Qui sont les véritables terroristes ? Table ronde tenue aux studios de la télévision cubaine le 26 mai 2002, « Année des héros prisonniers de l’empire»

(Versions sténographiques B Conseil d’État)

Randy Alonso.- Bonsoir chers téléspectateurs et auditeurs.

Les centaines de tentatives d’assassinat contre notre commandant en chef et d’autres dirigeants de la Révolution, les morts qu’a causées la loi assassine d’ajustement cubain et le cruel enlèvement d’un petit enfant, sont autant de faits qui s’inscrivent dans le cadre de la longue et terrible histoire d’actions terroristes contre notre peuple. Les ressortissants et les installations des États-Unis ont été aussi la proie des actions de cette maffia créée et financée par le gouvernement nord-américain.

Suite à un procès préfabriqué, cinq jeunes cubains qui luttent contre le terrorisme ont été condamnés à purger de longues peines. Cependant, des criminels et des tortionnaires de la dictature de Batista et des terroristes convaincus, dont certains d’entre eux ont accompagné le président Bush pendant son voyage à Washington et à Miami, vivent tranquillement aux États-Unis.

Participent à cette table ronde les compañeros Pedro Álvarez-Tabío, directeur de l’Office des affaires historiques du Conseil d’État ; Arleen Rodríguez Derivet, éditeur de la revue Tricontinental ; Lázaro Barredo, journaliste de Trabajadores ; Manuel Hevia, directeur du Centre de recherches historiques de la sûreté de l’État ; José Pérez Fernández, chercheur du ministère de l’Intérieur qui a fait office d’expert lors de la Demande du peuple cubain contre le gouvernement des États-Unis ; Renato Recio, journaliste de Trabajadores ; Rogelio Polanco, directeur du journal Juventud Rebelde et José Luis Méndez, chercheur du Centre de recherches historiques de la sûreté de l’État.

Des membres de nos troupes garde-côtes, de la Brigade spéciale nationale et de la Police nationale révolutionnaire nous accompagnent aussi en tant qu’invités.

(Visionnage de certaines images).

Randy Alonso.- Au cours de ces 43 ans de vie de la Révolution cubaine nombreuses ont été les tentatives des administrations nord-américaines d’éliminer par tous les moyens les principaux dirigeants de la Révolution et, notamment, notre commandant en chef, Fidel Castro.

Des centaines d’attentats ont été organisés à cette fin par des agences spécialisées, des membres de la maffia nord-américaine et de la maffia terroriste cubano-américaine sous la direction du gouvernement des États-Unis. Écoutons maintenant le témoignage de José Pérez Fernández, qui a présenté le thème concernant les agressions et les actes terroristes perpétrés par les administrations nord-américaines contre notre peuple lors de la demande du peuple cubain contre le gouvernement des États-Unis.

José Pérez.- Tout porte à croire, compte tenu des antécédents réunis, que les plans du gouvernement nord-américain visant l’élimination physique du commandant en chef remontent à l’étape précédant le triomphe de la Révolution.

On sait que le gouvernement des États-Unis avait déployé des efforts pour essayer d’empêcher la victoire de l’armée rebelle sur les forces de la tyrannie de Batista. Devant l’impossibilité d’atteindre cet objectif, il a essayé d=escamoter le triomphe par le biais d’un coup d’État contre-révolutionnaire tramé à l’ambassade yankee à La Havane.

Dans le cadre de ces efforts, des agents ont été infiltrés dans les rangs de l’armée rebelle. À preuve, Frank Sturgis, connu aussi sous le nom de Frank Fiorini. Cet agent de l’Agence centrale de renseignements (CIA), simulant d’être révolutionnaire, a regagné la Sierra Maestra en compagnie de Pedro Luis Díaz Lanz pour y introduire un lot d’armes pour l’armée rebelle quelques mois avant le triomphe de la Révolution.

Quelques mois plus tard, Fiorini, subordonné à Díaz Lanz qui avait été nommé chef des forces aériennes rebelles, trahit la cause révolutionnaire. En 1959 et 1960, il a peaufiné des plans pour attenter à la vie du commandant en chef. En 1977, il révélerait tous ces faits à Ron Rosembanm, journaliste de la revue nord-américaine High Time. Cet agent a à son actif un gros dossier d’activités subversives et terroristes contre Cuba. Et c’est alors logique de penser que son infiltration dans les rangs de l’armée rebelle poursuivait l’objectif avoué quelques années plus tard.

On peut aussi parler de l’agent mercenaire du FBI, Alan Robert Nye, envoyé à Cuba en décembre 1958. Recruté et payé par des hauts officiers de l’armée de Batista, il a regagné la Sierra Maestra. Au moment d’être capturé par les forces rebelles, Nye portait un puissant fusil à lunette RemingtonB30.06. Grâce à la bienveillance de la Révolution, ce mercenaire n’a pas été sanctionné, mais expulsé du pays.

L’histoire a prouvé que le gouvernement des États-Unis a fait l’impossible pour éliminer physiquement le chef de l’armée rebelle qui luttait contre l’armée d’une dictature installée au pouvoir et soutenue par son gouvernement et qu’après le triomphe de la Révolution tout ces efforts ont été axés sur l’élimination du chef de la Révolution triomphante, devenu ensuite chef de l’État cubain. Il en a été de même avec le leader congolais Patricio Lumumba, vilement assassiné.

Dès le début même de la Révolution, le gouvernement des États-Unis, qui avait accueilli les sbires, les assassins et les voleurs du régime renversé, a permis à des hommes de main notoires, dont Rolando Masferrer d’organiser sur son territoire des plans pour assassiner le commandant en chef. À preuve, la capture à La Havane, en mars 1959, d’un groupe de terroristes dirigés et payés par Masferrer, qui a essayé de réaliser l’attentat.

Les exemples susmentionnés suffisent à corroborer que l’élimination physique du chef de la Révolution était devenue un objectif prioritaire du gouvernement nord-américain pour empêcher d’abord et pour essayer de détruire après la Révolution, objectif qui demeure valable même aujourd’hui. À une date aussi lointaine que le 24 avril 1959, John Hill, aide spécial du sous-secrétaire d’État aux Affaires interaméricaines du Département d’État, de retour d’un voyage à La Havane, a rédigé un mémorandum adressé au secrétaire d’État - déclassé quelques années plus tard -, où il signalait que les opinions recueillies coïncidaient sur le fait que la situation à Cuba deviendrait probablement et dangereusement explosive en cas d’assassinat ou d’invalidité de Castro, car aucune force ne serait capable de résister à l’éventuelle hystérie massive. J’attire votre attention sur le fait que cette évaluation ne provenait pas de la CIA, mais du Département d’État. Dans un mémorandum daté du 11 décembre 1959 et déclassé quelques années plus tard, J.C. King, chef à l’époque de la division Hémisphère occidental de la CIA, a annoncé à Allen Dulles, chef de l’Agence centrale de renseignements, les objectifs des États-Unis pour renverser Castro en un an, dont celui d’analyser la possibilité de son élimination. Et d’ajouter : « Un grand nombre de personnes bien informées estiment que la disparition de Fidel Castro accélérera la chute du gouvernement actuel. »

Le rapport soumis en 1975 au Sénat des États-Unis par le sénateur Frank Church, responsable du Comité sélect mis en place par le Sénat pour réaliser des enquêtes sur les activités gouvernementales de renseignements, dont les plans d’assassinat de dirigeants politiques, montre aussi que le gouvernement des États-Unis a directement ordonné à la CIA d’éliminer le commandant en chef. Ledit rapport, remis aussi en circulation, fait mention d’un rapport secret de J.S. Earman, inspecteur général de la CIA à l’époque, où il reconnaît, entre autres, les plans d’attentat suivants contre notre commandant :

Le cadeau d’une boîte de cigares empoisonnés.

L’assassinat par des membres de la maffia. Richard Bissell, ancien chef d’opérations de la CIA et l’un des principaux dirigeants de l’invasion de Girón, et William Colby, directeur de la CIA de 1973 à 1976 pendant les administrations des présidents Richard Nixon et Gerald Ford, ont porté témoignage de ces plans.

La pose d’un engin explosif dans une coquille dans la zone où le commandant pratiquait la pêche sous-marine.

Le cadeau d’une combinaison de plongée imprégnée du bacille d’une maladie létale, prélude d’une guerre biologique qui se déclencherait par la suite.

Le même rapport de la commission Church contient des preuves qui incriminent le Département de la science et de la technologie de la CIA, chargé de faire des recherches et de trouver des moyens toxiques et bactériologiques hautement sophistiqués pour assassiner le commandant.

Le rapport fait aussi état d’un plan d’assassinat confié au traître Rolando Cubela Secades, identifié par le code Am Lash. Cubela devait soit empoisonner soit tirer sur le commandant. Les moyens nécessaires lui ont été remis.

Suite à la remise en circulation de ces documents, le gouvernement des États-Unis s’est enfermé dans le mutisme et n’a pas fait un seul commentaire sur les 638 conspirations détectées par la sûreté de l’État.

Il faut préciser que lorsque ce rapport a été présenté lors de la Demande du peuple de Cuba, les conspirations rapportées s’élevaient à 637. Il a fallu ajouter à ce chiffre le plan frustré au Panama à l’occasion du dixième Sommet des chefs d’État ibéro-américains, organisé aussitôt après la présentation de ce rapport.

On peut citer, parmi ces conspirations, non seulement celles directement dirigées par les services spéciaux nord-américains par le truchement de leurs argents, celles exécutées et conçues par les membres des organisations contre-révolutionnaires, créées et financées par ces mêmes services, mais aussi celles concoctées sur l’initiative d’autres éléments contre-révolutionnaires influés par les campagnes de propagande systématiques encourageant la perpétration du délit. Mais, pourquoi les États-Unis n’en disent-ils pas un traître mot ?

Hé bien, parce que la philosophie politique de l’empire s’est toujours caractérisée par la dissimulation, le mensonge et la tricherie. À preuve, les paroles prononcées voilà plus de quarante ans par le président Eisenhower en approuvant le Programme d’actions secrètes contre le régime de Castro. « Tout le monde doit être prêt à jurer B a-t-il dit B que je n’en sais rien. Notre participation à quoi que ce soit ne doit jamais être connue. » De nombreux exemples déjà analysés en font foi.

Les paroles du président étaient conséquentes avec le concept de négation plausible, selon lequel les opérations secrètes de renseignements et de subversion des services spéciaux devaient être organisées de façon à ce que le gouvernement ne puisse être accusé d’avoir conçu, instigué, planifié et exécuté les actions subversives et terroristes qu’il encourage et dirige au cas où ces actions seraient découvertes.

Une autre explication - à notre avis, la principale - c’est que les documents déclassés ont révélé à l’opinion publique nord-américaine et internationale que l’assassinat de leaders et de dirigeants révolutionnaires ou progressistes était et continue d’être consubstantiel à la philosophie et à la politique de terrorisme d’État pratiquée par le gouvernement des États-Unis. La remise en circulation de nouveaux documents liés à un thème aussi sensible révélerait qu’il n’a pas du tout renoncé à cette politique dont le monde et Cuba en particulier possèdent un grand nombre de preuves, non seulement en ce qui concerne les actions de renseignements et de subversion qu’il exécute et cache, mais aussi dans le cas de celles qui le compromet. À preuve, le scandale provoqué par les rapports et les preuves rendus publics, selon lesquels le président Bush et d’autres autorités principales ont caché qu’ils avaient été prévenus – même avant les actes terroristes cruels du 11 septembre - que la tragédie allait bientôt se produire. Cependant, ils n’ont pas adopté les mesures de prévention nécessaires.

À ce jour, on n’en savait rien. Tout porte à croire qu’ils avaient soigneusement essayé de cacher ce qui, une fois connu, mettrait à nu l’absence de responsabilité et de sensibilité de ce gouvernement et son mépris évident à l’égard de son peuple. Il ne fait aucun doute que Bush a été un disciple remarquable des bons maîtres du mensonge.

La station locale de la CIA à l’ambassade des États-Unis à La Havane a participé à un autre plan, à savoir celui orchestré par les officiers Robert Van Horn (commandant) et Jack Nichols (colonel) qui, sous le couvert d’attachés militaires, réalisaient des actions subversives et terroristes.

De concert avec l’agent Geraldine Shamma, recrutée par Frank Sturgis, ils ont organisé l’assassinat du commandant en chef à l’occasion de l’une des visites qu’il réalisait régulièrement à la maison d’un dirigeant de la Révolution.

Le plan serait exécuté par les terroristes de l’organisation contre-révolutionnaire Milices anticommunistes ouvrières dont l’agent de liaison était Shamma. Le plan a été approuvé par James Noel, chef de la station de la CIA, et supervisé par Louis Herbert, responsable de la CIA pour l’Amérique centrale et les Caraïbes. Herbert s’est rendu à La Havane à cette fin.

La décennie des années 60 a été débordée de plans très dangereux. Ajoutons à ceux déjà mentionnés, les plans suivants :

En 1961, le gouvernement des États-Unis a ordonné, pour soutenir l’invasion mercenaire de Playa Girón, de mettre au point un plan d’assassinat du commandant en chef. À cette fin, l’Agence s’est servie des terroristes de l’organisation contre-révolutionnaire MRP, fondée par le traître Manuel Ray Rivero qui a été remplacé, suite à son départ pour les États-Unis, par Reynold González, cadre de la Jeunesse ouvrière catholique et fondateur de l’Union des travailleurs catholiques. C’est à celui-ci que la CIA a confié la mission. González, de concert avec Antonio Veciana Blanch, agent notoire de la CIA et principal organisateur du plan, avec Bernardo Paradela Ibarrichi et autres, ont organisé l’attentat à l’occasion d’un rassemblement massif organisé en face de l’ancien Palais présidentiel. Le commandant et les principaux dirigeants de la Révolution seraient situés sur la terrasse nord du bâtiment.

Le plan consistait à tirer sur la tribune avec des armes automatiques et un bazooka et à lancer des grenades contre le peuple. Reynol González lui-même en a rendu témoignage devant les caméras de télévision.

En mars 1961, le gouvernement des États-Unis ordonne à la CIA d’assassiner Fidel. Pour ce faire, la CIA a recruté Rafael Díaz Hanscom, coordonnateur civil de l’organisation contre-révolutionnaire Front interne, chargée de diriger les actions contre-révolutionnaires de soutien de l’invasion mercenaire. Díaz a organisé l’assassinat à l’occasion de l’une des visites fréquemment réalisées par le commandant aux ouvrages entrepris par l’Institut national de l’épargne et du logement.

Le plan prévoyait l’explosion d’un puissant engin explosif. Pour le soutenir, un commando de la CIA dirigé par le traître Humberto Sorí Marín s’est infiltré dans le pays. Le commando a introduit les explosifs et un grand nombre d’armes qui seraient utilisées dans d’autres actions contre-révolutionnaires.

En 1961, à la veille de l’invasion mercenaire, le gouvernement des États-Unis ordonne encore une fois à la CIA de mettre au point un plan subversif dont le but était de provoquer un grand soulèvement armé dans le pays. Le plan prévoyait, entre autres, l’assassinat du commandant en chef à l’occasion du meeting organisé pour commémorer le 26 juillet sur la place de la Révolution et, simultanément, l’assassinat de Raúl Castro, commandant à l’époque, qui prendrait la parole dans un rassemblement similaire organisé au stade Guillermón Moncada de Santiago de Cuba.

Le plan envisageait aussi une autoagression contre la base navale de Guantánamo à laquelle participerait le service de renseignements militaires de cette installation. L’objectif était de faire croire que l’attaque avait été exécutée par les forces révolutionnaires et de provoquer par la suite l’intervention militaire des États-Unis.

L’ampleur de ce plan et le niveau des personnages y impliqués montrent on ne peut plus clairement la participation directe du gouvernement des États-Unis à la direction de plans pour assassiner le chef de la Révolution et autres dirigeants. Le plan met à nu le manque de scrupules de ce gouvernement, car une autoagression provoquerait la mort de ressortissants nord-américains.

