il est venu chercher lenfant, mais je lavais emmené chez ma mère pour quil ne puisse pas le prendre avec lui et puis aussi pour que lenfant ne nous voit pas nous disputer encore une fois, mais sans jamais penser quil abandonnerait illégalement le pays ce même jour. Tout ceci me semblait très curieux, parce quil passait parfois deux mois sans venir voir lenfant et sil le croisait par hasard avec moi dans la rue, même de loin, il me disait ensuite : à quoi bon te rendre visite, jai vu le gosse.
Ces trois derniers témoignages révèlent parfaitement les caractéristiques perfides et les bas instincts du personnage.
Il a voulu prendre lenfant avec lui, en traître. Lenfant ne lintéressait absolument pas. Il ne sétait jamais préoccupé pour lui. Il aurait été une gêne pour son style de vie dissipé et cherchant le confort. Nul ne sait qui se serait occupé de lenfant. Or, il a tenté de lenlever à sa mère !
Pourquoi ? Peut-être par rancune, par désir de vengeance devant lattitude que Dayana et sa famille avaient toujours maintenue face aux exigences et au despotisme de quelquun qui réglait tout par la force. Les psychologues pourraient peut-être tenter de trouver une explication.
En tout cas, Javier sest sauvé par miracle. Il est quasiment sûr quil serait mort ou, alors, en cas de survie, il aurait été un autre enfant cubain séquestré à Miami, et la mafia aurait tout fait pour empêcher son retour à Cuba.
Pedro Pablo Brotons Estrada, vivant à Cárdenas, demi-frère dElizabeth : Les rapports entre Lázaro Rafael Munero García et ma demi-soeur Elizabeth étaient tendus, car il était violent et impulsif. Quand leurs relations ont commencé en 1997, ma famille nétait pas daccord à cause de ce quon disait de Lázaro, quil ne travaillait pas, quil se faisait entretenir par les femmes avec lesquelles il vivait, qu'il se prenait pour un dur et voilà pourquoi ma famille sest opposée à cette relation. Ensuite, quand il est parti illégalement du pays en 1998, nous avons pensé que cela réglait la situation dElizabeth, mais la mère de Lázaro a rendu visite à ma soeur pour quelle lui parle au téléphone, et ça a provoqué une discussion entre elles. Pourtant, ma soeur a parlé plusieurs fois au téléphone, et selon elle, Lázaro disait que la vie aux USA était très difficile et quil ne pouvait pas sy adapter. Je crois pourtant que sil est rentré à Cuba., cest pour pouvoir emmener ma soeur pour quelle continue de l'entretenir là-bas.
Par la suite, au retour de Munero, la famille a accepté quil vive de nouveau chez Elizabeth, mais cet homme la travaillée subtilement pour arriver à la faire se fâcher avec toute la famille, provoquant une rupture avec sa mère et son beau-père, ce qui a été dur et inattendu. Je pense que Munero la menacée, a exercé des pressions sur elle, car à partir du moment où ils ont commencé à vivre ensemble, le caractère de ma soeur a complètement changé et elle est devenue quelquun de distant et de renfermé. A deux reprises, quand je lai croisée dans la rue, jai pu me rendre compte quelle portait des traces de coups et des bleus sur le corps, mais elle ma dit que cétait le chien qui les lui avait faits.
Quant au rapport entre Lázaro et Elián, je peux dire quil était parfois despotique et rude avec lui, mais je ne sache pas quil lait frappé.
Je crois que le départ illégal dElizabeth du pays sexplique par la peur quelle avait de Lázaro, et par linfluence constante quil exerçait sur elle, parce que ma soeur aimait beaucoup Elián et ne se serait jamais laisser embarqué dans une aventure où sa vie était en danger.
À partir du moment où Lázaro abandonne le système scolaire et renonce à toute possibilité de se former techniquement, il ne cherche pas un emploi utile et relativement bien rémunéré, comme lont fait tant de jeunes de Cárdenas qui se sont efforcés et se sont préparés à une vie professionnelle dans la zone touristique de Varadero, proche et prospère. Il se lance au contraire dans des activités qui nont rien à voir avec le travail productif ou les services qui fournissent des avantages aussi bien à lindividu quà la société, en vue de quoi notre pays prépare ses jeunes.
