SIXIÈME CONGRÈS
DU PARTI COMMUNISTE DE CUBA
ORIENTATIONS DE
ET DE
Adopté le 18 avril 2011,
An CIII de
Révolution, cela veut dire avoir le sens du
moment historique ;
cela veut dire changer tout ce qui doit être
changé ;
cela veut dire l'égalité et la liberté
pleines ;
cela veut dire être traité soi-même et traiter
autrui comme un être humain ;
cela veut dire nous libérer par nous-mêmes et
par nos propres efforts ;
cela veut dire défier de puissantes forces
dominantes
dans l'arène sociale et nationale et
au-dehors ;
cela veut dire défendre des valeurs auxquelles
on croit
au prix de n'importe quel sacrifice ;
cela veut dire modestie, désintéressement,
altruisme, solidarité et héroïsme ;
cela veut dire lutter avec audace,
intelligence et réalisme ;
cela veut dire ne jamais mentir, ne jamais
violer des principes moraux ;
cela veut dire conviction profonde qu'il
n'existe pas de force au monde
capable d'écraser la force de la vérité et des
idées.
Révolution, cela veut dire unité, cela veut
dire indépendance,
cela veut dire lutter pour nos rêves de
justice en faveur de Cuba
et en faveur du monde, qui est la base de
notre patriotisme,
de notre socialisme et de notre internationalisme.
Fidel Castro Ruz
1er mai
2000
La bataille économique constitue, aujourd’hui plus que
jamais,
La tâche principale et le cœur du travail idéologique
des cadres
Car la permanence et la préservation de notre système
social en dépendent.
Raúl Castro Ruz
Clôture du Neuvième
Congrès de l’Union des jeunes communistes
4 avril 2010
TABLE DES MATIÈRES
RÉSOLUTION SUR LES ORIENTATIONS DE LA POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET
SOCIALE DU PARTI ET DE LA RÉVOLUTION
ORIENTATIONS DE LA
POLITIQUE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE DU PARTI ET DE LA
RÉVOLUTION
I. MODÈLE
DE GESTION ÉCONOMIQUE
II. POLITIQUES
MACROÉCONOMIQUES
III. POLITIQUE
ÉCONOMIQUE EXTÉRIEURE
IV. POLITIQUE D’INVESTISSEMENT
V. POLITIQUE EN MATIÈRE DE SCIENCE, DE
TECHNOLOGIE, D’INNOVATION ET D’ENVIRONNEMENT
VII. POLITIQUE AGRO-INDUSTRIELLE
VIII. POLITIQUE INDUSTRIELLE ET ÉNERGÉTIQUE
Orientations pour
les principales branches
IX. POLITIQUE DANS LE TOURISME
X. POLITIQUE DANS LE TRANSPORT
XI. POLITIQUE DANS LA CONSTRUCTION, LE LOGEMENT
ET LES RESSOURCES HYDRAULIQUES
XII.POLITIQUE DANS LE COMMERCE
MISE EN ŒUVRE DES ORIENTATIONS
Le Sixième Congrès du
Parti communiste de Cuba a discuté et analysé le projet final des Orientations
de la politique économique et sociale du parti et de
Les Orientations définissent que le
système économique qui prévaudra continuera de reposer sur la propriété
socialiste de tout le peuple sur les moyens de production fondamentaux, et que
devra régir le principe de distribution socialiste : « De chacun
selon ses capacités ; à chacun selon son travail. »
La politique économique du parti
correspondra au principe selon lequel seul le socialisme est capable de nous
permettre de surmonter les difficultés et de préserver les conquêtes de
Ces principes devront aller de pair
avec une plus grande autonomie des entreprises publiques et le développement
d’autres formes de gestion. Le modèle reconnaîtra et promouvra, en plus de
l’entreprise publique socialiste, forme principale de l’économie nationale,
d’autres modalités : investissement étranger ; coopératives ;
petits agriculteurs ; cultivateurs usufruitiers ; preneurs à bail ;
travailleurs à leur compte, et d’autres formes qui pourraient voir le jour afin
de contribuer à élever l’efficacité.