Un autre plan est ourdi en juillet 1961 par les contre-révolutionnaires Mario Chanes de Armas - traître -, son frère Francisco, José Acosta Quintalla, Orlando Ulacia Valdés et autres, membres des organisations MRP, 30 Novembre et FRD. Le but de ce plan était de tirer sur le commandant depuis un endroit qui se trouvait à proximité de la maison d’un autre dirigeant auquel il rendait visite.

En 1961, les contre-révolutionnaires Noel Goderich Rodríguez, José René Martínez Carratalá, Abelardo González Fernández, dit le petit Manchot, tous avec un casier chargé d’actes de banditisme commis pendant les gouvernements précédents, conjointement avec Roberto Manuel Pérez Dulzaides et autres, ont organisé l’assassinat du commandant dans le cadre de la visite dans notre pays du dirigeant algérien Ahmed Ben Bella. Le plan consistait à faire exploser une charge explosive sur un tronçon de la voie que devaient emprunter les dirigeants.

En avril 1962, Juan Manuel Guillot Castellanos, cadre provenant du Groupement catholique universitaire, agent notoire de la CIA et coordonnateur militaire national de l’organisation contre-révolutionnaire MRR, a organisé l’assassinat du compañero Juan Marinello, alors recteur de l’Université de La Havane. L’assassinat de Marinello était un piège pour assassiner, pendant les obsèques, le commandant en chef et d’autres dirigeants de la Révolution.

Juan José Martori Silva, membre de cette même organisation, a perpétré l’attentat contre le compañero Carlos Rafael Rodríguez, de retour à La Havane en provenance de Matanzas.

Un plan similaire à celui orchestré contre le compañero Marinello a été utilisé contre Raúl Roa.

En 1962, les terroristes Luis David Rodríguez, Ricardo Olmedo Moreno et autres, membres de l’organisation RCA, ont préparé un attentat contre le commandant en chef dans le cadre du meeting à l’occasion du 26 juillet, qui devait censément se tenir à cet endroit. Le plan a échoué car le meeting a eu lieu à Santiago de Cuba ; une autre tentative a lieu le 13 mars de l’année suivante, à l’occasion d’un meeting organisé sur les escaliers d’honneur de l’université. Le plan consistait à tirer sur lui à l’aide d’un fusil à lunette, tout proche de là. Luis David Rodríguez, chef des terroristes, et Orlando López González, combattant de la sûreté de l’État, qui a grossi la longue liste des martyrs du ministère de l’Intérieur, sont morts pendant l’opération de capture.

Le gouvernement des États-Unis a confié un autre plan extrêmement dangereux à la CIA, à savoir celui échafaudé en mars 1963 pour empoisonner le commandant en chef lors d’une de ses visites de la cafétéria de l’hôtel Habana Libre. Le plan consistait à assassiner le commandant par un poison mêlé aux aliments qu’il prendraient. Le poison avait été fourni par la CIA. Les exécutants de ce plan avaient agi autrefois en tant que terroristes de l’organisation Rescate, dont l’un des meneurs a été Leopoldina Grau Alsina, issue d’une famille politicarde de la république vassalisée et cadre des dames catholiques. Le terroriste chargé de mettre le poison a été Santos de la Caridad Pérez Núñez, un employé de la cafétéria. Ce plan a été essayé dans d’autres établissements fréquentés par le commandant.

Ladite Leopoldina, connue surtout comme Polita Grau, a joué un rôle très important dans l’organisation et le développement de la ténébreuse Opération Peter Pan.

En 1963, Julio Omar Cruz Cicilia et d’autres terroristes de l’organisation RCA ont préparé l’assassinat du commandant qu’on attendait au stade Latinoamericano. Le plan, échoué, a été de nouveau essayé l’année suivante.

Les terroristes Pierre Quand Diez, Francisco Blanco et d’autres membres des organisations FIUR et Triple A ont organisé un attentat à la bombe à l’occasion d’un meeting pour fêter l’anniversaire des CDR.

Les plans d’assassinat se sont poursuivis tout au long des années 70. En 1972, la CIA a mis au point un plan à exécuter pendant la visite du commandant en chef au Chili. Le compañero Taladrid en a déjà parlé.

En 1973, les contre-révolutionnaires Orlando Benítez Hernández Valdés et Agustín Benítez Planas, fidèles auditeurs des stations contre-révolutionnaires qui encourageaient l’assassinat du commandant en chef ont orchestré un plan qui serait exécuté lors de la visite du président chilien Salvador Allende. Le plan consistait à tirer sur Fidel Castro avec un fusil à lunette et deux pistolets de calibre 9 mm lors du passage de la caravane.

Les plans n’ont pas été abandonnés pendant les années 80, mais leur rythme à diminué. En 1985, à l’occasion de la prise de pouvoir du président Daniel Ortega au Nicaragua, les terroristes d’origine cubaine Manolo Reyes et Rigoberto Milián Martínez ont, avec le soutien de terroristes d’origine nicaraguayenne, envisagé un plan qui consistait à abattre l’avion au bord duquel voyageait le commandant en chef à destination de ce pays.

En 1988, les terroristes Pedro Corzo Eves, Pedro Martín Orozco et Gaspar Jiménez Escobedo, membres de la Fondation nationale cubano-américaine ont préparé l’assassinat du commandant à l’occasion de sa visite au Venezuela pour participer à la prise de pouvoir du président Carlos Andrés Pérez. Le plan consistait à faire exploser à distance plusieurs engins explosifs très puissants.

Dans les années 90, période pendant laquelle le commandant en chef réalise de nombreuses voyages à l’étranger, les plans d’assassinat connaissent un nouvel essor. En 1984, les cadres de la Fondation nationale cubano-américaine Alberto Hernández, Francisco José (Pepe) Hernández et Roberto Martín Pérez, de connivence avec des terroristes notoires comme Luis Posada Carriles, Ramón Orozco Crespo, Gaspar Jiménez Escobedo, Félix Rodríguez Mendigutía et Raúl Villaverde ont tramé l’assassinat du commandant en chef dans le cadre de sa participation au quatrième Sommet ibéro-américain des chefs d’État, tenu à Carthagène des Indes, Colombie. Les plus hauts dirigeants de la Fondation ont alloué plusieurs milliers de dollars au financement du plan. Les fonds ont été remis par Gaspar Jiménez Escobedo à Posada Carriles. Les terroristes ont aussi acquis un fusil Barret, calibre 50, et des engins explosifs transportés depuis Miami par voie aérienne.

Francisco José (Pepe) Hernández lui-même a recruté l’agent de la sûreté de l’État Percy Alvarado auquel il a offert 10 000 dollars en 1994 pour placer un engin explosif au cabaret Tropicana.

Roberto Martín Pérez, fils du célèbre sbire batistien Lutgardo Martín Pérez, a été l’un des membres de l’expédition trujilliste, interceptée à Cuba en 1959.

Gaspar Jiménez Escobedo, dit Gasparito, a participé à l’assassinat à Mérida, Yucatán, du compañero Artagnán Díaz, technicien de l’industrie halieutique. Grâce à l’aide de trafiquants de drogues, Jiménez réussit à quitter la prison mexicaine où il était incarcéré.

Roberto Martín Pérez, Gaspar Jiménez Escobedo et Eugenio Llameras ont participé à un plan d’assassinat organisé par la Fondation, à exécuter lors du cinquième Sommet ibéro-américain tenu en 1995.

Cette même année, lors de la Conférence au sommet du Mouvement des pays non alignés, tenue à Carthagène des Indes, les terroristes susmentionnés ont essayé encore une fois d’exécuter ce plan.

En 1997, le terroriste Luis Posada Carriles, avec l’aide directe d=Arnaldo Monzón Placencia et d’autres cadres de la Fondation, dont Pepe Hernández, Alberto Hernández, Roberto Martín Pérez, Antonio (Tony) Llamas, Feliciano Foyo et Roberto Well Pineta ont concocté un plan pour assassiner le commandant en chef lors de sa participation au septième Sommet ibéro-américain des chefs d’État ou de gouvernement, tenu à île Margarita, Venezuela.

Une nouvelle concernant ce plan a parcouru le monde, à savoir la capture, dans les eaux territoriales de Porto Rico, du yacht La Esperanza, propriété du terroriste José Antonio Llamas. La Esperanza, au bord duquel voyageaient les terroristes Angel Alfonso Alemán, Francisco Córdova Torna, Juan Batista Márquez et Angel Hernández Rojo - armés de deux fusils Barret de gros calibre, propriété du cadre de la Fondation Francisco Pepe Hernández et du terroriste Juan Evelio Pou - avait mis le cap sur l’île Margarita.

Comme on le sait, tous ces personnages ont été acquittés par un tribunal corrompu, au service des intérêts de la Fondation avec la complicité du tristement célèbre Héctor Pesquera, chef du FBI au Venezuela à l’époque.

Une fois le procès conclu, les terroristes, les procureurs, les juges et Pesquera, faisant preuve d’un manque absolu de scrupules et d’éthique, se sont livrés à une orgie d’euphorie qui nous fait rappeler celle à laquelle se sont livrés les terroristes, les procureurs et Pesquera lui-même lorsque le jury fédéral a déclaré coupables nos cinq héros.

En août 1998, les terroristes Luis Posada Carriles, Ramón Font et Enrique Bassa ont, avec le soutien des terroristes Ramón Orozco Crespo et Frank Eulalio Castro Paz, décidé d’assassiner le commandant en chef lors de sa visite en République dominicaine. Les détails concernant ces préparatifs ont été publiés dans la presse.

Les frères d’origine cubaine Manuel et Jesús Guerra, anciens prisonniers contre-révolutionnaires, ont préparé l’assassinat du commandant en chef à l’occasion de sa participation au huitième Sommet ibéro-américain, au Portugal.

Et pour couronner le tout, rappelons le plan frustré au Panama en novembre 2000 lors du dixième Sommet ibéro-américain. À cette occasion-là, le terroriste Luis Posada Carriles et ses complices Gaspar Jiménez Escobedo, Pedro Remón Rodríguez et Guillermo Novo Sampoll ont été détenus in fraganti et les explosifs d’un grand pouvoir destructif qu’ils portaient, saisis.

Nul n’ignore les efforts que déploie la Fondation nationale cubano-américaine, avec le consentement du gouvernement des

États-Unis, pour libérer ces terroristes.

Je voudrais maintenant partager avec vous et avec notre peuple la réflexion suivante :

Quel aurait été le destin de nombre de nos compatriotes réunis à ces meetings massifs au cas où ces plans auraient réussis ?

Quel aurait été le destin des frères panaméens au cas où auraient explosé les charges explosives que prétendaient placer les terroristes dans l’université de ce pays, où des centaines d’étudiants et de professeurs ont rencontré le commandant ?

Qui sont donc alors les terroristes ?

Randy Alonso.- Cela n’est qu’un bref résumé des plus de 600 actes de terrorisme, autrement dit d’attentat à la vie de notre commandant en chef au cours de ces 43 ans, un record olympique, selon les paroles de notre commandant, ce qui comprend aussi les tentatives d’attentat contre d’autres dirigeants de la Révolution.

Je remercie Pérez Fernández de nous avoir présenté ce bref mais intense résumé de tous ces faits abominables perpétrés contre les dirigeants de la Révolution.

Les questions migratoires et la loi d’ajustement cubain, utilisées dès le début même de la Révolution par le gouvernement nord-américain comme des instruments d’agression contre notre pays, ont atteint le point culminant au cours des années 90, le but étant de bouleverser le pays, de provoquer des manifestations conduisant à un prétendu renversement de la Révolution et de faire appel à tous les moyens possibles susceptibles de créer un climat contre-révolutionnaire dans le pays.

Le recours au thème migratoire dans les années 90 vient s’ajouter à la longue liste d’actes terroristes contre notre peuple. Je cède la parole à Renato Recio qui va faire quelques commentaires à ce sujet.

Renato Recio.- Je tiens tout d’abord à rappeler l’essence de la loi d’ajustement cubain qui est précisément au cœur même de la politique de provocations et d’agressions dans ce domaine-là, perpétrées de longues années durant par les ennemis de Cuba et par les administrations nord-américaines.

La loi d’ajustement cubain, votée le 2 novembre 1966 par le président Johnson, accordait des prérogatives spéciales et exclusives aux ressortissants cubains arrivés par n’importe quelle voie aux États-Unis, même à ceux qui y résidaient depuis le 1er janvier 1959. Comme on l’a rappelé ici, l’intention était de favoriser les éléments recherchés par la justice révolutionnaire, y établis depuis le triomphe de la Révolution, dont des concussionnaires, assassins et criminels de l’ancien gouvernement de la tyrannie batistienne.

La loi d’ajustement cubain cherchait à déstabiliser le pays, à détruire la Révolution cubaine ; elle faisait partie de ce mécanisme, de ce système d’actions entrelacées dont le but est, précisément, d’étouffer le peuple cubain pour l’assujettir, contre son gré, aux visées impériales. Tout était mélangé, la loi d’ajustement cubain et les privilèges accordés, les nombreuses attaques terroristes, l’imposition d’un blocus rigoureux visant à porter atteinte à l’économie du pays, la propagande, la politique maléfique visant à empêcher les citoyens cubains, désireux de s’installer aux États-Unis ou de rendre visite à leurs proches, de voyager légalement à ce pays. La Révolution ne s’est jamais opposée à la réunification familiale, ce qui contraste avec la politique malfaisante d’encourager l’émigration illégale tout en empêchant l’émigration légale, d’où l’éclatement fréquent de crises migratoires. Nombre de personnes qui voulaient se rendre aux États-Unis étaient empêchées de le faire, compte tenu du fait qu’elles se voyaient refuser le visa.

Rappelons la crise éclatée en 1980 du fait de l’émigration massive à travers le port de Mariel, précédée de l’occupation violente de l’ambassade du Pérou par un grand nombre de délinquants et d’antisociaux qui ont assassiné le gardien de cette installation. Cette crise - rappelons que des dizaines et des dizaines de milliers de personnes ont regagné les États-Unis à bord d’embarcations en provenance de ce pays - a conduit, logiquement, à la signature, le 14 décembre 1984, d’un autre accord migratoire, avec le gouvernement de Ronald Reagan, en vertu duquel les États-Unis s’engageaient à octroyer annuellement 20 000 visas préférentiels d’émigrants à des citoyens cubains. Il s’agit certes d’un chiffre significatif. L’accord prévoyait aussi d’ajouter à ce chiffre les proches des Cubains ayant déjà acquis la nationalité nord-américaine et autres 3 000 visas pour ceux qui avaient purgé des peines pour avoir réalisé des activités considérées comme des délits contre la sécurité de l’État à Cuba.

Que s’est-il passé en réalité ? En 1994, en vertu de ces accords, quelque 160 000 visas auraient dû être délivrés. Or, seuls 11 222 visas avaient été jusqu’alors accordés.

Le grand nombre de personnes qui aspiraient à voyager aux États-Unis et qui n’avaient pas la possibilité de le faire légalement, les difficultés que rencontrait la population pendant l’une des étapes les plus difficiles de la période spéciale - comme résultat de l’effondrement du camp socialiste, principal partenaire commercial de Cuba à l’époque -, la recrudescence du blocus, le démembrement des familles, l’impossibilité de la réunification familiale, la propagande, l’incitation à l’émigration illégale, l’aspiration de vivre dans le pays le plus riche de la planète où les revenus et les salaires étaient supérieurs à ceux d’un pays comme Cuba, sous-développé, pauvre et soumis au blocus, et le refus de visas, sont autant de facteurs qui ont déclenché une nouvelle crise migratoire.

Il serait utile de rappeler sommairement les faits survenus en 1994. À cette occasion, il y a eu des assassinats, détournements de navires et actes de violence. Notre peuple n’oubliera jamais les images des assassins qui arrivaient en Floride et aux côtes de Miami et qui étaient reçus en héros. C’est vraiment scandaleux de voir comment après avoir assassiné une personne ici, ils arrivaient impunément aux États-Unis. Regardez cette image (visionnage de certaines images).