On ne lui connaît pas un seul emploi stable en dix ans. Deux très courtes saisons, il réalise des activités en rapport avec la restauration dans un hôtel et dans un club où lon a tôt fait de découvrir sa tendance au vol et à la fraude. Il cherche une vie confortable et parasitaire, de largent facile.
Témoignage : Je (...), né à Cárdenas, femme de chambre à lhôtel (...) de Varadero, ai eu une liaison intime avec Lázaro Rafael Munero García, de 1991 à 1994, quand il purgeait une peine pour vol avec effraction.
Durant tout ce temps-là, jai pu constater que cétait quelquun dinquiet, de capricieux et de désordonné socialement qui, quand il avait une idée en tête, faisait nimporte quoi pour la réaliser, même si ça pouvait lui causer des ennuis.
Le vol avec effraction dont parle ce témoin a eu lieu le 1er mai 1993. La sentence nº 347, prononcée en octobre 1993 par la cinquième chambre pénale du Tribunal provincial populaire de Matanzas indique, au premier Attendu : « Etant prouvé que les accusés Lázaro Rafael Munero García et Julio César González Caraballo, sétant mis daccord, se sont rendus dans la nuit du 1er mai 1993 à Varadero... à lhôtel Siboney en vue dentrer dans la chambre 120 pour en emporter tout ce quils pourraient, où était logé le touriste allemand Mihelen Kalan avec sa petite-fille, et après avoir vérifié que la chambre était vide, ont forcé trois planchettes de verre qui constituaient la fenêtre (...) »
Puis vient une longue narration. Après avoir exposé de nombreux Attendus et Par conséquent, la sentence conclut : « Nous devons sanctionner et nous sanctionnons laccusé Lázaro Rafael Munero García à deux années de privation de liberté et laccusé Julio César González Caraballo à trois ans de privation de liberté, tous deux comme auteurs du délit de vol avec effraction », en sus des peines accessoires correspondantes. Ils sont aussi condamnés à indemniser Mihelen Kalan van Hofe dun montant de 236,55 pesos (soit la même somme en dollars).
Autre témoignage important : Je (...), née à Jagüey Grande, employée comme (...) à (...). jai connu Lázaro Rafael Munero García en 1999 quand jai eu des relations amoureuses avec lui, car il venait à (...). Je peux dire quelles ont pris fin en août, car il ne venait pas me voir et jai engagé une autre relation. Je me souviens, mais pas de la date exacte, mais cétait fin septembre, que plusieurs personnes se sont présentées chez moi pour me dire que Lázaro se trouvait au snack-bar (...) et quil voulait me voir. Quand jy suis allée, il ma demandé de laccompagner au fond de lendroit et ma dit, entre autres choses, que je lavais trahi et il ma giflé à plusieurs reprises, tout en me disant que quand il menvoyait chercher, je devais venir aussitôt , et jai dit oui pour quil arrête de me frapper. Puis je suis retournée au snack-bar (...) et il est reparti sans que je le revois.
Bien que les deux témoignages antérieurs soient signés et que leurs auteurs soient prêtes, faisant preuve dun courage moral digne déloge, à les rendre publics, il ne nous a pas paru bon de le faire en vue de préserver leur identité dans des circonstances qui pourraient être un motif de scandale.
Limportant de la dernière déclaration est quelle se réfère à des faits qui se déroulent à un endroit relativement éloigné de Cárdenas, huit semaines à peine avant le voyage fatal où Lázaro abandonne le pays dans un bateau de fortune, emmenant avec lui Elizabeth et Elián.
On constate ces jours-là, plus quà nimporte quel autre moment, son style agressif, menaçant et violent, cette fois-ci contre une jeune modeste et sans défense, tout simplement parce quelle refuse de se plier à un caprice passager alors quil est sur le point dabandonner le pays et quil cessera très vite de la voir définitivement.
Comment traiterait-il ces jours-là Elizabeth et quels menaces utiliserait-il contre la jeune femme résignée, docile et presque sûrement terrorisée ?