La politique économique entérine le
concept selon lequel le socialisme signifie l’égalité de droits et de chances
pour tous les citoyens, mais non l’égalitarisme, et ratifie le principe que
personne ne sera livré à son sort dans la société socialiste cubaine.
Le Projet d’Orientations de la
politique économique et sociale du parti et de
Après avoir évalué les décisions des
cinq commissions créées, le Sixième Congrès du PCC décide ce qui suit :
·
Approuver
les Orientations de la politique économique et sociale du parti et de
·
Demander
au gouvernement de créer une Commission permanente de mise en œuvre et de
développement, qui, sans préjudice des fonctions correspondant aux organismes
respectifs de l’Administration centrale de l’État, sera chargée de contrôler,
de vérifier et de coordonner les actions de toutes les parties prenantes à
cette activité, de proposer l’insertion de nouvelles Orientations et de
divulguer dûment ce processus en coordination avec les organes compétents.
·
Recommander
à l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, au gouvernement et aux organismes
correspondants de mettre au point et d’adopter, le cas échéant, les normes
juridiques requises afin de jeter les bases légales et institutionnelles de
nature à sous-tendre les modifications fonctionnelles, structurelles et
économiques qui seraient adoptées.
·
Charger
le Parti communiste de Cuba de contrôler, d’impulser et d’exiger l’application
des Orientations adoptées, ce qui implique l’élévation de la culture économique
de ses cadres et de ses militants à tous les niveaux. Le Plénum du Comité
central du parti analysera au moins deux fois l’an l’actualisation du modèle
économique et l’exécution du plan économique.
En présentant les
Orientations de la politique économique dans le cadre du Sixième Congrès du
Parti communiste de Cuba, il convient d’évaluer la situation de l’économie et
les problèmes à régler en tenant dûment compte des événements et des
circonstances essentiels de nature interne et externe survenus depuis le
dernier congrès.
S’agissant
des facteurs externes, l’environnement international s’est caractérisé par une
crise structurelle systémique, doublée de crises économique, financière,
énergétique, alimentaire et environnementale, dont les retombées les plus
graves ont eu lieu dans les pays sous-développés.
Cuba,
dont l’économie dépend de ses relations économiques extérieures, n’a pas
échappé aux retombées de cette crise qui se sont manifestées par l’instabilité
des cours de ses produits d’échange, par celle de la demande de ses biens et
services d’exportation et par de plus lourdes restrictions à ses possibilités d’obtenir
un financement extérieur.
De
1997 à 2009, les variations des cours de ses exportations et importations ont
causé au pays une perte nette de 10,9 milliards de dollars (par rapport à
1997). Le pouvoir d’achat de nos
exportations de biens s’est dégradé en moyenne de 15 p. 100.
Le
pays a essuyé aussi de lourdes pertes à cause de la recrudescence du blocus
économique, commercial et financier que les États-Unis lui imposent sans
relâche depuis un demi-siècle et que l’administration actuelle n’a modifié en
rien.
Néanmoins,
de nouvelles possibilités d’insertion internationale se sont ouvertes à Cuba
depuis fin 2004 grâce à l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique
(ALBA), laquelle a renforcé les sources de revenus provenant de la prestation
de services, essentiellement médicaux, au Venezuela et à d’autres pays de la
région. De même, ses relations commerciales et financières se sont élevées
substantiellement ave d’autres nations, notamment
Les
phénomènes climatologiques ont causé des pertes élevées à l’économie durant
cette période : ainsi, de 1998 à 2008, seize cyclones ont provoqué des
dommages pour 20 564 000 000 de dollars, sans compter les
grosses pertes découlant de la sécheresse.
Par
ailleurs, des facteurs comme la faible efficience, la décapitalisation de la
base productive et de l’infrastructure, le vieillissement de la population et
la stagnation de la croissance démographique, ont joué sur le plan intérieur.