Randy Alonso.- Voilà Leonel Macías, celui qui a assassiné, à Mariel, le jeune marin cubain Roberto Aguilar Reyes dont la mère, très touchée, a pris la parole à la tribune libre tenue hier à Sancti Spíritus. Une tribune profondément humaniste et révolutionnaire qui nous a touché tous. C’est le témoignage de cette mère celui qui nous a le plus touché.

L’assassin de Roberto Aguilar Reyes a été acquitté aux États-Unis où il vit tranquillement.

Renato Recio.- En août 1994, Cuba décide de ne plus consentir des efforts pour empêcher l’émigration illégale, étant donné que les États-Unis encourageaient l’émigration par tous les moyens possibles. Nos autorités se sont bornées à persuader les gens sur les dangers qu’ils couraient, à les protéger et à éliminer au maximum les risques à l’intérieur des eaux juridictionnelles cubaines. Or, le gouvernement a autorisé tous ceux désireux de quitter le pays de le faire dans des embarcations rustiques ; les garde-côtes nord-américains les attendaient. C’est ainsi qu’environ 30 000 personnes ont quitté le pays, ce qui a conduit à une nouvelle crise migratoire.

Des pourparlers ont été par la suite entamés entre des délégations des deux parties en vue de l’adoption d’un nouvel accord migratoire. Selon ce nouvel accord, le gouvernement des États-Unis s’engageaient à octroyer au moins 20 000 visas par an, ainsi qu’à intercepter en mer, au-delà des eaux juridictionnelles de Cuba, toute personne en train de regagner illégalement les côtes nord-américaines et, bien entendu, à les renvoyer à Cuba. Cuba, pour sa part, s’engageait à ne pas sanctionner ceux qui essaieraient de quitter illégalement le pays.

La teneur et le degré d’accomplissement de ces accords ont, a plusieurs reprises, fait l’objet d’examen. Selon des estimations, les autorités nord-américaines - exception faite de certaines personnes qui ne sont pas renvoyées et ce dans le but évident de faire plaisir à la maffia et aux politicards de droite - renvoient près de 80% des émigrés illégaux et octroient chaque année 20 000 visas minimum. Les clauses fondamentales de ces accords n’ont pas été violées. On constate cependant le désir de la maffia terroriste cubano-américaine et des politicards de droite de boycotter et de saboter les accords.

Ajoutons à cela que le trafic illégal de personnes connaît un grand essor depuis 1994. À cette fin, on utilise des vedettes dont le coût du voyage est de 8 000, 10 000 ou 11 000 dollars. Les autorités nord-américaines elles-mêmes avouent que 80% ou 85% de tous les voyages illégaux s’effectuent sur ce type d’embarcation.

Randy Alonso.- L’an dernier, on a même parlé de plus de 90%.

Renato Recio.- Il s’agit-là d’une tentative de violer l’esprit des accords migratoires, car une chose c’est intercepter des embarcations rustiques et peu rapides et une autre chose c’est intercepter ces vedettes sophistiquées utilisées - nos tables rondes en ont fait mention à plusieurs reprises - pour le trafic des stupéfiants, pour les activités terroristes et pour toutes sortes de délit. Contrairement à la volonté des garde-côtes nord-américains, ces vedettes ne peuvent parfois être détectées ou arrêtées en haute mer.

Ces contrebandiers qui agissent non seulement en fonction de l’argent, mais encore des intérêts de la maffia et de la droite nord-américaine, dans le but d’escamoter les accords migratoires, jouissent d’une impunité absolue.

Nous avons indiqué ici le parc où ces éléments se réunissent à Miami, où se magouillent les affaires. Nous avons fait connaître les noms, les adresses, les numéros de téléphone des balseros et des propriétaires des embarcations. Selon nos informations, aucune action n’a été arrêtée par les autorités nord-américaines afin d’empêcher une activité qui, partout dans le monde, représente un délit criminel et atroce. Bien que rapides et sophistiquées, ces vedettes n’offrent aucune sécurité. Nombreux ont été les accidents et les morts. D’autre part, les patrons sont des gens violents capables de commettre toute atrocité. On dirait qu’ils sont en train de faire - s’ils ne l’ont pas déjà fait - un stage de terroriste ou de trafiquant de drogue.

En réalité, l’émigration illégale continue d’être encouragée. Un fait est cependant survenu récemment concernant l’émigration illégale et la loi d’ajustement cubain, à savoir l’enlèvement du petit Elián González.

Elián González était emmené illégalement aux États-Unis, sans l’autorisation de son père, lorsque l’embarcation a sombré. Elián a été l’un des rares survivants. Il a été récupéré en haute mer, près des côtes de la Floride, par des pêcheurs. La maffia et les politicards de droite ont essayé de tirer profit de ce fait pour créer un précédent longuement rêvé, autrement dit trouver une excuse pour remettre en question le devoir des garde-côtes de retenir et de renvoyer à Cuba les gens interceptés en haute mer - la maffia n’a jamais accepté ces accords. C’est alors que l’enfant a été enlevé. Ces événements tragiques sont encore présents dans l’esprit des Cubains.

Le cas d’Elián, vilement enlevé et renvoyé par la suite, grâce à l’action du peuple cubain et à la solidarité des Nord-Américains - 80% du peuple nord-américain comprenait qu’il était inhumain d’arracher un enfant de sa patrie et de son père - nous a fait penser à toutes les femmes, à tous les citoyens et à tous les enfants cubains qui sont morts en haute mer - même si l’on ne dispose pas de chiffres exacts. Cet exemple montre l’essence de ce mécanisme brutal qu’est la loi d’ajustement cubain.

L’enlèvement du petit Elián et les visites fréquentes de la maison des ravisseurs par des terroristes notoires, des assassins, des gens qui ont posé des bombes et des individus de tout acabit, la protection de la maison par une organisation contre-révolutionnaire terroriste, sont autant de spectacles atroces qui nous rappellent que ces terroristes et ces ravisseurs directes et indirectes faisaient partie de la foule hystérique qui applaudissait Bush le 20 mai dernier à Miami. C’est alors à juste titre que l’on dit que Bush a rencontré des terroristes et des ravisseurs d’enfants. Bref, il a rencontré tous les responsables de cette politique inhumaine liée à la loi d’ajustement cubain et à l’émigration illégale.

On se demande encore et jusqu’à quand les autorités nord-américaines permettront à ces patrons et à ces propriétaires d’embarcations de continuer d’agir impunément.

Randy Alonso.- Aucune solution ne sera évidemment trouvée tant que les États-Unis continueront d’utiliser la question migratoire comme une arme politique d’agression contre notre pays. Comme tu l’as déjà dit, Bush a rencontré Delfín, Lázaro, Marisleisis, Ileana et d’autres spécimens de cette faune.

Renato Recio.- Un autre élément, plus terrible encore, caractérise la mentalité de cette maffia, à savoir que les sabotages et les complots contre l’accord migratoire en vigueur ont pour but explicite de créer une nouvelle crise migratoire lourde de conséquences, voire tragique. Cette maffia fait l’impossible pour justifier un blocus naval de la part des États-Unis contre Cuba, pour provoquer, par la suite, une réponse de la part de Cuba, car notre pays ne permettra pas d’être humilié et pour en faire en sorte que les États-Unis lancent une offensive militaire contre Cuba, à l’instar de ce qu’ils font dans d’autres pays. Voilà l’objectif poursuivi par cette maffia et cette droite.

Randy Alonso.- L’enlèvement d’enfants fait partie de la politique des États-Unis à l’égard de Cuba. En vertu de cette politique, la maffia anticubaine tente de créer une situation susceptible d’entraîner une agression militaire directe. La loi assassine et terroriste d’ajustement cubain est un instrument qui a provoqué la mort de citoyens cubains, de femmes, d’enfants, d’hommes et de personnes âgées dans le détroit de la Floride et dont on ignore souvent les noms et le nombre. Le présent témoignage mérite d’être rappelé aujourd’hui.

Belkis Pérez.- Voilà l’école 26 de Julio de Puerto Esperanza à Viñales, province de Pinar del Río. Voilà la salle de classe 4-A où un pupitre reste vide. Claudia Montané Castro, 9 ans, ne verra plus ses amis et sa maîtresse qui, pendant quatre ans, l’ont accompagnée.

Maîtresse.- Claudia était une fille qui aimait beaucoup l’école et son groupe.

Belkis Pérez.- Je crois qu’elle a laissé un devoir orienté par vous.

Maîtresse.- Un devoir sur Camilo qu’elle a confié à une copine qui devait à son tour me le remettre.

Enfant.- Elle aimait étudier avec nous. Je dis à la maîtresse que Claudia nous manque car elle nous aidait beaucoup.

Fille.- Je suis triste parce qu’elle était toujours près de nous.

Une autre fille.- Claudia était très jolie. Elle avait les cheveux très longs. Elle participait à toutes les activités de l’école. Elle ne manquait jamais à l’école. Elle partageait tout avec nous. On jouait ensemble. On jouait, on parlait, on s’amusait. Elle était toujours contente.

Belkis Pérez.- Est-ce qu’elle n’a jamais rien dit de rencontrer son père ?

Fille.- Non, jamais.

Enfant.- J’étais triste parce qu’elle était très aimable, elle nous aidait, elle participait à toutes les activités, par exemple à la classe de tir, aux films, à la leçon de formation de valeurs. Elle partageait avec nous tout ce qu’elle avait.

Belkis Pérez.- Depuis jeudi soir, Claudia ne vient pas à l’école. Sa mère, Jackelín Castro Sentí, 29 ans, l’a exposée à une aventure irresponsable.

Dans ce village de pêcheurs, tous regrettent ce qui s’est passé. Voilà la maison de la grand-mère de Claudia, Aleida Sentí, un foyer où la douleur est venue s’installer.

Grand-mère de Claudia.- Je m’attendais à ce qu’elle puisse un jour quitter le pays par voie légale, mais jamais ça. Elle ne m’en a pas parlé, car si elle me l’aurait dit je l’aurais convaincue de ne pas le faire.

Belkis Pérez.- Mais vous êtes consciente du danger que cela représente.

Grand-mère de Claudia.- Oui. Je serais incapable de mettre en danger la vie de ma petite-fille que j’ai élevée au prix de tant de sacrifices. Si sa mère veut quitter le pays, j’accepte ça. Mais ce que je ne peux accepter c’est qu’elle parte avec ma petite-fille. Si elle l’a fait, c’est parce qu’elle a voulu le faire. Elle m’a dit qu’elle pensait voyager à La Havane pour chercher un paquet. Voilà ce qu’elle me disait toujours et je lui ai fait confiance. Depuis jeudi, jour où elle est partie, je n’en sais rien.

Belkis Pérez.- Cet événement a profondément affligé toute la famille.

Grand-mère de Claudia.- Oui. Voilà ce qu’elle nous a laissé, une grande douleur.

Tante de Claudia.- Elle nous a toujours dit qu’elle voulait partir, mais par voie légale. Elle ne nous a jamais dit la vérité. Si elle est partie, c’est parce qu’elle voulait rencontrer son mari et réunir la petite et son père.

Belkis Pérez.- Auriez-vous essayé de la faire changer d’idée ?

Tante de Claudia.- Bien sûr. Mais elle est adulte, elle l’aurait fait finalement. Mais on ne lui aurait jamais permis d’emmener avec elle la petite.

Belkis Pérez.- L’absence de Claudia, comment la ressentez-vous ?

Tante de Claudia.- Énormément. Elles étaient toujours chez nous. On était toujours ensemble. Claudia était très attachée à nous. C’était une fille innocente qui ne méritait ce sort.

Belkis Pérez.- Mais son père est là, aux États-Unis.

Tante de Claudia.- Oui, il est aux États-Unis.

Belkis Pérez.- Était-il au courant des plans de Jackelín ?

Tante de Claudia.- Bien sûr. Jackelín n’aurait jamais pris toute seule cette décision.

Oncle de Claudia.- Depuis le jour où Carlos lui a téléphoné - Carlos, son mari, le père de la fille - elle a commencé à changer. Il lui a parlé d’un paquet. Pendant sa dernière visite à Cuba, ils ont beaucoup parlé. Il lui a dit qu’elle devait attendre un paquet et qu’elle devait aller le chercher à La Havane.

Belkis Pérez.- Auriez-vous essayé de la faire changer d’idée ?

Oncle de Claudia.- Bien sûr. La famille est très affligée car on n’a reçu aucune nouvelle, surtout de la fille.

Voisine de Claudia.- On ne l’a jamais entendu parler de bateaux. Elle aimait beaucoup sa fille. Elle disait toujours qu’elle ne mettrait jamais sa fille en danger. La fille avait une bicyclette où elle montait les autres enfants.

Belkis Pérez.- À votre avis, pourquoi a-t-elle décidé d’exposer de la sorte sa fille ?

Voisine de Claudia.- C’est le père de la fille qui l’a incité à faire ça.

Belkis Pérez.- La douleur s’empare encore une fois d’une famille cubaine. Un pupitre est aujourd’hui vide dans la salle de classe 4-A de l’école 26 de Julio de Puerto Esperanza. Voilà un autre exemple de l’absurdité d’une loi qui sera toujours condamnée par les Cubains.

Randy Alonso.- Ce sont les victimes d’une loi assassine et terroriste. Les États-Unis prétendent inventorier les États terroristes ou les pays qui encouragent le terrorisme. Or il faut rappeler qu’un grand nombre de tortionnaires et d’assassins batistiens ont été accueillis par le gouvernement nord-américain après le triomphe de la Révolution.

L’historien Pedro Alvarez-Tabío va nous faire un bref résumé de cette question.

Pedro Alvarez-Tabío.- Merci.

Comment peut-on accuser sans aucune pudeur Cuba de protéger des terroristes, lorsque c’est précisément aux États-Unis où ont trouvé refuge des centaines - pour ne pas dire des milliers - de terroristes d’origine cubaine, de terroristes reconnus, voire convaincus ? On peut être menteur, ça c’est déjà quelque chose de condamnable ; mais chez ces messieurs du Département d’État, l’hypocrisie, le manque délibéré de mémoire historique, l’absence de pudeur atteignent des proportions aussi insolites qu’on a vraiment de la peine à en trouver des précédents dans le monde.

Pour prouver ce manque de pudeur et cette hypocrisie, il convient de rappeler un sujet déjà abordé aux tables rondes. C’est précisément la première manifestation concrète d’hostilité du gouvernement des États-Unis à l’égard de la Révolution triomphante à Cuba le 1er janvier 1959. À ce moment-là, des dizaines de criminels de guerre, d’assassins, de tortionnaires, de voleurs éhontés du trésor public du peuple, qui avaient réussi à fuir la justice révolutionnaire, ont trouvé refuge dans le territoire des États-Unis, soit directement, soit à travers un pays tiers au terme d’un transit plus ou moins bref.

J’ai apporté une liste de sbires notoires de la dictature qui, après avoir quitté le pays au triomphe de la Révolution, ont regagné les États-Unis. Quarante et un noms figurent sur cette liste qui n’est pas d’ailleurs exhaustive.

Cette liste révèle la complicité du gouvernement des États-Unis dès le premier moment avec ces criminels, ces assassins, ces voleurs qui ont semé la terreur, le deuil et la douleur au sein du peuple cubain.

Je vais seulement énumérer certains de ces noms qui font partie de la galerie du crime.

Conrado Carratalá Ugalde : Rien qu’en évoquant son nom et celui d’Esteban Ventura la terreur s’emparait de Cuba. Il s’agissait de l’un des sbires les plus sanguinaires de la police de La Havane, auteur d’un grand nombre d’assassinats.

Martín Díaz Tamayo : Acolyte de Batista et l’un de ceux qui ont participé au coup d’État du 10 mars 1952. Promu de capitaine à la retraite à général le même jour du putsch. C’est lui qui a transmis l’ordre de Batista d’assassiner dans la prison les attaquants de la Moncada. Puis, il agit en tant que deuxième chef du Bureau de répression des activités communistes, le sinistre et sanguinaire BRAC, et chef du régiment 1 Maceo à Santiago de Cuba.