Les enquêteurs ont collecté tous les matériaux et documents, les actes policiers et judiciaires, les dossiers, les accusations, les avertissements, les amendes, les sentences pour vols avec effraction, pour rixes, larcins, escroqueries, recels et ventes de marchandises volées, pour actions illicites de toute sorte, pour habitudes dalcoolisme et dautres activités ; bref, une longue liste de délits communs plus ou moins graves, au cours dune brève vie délictueuse et hasardeuse, des pages entières dempreintes digitales et des preuves testimoniales qui définissent et soutiennent la conduite illégale et immorale de Lázaro Munero.
Se lançant dans son aventure irresponsable cap sur la Floride, Lázaro Munero a sacrifié jusquà sa propre mère, qui relevait dun infarctus. Tout le monde sait que des individus de lacabit de Lázaro Rafael Munero García nauraient jamais reçu de visa pour entrer aux USA, parce que la société nord-américaine les rejetterait indignée et aurait fait un scandale colossal. En revanche, quand ils arrivent en illégaux, on les reçoit avec tous les honneurs. Peu importe ceux qui meurent dans de telles aventures. Quelle est noble et humanitaire, la loi dajustement cubain !
Qui sont les survivants ?
Deux adultes, en plus de lenfant, ont survécu au naufrage du bateau : une jeune femme de vingt-deux ans, Arianne Horta Alfonso, et un homme de trente-trois ans, Nivaldo Vladimir Fernández Ferrán, qui voyageaient comme couple.
Ils étaient les seuls à connaître le secret de ce qui sétait passé. Tous deux, une fois mentionnés dans les nouvelles publiques et après avoir été remis par la police, avaient disparu. Quand on ne savait absolument rien à Cuba de ces gens-là, des nouvelles de sources nord-américaines sont parvenues selon lesquelles les autorités qualifiaient lopération de contrebande de personnes. Elles ne pouvaient lavoir appris que des deux adultes survivants quelles avaient aussitôt interrogés.
Dès le 26 novembre, soit deux jours à peine après la date présumée du naufrage, El Nuevo Herald , très lié aux milieux de la Fondation nationale cubano-américaine, publiait textuellement :
Les autorités qualifient la traversée des Cubains dopération de contrebande. Après avoir interrogé les survivants, elles ont une première idée de ce qui sest passé après que le bateau soit parti dimanche de Cárdenas.
Lopération a été censément organisée par Lázaro Moreno [sic], le beau-père dElián, qui prétendait emmener sa famille aux Etats-Unis en même temps que sept autres personnes qui auraient payé mille dollars chacune.
Nul na rien su de plus que ce que les survivants ont raconté. Il était clair en tout cas que lui et elle avaient payé mille dollars chacun pour le voyage mortel. De fait, il sagissait bel et bien dun trafic de personnes, un crime sévèrement puni par les lois nord-américaines et les accords internationaux. Mais on ne parla plus de la question. On ignore si les survivants ont signalé aux services dimmigration le casier judiciaire chargé et la conduite délictueuse de lorganisateur du voyage. Il est sûr quils nont pas raconté tout ce quils savaient dElián et sils lont fait, personne nen a dit un traître mot. La puissante mafia et ses alliés commençaient à orchestrer une campagne de propagande contre notre patrie, jouant sur la situation dramatique de lenfant qui avait survécu à on ne sait combien dheures sur une chambre à air. Le coupable de tout, cétait Cuba, bien entendu. Mais comme il y avait trop de choses sordides dans cette affaire, mieux valait quaucun journaliste nentre en contact avec les deux survivants. Les deux personnages disparurent mystérieusement de la scène et on ne sut plus rien deux pendant presque deux mois. La bataille pour Elián navait pas encore commencé à Cuba, et les gangsters et terroristes de la mafia nimaginaient pas la force terrible quelle prendrait quand notre peuple énergique, courageux et combatif se mobiliserait.