Au-delà
des objectifs fixés dans
Par
ailleurs, en ce qui concerne le fonctionnement de l’économie, une forte
centralisation des mécanismes d’allocation et d’utilisation des devises a été
instauré à compter de 2003.
Dès
2005, il s’est avéré que l’économie, compte tenu de ses limitations, n’était
pas en mesure de faire face au déficit de sa balance des paiements, aux
retenues bancaires de transferts à l’extérieur et au montant élevé du paiement
de la dette, tous facteurs qui ont signifié beaucoup de tensions dans la
gestion de l’économie et ont conduit à adopter un train de mesures :
·
Renforcer
l’appareil institutionnel, entre autres en réorganisant l’État et le
gouvernement.
·
Mettre
l’accent sur le concept : le plan de l’économie doit s’ajuster aux
ressources disponibles.
·
Donner
la priorité à la croissance et à la diversification des exportations et à la
substitution d’importations, en concevant dans ce sens des programmes et des
mesures spéciaux, dont des mécanismes de financement complets qui permettent
d’utiliser les devises d’une manière décentralisée.
·
Réviser
et réorienter la politique d’investissements afin qu’elle soit plus
intégrale ; éviter l’immobilisation des ressources et d’autres facteurs
d’inefficacité. Aussi a-t-on redistribué les crédits extérieurs disponibles
vers des objectifs appelés à avoir plus d’effets à court terme sur la balance
des paiements.
·
Reprogrammer
les remboursements de la dette extérieure.
·
Mettre
en place des transformations structurelles et, dans le secteur
agriculture/élevage, promulguer le décret-loi nº 259 portant distribution en
usufruit de terres publiques en friche afin d’élever la production d’aliments
et d’en réduire les importations.
·
Promulguer
de nouvelles mesures pour économiser les intrants énergétiques, dont des
mesures de nature organisationnelle telle que la réorganisation du transport de
marchandises.
·
Entreprendre
un groupe important d’investissements industriels de nature stratégique pour le
développement futur du pays.
·
Lancer
différentes mesures expérimentales afin d’alléger le poids de l’État dans
certaine prestations de services : remplacement de cantines et de
transports d’entreprises par d’autres modalités ; mise en location de
salons de coiffure homme et femme, et de taxis aux employés de ces activités.
Mais,
compte tenu de la complexité de la situation, ces mesures n’ont pas permis de
régler les principaux problèmes qui limitent le fonctionnement de l’économie,
si bien qu’il faudra :
·
Mettre
en exploitation les terres encore en friche et élever les rendements agricoles.
·
Récupérer
les capacités d’exportation dans des postes traditionnels ; accroître de
manière soutenue et diversifier les exportations de biens et de services, et
réduire la forte dépendance d’envers les importations afin de rétablir la
situation financière externe.
·
Chercher
de nouvelles sources de financement afin de stopper la décapitalisation de
l’industrie et de l’infrastructure productive du pays.
·
Octroyer
de plus grandes facultés, dans le cadre
du plan, aux entreprises et promouvoir
efficacement l’initiative des territoires afin d’élever durablement leur
développement économique.
·
Restructurer
l’emploi et les salaires, en envisageant, selon que de besoin, des formes de
gestion non publiques en vue d’éliminer les sureffectifs dans tous les domaines
économiques, afin que le travail devienne pour la population la forme de revenu
principale.
·
Accroître
la productivité du travail, élever la discipline et la motivation que
représentent le salaire et les primes, en éliminant l’égalitarisme dans les
mécanismes de distribution et de redistribution du revenu. À cet égard,
supprimer les gratuités indues et les subventions excessives.
·
Renforcer
la coordination des politiques macro-économiques et conclure les études portant
sur l’élimination de la dualité monétaire et sur le perfectionnement de la
politique des changes.