Alberto del Río Chaviano : Autre putschiste du 10 mars. Responsable de l’assassinat de plus de 50 attaquants de la Moncada emprisonnés et des tortures horribles appliquées à ces combattants héroïques dont Abel Santamaría et Boris Luis Santa Coloma, entre autres.

Mariano Faget Díaz : Chef du BRAC, homme de confiance du FBI à Cuba. Accusé opportunément de l’assassinat du leader orthodoxe Pelayo Cuervo Navarro, au lendemain de l’attaque du Palais présidentiel, le 13 mars. Comme on le sait, le cadavre de Pelayo Cuervo a été trouvé à El Laguito, dans le quartier exclusif Country Club.

Armentino Feria Pérez : Membre de l’organisation Tigres de Masferrer - dont je parlerai plus tard -, tristement célèbre pour les nombreux crimes commis à Manzanillo, Sagua de Tánamo et Santiago de Cuba.

Pilar García García : Prénom de femme mais âme d’assassin. Responsable de l’assassinat des attaquants de la caserne Goicuría. Chef de la police nationale et renommé pour ses crimes et sa méthode qui consistait à tirer dans le dos des prisonniers.

Irenaldo García Báez : Fils de Pilar García. Je vais vous lire un article apparu dans la revue Bohemia, en 1959. « Le lieutenant a ajouté un autre mot à son rang pour devenir lieutenant-colonel. Deux raisons justifiant cette promotion : être le fils de Pilar et avoir l’âme d’un criminel. Il a été nommé deuxième chef du SIM et nombreux sont les Cubains qui peuvent raconter des anecdotes où il joue le rôle de bourreau en chef. Alors que la jeunesse cubaine s’immolait pour renverser le régime, ce jeune homme se donnait corps et âme au besogne néfaste de noyer dans le sang toute tentative de liberté. Reprenant le slogan d’une marque de cigarette, on pourrait dire : ‘ Je fais ce que mon père m’a appris. ‘»

Leopoldo Pérez Cougil : Capitaine promu colonel le 10 mars. Chef du régiment 4 Plácido de la garde rurale à Matanzas. Deuxième chef du BRAC. Chef du service de renseignements militaires, le funeste SIM, pendant les derniers mois de la dictature.

Il a deux autres personnages sur cette liste que les Cubains - au moins ceux appartenant à ma génération - connaissent fort bien.

Julio Laurent Rodríguez : Officier de la marine de guerre batistienne. Assassin direct du combattant révolutionnaire Jorge Agostini et d’au moins huit expéditionnaires du Granma, emprisonnés, dont Ñico López, Cándido González et José Smith. Sous ces ordres, la station de la marine, située au château de la Chorrera, à l’embouchure de la rivière Almendares, est devenue un antre de mort, de torture et de crime.

Rolando Masferrer Rojas : Autre personnage qui accumule un gros dossier. Déjà célèbre dans les années 40 comme chef de file d’une organisation criminelle. Auteur intellectuel ou direct de toute une série d’attentats contre ses ennemis politiques. Modèle d’opportuniste. Traître à ses affiliations politiques en fonction de ses intérêts, à preuve son passage brusque de membre du parti authentique au parti de Batista, le 10 mars. Finalement, il organise et dirige personnellement le groupe paramilitaire connu sous le nom de Tigres de Masferrer, responsable d’un grand nombre d’assassinats et d’abus au sud des anciennes provinces orientales.

Il reste encore d’autres personnages qui font partie de cette galerie d’assassins qui ont trouvé refuge aux États-Unis.

Agustín Lavastida Álvarez : Surnommé Massacre, sans commentaires. Chef du service de renseignements des régiments à Holguín et à Santiago de Cuba.

Lutgardo Martín Pérez : Sergent promu lieutenant-colonel, ce qui n’a rien à avoir avec les mérites professionnels. Chef de la police à La Havane. Assassin et tortionnaire notoire. Père - comme on l’a signalé ici - de l’un des meneurs du bras terroriste de la Fondation nationale cubano-américaine. Un autre personnage qui a suivi au pied de la lettre les leçons de son père.

José Eleuterio Pedraza Cabrera : Un riche dossier au service du crime depuis la grève de mars 1935 qu’il a noyée dans le sang.

Orlando Piedra Negueruela : Chef du ténébreux Bureau de renseignements de la police batistienne, un autre antre de terreur, de torture et de crime.

José María Salas Cañizares : Ange de la terreur à Santiago de Cuba. Il suffit de dire qu’il a été l’auteur matériel de l’assassinat de Frank País qui, selon les paroles de Fidel, était le plus précieux, le plus utile et le plus extraordinaire de nos combattants.

Angel Sánchez Mosquera : Modèle de militaire assassin. Responsable du meurtre de dizaines de paysans à Minas de Bueycito pendant la lutte dans la Sierra Maestra et du lâche assassinat du collaborateur paysan Lucas Castillo, d’autres membres de sa famille et de divers voisins de la zone de Santo Domingo.

Merob Sosa García : Émule de Sánchez Mosquera en ce qui concerne l’assassinat de la population civile innocente dans la Sierra Maestra. Détaché par la suite au poste de commandement de la tyrannie, connu sous le nom de la Presa de Bayamo, une chambre infernale de torture où des crimes abominables ont été commis.

D’autres noms pourraient y être ajoutés, par exemple, ceux de Francisco Tabernilla, de ses fils Carlos et Silito, et de Manuel Ugalde Carrillo, entre autres.

Je suis cependant obligé de faire mention du nom de celui qui, à mon avis, est l’archétype de l’assassin dans l’histoire de la lutte révolutionnaire à Cuba, à savoir Esteban Ventura Novo, décédé l’an dernier à Miami où il menait une vie paisible. Parmi les nombreux crimes commis par Ventura, il suffit de signaler deux des faits de sang les plus abominables de notre histoire, à savoir l’assassinat des combattants de Humboldt 7 Fructuoso Rodríguez, Joe Westbrook, Juan Pablo Carbó Serviá et José Machado, cadres principaux du Directoire révolutionnaire après la mort de José Antonio Echeverría et le massacre de Goicuría et O=Farrill, où Machaco Ameijeiras, Rogito Perea et Pedro Gutiérrez ont été assassinés.

Voilà quelques-unes des « perles » qui ont bénéficié de l’accueil généreux et aimable du gouvernement des États-Unis. Les 41 membres de cette liste sont tout simplement des terroristes, car leur métier pendant la lutte insurrectionnelle et souvent après celle-ci - comme on pourra le constater par la suite - n’a été celui que de semer la terreur au sein de la population civile cubaine.

Si ces personnages ont réussi à trouver refuge aux États-Unis c’est parce qu’ils ont réussi à échapper à la justice révolutionnaire.

L’historien doit parfois se poser des questions hypothétiques. Je me demande en l’occurrence ce qui se serait passé si, par exemple, Joaquín Casillas Lum Puig, l’assassin de Jesús Menéndez ou Jesús Sosa Blanco, l’auteur du massacre affreux d’Oro de Guisa où une dizaine des habitants innocents de ce village éculé de la Sierra Maestra, dont neuf membres de la famille Argote, ont été assassinés de sang-froid, auraient échappé à la justice révolutionnaire. Que se serait-il passé si Fermín Cowley Gallegos, le brutal assassin des Pâques sanglantes au nord des anciennes provinces orientales et des expéditionnaires du Corynthia aurait réussi à échapper le 1er janvier 1959 au lieu d’être exécuté par un commando révolutionnaire à Holguín ? Que se serait-il passé si Caridad Fernández, l’assassin de Juan Manuel Márquez et de bien d’autres révolutionnaires à Manzanillo n’aurait pas été capturé ?

Que se serait-il passé ? Je suis convaincu qu’ils auraient été reçus comme de dignes réfugiés politiques méritant un exil confortable, paisible et somptueux, grâce aux millions qu’ils avaient volés au peuple cubain dans l’intervalle entre deux assassinats, sans que leurs consciences fussent perturbées par l’ombre de leurs crimes affreux.

Le simple fait d’avoir accueilli cordialement tous ces personnages et de leur avoir garanti l’impunité et la tranquillité a fait des États-Unis le haut lieu du terrorisme, dignes d’être à la tête de la fameuse liste du Département d’État.

Il faut dire que les autorités du gouvernement révolutionnaire cubain ont recouru à toutes les voies diplomatiques établies pour exiger le renvoi de tous ces criminels. Cuba et les États-Unis avaient souscrit un traité d’extradition - en vigueur à l’époque - prévoyant ces situations et les procédures à suivre. Cependant, quelque chose y manquait, à savoir la volonté politique de respecter cet engagement. Au contraire, ce qu’on pouvait y observer c’était la volonté politique expresse de manifester par cette voie le mécontentement du gouvernement nord-américain à l’égard du triomphe révolutionnaire à Cuba, l’hostilité et l’opposition au nouveau gouvernement établi à Cuba.

À mon avis, il y avait aussi un autre élément, à savoir que le gouvernement des États-Unis voyait déjà ces criminels cubains comme des alliés potentiels et des instruments matériaux de toute politique d’agression contre Cuba, à laquelle pensaient déjà les décideurs de politique nord-américaine.

Il serait impossible d’énumérer ici les démarches accomplies par le gouvernement révolutionnaire en vue de l’extradition de ces criminels. La réalité c’est qu’aucun de ces assassins, tortionnaires et voleurs de la dictature - de véritables agents terroristes - n’a été extradé. Bien au contraire, ils ont été protégés par le gouvernement des États-Unis et utilisés comme des instruments de sa politique d’agression contre notre pays. L’histoire se répétera plus tard avec les traîtres, les pirates de la mer et les autres terroristes.

Un groupe de ces criminels a été appelé à faire des déclarations auprès des commissions du Congrès des États-Unis en juillet 1959, en leur donnant le traitement de personnalités honorables capables d’émettre des avis sur une véritable révolution. Il ne fait aucun doute que des spectacles indignes ont souvent eu lieu au Sénat et à la Chambre des représentants des États-Unis. J’ose cependant affirmer qu’il serait presque impossible de mentionner un autre spectacle aussi répugnant, mesquin et infâme.

Nombre de ces criminels batistiens ont été membres de certaines des organisations contre-révolutionnaires promues par le gouvernement des États-Unis lui-même et consacrées à la perpétration d’actions armées et terroristes contre Cuba. Voilà pourquoi les États-Unis n’ont jamais cessé de les protéger.

Conrado Carratalá faisait partie du groupe de criminels de guerre ayant participé à la dénommée conspiration trujillista en 1959, l’une des premières actions d’envergure ayant pour but le renversement de la Révolution, déjouée grâce à une action efficace de pénétration et à une opération dirigée personnellement par la commandant en chef. Il participerait par la suite à divers plans contre-révolutionnaires terroristes.

En 1960, Alberto del Río Chaviano a dirigé, en République dominicaine et à Haïti, l’entraînement de groupes terroristes anticubains qui participeraient à des agressions contre Cuba.

Martín Díaz Tamayo, favori des yankees même avant le triomphe de la Révolution lorsque son nom était évoqué à tous les conseils civiques et militaires qui remplaceraient Batista avec l’approbation des États-Unis, et agent du FBI. Il était membre en 1960 du dénommé Conseil contre-révolutionnaire en exil. Il a assisté le Pentagone dans la mise au point de plans d’agression. Il a d’ailleurs recruté des anciens membres de l’armée de la tyrannie pour réaliser des actes terroristes.

En juin 1959, Mariano Faget faisait partie d’un groupe qui, sous la direction d’Orlando Piedra, un autre sbire et assassin, envisageait une invasion contre Cuba. Il a agi en tant qu’interrogateur de la CIA, à la base d’Opalocka, Floride, des candidats éventuels à adhérer à des groupes terroristes d’action contre Cuba. Il a participé à la dénommée Opération 40, groupe entraîné, dans le cadre des plans d’invasion de Playa Girón, pour éliminer physiquement des dirigeants révolutionnaires et commettre d’autres actes subversifs et ténébreux.

En octobre 1960, Armentino Feria s’est infiltré à travers la baie de Navas, à Baracoa, dans le but d’y créer un groupe de bandits et un détachement de rebelles. Le plan a échoué car il a été neutralisé et capturé par les forces révolutionnaires.

Julio Laurent a pris en charge certaines responsabilités logistiques et opérationnelles au sein de groupes contre-révolutionnaires consacrés à la perpétration d’attentats et d’autres activités terroristes.

Lutgardo Martín Pérez a fait partie de la conspiration trujilliste à laquelle a participé son fils Roberto, actuel meneur de la Fondation. À cause de cette action, celui-ci a dû purger une peine à Cuba.

Jusqu’à son assassinat en 1977 à Miami lors d’un règlement de comptes entre mafiosi, Rolando Masferrer a organisé des plans d’invasion de Cuba (1959), d’infiltration (1962), d’assassinat du commandant en chef, de provocation pour justifier une agression militaire contre Cuba, entre autres actions terroristes.

José Eleuterio Pedraza a réalisé, indépendamment d’être lié à la conspiration trujilliste, de nombreuses actions terroristes contre Cuba pendant les années 60, époque à laquelle il a dirigé les organisations Armée anticommuniste de Cuba et Parti unifié, dont l’objectif était d’accomplir des missions spéciales de terrorisme à Cuba.

Angel Sánchez Mosquera a fait partie de l’équipe de commandement de la Légion internationale anticommuniste cubaine créée en 1961 pour entreprendre des actions paramilitaires contre Cuba. Pendant de longues années, il a été lié à des plans terroristes contre notre peuple.

Merob Sosa était l’un des dirigeants de l’organisation contre-révolutionnaire La rose blanche, responsable de nombreux actes terroristes. Cet individu a fait des déclarations contre Cuba auprès du Sénat nord-américain en juillet 1959.

Les Tabernilla, père et fils, ne sont pas restés les bras croisés en matière d’actions terroristes contre Cuba. Carlos Tabernilla est membre actif de l’organisation Frères à la rescousse.

Le vieux Pancho et son fils Silito ont été des membres notoires de l’AFIO, l’association des anciens officiers de la CIA.

Enfin, Esteban Ventura a été lié à des dizaines d’organisations terroristes contre-révolutionnaires, dont le groupe Abdala et la Fondation nationale cubano-américaine.

Pour conclure, je voudrais poser les questions suivantes.

Est-ce vrai ou pas que le gouvernement des États-Unis a protégé des assassins et des voleurs reconnus, qu’il leur a accordé une impunité totale et qu’il leur a donné la possibilité et leur a créé les conditions dont ils avaient besoin pour poursuivre leur criminel course à la terreur contre notre peuple ? Est-ce vrai ou pas, par conséquent, que le gouvernement des États-Unis a protégé délibérément des coupables reconnus d’actions terroristes contre le peuple cubain ? Quel est donc le pays qui devrait être à la tête de la liste des pays qui encouragent le terrorisme, dressée par le Département d’État ? Cette honneur ne revient-elle pas par hasard aux États-Unis eux-mêmes ?

Randy Alonso.- La synthèse que vous venez de nous apporter prouve la perfidie, l’immoralité et l’hypocrisie des deux discours prononcés par monsieur Bush et, notamment, celui de Miami. Le plus indignant c’est que M. Bush soit le représentant des gouvernements nord-américains qui ont accueilli, protégé et utilisé ces assassins de jeunes cubains, ces tortionnaires, devenus terroristes après le triomphe de la Révolution.

Cela prouve on ne peut plus clairement qui sont les véritables terroristes et qui est le principal représentant du terrorisme dans le monde. Ceux qui commettent aujourd’hui des actions terroristes contre notre peuple ne sont que les héritiers de ces batistiens qui ont tué des milliers de fils de notre peuple.

Merci, Pedro.

(Visionnage de certaines images).