Un journal influent, le Los Angeles Times, avait toutefois cherché des informations, et trente-neuf jours plus tard, le 4 janvier, publiait depuis Cárdenas un reportage reproduit par un organe de presse de la Floride sous le titre : « Contrebande lucrative de Cubains » où lon peut lire : Nivaldo Fernández Ferrán a tout abandonné : un mariage de dix ans, une maison neuve et un emploi enviable dans un hôtel cinq étoiles... Tout comme sa petite amie de vingt-deux ans, Arianne Horta Alonso, qui a même abandonné sa fille de cinq ans... Ils ont dit aux enquêteurs de police de Miami-Dade quils avaient payé deux mille dollars à un contrebandier pour quils les emmènent... »
Le reportage parle ensuite dune contrebande croissante et lucrative dont les autorités de La Havane estiment quelle reçoit au moins le soutien tacite de la communauté cubano-américaine du sud de la Floride. Des agents des patrouilles frontalières affirment que les contrebandiers opèrent en toute impunité, se faisant payer huit mille dollars par tête.
La maman de Fernández, Antonia Ferrán, vit légalement aux Etats-Unis après être partie de Cárdenas voilà dix ans afin de vivre avec sa soeur à Chicago. Elle se rend à Cuba tous les ans, apportant de cadeaux et de largent pour augmenter les revenus des Fernández.
La famille avait prévu une cérémonie dans toutes les règles de lart pour renouveler son serment matrimonial de dix ans avant, le 13 décembre. Pourtant, sans rien dire à sa femme ni à sa famille ni à ses amis, Fernández est parti soudain, trois semaines avant la fête, avec son amante Arianne et sa fille de cinq ans, Esthefany, vers les Etats-Unis. Peu avant le départ, le moteur du bateau est tombé en panne et les treize adultes ont décidé que la gamine de cinq ans ne devait pas partir, si bien que, tandis que les Munero réparaient le moteur, Arianne a ramené lenfant chez sa propre mère, craignant que le voyage ne soit trop dangereux pour elle...
Tels sont les détails connus du mystérieux voyage illégal dont les enquêteurs des deux côtés du détroit de la Floride disent quils est typique de ceux qui ont amené des milliers dimmigrants cubains illégaux aux Etats-Unis ces deux dernières années et qui ont causé la mort de plus de soixante Cubains rien quen 1999.
Voilà donc reconnu, avec la plus grande tranquillité du monde, que lencouragement aux départs illégaux, à la contrebande de personnes en provenance de la Floride et la Loi dajustement cubain ont coûté la vie à soixante Cubains en un an.
Ces nouvelles permettaient toutefois de tracer le profil des survivants, toujours plongés dans lanonymat.
Mais la lutte pour Elián prenait toujours plus de force, et même dans lopinion publique nord-américaine. De plus, on annonçait le 21 janvier que les grands-mères dElián partaient pour New York. Cétait trop. Et la mafia et ses alliés ont été contraints de faire réapparaître les survivants disparus, et ils lont fait de la façon écoeurante et cynique qui leur est coutumière.
Ce même jour, donc, presque deux mois après leur mystérieuse disparition, ils les présentent en hâte à la presse :
Miami, USA, 21 janvier (EFE). Lenfant cubain naufragé Elián González doit rester aux USA parce que sa maman a donné sa vie pour quil y reste, a affirmé aujourdhui lun des trois survivants du naufrage.
Arianne Horta a raconté aujourdhui en conférence de presse la traversée dramatique au cours de laquelle sont morts la mère et le beau-père dElián, en plus de neuf autres immigrants cubains, quand leur fragile embarcation a coulé dans le détroit de la Floride.
«Elle [autrement dit la mère dElián] préférait mourir, mais elle voulait que son enfant vive et arrive aux Etats-Unis», a dit Arianne.
«Lui [autrement dit Elián] narrêtait pas de crier quil venait chez les Ricains, avec mes oncles, il a toujours dit avec mes oncles», a-t-elle affirmé.
Notez laccent mis sur lidée mélodramatique quElizabeth a donné sa vie pour que lenfant vive dans un pays libre et limage grotesque dun enfant de moins de six ans, qui ne pleure pas, bravant le mauvais temps et les vagues, criant ravi et heureux quil sen va « chez les Ricains vivre avec ses oncles », des oncles quil navait vu quune seule fois dans sa vie, quand il avait quatre ans. Non, vraiment, trop cest trop !