La
conduite de l’économie, à travers le système de planification, a été centrée
pour l’essentiel sur les problèmes du secteur externe, ce qui, de pair avec
l’intégralité insuffisante entre les objectifs du plan, a contribué à maintenir
les disproportions et la non-correspondance des plans des entreprises avec celui
de l’économie nationale.
Pour
faire face à des problèmes si complexes, il fallait se doter d’une vision
stratégique à moyen et à long termes, si bien que le ministère de l’Économie et
de
Ces
projections ont montré que le développement futur du pays passait
inévitablement par la solution des déséquilibres macro-économiques et des
problèmes d’efficacité et que, une fois ces projections adoptées, la politique
économique pour le quinquennat 2011-2015 devait apporter une réponse à ces
problèmes.
Le système économique
qui prévaudra dans notre pays continuera d’avoir pour base la propriété
socialiste de tout le peuple sur les moyens de production fondamentaux tandis
que le principe de distribution socialiste : « De chacun selon ses
capacités ; à chacun selon son travail » devra y régir.
La politique économique correspondra
à cette nouvelle étape aux principes suivants : seul le socialisme peut
nous permettre de surmonter les difficultés et de préserver les conquêtes de
Ces principes devront aller de pair
avec une plus grande indépendance des entreprises publiques et le développement
d’autres formes de gestion non publiques dans la production et les services,
afin de libérer davantage les forces productives, d’accroître les niveaux de
production et d’élever le niveau de vie de la population.
À cet égard, il faudra promouvoir la
culture économique de la population. Il s’avère particulièrement important de
former dûment les cadres et de préserver l’éthique, deux facteurs qui, de pair
avec leur sens du devoir et leur sensibilité révolutionnaire, devront être
déterminants dans leur comportement quotidien.
La politique économique proposée entérine
le concept selon lequel le socialisme signifie l’égalité de droits et de
chances pour tous les citoyens, mais non l’égalitarisme. Le travail, qui est à
la fois un droit et un devoir, et un motif de réalisation personnelle du
citoyen, devra être rémunéré en fonction de sa quantité et de sa qualité.
Compte
tenu des conditions actuelles et du scénario international prévisible, la
politique économique vise à faire face aux problèmes dans ce domaine à travers
deux types de solutions qui doivent s’étayer mutuellement :
·
Solutions
à court terme visant à éliminer le déficit de la balance des paiements, à
promouvoir les recettes extérieures et la substitution d’importations, tout en
répondant aux problèmes à plus fort impact immédiat sur l’efficience
économique, sur la motivation au travail et sur la distribution des revenus, et
en créant les conditions infrastructurelles et productives requises pour passer
à une étape de développement supérieure.
·
Solutions
à plus long terme du développement durable conduisant à une autosuffisance
alimentaire et énergétique élevée, à l’utilisation efficace du potentiel
humain, à une compétitivité élevée dans les productions traditionnelles et au
développement de nouvelles productions de biens et services à haute valeur
ajoutée.
L’actualisation
du modèle économique et la mise en œuvre des mesures connexes se feront par
ratification du principe que personne ne sera livré à son sort dans la société
socialiste cubaine.
C’est
en fonction de tout ce qui précède que les Orientations ont été définies dans
chaque domaine de la politique économique et sociale.
Les
Orientations de la politique économique et sociale traduisent la volonté du
peuple – contenue dans la politique du parti, de l’État et du gouvernement de
Pour
les mettre au point, il a été pris en considération les expériences passées,
l’évolution et la projection de l’environnement économique et politique
mondial, et la situation de l’économie cubaine dans ce contexte, tout ceci
étant sous-tendu par les résultats des projections faites à moyen terme.
1.
Le
système de planification socialiste, qui restera la voie principale pour
diriger l’économie nationale, doit se transformer dans sa méthodologie, son organisation et son
contrôle. La planification tiendra compte des caractéristiques du marché, tout
en influant sur lui.
2.