Randy Alonso.- Les dizaines d’organisations contre-révolutionnaires et terroristes créées, financées ou entraînées aux États-Unis pour réaliser des actions contre notre peuple au cours de ces années sont les héritières de ces batistiens qui ont pris part aux premières organisations contre-révolutionnaires en territoire nord-américain. Nombreux sont les terroristes d’origine cubaine qui se promènent aujourd’hui dans les rues de Miami et d’autres villes des États-Unis. Je cède maintenant la parole à Lázaro Barredo qui va nous en parler.

Lázaro Barredo.- La protection accordée à ces assassins et la décision adoptée le 10 mars 1959 au sein d’une réunion secrète à la Maison-Blanche par le Conseil de sécurité nationale du président Eisenhower, où il a été décidé de renverser la Révolution et d’installer un autre gouvernement au pouvoir, mettent en évidence que depuis le triomphe de la Révolution, le gouvernement des États-Unis à été le responsable direct de l’essor qu’on connues les organisations terroristes qui agissent contre notre pays.

Aujourd’hui, personne ne peut préciser avec exactitude le nombre de terroristes d’origine cubaine installés aux États-Unis. Seule la station CIA JM/Wave, qui était la deuxième station CIA, après celle de Langley, Virginie, et qui s’est engagée à faire avancer la politique dictée par le gouvernement des États-Unis, dénombrait, dans les années 1960, quelque 400 officiers et plus de 3 000 agents basés aux États-Unis, notamment à Miami. Il s’agissait-là du point de départ de toutes les organisations contre-révolutionnaires et terroristes qui ont agi impunément depuis ce territoire.

J’ai devant moi une liste où figurent certains de ces personnages, dont quelques-uns font semblant d’être des hommes politiques, car en réalité ils n’ont jamais abandonné leur carrière terroriste, et ce avec le soutien du gouvernement des États-Unis.

Tel est le cas de Francisco José Hernández Calvo, dit Pepe Hernández, actuel président de la Fondation nationale cubano-américaine, membre de son groupe militaire et propriétaire de l’un des deux fusils Barret de calibre 50 qui seraient utilisés pour attenter à la vie du compañero Fidel à île Margarita, en 1997.

Francisco Pepe Hernández se spécialise depuis 1960 dans la préparation d’actions de sabotage et d’attentats. Il a été lié aux principales organisations contre-révolutionnaires. Depuis l’organisation du RECE jusqu’à nos jours, il a été un fidèle collaborateur de Mas Canosa. Il a été mêlé à presque tous les plans d’attentat organisés contre le commandant en chef à l’occasion des sommets des présidents ibéro-américains, tenus au cours des années 90. Pepe Hernández a à son actif un grand nombre d’actes terroristes. Rappelons seulement que lui, comme il l’a lui-même déclaré au journal The Miami Herald, lui et Mas Canosa ont acheté un bombardier B-26 armé de bombes et missiles pour attaquer une raffinerie de pétrole à Cuba. Cet avion, comme il l’a avoué, n’a jamais été utilisé car tous les pays ont refusé de servir de base d’opérations.

C’est à cette époque-là qu’ils ont acheté une embarcation équipée de missiles qu’ils pensaient lancer contre La Havane. Ils ont même chargé un ami de demander l’avis d’un général retraité des forces aériennes. Cette idée a été considérée insensée par le général, raison pour laquelle ils ont abandonné le projet.

Pepe Hernández a participé aux côtés de Bush au meeting tenu à Washington le 20 mai.

Randy Alonso.- Puis, il a regagné Miami.

Lázaro Barredo.- Accompagné bien entendu d’autres terroristes.

Tel est le cas d’Andrés Nazario Sargent, fondateur et secrétaire général d’Alpha-66, auteur intellectuel et promoteur, depuis les années 60, de nombreuses actions terroristes contre notre pays et nos citoyens, ainsi que contre nos représentations diplomatiques à l’étranger. Ces actes ont provoqué un grand nombre de morts, de blessés et d’énormes dégâts.

En février de l’année en cours, c’est-à-dire après les événements survenus le 11 septembre, ce monsieur a publié plusieurs messages aux États-Unis où il menace d’infiltrer des terroristes et de perpétrer des sabotages à Cuba. À l’heure actuelle, il demande à Miami une contribution d’un million de dollars pour mener en avant ces plans terroristes.

Tel est le cas aussi de Silverio Rodríguez Pérez, délégué d’Alpha-66 à New Jersey, responsable de nombreuses actions terroristes lancées par cette organisation contre notre pays. Il a d’ailleurs organisé divers attentats contre le compañero Fidel.

N’oublions pas de mentionner Rubén Darío López Castro, membre d’Alpha-66 et l’un de ses principaux hommes d’action. Parmi ses actions favorites se trouve celle de faire sombrer des bateaux de pêche cubains et d’assassiner, séquestrer ou abandonner en mer leur équipage. Cette homme a piloté la vedette qui, en 1995, a tiré sur l’hôtel Guitart Cayo Coco. Il a aussi participé à des attentats contre notre commandant en chef.

Citons aussi le nom de Ramón Ignacio Orozco Crespo, dit le Pirate, qui a fait partie des groupes d’infiltration de la CIA, avant d’adhérer à Alpha-66. Il a aussi participé à des attentats contre le compañero Fidel, surtout à celui peaufiné en 1998 en République dominicaine, à l’occasion de la visite de notre commandant en chef.

José Pérez Fernández.- Orozco Crespo a dirigé le commando terroriste qui a attaqué Boca de Samá, dont a parlé hier à Sancti Spíritus la compañera Nancy Pavón.

Lázaro Barredo.- Prenons par exemple le cas éhonté de Rodolfo Frómeta Caballero, leader des commandos F-4, organisation terroriste responsable d’attaques contre des installations situées sur les côtes cubaines et de tentatives d’attentat contre les dirigeants de la Révolution.

Frómeta a, lors du procès tenu à Miami, déclaré contre nos cinq compañeros injustement emprisonnés et condamnés à purger des peines si prolongées aux États-Unis.

Frómeta a reconnu qu’il a été arrêté à deux reprises au début des années 90. En octobre 1993, lorsqu’il était membre d’Alpha-66, lui et d’autres terroristes ont été arrêtés par les autorités nord-américaines à proximité de Cayo Maratón. Ils étaient alors en possession d’un fusil semi-automatique de gros calibre et de sept fusils d’assaut. Le groupe, chargé de réaliser des actions de sabotage et d’attentat dans notre pays, a été immédiatement libéré, alors que les armes n’ont pas été saisies.

En février 1994, Frómeta et six autres membres d’Alpha-66, à bord d’une vedette qui transportait des armes, des fusils d’assaut et des pistolets pour réaliser des actions contre Cuba, ont été arrêtés à proximité de Cayo Vizcaíno, puis libérés.

Frómeta a avoué qu’il avait essayé d’extraire des missiles Stinger des arsenaux militaires nord-américains. L’objectif était de réaliser des attentats, d’abattre des avions et, comme il l’a impunément reconnu lors du procès, de liquider Fidel Castro. Ce délit lui a valu une peine de 41 mois de privation de liberté. Comme il l’a reconnu, le groupe avait pour but de « tuer Castro et quatre ou cinq de ses principaux collaborateurs, y compris son frère Raúl ». Tel est le gentleman qui a déclaré au procès préfabriqué de Miami, le notoire terroriste qui se promène librement dans les rues de Miami.

Citons le cas de Nelsy Ignacio Castro Matos, président de l’organisation Résistance nationale cubaine. Cet individu a participé, dans les années 80, à des plans d’attentat contre le compañero Fidel, ainsi qu’à d’autres actions terroristes contre notre pays. Ce terroriste a été l’un des individus mêlés au plan d’attentats fricoté par Luis Posada Carriles à l’occasion du sommet de Panama. Il a été l’un des plus actifs animateurs des organisations terroristes de Miami pour aider Luis Posada Carriles à sortir de prison et à éluder la justice au Panama.

Il faut rappeler Santiago Alvarez-Fernández Magriña, surnommé Terre-toi, qui a participé à des actions violentes contre Cuba à partir de l’organisation Commandos-L qui possède des moyens navals et de matériel de guerre qu’elle a utilisés et utilise encore dans ce type d’actions à Miami. Obéissant aux ordres de Luis Posada Carriles, il a préparé, financé et dirigé une infiltration armée contre Cuba le 24 avril 2001. Il continue aujourd’hui d’organiser des plans anticubains.

Analysons maintenant le cas d’Higinio Díaz Anné, le baratineur, qui a participé à des opérations d’infiltration pour appuyer les bandes de rebelles qui opéraient dans les années 60 à Pinar del Río et à Las Villas. C’est lui qui a dirigé le fameux « tour » de Cuba lors de l’invasion mercenaire de Playa Girón, le but étant de débarquer sur Oriente et simuler un acte de provocation à la base navale de Guantánamo et faciliter ainsi l’intervention directe des États-Unis dans notre pays. Effrayé, il a mis le cap sur Porto Rico, décision soutenue par ses copains, Jorge Mas Canosa et compagnie.

Il a participé à des plans d’attentat contre le compañero Fidel, à des actions contre notre pays et à des actes terroristes contre des représentations diplomatiques cubaines en Amérique latine et en Europe.

Que peut-on dire d’Orlando Bosch Ávila, terroriste notoire qui se promène impunément à Miami, qui participe à des plans d’attentat et qui a certainement participé au meeting de Bush le 20 mai.

On peut aussi parler des frères Ignacio et Guillermo Novo Sampoll, responsables, selon les autorités nord-américaines elles-mêmes, de 75 actions terroristes, dont l’assassinat à Washington d’Orlando Letelier, ancien ministre des Affaires étrangères et ambassadeur du Chili.

Guillermo Novo, emprisonné actuellement au Panama, a déclaré au chroniqueur Jack Anderson qu’il avait lancé un coup de bazooka sur le siège des Nations Unies en 1964 et qu’il ne se repentait pas de ses activités.

Mentionnons aussi le cas de Luis Manuel de la Caridad Zúñiga Rey, le fameux représentant de la Fondation au sein de la délégation du Nicaragua auprès de la Commission des droits de l’homme à Genève. Notre peuple n’oubliera jamais que ses activités terroristes y ont été dénoncées par nos compañeros. Zúñiga, qui s’est infiltré dans notre pays en 1974, a réalisé un grand nombre d’actions terroristes contre notre pays pendant les années 90.

Je ne vais rien dire sur Luis Posada Carriles, sur Gaspar Eugenio Jiménez Escobedo, responsable de l’assassinat de notre compañero Artagnán Díaz Díaz, sur Pedro Remón, emprisonné au Panama et assassin du diplomate cubain Félix García à New York ou sur l’émigré cubain José Eulalio Negrín, installé à New Jersey.

Je ferais maintenant quelques commentaires sur un politicard de la maffia de Miami qui a participé au meeting avec le président Bush, à savoir Tomás « Tomasito » Pedro Regalado, actuel commissaire de la mairie de Miami, membre d’Abdala, d’Alpha-66 et du CORU, responsable d’un grand nombre d’activités terroristes contre notre pays, instigateur d’actes violents et de la terreur au sein de la communauté cubaine, compte tenu de l’intolérance dont il fait preuve auprès des médias de Miami.

En décembre dernier, Tomasito Pedro Regalado a été le principal orateur lors du congrès d’Alpha-66, dans le cadre duquel il a exhorté les terroristes de l’organisation à poursuivre les actes violents contre notre pays.

Que dire de José Dionisio Suárez Esquivel, dit la Brosse, qui se promène lui aussi librement dans les rues de Miami, grâce aux avocats engagés par la Fondation nationale cubano-américaine ? La Brosse a été membre d’Alpha-66, des Commandos Zéro, du CORU et d’Omega-7. Il a directement participé à plus de 35 actions terroristes. Selon une liste dressée par le FBI, Suárez Esquivel est l’un des terroristes les plus dangereux établis aux États-Unis. Il a à son actif trois plans d’attentat contre le compañero Fidel. De concert avec Pablo Virgilio Paz Romero, terroriste notoire récemment libéré, il a tramé l’assassinat de Letelier.

Pour conclure, je vais faire allusion à deux autres terroristes qui se promènent librement dans les rues de Miami, à savoir Ramón Saúl Sánchez, le célèbre commodore, l’amiral, le président du mouvement Démocratie. Ce terroriste précoce a été le chef d’une organisation terroriste qui portait le nom idyllique de Jeunes de l’étoile et le deuxième chef de l’organisation la plus redoutable, le CORU. Cette organisation qui regroupait les plus notoires terroristes a été responsable de faire exploser en plein vol l’avion de Cubana de Aviación à la Barbade. Les actions réalisées par le CORU, connu par son idéologie nettement fasciste, se sont caractérisées par la violence et la criminalité.

Finalement, parlons de José de Jesús Basulto León, le fameux « pacifiste » des Frères à la rescousse, membre des groupes qui se sont infiltrés à Cuba pendant les années 60 à la veille de l’invasion de Playa Girón, agent de la CIA, promoteur de nombreuses actions contre notre pays, instigateur et provocateur des plus de 25 violations de notre espace aérien et des provocations qui ont conduit aux événements du 24 février 1996, responsable de la mort des quatre personnes qui pilotaient les avionnettes abattues ce jour-là et coupable de la recrudescence de la politique d’agression adoptée contre Cuba à partir de ces événements qui ont entraîné l’établissement de la loi Helms-Burton et d’autres instruments qui ont pratiquement bloqué les relations entre les deux pays et qui ont poussé l’extrême droite nord-américaine à adopter une politique génocide encore plus dure contre notre pays. Voilà ce que j’avais à dire à propos de ces terroristes. Il y a aussi d’autres éléments qui font partie de ce groupe sur lesquels on en reviendra plus tard.

Randy Alonso.- Vous n’en avez signalé que les plus représentatifs, les principaux meneurs d’un grand nombre d’organisations terroristes qui agissent impunément de connivence avec les autorités nord-américaines - à preuve la réunion du président Bush avec tous ces mafiosi le 20 mai à Miami.

Je passe maintenant la parole à Rogelio Polanco.

Rogelio Polanco.- Le gouvernement nord-américain est obsédé par les listes des pays qui encouragent le terrorisme, classés en pays qui obéissent ou désobéissent à ses ordres.

Il y a une autre liste, censément mise à jour voilà quelques mois au lendemain des événements survenus le 11 septembre, qui regroupe les organisations terroristes. Un fait curieux est à signaler et c’est qu’aucune des organisations auxquelles ont a fait allusion aux tables rondes, fort connues d’ailleurs par notre peuple, ne figure pas sur cette liste.

Tout un chapelet d’organisations terroristes - liées à tous ces personnages terroristes anticubains - ont vu le jour pendant ces années. Il y a des dizaines et des dizaines d’organisations qui, à l’instar d’une hydre, surgissent et disparaissent, parfois à cause de divergences internes, d’argent, de financement, de luttes internes, de leadership et de leur propre tactique terroriste. Certains personnages agissent dans un premier temps au nom d’Alpha-66, alors qu’ils réalisent plus tard des actions en représentation de Commandos F-4. Ils changent aussi leurs noms pour chercher du financement que leur octroient par diverses voies les institutions nord-américaines elles-mêmes.

Ces organisations se veulent parfois des organisations politiques, des fondations, des entités éducationnelles, des groupes de pression et des associations philanthropiques et à but non lucratif. Voilà comment elles prétendent apparaître devant les yeux de ceux qui, naïvement - leur nombre ne cesse pas de diminuer - ne s’aperçoivent pas qu’il s’agit en réalité des organisations terroristes, car derrière cette apparence il existe tout un appareil de financement et d’exécution d’actions réalisées non seulement contre Cuba, mais aussi contre d’autres pays.

Ces organisations font des déclarations publiques, publient des articles dans les journaux, disposent même de médias, de stations de radio. Elles font appel à ces médias pour collecter des fonds. Elles ont des adresses publiques, des boîtes postales, des numéros de téléphone et des sites Internet. Il s’agit donc d’organisations terroristes publiques qui ont joui de l’impunité, de la complicité et de la tolérance des autorités et des gouvernements nord-américains pendant toutes ces années.