Le voyage des grands-mères, limpact de leurs phrases simples et sincères sur lopinion publique nord-américaine et dans le Congrès même, ont déclenché la panique chez tous les comploteurs de lenlèvement de lenfant :
Miami, USA, 25 janvier (AFP). Les deux autres survivants du naufrage qui a provoqué la mort de la mère dElián González se rendent à Washington pour y faire du lobbying auprès du Congrès des Etats-Unis afin que celui-ci lui octroie la nationalité nord-américaine, ont informé ce mardi les médias locaux.
Le désespoir augmente. Des choses incroyables se sont passées. Entre le vendredi 21 et le jeudi 27 les grands-mères ont offert une importante conférence à laéroport, elles sont venues deux fois à Miami, elles ont pris dinnombrables contacts avec les organes de presse les plus divers et les plus influents, elles se sont réunies avec des dizaines de membres du Congrès. Ça devenait insupportable!
Le Nuevo Herald publie le 27 janvier une dépêche de son correspondant à Washington sous le titre "Il est faux que la mère dElián se rende aux Etats-Unis par la force":
"Elle ne se trouvait pas là obligée", a déclaré Arianne au cours dune conférence de presse tenue au National Press Club".
"Fernandez a par ailleurs nié que le fiancé de Brotons la traitait violemment.
Il était toujours aimable. Il laimait tant, quil est venu aux Etats-Unis et il est retourné à Cuba pour la sauver. Laurait-elle suivi sil la maltraitait? Cest difficile à croire, a-t-il déclaré."
A ce moment-là il ma semblé que la traversée était dangereuse et jai décidé de laisser ma fille. Elle a tout vu."
"Cest alors que Elián a commencé à crier: "Partons pour les Etats-Unis", a ajouté Arianne."
Inutile de faire des commentaires au sujet de cette phrase. Peut-être faut-il sétonner, ou poser une simple question: Si elle a décidé de laisser sa fille, parce que la traversée lui semblait dangereuse, pourquoi na-t-elle pas suggéré à la mère dElián de laisser aussi son fils, qui avait plus ou moins le même âge que sa fille et était exposé au même danger?
Arianne et Nivaldo nont pas dit la vérité. Ils savaient ce qui sétait passé. Lorsquen arrivant sur la côte Elián pleurait sans cesse, cest alors que Munero a menacé la mère: "Où tu le fais taire ou cest moi qui men charge". Cette nouvelle ne provient pas de Cuba, elle arrive des Etats-Unis et cest précisément Arianne qui la transmet à sa famille par téléphone. Et ce nest pas la seule source. Des personnes qui étaient proches ont écouté et assisté à cette scène. Il existe des preuves que Munero et dautres personnes étaient armés de machettes et de couteaux. Sil existe une opinion unanime dhommes et femmes, de parents, damis et de connaissances, sans que personne ne le remette en question, cest bien le caractère violent et agressif de ce personnage. Ce trait se reflète dans les rapports de police et dans les témoignages offerts jusquà présent. Il est dune hypocrisie infinie daffirmer, comme le fait Nivaldo Fernandez, bien connu pour sa lâcheté et ses mensonges, que Munero na jamais maltraité Elizabeth. Le mal que se donne la maffia pour le nier, met en évidence combien elle craint la divulgation quElizabeth par sa docilité, résignation et soumission totale à Munero, sa volonté entièrement annulée et incapable de résister, a pu être, et elle le fut probablement, obligée par la menace et lhabituelle violence à son égard, à sembarquer dans cette aventure stupide et suicidaire
Le 28 janvier, la prestigieuse membre du Congrès nord-américain, Louise Slaughter, au cours dune interview accordée à la chaîne Fox, a déclaré en se référant à la grand-mère Raquel: "Lhomme avec lequel votre fille a quitté Cuba commettait des abus et cétait avant tout un contrebandier. Lorsquils ont quitté cette petite ville, ils ont dû y revenir car lembarcation avait des problèmes. Ils sont revenus sur la côte et certaines personnes ont décidé de ne pas repartir. Elián a commencé à pleurer et à dire quil voulait revenir auprès de son père, et ça nous le savons car les personnes qui sont restées lont raconté. Et je crois quil est important que ça se sache."