Le
modèle de gestion reconnaît et encourage, en plus de l’entreprise publique
socialiste – forme principale de l’économie nationale – d’autres formes :
les modalités d’investissement étranger prévues dans la loi (dont la
société mixte et le contrat d’association économique internationale), les
coopératives, les petits agriculteurs, les usufruitiers, les preneurs de bail,
les travailleurs à leur compte et d’autres formes qui doivent, toutes
ensembles, contribuer à élever l’efficience.
3.
La
concentration de la propriété dans des personnes juridiques ou naturelles ne
sera pas permise dans ces formes de gestion non publiques.
4.
Les
changements structurels, fonctionnels, organisationnels et économiques du
système d’entreprises, des unités budgétisées et de l’administration publique
en général seront introduits d’une manière programmée, dans l’ordre et la
discipline, à partir de la politique adoptée, en en informant les travailleurs
et en en écoutant les avis, ce qui impose, en vue d’en faciliter la
réalisation, un processus de formation dans toutes les structures.
5.
La
planification concernera le système d’entreprises publiques, l’activité
budgétisée, les associations économiques internationales, régulera d’autres
formes de gestion non publiques qui seraient appliquées et sera plus objective
à tous les niveaux. Les nouvelles méthodes de planification changeront les formes
de contrôle sur l’économie. L’aménagement du territoire tiendra aussi compte de
ces transformations.
6.
La
démarcation entre fonctions publiques et fonctions entrepreneuriales passera
par une évolution progressive et ordonnée, la définition des normes s’avérant
fondamentale pour atteindre les objectifs fixés.
7.
Il
faut faire en sorte que le système d’entreprises du pays soit constitué par des
entreprises efficientes, bien organisées et efficaces. On créera les nouvelles
organisations supérieures de direction entrepreneuriale. On développera la
coopération entre les entreprises pour garantir le maximum d’efficacité et de
qualité. On élaborera la norme juridique qui réglementera tous ces aspects.
8.
L’élévation
des facultés accordées aux directions d’entreprises sera associée à celle de
leur responsabilité en matière d’efficience, d’efficacité et de contrôle dans
l’emploi des personnels, et dans l’utilisation des ressources matérielles et
financières qu’elles géreront. On exigera la responsabilité requise des cadres
qui auraient causé des dommages et des préjudices à l’économie par leurs
décisions, leurs actions ou leurs omissions.
9.
On
développera des marchés de gros qui vendront et prêteront des services de
location de moyens et d’équipements, sans subvention, au système d’entreprises,
aux unités budgétisées et aux formes de gestion non publiques.
10.
Les
relations économiques entre les entreprises, les unités budgétisées et les
formes de gestion non publiques se baseront sur des contrats comme instruments
essentiels de gestion économique, la qualité devant régir leur négociation,
leur mise au point, leur signature, leur exécution, leurs réclamations et leur
contrôle.
11.
Le
contrôle externe sur la gestion des entreprises reposera principalement sur des
mécanismes économiques et financiers, sans exclusion des mécanismes
administratifs, en réduisant la quantité actuelle de ces contrôles et en rationalisant
les systèmes d’information.
12.
L’élévation
des responsabilités et des facultés octroyées aux entreprises et à leurs chefs
exige comme condition sine qua non
qu’ils agissent d’une manière éthique et qu’ils renforcent leur système de
contrôle interne, afin d’atteindre les résultats escomptés dans le plan d’une
manière efficace, ordonnée, disciplinée et dans le respect absolu de la
légalité.
13.
Les
facultés et les instruments financiers que devront utiliser les entreprises
dans la production de biens et la prestation de services seront clairement
définis. Leur objet social sera assoupli
de façon à ce qu’elles puissent déployer au maximum leurs potentialités en
fonctions des normes établies.
14.
Les
finances intérieures des entreprises ne pourront pas faire l’objet
d’intervention par des instances qui leur seraient étrangères, mais uniquement
par les procédés établis légalement.
15.