Ces activités leur ont apporté un moyen de vie, beaucoup d’argent. À mon avis, ce comportement corrompu les oblige à chercher toujours plus d’argent et à essayer de bénéficier de davantage de prérogatives grâce à leurs actions terroristes.

Ces activités ont été dénoncées à maintes reprises, non seulement par les Cubains et par le gouvernement cubain, mais aussi par des institutions nord-américaines. Aucune action n’a été cependant entreprise par les autorités des États-Unis. Aucun terroriste n’a été emprisonné ou jugé. Bien au contraire, on ne cesse pas de les encourager à poursuivre leurs activités terroristes. En réalité, ce sont ceux qui luttent contre ces actions et ces organisations ceux qui sont emprisonnés.

J’ai ici une liste de ces organisations. Or, je ne vais parler que de celles qui agissent activement contre Cuba. Il faut préciser que certaines des organisations qui ont pris part à des actes terroristes dont nous avons parlé ont déjà disparues. Cependant, un grand nombre de leurs membres opèrent dans d’autres organisations. Rappelons-en certaines, à savoir Omega-7, Pouvoir cubain, CORU, Unité cubaine, Parti Unité nationale démocratique, Commandos-L et Résistance cubaine en exil, entre autres.

J’en ai choisi certaines qui continuent d’agir contre Cuba.

Fondation nationale cubano-américaine. Fort connue par tout notre peuple. Créée en juillet 1981 par Jorge Mas Canosa, elle est l’auteur intellectuel et matériel de nombre des actions terroristes contre Cuba. Elle a organisé et financé ces actions. Elle compte une aile paramilitaire secrète, chargée d’organiser diverses actions terroristes et attentats contre notre commandant en chef, dont celles de Panama et celles réalisées contre des hôtels cubains. Elle compte des filiales dans d’autres villes des États-Unis et à Porto Rico, ainsi qu’une autre dénommée « ambassade » à Washington.

Alpha-66. On a déjà parlé de cette organisation et de ses chefs de file. Fondée en 1962, elle a à son actif une station de radio. Pendant 40 ans, elle a réalisé impunément des actions terroristes contre Cuba depuis ce territoire. Ses bureaux sont basés à Miami. Elle compte d’ailleurs des délégations à New Jersey et à Californie.

Commandos F-4. Lázaro Barredo a fait déjà allusion à son meneur Rodolfo Frómeta. Créée en mai 1994, cette organisation a participé à de nombreuses actions, dont celle d’avril 2001 lorsque certains de ses membres ont essayé de s’infiltrer dans le territoire cubain pour réaliser des attentats contre des installations touristiques et industrielles. Selon des images diffusées par des stations de télévision des États-Unis, ses membres sont entraînés dans un camp militaire situé à Montura Ray, à quelque 100 kilomètres au nord de Miami. Ces images ont été visionnées à nos tables rondes.

Résistance nationale cubaine ou Parti du peuple. Opérationnelle depuis 1997, cette organisation, dont le siège est à Miami, a été fondée par Nelsy Ignacio Castro Matos. J’attire votre attention sur le fait que de nombreuses organisations portent deux noms, ce qui leur permet de chercher du financement par des voies diverses et de cacher leurs actions terroristes.

Certaines organisations créées depuis 1979, qui regroupent d’anciens prisonniers contre-révolutionnaires et qui ont connu un nouvel essor en 1981, ont orchestré plusieurs actions terroristes contre Cuba. Parmi ces organisations, citons, par exemple, la dénommée Coordonnatrice internationale d’anciens prisonniers politiques, ou la Fédération mondiale des anciens prisonniers politiques de Cuba qui, elles aussi, ont appuyé des actions terroristes.

Citons le cas aussi de la Fédération des syndicats des compagnies d’électricité, de gaz et d’eau, créée dans les années 90 par René Díaz. Ces promoteurs ont essayé de faire croire qu’il s’agissait d’une organisation à vocation syndicaliste, mais ses membres ont tramé des attentats contre le commandant en chef et des sabotages contre des ouvrages économiques et sociaux à Cuba. Son siège est à Miami.

Association des vétérans de la baie des Cochons. La très connue Brigade 2506 a été fondée en 1962 par ceux qui avaient participé à l’invasion de Playa Girón. La plupart de ses membres ont pris part à des attentats et à des actions terroristes contre Cuba.

Front de libération cubain (FLC). Créée en 1993 à Miami par William (Willy) Chávez et son fils du même nom, dans le but de réaliser des sabotages et d’introduire à Cuba des matériaux pour fabriquer des engins explosifs. Sur demande de ce groupement, le ressortissant nord-américain Walter Van Der Veer a regagné le territoire cubain pour y réaliser des actes subversifs. Plus tard, il est arrêté.

Frères à la rescousse. Fondée le 15 mai 1991 par José Basulto León, William Schuss et Osvaldo Pla. Ses actions terroristes et provocatrices contre Cuba ont été largement dénoncées.

Conseil pour la liberté de Cuba. Il s’agit peut-être en l’occurrence de la plus récente des organisations créées. Nous lui avons donné le nom de clone de la Fondation. Créée par 25 anciens directeurs de la Fondation nationale cubano-américaine - dont un grand nombre possède un gros dossier d’activités terroristes -, elle a été présentée publiquement lors d’une conférence de presse tenue le 10 octobre 2001 à l’hôtel Biltmore de Coral Gables. Son inscription remonte au 22 août de la même année.

Conseil patriotique cubain. Groupement d’organisations établies aux États-Unis et ailleurs. Fondé en avril 1980 par Manuel Antonio (Tony) Varona qui l’a présidé jusqu’à sa mort, en 1999. Ses membres ont participé à des plans d’attentat contre Fidel et à des actes terroristes contre Cuba.

Parti Protagoniste du peuple. Fondé par le célèbre Orlando Bosch le 15 novembre 1993 pour réaliser des sabotages et des actions terroristes contre Cuba moyennant l’introduction dans le pays d’explosifs, de phosphore et de détonateurs électriques.

Une question se pose, à savoir comment ce terroriste peut-il créer sa propre organisation censément politique aux États-Unis ? Hé bien, le gouvernement des États-Unis a dressé une liste d’organisations terroristes auxquelles on a appliqué différentes mesures. Les membres des organisations terroristes cubaines, en revanche, peuvent résider aux États-Unis. Leurs comptes ne sont pas mis sous séquestre, leurs bureaux ne sont ni fouillés ni saisis. Leurs organes de presse ne sont pas fermés. Ces organisations continuent d’être financées et leurs membres agissent impunément.

Cela prouve que les États-Unis, qui encouragent et protègent ces organisations terroristes qui ont commis des actions criminelles contre Cuba pendant 43 ans, manquent de principes moraux leur permettant d’accuser Cuba de terroriste.

Randy Alonso.- Merci, Polanco.

(Visionnage de certaines images).

Randy Alonso.- Ces batistiens, ces assassins et ces tortionnaires dont nous venons de parler, ces terroristes qui se promènent en toute liberté dans les rues de Miami et d’autres villes nord-américaines, ces organisations à caractère mafieux et criminel, dont Polanco vient de nous parler, ne sont pas seulement responsables d’actes terroristes contre le peuple cubain et de la mort de plusieurs citoyens cubains, mais aussi d’innombrables actes terroristes perpétrés sur le territoire des États-Unis contre des installations et des ressortissants de ce pays et d’autres nations de la planète qui ont aussi été victimes d’agressions aussi bien sur leur territoire qu’ailleurs. Ce sujet n’a pas été abordé par le président Bush à la réunion tenue le 20 mai avec cette maffia terroriste, auteur de tous les actes analysés au cours de ces quatre tables rondes.

Le professeur Hevia peut nous apporter des informations concernant les activités réalisées par la maffia terroriste sur le territoire nord-américain.

Manuel Hevia.- Merci, Randy. Bonsoir.

Le peuple nord-américain a été victime des actions menées par des groupes terroristes d’origine cubaine, engendrés par ses propres gouvernants, dans le cadre d’une politique de complicité et de tolérance criminelle qui dure déjà plus de 40 ans.

Je vais essayer de situer historiquement un épisode aussi ignominieux que d’autres sujets abordés aujourd’hui.

Vers la fin des années 60 - pour être plus précis, à partir de 1967 -, les activités terroristes contre Cuba ont commencé à changer.

Que s’est-il passé dans notre pays ? En 1967, les organisations contre-révolutionnaires avaient été démembrées et le banditisme criminel dans les montagnes avait été liquidé. La puissante station CIA à Miami, instigatrice, de concert avec d’autres services spéciaux nord-américains, sur l’ordre du gouvernement de ce pays, d’infiltrations, d’attaques pirates et d’autres actes terroristes, avait été démantelée grâce, dans une bonne mesure, à l’action et à la réponse de notre peuple.

Alors que la Révolution cubaine continuait d’être soumise à une intense activité subversive en matière de plans d’attentat, d’activités de propagande et d’actions d’espionnage à l’intérieur du pays, le centre de certaines activités terroristes s’est déplacé vers le territoire des États-Unis pour viser maintenant des entités établies dans ce pays qui entretenaient des relations commerciales avec Cuba, des fonctionnaires représentant Cuba auprès des Nations Unies, des institutions fédérales et privées, voire des émigrés cubains qui s’opposaient à la politique terroriste de la maffia cubano-américaine.

Les bombes ont commencé à exploser en 1968 dans plusieurs villes des États-Unis. C’est ainsi que le peuple nord-américain a ressenti chez lui, comme jamais auparavant, la terreur déclenchée en 1959 par ces propres gouvernants contre un petit pays situé à seulement 150 kilomètres de ses côtes. Les auteurs de ces actions avaient été entraînés - d’abord en 1960 et 1961, puis après 1962 - à Fort Meyer, à Fort Benning et dans les forêts du Panama et du Nicaragua ; ils avaient créé leurs propres bandes pour tirer profit de la nouvelle affaire que représentait le terrorisme contre Cuba. Un grand nombre de ces terroristes acclamaient à Miami, le 20 mai dernier, le président des États-Unis.

Ces meneurs, anciens membres de la Brigade 2506 et d’autres groupes terroristes ou des équipes d’infiltration clandestines, se sont essentiellement établis dans les villes de Miami, New Jersey et New York. Ils ont maintenu leurs anciens liens avec les officiers de la CIA, des services des forces armées et du FBI qui leur avaient donné et l’entraînement et la protection. Ils ont continué de réaliser des actions terroristes contre notre pays. D’autres chefs de file se sont consacrés à extorquer des commerçants, se sont alliés aux maffias locales et mis leur expérience au service de délits de tout genre.

Le grand nombre d’activités terroristes réalisées aux États-Unis pendant 1968 et 1969 a, évidemment, provoqué la réaction des autorités de ce pays qui ont arrêté certains terroristes ou essayé de démanteler certains groupes qui opéraient pour leur compte à des fins politiques, voire personnelles. Cependant, les bandes terroristes, qui avaient fait montre d’un comportement agressif envers la Révolution cubaine, ont été tolérées par les autorités nord-américaines.

Selon une étude réalisée par la CIA à l’époque, les groupes terroristes Pouvoir cubain, El Alacrán, Action cubaine et Front de libération nationale cubain avaient perpétré des dizaines d’actions terroristes à l’intérieur du territoire nord-américain.

C’est ainsi que débute un processus ayant pour objectif de faire sortir du territoire nord-américain certains de ces groupes considérés par le FBI lui-même comme les plus dangereux des États-Unis à l’époque. En fait, il s’agissait d’un « pacte » entre les terroristes et les autorités policières pour chasser le terrorisme des frontières des États-Unis. Cela équivalait à donner une nouvelle dimension au terrorisme contre Cuba, tout en évitant l’impact négatif de ces actions sur le territoire nord-américain.

Il ne s’agissait pas - ne nous laissons pas abuser - de la volonté de stopper cette vague d’attentats terroristes contre Cuba. Bien au contraire, nombreux ont été les groupes criminels qui ont, bénéficiant d’une impunité et d’une tolérance absolues et de l’approbation des services policiers, continué de réaliser des actions contre Cuba.

Le 4 avril 1972, une explosion a détruit le bureau commercial de Cuba à Montréal (Canada) et provoqué la mort du diplomate cubain Sergio Pérez Castillo. Cet événement est considéré comme la première action criminelle qui a marqué le point de départ d’une nouvelle étape de la dénommée « guerre à travers le monde », mot d’ordre mis au point et arboré à l’époque par les terroristes du dit Mouvement nationaliste cubain pour essayer de justifier leurs actions terroristes contre des ouvrages cubains hors du territoire des États-Unis.

Cependant, les terroristes du dénommé Gouvernement cubain secret ont continué de mener leurs actions sur le territoire des États-Unis pendant 1972 et 1973, sans être dérangés.

Les bandes terroristes s’en sont pris à l’émigration cubaine à Miami et à New Jersey qui commençait déjà à refuser l’appui économique et politique à ces actions criminelles à l’intérieur des États-Unis. Autrement dit, une certaine opposition commence à surgir au sein de certains secteurs de l’émigration aux États-Unis.

Selon des rapports de la CIA, l’année 1974 a marqué un jalon en ce qui concerne la recrudescence de ces actions contre Cuba à l’intérieur du territoire nord-américain. L’affaire Watergate, qui a bouleversé la société nord-américaine et provoqué, comme on le sait, la crise de l’administration de Richard Nixon, a eu lieu cette même année.

Curieusement, trois Cubains détenteurs d’un gros dossier d’activités terroristes et entretenant des liens historiques avec la CIA ont joué un rôle marquant dans cet événement. Ces individus ont pénétré dans les bureaux du Parti démocrate pour y réaliser des actions d’espionnage.

Ce fait a attiré, encore une fois, l’attention du peuple nord-américain sur les dangers que représentaient pour la sécurité des États-Unis eux-mêmes l’entraînement excessif de milliers d’hommes pour réaliser des activités subversives contre Cuba.

Fin 1974, le terrorisme contre Cuba à l’intérieur des États-Unis battait son plein. Les agents fédéraux ont essayé parfois de freiner l’action d’une demi douzaine d’organisations terroristes. Des jurés spéciaux ont été mis sur place en Floride. Cependant, compte tenu du traitement bénévole accordé par les autorités et des alliances créées s’opposant à la répression de ces actes, un grand nombre de terroristes arrêtés et emprisonnés ont été libérés après avoir purgé de courtes sanctions, ce qui leur a permis de retomber dans les mêmes fautes, au mépris absolu du peuple nord-américain.

D’intenses activités ont eu lieu aussi pendant 1975, année qui a vu naître les groupes fascistes Omega-7, El Alacrán Cubano, le Scorpion cubain et les Jeunes de l’étoile. Les autorités elles-mêmes étaient contraintes de reconnaître l’acabit des membres de ces organisations.

Faisons maintenant allusion aux déclarations faites par Tomas Lyon, détective du bureau de sûreté du comté Dade, en Floride, lors d’une audience du subcomité judiciaire : « Certains groupes de Cubains, censément impliqués dans des actes terroristes contre le gouvernement cubain, ne sont que des délinquants qui vivent aux dépens de la population et qui s’emparent des fonds collectés. »

Un nouveau pacte est scellé en 1976 entre les autorités nord-américaines et les principaux groupes terroristes. Orlando Bosch, encore une fois, agi en tant que chef de file. Il voyage à l’étranger pour se mettre au service des corps répressifs du Venezuela et du Chili, sans abandonner pour autant ses activités criminelles contre Cuba.

Cette prétendue répression des groupes terroristes poursuivait un autre objectif, à savoir que les terroristes qui respecteraient ce pacte ne seraient pas réprimés. Ces groupes devraient, encore une fois, suspendre leurs actions au sein des États-Unis pour opérer dans des pays tiers.

Ce nouveau pacte a engendré le CORU qui a internationalisé le terrorisme contre Cuba à partir de pays tiers.