Elle ajoute : « Ecoutez, lhomme qui dirigeait lexpédition manquée a sorti un couteau lorsquElián a commencé à pleurer et à dire quil voulait retourner auprès de son père, et il a dit à la mère dElián : « Si tu ne viens pas avec moi, tu ne le reverras plus jamais » : Il ne sagit pas là dun rapport amoureux. Elle le craignait ».
Dagoberto Munero Molina, oncle paternel de Lazaro Munero, a témoigné : « Je ne doute pas quau retour du départ échoué du samedi, Elizabeth ait eu lintention de revenir chez elle et que mon neveu Lazaro lait menacée étant donné quil était violent et agissait avec imposition avec tout le monde, y compris avec son propre père. »
Qui sont les témoins de la maffia ?
Qui sont ces personnes que la Fondation a fait paraître comme dhonorables personnes devant une centaine de journalistes du monde entier ?
Arianne Horta Alfonso grandit au sein dune famille révolutionnaire. Elle suit ses études primaires et secondaires sans difficultés et obtient de bonnes notes.
Fin 89, alors quelle est encore mineure (12 ans) elle épouse Michael Serra Basnuevo qui, plus tard quitte illégalement le pays. Il réside actuellement aux Etats-Unis.
En 1991 elle divorce et reprend ses études à l'Ecole secondaire pour adultes « José A. Echeverría » de Cardenas où elle obtient son baccalauréat.
Deux ans plus tard, en 1993, elle entreprend des relations stables avec Victor Prudencio Herrera Reyes, stabilité qui contribua à finir les études ci-dessus mentionnés. De cette union naît, en 1994, sa fille Esthefany Herrera Horta. Le couple et la petite fille résident chez les parents dArianne où il existe une ambiance de respect et de bonnes relations au sein de la famille. Malheureusement, en août 1995, le couple se sépare, et cest elle qui fut la principale responsable de cette séparation. A partir de ce moment-là il se produit un changement abrupt dans sa conduite et elle commence à mener une vie désordonnée et de promiscuité.
Selon des personnes qui lont bien connue à lépoque, elle aimait trop les fêtes, elle shabillait de façon extravagante et consacrait la plupart de son temps à visiter les centres de loisirs de Varadero, en compagnie de touristes étrangers ou de jeunes cubains qui avaient une certaine aisance économique.
Comme il sagit dun sujet désagréable et délicat nous allons omettre tous les qualificatifs qui pourraient correspondre à sa conduite, et nous limiter à dire quelle fut mauvaise sur le plan moral et social . Ses parents napprouvaient pas cette conduite et ils lui en firent la remarque à plusieurs reprises.
Les grands-parents maternels se chargèrent fondamentalement de prendre soin de la petite, et ce sont eux qui soccupent de son éducation. Il faut reconnaître quArianne prêtait une certaine attention à la petite et fit en sorte que son manque de stabilité sur le plan amoureux ne porte atteinte à la petite. Malgré cela, la petite présente certains dérèglements psychiques qui se sont accentués après le départ illégal de sa mère. Cest pourquoi elle a besoin de soins spécialisés qui lui sont actuellement prodigués.
En avril 1999, elle noue une nouvelle relation stable avec Nivaldo Fernandez Ferran. En octobre, Arianne décide de rompre ses relations avec Nivaldo et retourner chez elle. Ils restent séparés jusquau 19 novembre 1999, et le lendemain, sous prétexte quelle partait dans un camping avec la petite, Arianne, réconciliée avec Nivaldo, va la chercher pour lemmener avec elle et quitter illégalement le pays. Plus tard, pour les raisons que nous connaissons déjà, elle ramène la petite chez ses grands-parents avant de partir définitivement le 22 novembre.