Pour fuir de l’action des autorités, d’autres groupes ont fait appel à l’astuce de se dissoudre, de changer de nom, d’interrompre les actions, pour apparaître ensuite dans d’autres états de l’Union.

Une tendance au dialogue et au rapprochement de Cuba commençait à s’esquisser au sein de l’émigration cubaine aux États-Unis. Cela déclenche la réaction des groupes terroristes d’extrême droite et l’assassinat de Carlos Muñiz Varela et José Eulalio Negrín qui avaient adopté des positions favorables à Cuba.

Les actions contre Cuba en 1977 ont été, dans la plupart des cas, réalisées par le CORU et les commandos Pedro Luis Boitel.

Entre 1978 et 1979, le rythme des actions terroristes au sein des États-Unis a été élevé. En mars 1980, une bombe puissante a été placée dans la voiture du représentant de Cuba auprès des Nations Unies, à New York. Le 11 septembre, le diplomate Félix García, accrédité auprès de cet organisme, a été assassiné.

Dix ans plus tard, le territoire des États-Unis serait utilisé, encore une fois, comme base des agressions terroristes contre notre pays avec la tolérance et la complicité du gouvernement.

Randy Alonso.- Voilà le dossier de ces organisations qui comprend des moments cruciaux dans l’histoire terroriste à l’intérieur des États-Unis. Cela nous donne une idée de l’acabit de ces organisations et de ces mafiosi qui ont rencontré le président Bush, proclamé lui-même leader mondial de la lutte contre le terrorisme, celui qui a déclaré au peuple nord-américain que sa priorité était de lutter contre le terrorisme, celui qui a rencontré le 20 mai les terroristes qui ont assassiné des citoyens nord-américains et qui ont détruit des installations dans ce pays.

Je passe maintenant la parole à José Luis.

José L. Méndez.- Merci, Randy.

Ce terrorisme a représenté une menace constante à la sécurité nationale des États-Unis. Il s’agit d’un terrorisme interne et d’un risque légal imposé à la société nord-américaine pendant 43 ans.

Cette politique de laisser-faire et de permettre aux terroristes d’utiliser une lettre de marque pour réaliser leurs activités a porté atteinte aux intérêts de Cuba et à ceux des victimes nord-américaines et provoqué d’énormes dégâts matériels aux entités publiques et privées de ce pays. Il suffit de dire que 18 pays ont été victimes des activités menées sur le territoire des États-Unis. Les terroristes anticubains basés aux États-Unis ont réalisé 542 actions terroristes entre 1959 et 2001, dont 360 à l’intérieur du territoire nord-américain. Les faits - sans inclure les plans, les intentions et les tentatives - ont porté, à 186 reprises, préjudice aux intérêts des États-Unis.

Précisons que 52% des actes terroristes ont porté atteinte aux intérêts nord-américains sur leur propre territoire, alors que seuls 69 actes, soit 19%, visaient Cuba. Citons quelques exemples.

En 1968, le terroriste Orlando Bosch Ávila a fait exploser 72 bombes à l’intérieur du territoire nord-américain.

Le 29 décembre 1975, le terroriste Rolando Otero Hernández a fait exploser une bombe à l’aéroport international La Guardia, à New York, ce qui a fait 29 morts et 75 blessés, pour la plupart des ressortissants nord-américains. Le 3 décembre, ce même terroriste avait fait exploser sept bombes dans des installations fédérales et locales de Miami, dont le bureau du FBI, celui de la police locale, le bâtiment gouvernemental (Federal Building), un pont, le bureau de sécurité sociale et des bureaux de postes.

Le 21 septembre 1978, l’organisation Jeunes de l’étoile s’est attribuée la disparition en plein vol d’un avion qui se dirigeait vers Cuba au bord duquel voyageaient quatre Nord-Américains. Le terroriste Ramón Saúl Sánchez Rizo, récemment blanchi d’autres délits par un tribunal de Miami militait dans cette organisation.

Le 21 septembre 1976, des terroristes du dénommé Mouvement nationaliste cubain, dont sont membres Guillermo Novo Sampoll, Dionisio Suárez Esquivel et Virgilio Paz Romero, ont assassiné au cœur de Washington la jeune nord-américaine Ronnie Moffitt et infligé des blessures avec suites à son époux, lui aussi de nationalité nord-américaine.

Randy Alonso.- N’oublions pas l’assassinat d’Orlando Letelier, ancien ministre des Affaires étrangères du Chili.

José L. Méndez.- Les terroristes ont aussi assassiné à l’aide de bombes et d’armes à feu 29 émigrés cubains aux États-Unis. Les aéroports John F. Kennedy et La Guardia, à New York, ceux de Newark, à New Jersey, et l’aéroport international de Miami ont été la cible, à quatorze reprises, de la terreur anticubaine.

Les terroristes cubains ont réalisé 47 actions de ce type à New York. Ajoutons à cela les menaces dont ont été victimes en 2000 le président des États-Unis, la secrétaire à la Justice et des fonctionnaires de l’INS, mêlés dans l’affaire d’Elián.

Randy Alonso.- Seule la ville de New York a été le théâtre de 47 actes terroristes.

José L. Méndez.- D’après un rapport du FBI portant sur la période 7782, les groupes terroristes cubains étaient plus dangereux que les groupes terroristes du Moyen-Orient, de l’Arménie et de la Croatie ensemble. Les groupes terroristes du Moyen-Orient n’ont perpétré que huit actions terroristes à l’intérieur des États-Unis pendant cette période, alors que les groupes cubains en ont réalisé 52, ce qui les situe à la hauteur des terroristes israéliens qui opéraient alors aux États-Unis.

Nous ne parlons pas, évidemment, de terroristes autodidactes. Le témoignage de Charles Zemuda, shérif du comté Dade, en dit long : « Ces gars étaient vraiment bons. Je les ai rencontrés dans notre section Bombes, au nord-ouest du comté. Ils nous ont appris à faire détoner des explosifs. Ils s’y connaissaient. Le gouvernement a bien entraîné ses hommes. Bien sûr, ils n’ont jamais dit qu’ils étaient des agents de la CIA, mais nous, on le savait. »

La réclamation du sénateur démocrate pour l’état d’Iowa Tom Harkin est encore pendante. Le 22 septembre 1988, alors que le vice-président George Bush présidait un comité de lutte contre le terrorisme, Harkin a signalé : « Le peuple nord-américain mérite d’être bien renseigné sur les informations que possède le vice-président George Bush sur le rôle joué par le terroriste Luis Posada Carriles dans les opérations secrètes de soutien à la contra. » (scandale Iran-contras) Il faudrait y ajouter que le peuple nord-américain mérite aussi de connaître les raisons pour lesquelles les terroristes anticubains continuent d’agir impunément aux États-Unis et de savoir jusqu’à quel point l’administration de George W. Bush connaît et tolère ces actes de terreur commis à l’intérieur de ses frontières où se trouvent les véritables terroristes qui, le 20 mai, sont devenus les hommes du président.

Bien avant la destruction totale du bâtiment Alfred Murrah à Oklahoma, en 1995, par le terroriste Timothy McVeigh, le terroriste cubain, entraîné par des experts nord-américains, utilisait avec une efficacité létale le nitrate d’ammonium, le C-4 et d’autres puissants explosifs. À ce sujet, je pense qu’il faut expliquer au peuple nord-américain la raison pour laquelle son gouvernement permet aux terroristes anticubains d’agir sur son territoire, théâtre d’un si grand nombre d’actes criminels.

Randy Alonso.- Il s’agit, certes, de plus de 500 actes commis dans le monde entier par cette maffia terroriste, entraînée, financée et organisée par les États-Unis, dont plus de 300 sur le territoire nord-américain.

Les images du meeting organisé à Miami, bien qu’axées sur le président Bush, nous ont permis d’identifier d’autres terroristes qui l’accompagnaient le 20 mai à Washington et à Miami.

Ces images mettent à nu l’hypocrisie et les mensonges.

(Visionnage de certaines images).

Speakerine.- Le 20 mai dernier, le président nord-américain George Bush a rencontré à Miami des représentants de l’extrême droite cubano-américaine. De notoires terroristes présidaient la cérémonie :

Alberto Marcelino Hernández Hernández. Président de la Fondation nationale cubano-américaine après la mort de Jorge Mas Canosa. Agent de liaison entre cette organisation et Luis Posada Carriles et Orlando Bosch, emprisonnés au Venezuela du fait d’avoir fait exploser un avion cubain à la Barbade. En 1985, il a aidé Posada Carriles à s’évader de la prison vénézuélienne. Depuis 1990, il a directement participé au financement et à l’organisation des plans d’attentat contre le président cubain, orchestrés par son organisation. Pour y parvenir, son organisation a fait appel aux services de Luis Posada Carriles et d’autres terroristes cubano-américains.

Roberto Martín Pérez Rodríguez.- Fils du tueur à gages Lutgardo Martín Pérez, lieutenant-colonel de la police batistienne. En 1959, il a participé à la conspiration trujilliste et débarqué sur Trinidad le 13 août de la même année, où il a été capturé.

En 1989, il adhère à la Fondation nationale cubano-américaine où il s’occupe de garantir le financement et le soutien logistique aux organisations paramilitaires qui opèrent contre Cuba. Il a participé aux plans d’attentat contre le président de Cuba, à l’occasion des sommets ibéro-américains. En 1997, il a signé la déclaration de soutien au terrorisme contre Cuba, publiée par la Fondation nationale cubano-américaine le 11 août de cette année-là.

Horacio Salvador García Cordero.- Lié pendant les années 60 au Directoire révolutionnaire des étudiants qui a encouragé des actions terroristes contre Cuba. En 1994, il adhère au groupe paramilitaire de la Fondation à la place de Luis Zúñiga Rey.  Le groupe a à son actif la promotion d’attentats contre le président cubain et l’introduction d’explosifs et d’autres matériaux à Cuba, saisis par la suite. De 1995 à 1997, il a été lié aux actions terroristes de la Fondation, notamment aux attentats contre des installations touristiques havanaises. Il figure parmi les signataires de la déclaration de soutien au terrorisme, publiée par la Fondation le 11 août 1997.

Feliciano Foyo Hechevarría.- Membre de la brigade 2506 qui a participé à l’invasion de Playa Girón. Membre aussi de l’organisation terroriste Fondation nationale cubano-américaine, dont il a fait office de trésorier de 1987 à août 2001. Il a participé au financement d’actions terroristes contre Cuba et aux plans d’attentat contre le président cubain. Signataire de la déclaration de soutien au terrorisme, publiée par la Fondation le 11 août 1997.

Hubert Matos Benítez.- Traître et fondateur, en 1979, de l’organisation Cuba indépendante et démocratique à partir de laquelle il a organisé des activités violentes et d’intimidation dans le but de décourager les investissements à Cuba. Il a promu des actes terroristes contre notre pays. Son organisation, qui a été liée à des opérations de trafic de drogues, a réuni des éléments terroristes comme Nelsy Ignacio Castro Matos, directement lié aux plans violents orchestrés contre Cuba par Luis Posada Carriles. Castro Matos participe au financement de la défense des quatre terroristes arrêtés au Panama, accusés d’avoir attenté à la vie du président cubain.

Armando Pérez Roura.- Membre de l’organisation paramilitaire Alpha-66 et correspondant de l’organisation terroriste Coordinatrice d’organisations révolutionnaires unies (CORU), groupement dirigé par Orlando Bosch, responsable de plus de 30 attentats à la dynamite contre des ouvrages cubains à l’étranger. Il dirige la station de radio Radio Mambí d’où il exhorte à la réalisation d’actions violentes contre Cuba et organise des collectes des fonds pour défendre les quatre terroristes emprisonnés au Panama. Chef de file de l’organisation Unité cubaine qui regroupe des groupements qui ont réalisé des actions terroristes contre notre pays.

Rafael Díaz-Balart Gutiérrez.- Ce personnage a occupé un poste important pendant la tyrannie de Fulgencio Batista. Au début de la Révolution, il a émigré vers les États-Unis où il a créé l’organisation terroriste La rose blanche qui regroupe, en particulier, d’anciens partisans de Batista et de membres de la bourgeoisie cubaine. Cette organisation a perpétré des actions contre des ouvrages civils et économiques à Cuba, causant des lésions physiques à des citoyens cubains. Père du congressiste fédéral Lincoln Díaz-Balart, représentant, conjointement avec Ileana Ros-Lehtinen, des organisations d’extrême droite et terroristes d’origine cubaine, basées au sud de la Floride, auprès du Congrès.

Qui, à un moment où le gouvernement des États-Unis prétend s’ériger en leader de la lutte contre le terrorisme, va demander des comptes au président Bush, complice et protecteur de ceux qui ont plongé le peuple cubain dans le deuil ?

Randy Alonso.- Ces images nous permettent d’identifier ceux qui ont rencontré le président Bush le 20 mai. Je vais vous parler de trois actions menées par La rose blanche, organisation fondée par Rafael Díaz-Balart, le père de Lincoln Díaz-Balart.

Le 23 décembre 1959, les membres de cette organisation ont pris d’assaut la maison d’un paysan, action qui a causé des blessures à lui et à son épouse.

En 1960, cette organisation a saboté l’usine textile de La Havane. Cette même année, des membres du groupement ont été pris en flagrant délit lorsqu’ils incendiaient une école rurale à Matanzas après avoir détruit deux autres établissements d’enseignement. Cette même année, les membres de La rose blanche ont incendié divers magasins à La Havane.

Cette organisation est dirigée par l’un des terroristes qui présidaient le meeting auquel a participé monsieur Bush.

Les nouvelles concernant ce meeting et d’autres informations nous ont permis d’identifier d’autres terroristes.

Elpidio Núñez Ojeda.- Directeur, depuis la moitié des années 80, de la Fondation nationale cubano-américaine. Il a financé les actes terroristes contre Cuba, organisés par Luis Posada Carriles, ainsi que les tentatives d’assassinat tramées par celui-ci contre le président cubain Fidel Castro. Le 11 août 1997, il a souscrit la déclaration de soutien de la Fondation aux activités terroristes contre Cuba, à un moment où nos installations touristiques étaient la cible de plusieurs attentats à la bombe.

Felipe Vals Bravo.- Directeur aussi de la Fondation depuis la moitié des années 80. Il a aussi financé les actes terroristes contre Cuba et les plans d’attentat contre notre commandant en chef, organisés dans les années 90 par Posada Carriles.

Silvia Iriondo.- Présidente de l’organisation contre-révolutionnaire Mères contre la répression à Cuba. Elle a activement participé, conjointement avec le Mouvement Démocratie à l’organisation et au financement des flottilles chargées de réaliser des actes de provocation contre Cuba. Iriondo a accompagné le terroriste José Basulto pendant le vol du 24 février 1996.

Maritza Lugo.- Membre de l’organisation terroriste Mouvement 30 Novembre. Elle a activement et directement participé à l’organisation d’actes violents contre notre pays. Cette organisation abominable est responsable de l’incendie du magasin La Epoca, le 31 décembre 1960, ainsi que de plusieurs tentatives d’attentat contre notre commandant en chef.

Miguel Saavedra.- Président de l’organisation Veillée mambi, chargée par l’extrême droite cubano-américaine de réaliser des manifestations dans les rues devant tout événement laissant prévoir une amélioration des relations avec Cuba. Saavedra a directement participé à des actions violentes contre des artistes cubains qui se produisent à Miami. Lors de l’enlèvement d’Elián, il a dirigé les bandes qui ont attaqué des ressortissants nord-américains et des émigrés cubains qui soutenaient le renvoi du petit Elián. Il a été à bord des flottilles qui, organisées par le Mouvement Démocratie et Frères à la rescousse, ont réalisé des actions provocatrices contre Cuba.