Nivaldo Vladimir Fernandez Ferran naît à Cardenas au sein dune famille révolutionnaire, de provenance ouvrière. Son enfance se déroule dans une ambiance caractérisée par une bonne éducation, sans conflits familiaux. Il est considéré un enfant discipliné et respectueux. Il suit ses études primaires, secondaires en obtenant de bons résultats et sans difficultés disciplinaires. Lorsquil termine ses études secondaires, il ne poursuit pas des études supérieures et ne commence pas non plus à travailler. Il part en Tchécoslovaquie en 1986 dans un groupe de collaboration et de perfectionnement technique. Il travaille pendant un an et demi dans une usine de pneus où il présente des problèmes dindiscipline et dabsences injustifiées car il se consacre à la recherche de relations amoureuses. Sa conduite donne lieu à ce quil soit renvoyé de lusine et rendu à Cuba. En 1987, il épouse Niurka Vega Arrieta. Cette union ne dure que deux mois étant donné les contradictions incessantes qui existent. En effet dans une attitude de force et égoïste Nivaldo interdit à son épouse détudier. Il en arrive à la maltraiter physiquement.
En décembre 1989, il se marie avec Rosa Elba Fernandez Pérez quil connaissait depuis son voyage en Tchécoslovaquie. Il reste dix ans à ses côtés jusquà son départ illégal du pays. Des conflits surgissent aussi avec Elba Rosa étant donné les constantes relations amoureuses de Nivaldo avec dautres femmes.
Sur le plan du travail, il fut aussi très peu stable. Il changeait d'emploi fréquemment, en passant par les hôtels Tuxpan, Meliá Varadero, Barlovento, Brisas del Caribe, Paradiso-Punta Arenas et Superclub. Il ne travaille plus depuis septembre 1999.
Du point de vue social il est connu comme un coureur de jupons. Il a des rapport avec des femmes dont la morale laisse beaucoup à désirer et qui mènent une vie désordonnée. Il menait une vie dostentation, il se vantait davoir de largent, il était avaricieux, arrogant et il abusait des femmes, auxquelles il exigeait de largent . Il aimait les beaux vêtements. Il essayait de se faire remarquer parmi les autres, dêtre le centre des groupes et des conversations. Considéré comme un menteur, il faisait preuve de lâcheté et évitait toute responsabilité. Il ne figure pas au casier judiciaire. Son père, Nivaldo Ortelio Fernandez, maintient une position positive à légard de la Révolution. Il ressent de la honte en ce qui concerne le départ illégal auquel son fils a pris part.
Nivaldo et Arianne, deux personnes désordonnées, sans stabilité, anxieuses de vie facile et dargent, sans mérite et sans nulle autorité morale, se sont pliés misérablement au rôle mercenaire que leur a assigné la Fondation : démentir les paroles de Raquel, qui ne leur a fait aucun mal, et peut-être quils ne la connaissent même pas, mère dElizabeth, sa fille unique, tragiquement décédée par la faute daventuriers comme eux, et grand-mère dElián, son unique petit-fils, enlevé par ceux qui aujourdhui les paient et les utilisent comme calomniateurs à solde.
Il est calamiteux pour la cause des ennemis dElián que parmi le peu de ressources qui leur restent figurent, en tant que témoins respectables face à lopinion publique et au Congrès des Etats-Unis, un proxénète qui est parti illégalement aux Etats-Unis et une jeune femme, cependant expérimentée en ce qui concerne la promiscuité et le commerce sexuel, qui a exercé à Cuba un métier aussi vieux que lantiquité elle-même.
Ainsi va lempire. Ainsi est pourrie la morale publique de ce pays. Ainsi il prétend être un exemple et gouverner le monde. Les paroles de Raquel continueront dêtre inébranlables et irréfutables : «Si elle la fait, cest parce que son mari était très violent et il la menaçait, cest ce qui la conduit à cette tragédie.»
Nous avons exposé les faits. Que chacun en tire ses propres conclusions. Cette longue exposition a été élaborée non seulement pour dénoncer les infamies et les injustices, mais aussi dans le but de revendiquer une mère cubaine, ce qui est très juste, et pour préserver pour Elián, au-dessus de tout préjugés, émotions et réactions personnelles de chacun de nos compatriotes, en sauvant de ce qui serait un doute cruel et insondable, limage objective et juste de sa mère quil ne reverra plus jamais.
Editorial du journal Granma, 8 février 2000