Ninoska Lucrecia Pérez Castellón.- Fille du tueur à gages Francisco Pérez González, lieutenant-colonel de la police de Batista. Femme du terroriste Roberto Martín Pérez Rodríguez. Depuis 1990, elle a dirigé la Voix de la Fondation, d’où elle a incité et soutenu la réalisation d’actions terroristes contre Cuba et les tentatives d’assassinat de notre commandant en chef. Signataire de la déclaration de soutien au terrorisme contre Cuba, présentée par la Fondation le 11 août 1997.

Y était aussi présent Roberto Rodríguez de Aragón, l’un des fondateurs de l’organisation contre-révolutionnaire Conseil patriotique cubain qui a soutenu la réalisation d’actes violents contre des installations cubaines à l’étranger. Il a aussi participé à des actes de provocation contre des délégations cubaines lors des sommets ibéro-américains.

Monsieur Bush était aussi accompagné de Diego Rolando Suárez Muñiz, l’un des fondateurs de l’organisation terroriste Fondation nationale cubano-américaine, dont il est devenu le directeur vers le milieu des années 80. Il a financé les actes terroristes contre Cuba, tramés par Luis Posada Carriles et les plans d’attentat organisés par celui-ci contre le président cubain.

Y était présent aussi Sixto Reinaldo Aquid Manrique qui, en 1993, a créé l’organisation terroriste Armée secrète qui, en avril de cette même année, attaque le navire battant pavillon chypriote Mikonos, qui se trouvait à sept milles des côtes de Matanzas. Le 2 novembre 1994, il a été arrêté par le FBI lorsqu’il essayait, de concert avec deux autres contre-révolutionnaires, d’incendier un local appartenant à l’Alliance des travailleurs de Cuba, lieu où certains dons destinés à notre pays, collectés par Pasteurs pour la paix, étaient stockés. En octobre 1995, il est condamné à cinq ans de réclusion en résidence surveillée pour avoir commis ce délit. Vers la fin de 1998, il reprend ses activités violentes contre notre pays visant notamment les ouvrages civils et économiques.

Eugenio Llameras Rondón.- Il a participé à des actions terroristes contre notre pays et contre des ouvrages à l’étranger en tant que membre des organisations terroristes Commandos-L, parti Unité nationale démocratique, Armée secrète et Fédération mondiale des anciens prisonniers politiques cubains. Il a directement pris part à la tentative d’assassinat de notre commandant en chef à l’occasion du sommet ibéro-américain tenu en 1995.

Les terroristes se promènent librement dans les rues de Miami. Ils rencontrent le président des États-Unis et dînent avec lui, alors que ceux qui luttent contre le terrorisme purgent des peines longues et humiliantes dans les prisons de ce pays.

Arleen Rodríguez.- Hier, dans le cadre d’un meeting impressionnant – plus de 300 000 compatriotes se sont réunis sur la place de Sancti Spíritus -, le peuple de Cuba a donné une réponse énergique au meeting tenu le 20 mai à Miami au cours duquel Bush a béni les terroristes.

Hier, nous avons eu l’occasion d’entendre la mère de Fernando González Llort que Fidel a qualifiée de mère extraordinaire et héroïque. Magaly Llort a attiré l’attention sur deux éléments. En premier lieu, la manière dont le FBI a utilisé les informations reçues par trois de ces hauts officiers en visite à Cuba trois mois avant la détention des héros cubains aux États-Unis. Ces agents ont reçu de gros dossiers qui faisaient état des actes terroristes et de leurs auteurs aux États-Unis. En réponse à cela, le FBI a arrêté nos cinq frères le 12 septembre 1998, alors que les véritables terroristes continuaient de jouir de l’impunité. Il y a un deuxième élément, à savoir que lorsque les terroristes d’origine cubaine basés aux États-Unis sont appelés en justice pour une affaire quelconque, que ce soit les terroristes qui ont essayé d’assassiner Fidel dans l’île Margarita, que ce soit Ramón Saúl Sánchez, terroriste précoce ou que ce soit Eduardo Arocena, on sait toujours qu’ils seront acquittés par la suite, indépendamment de leurs délits, alors que nos frères ont été condamnés à purger des peines longues et humiliantes.

On vient de connaître tout récemment que Ramón Saúl Sánchez, qui avait violé une décision adoptée par le président Clinton en 1996 et ratifiée l’an dernier par Bush selon laquelle il était interdit de pénétrer dans les eaux juridictionnelles de Cuba ainsi que dans son territoire, a été acquitté. La violation de cette décision entraîne l’application d’une sanction et d’une amende. Cependant, cet homme vient d’être déclaré innocent, à l’instar de ses deux copains. On s’attendait à cette décision car l’impunité l’emporte toujours lorsqu’il s’agit de juger les terroristes.

La décision d’acquitter ce monsieur crée un précédent dans les cas des violations futures de nos eaux territoriales et de notre espace aérien.

J’ai déjà fait allusion au cas d’Eduardo Arocena, dans la libération duquel joue un rôle de premier ordre la « danseuse » Ileana Ros-Lehtinen, congressiste et représentante de la maffia auprès de cet organe. Ros et Lincoln Díaz-Balart, deux des « personnages » qui ont pris part au meeting du 20 mai, ont parrainé la création d’un comité en faveur de la libération de l’un des plus notoires terroristes d’origine cubaine, Eduardo Arocena, chef d’Omega-7, considéré l’un des plus dangereux groupes terroristes basés aux États-Unis. Ce comité est présidé par un autre terroriste d’origine cubaine, Héctor Fabián. Dans un article récemment publiée, on peut lire : « Le nouveau comité en faveur de la libération d’Eduardo Arocena est parrainé par Ileana Ros et Lincoln Díaz-Balart. »

Nul n’ignore que cet homme, qui purge une peine d’emprisonnement à vie et une autre de 45 ans de réclusion, ne restera pas en prison tout ce temps-là vu la force du comité parrainé par ces congressistes qui jouissent du soutien du président Bush. Les compañeros qui ont fait des recherches sur Omega-7, l’organisation dont Arocena a été le chef de file, nous ont apporté des informations fort intéressantes. Cette organisation superterroriste, créée le 11 septembre 1974, a réalisé 55 actes terroristes aux États-Unis et 6 à Porto Rico jusqu’au 11 septembre 1983, soit le plus grand nombre d’actes terroristes commis par une organisation dans ces deux pays.

On pourrait croire que cette organisation a choisi la date du 11 septembre pour commettre la quasi totalité de ses actions. Le 11 septembre 1976, elle pose une bombe dans un bateau soviétique mouillé aux États-Unis ; le 11 septembre 1980, elle assassine Félix García, représentant de Cuba auprès des Nations Unies à New York et pose une bombe dans la voiture de l’ambassadeur cubain auprès de cette organisation ; le 11 septembre 1981, elle pose trois bombes aux États-Unis. Arocena, qui a déclaré avoir introduit le virus de la dengue hémorragique à Cuba, est responsable de la mort de 158 Cubains, dont 101 enfants.

Des personnages comme Arocena sont défendus par ceux qui ont accompagné Bush le 20 mai.

Cet homme sera peut-être bientôt libéré, et ce grâce à l’action de ceux qui ont rencontré Bush, et notamment, des congressistes au service la Fondation nationale cubano-américaine.

Il serait utile de rappeler les propos de Fernando, l’un de nos cinq frères emprisonnés, le fils de Magaly, dans une lettre adressée à sa femme Rosa Aurora : « L’hypocrisie, la morale à deux volets, l’opportunisme et le comportement impérialiste, caractéristiques de la politique du gouvernement de ce pays, peuvent être aussi appréciés dans les décisions et le comportement des juges. Lorsque le juge s’apprêtait à rendre le verdict à René, elle a dit que la lutte contre le terrorisme ne justifiait pas le fait de se rendre aux États-Unis pour y violer les lois. Apparemment, dans notre cas il n’existe pas de justification en dépit de l’histoire de complicité et de tolérance des autorités qui nous jugent aujourd’hui, alors que dans celui de l’Afghanistan, l’un des pays les plus pauvres de la planète, dont le peuple n’avait pas directement participé aux attentats du 11 septembre, l’assassinat des enfants est justifié. »

En dépit d’être la fille d’un terroriste et d’être une victime du terrorisme, la chanteuse Gloria Estefan a participé à la fête du 20 mai.

Randy Alonso.- Elle a chanté lors de l’enlèvement d’Elián et elle chante maintenant pour les terroristes.

Arleen Rodríguez.- Elle est la fille d’un terroriste, mercenaire de la brigade 2506 et mercenaire lors de la guerre du Vietnam qui est aussi victime du terrorisme d’État du gouvernement nord-américain. Son père a souffert les séquelles de l’agent orange, utilisé par les États-Unis dans la guerre chimique contre le peuple vietnamien. Il s’agit-là d’un élément à ne pas oublier à un moment où l’on prétend accuser Cuba d’un fait aussi vil que la mise au point d’armes biologiques.

Le président Bush pourra peut-être ignorer le dossier terroriste de certains de ces personnages, mais il ne pourra ignorer le gros dossier de tous ceux qu’il a rencontrés.

Le meeting du 20 mai dépassait le cadre d’un acte pour rendre hommage au centenaire de l’impérialisme, à l’amendement Platt ou à la braderie du pays. En réalité, ce meeting n’a fait que valider l’impunité dont jouissent les terroristes. C’est un signe très dangereux à un moment où, « par hasard », des terroristes comme Otto Reich font partie du Département d’État, où des accusations mensongères concernant la mise au point d’armes biologiques à Cuba parcourent le monde et où notre pays grossit la liste des pays qui parrainent le terrorisme. Cet événement est une validation de l’impunité et ouvre – à mon avis – la voie à de nouveaux actes contre Cuba.

Hier, dans le meeting extraordinaire de Sancti Spíritus, Fidel a signalé : « Aucune goutte de sang n’a été versée aux États-Unis, aucun atome de richesse n’y a été perdu pendant 43 ans de Révolution du fait d’une action terroriste provenant de Cuba. En revanche, les actions réalisées à partir du territoire nord-américain ont fait des milliers de morts – le même chiffre, ou peut-être un peu plus que le 11 septembre dans un pays dont la population est 28 fois supérieure à celle de Cuba – et provoqué des pertes matérielles colossales dans notre pays. Le peuple des États-Unis doit être au courant de ces faits au lieu d’être saturé de calomnies et de mensonges. »

Lorsque le président nord-américain rencontre ces individus, lorsqu’il fait la fête aux fils des terroristes et aux terroristes en exercice qui ont à leur actif un gros dossier d’activités de ce genre, il ne se limite pas à encourager l’impunité et la perpétration de faits graves contre notre pays. En réalité, il ment, il dit au monde : « Je ne lutte point contre le terrorisme. » Devant la décision de cet homme-là de s’ériger en commandant en chef des forces qui luttent contre le terrorisme, il faut lui répondre : « C’est un mensonge cynique de votre part car vous avez rencontré aux États-Unis les terroristes les plus en vue des quarante-trois dernières années. »

Je voudrais, avant de finir, vous lire un fragment d’une lettre envoyée à une amie solidaire par René González Sheweret, dont le journal fait état de la morale à deux volets et de l’hypocrisie au sujet de la lutte contre le terrorisme.

Je cite :

« La vérité se frayera peu à peu la voie et laissera d’être l’apanage de quelques personnes dotées d’une sensibilité et d’un sens de la justice hors du commun. Que l’on veuille ou pas, chaque mot et chaque phrase prononcés tout au long de ce procès, qui dure déjà six mois, fait maintenant partie de l’histoire et figure dans les archives de la cour fédérale de Miami. Je suis convaincu que cette histoire sera un jour connue de tous. »

Nos tables rondes tentent de montrer au monde la véritable histoire du terrorisme et lui prouver que cet homme, qui s’autoproclame leader de la lutte contre le terrorisme vient de couvrir de boue sa propre campagne, qu’il n’est qu’un menteur de plus. Son discours du 20 mai à Miami ne fait que contredire ses propres déclarations.

Randy Alonso.- Merci à tous ceux qui nous ont accompagnés ce soir.

Compatriotes,

Nous avons parlé ce soir des attentats contre les leaders de la Révolution, des enlèvements d’enfants, des morts provoquées par la loi d’ajustement cubain, des terroristes qui se promènent en toute liberté dans les rues de Miami, des actes terroristes commis aux États-Unis et d’une liste impressionnante de criminels de guerre, responsables de la mort de milliers de Cubains, qui ont trouvé refuge aux États-Unis et qui ont utilisé les centaines de millions qu’ils avaient volé dans l’organisation et la direction d’un grand nombre de plans terroristes du gouvernement nord-américain orchestrés contre Cuba.

Ces faits démasquent et réduisent en miettes les accusations cyniques et hypocrites de monsieur Bush lorsqu’il affirmait que Cuba donnait refuge aux terroristes, raison pour laquelle le pays devait figurer sur la liste des pays qui encourageaient le terrorisme. Cela prouve l’hypocrisie d’un gouvernement qui devrait être le premier à grossir cette liste.

Demain, le peuple nord-américain célébrera le Memorial Day et rendra hommage à ceux qui ont perdu leur vie pendant les guerres et aux victimes des actions terroristes. Aucune des fleurs déposées sur les tombaux du cimetière d’Arlington ou à la base du grand mémorial en marbre noir en l’honneur des morts ou de celui consacré aux victimes des actes terroristes à New York ne sera destinée aux victimes d’un acte terroriste tramé, organisé ou financé par la Révolution cubaine.

Reprenons encore une fois les propos de notre commandant en chef : « Aucune goutte de sang n’a été versée aux États-Unis, aucun atome de richesse n’y a été perdu pendant 43 ans de Révolution du fait d’une action terroriste provenant de Cuba. En revanche, les actions réalisées à partir du territoire nord-américain ont fait des milliers de morts et provoqué des pertes matérielles colossales dans notre pays. Le peuple des États-Unis doit être au courant de ces faits au lieu d’être saturé de calomnies et de mensonges. »

Le nombre de victimes des actes terroristes commis contre Cuba pendant ces 43 ans se monte à 3 478, soit le même chiffre ou plus que lors des événements affreux survenus le 11 septembre dernier dans le World Trade Center.

Un pays dont la population est dix fois inférieure à celle des États-Unis et dont le territoire est plusieurs dizaines de fois plus petit a vu couler le sang de ses fils à la suite des actions terroristes du gouvernement du plus puissant empire de l’histoire. Le nombre de morts qu’ont causé ces actions dépasse largement celui des soldats nord-américains tombés pendant les guerres du Vietnam et de la Corée.

Mais le peuple cubain ne considère point le peuple nord-américain, victime aussi des actions criminelles de la maffia terroriste, son ennemi. Le 20 mai dernier, le président Bush a rencontré ces terroristes et dîné avec eux alors que des soldats nord-américains perdaient leur vie en Afghanistan dans la dénommée lutte contre le terrorisme et que cinq jeunes cubains souffraient un emprisonnement avilissant du fait de lutter contre le terrorisme déclenché par ces mafias criminelles.

Comme l’a signalé Fidel hier : « Le peuple des États-Unis, qui rencontre aujourd’hui des difficultés et qui lutte contre le fléau du terrorisme, peut toujours compter sur ce peuple amical, solidaire et généreux. »

Mais monsieur Bush et les administrations nord-américaines futures devront répondre, devant l’histoire et devant leur peuple, du fait d’avoir donné refuge aux tortionnaires et aux assassins de Batista, d’avoir organisé l’invasion mercenaire de Girón, d’avoir financé et ravitaillé les bandes de rebelles qui ont tué plus de 500 Cubains, d’avoir essayé d’assassiner Fidel et autres dirigeants de la Révolution, d’avoir créé, financé et dirigé les dizaines d’organisations de la mafia anticubaine qui a commis d’innombrables crimes contre ce petit peuple qui fait preuve d’une grande générosité et d’un grand héroïsme et qui s’est proposé de construire la plus juste des sociétés connues à ce jour.

Comme l’a signalé Fidel hier, le peuple cubain tout entier est en train de donner une réponse à monsieur Bush. Tous ses mensonges et tromperies seront réduits en miettes.

La lutte continue !

Bonsoir.