Le
Perfectionnement entrepreneurial s’intégrera aux politiques du Modèle
économique afin d’aboutir à des entreprises plus efficientes et plus
compétitives.
16.
Les
entreprises décident de leur capital d’exploitation et de leurs investissements
et les gèrent jusqu’à la limite prévue dans le plan.
17.
Les
entreprises publiques ou les coopératives dont les bilans financiers
enregistreraient des pertes d’une manière durable, un capital d’exploitation
insuffisant, qui ne pourraient pas honorer
leurs dettes par leurs actifs ou qui obtiendraient des résultats
négatifs à la suite d’audits financiers, seront soumises à un processus de
liquidation ou pourront se transformer en d’autres formes de gestion non
publiques, selon les procédés prévus à ces fins.
18.
Les
subventions accordées aux entreprises pour pertes seront éliminées et, comme
norme, les entreprises ne toucheront pas de financements budgétisés pour la
production de biens et la prestation de services.
19.
Les
entreprises pourront, à partir de leur bénéfice net et après s’être acquittées
de leurs obligations envers l’État et de leurs autres engagements, créer des
fonds de développement, d’investissements et de stimulants aux travailleurs.
20. Les revenus des travailleurs et de
leurs chefs dans les entreprises publiques et dans les formes de gestion non
publiques seront fonction des résultats obtenus.
21.
Les
entreprises et les coopératives paieront aux Conseils de l’administration
municipale, sur le territoire où elles opèrent, un impôt territorial défini
centralement en tenant compte des particularités de chaque commune, afin de contribuer à son développement.
22.
Les
entreprises apporteront une partie de leur bénéfice net afin de créer dans
l’organisation supérieure de direction entrepreneuriale un fonds de
compensation destiné à couvrir des déséquilibres financiers.
23.
Les
entreprises jouiront d’indépendance pour l’embauche de leurs personnels en
fonction des indicateurs établis dans le plan, lesquels contribueront à éviter
les sureffectifs.
24. Les centres de recherche rattachés à
la production et la prestation de services devront, dans la mesure du possible,
faire partie des entreprises ou des organisations supérieures de direction
entrepreneuriale de façon à pouvoir lier effectivement leur recherche aux
productions et services respectifs.
25.
Les
coopératives de premier degré seront créées dans différents secteurs en tant
que forme socialiste de propriété collective et constitueront une organisation
économique dotée de personnalité juridique et de patrimoine propre, formée des
personnes qui s’associeront en apportant des biens ou du travail afin de
produire et de prêter des services utiles à la société, et qui assumeront tous
les frais à partir de leurs revenus.
26. La norme juridique correspondante
devra garantir que les coopératives, en tant que propriété sociale, ne soient
pas vendues ni cédées à d’autres coopératives, à des formes de gestion non
publique et à des personnes naturelles.
27.
Les
coopératives maintiendront des relations contractuelles avec d’autres
coopératives, des entreprises, des unités budgétisées et d’autres formes de
gestion non publiques, et pourront, une fois remplies leurs obligations envers
l’État, faire librement du commerce sans intermédiaires, selon l’activité
économique pour laquelle elles ont reçu une autorisation.
28. Les coopératives, à partir de la
norme juridique correspondante, détermineront, après paiement des impôts et des
contributions établis, les revenus des travailleurs et la distribution des
profits.
29. Des coopératives de second degré
dotées de personnalité juridique et de personnalité propre, dont les associés
seront des coopératives de premier degré, seront créées afin d’organiser des
activités complémentaires connexes ou ajoutant de la valeur aux produits et aux
services des associés (de production, de services et de commercialisation), ou
réaliser des achats et des ventes conjoints en vue de garantir une meilleure
efficacité.
30.
Les
unités budgétisées exercent des fonctions publiques et de gouvernement, ainsi
que d’autres fonctions comme la prestation de services de santé, d’éducation,
et autres. Leur mission, leurs fonctions, leurs obligations et leurs
attributions sont définies.
31.
La
quantité d’unités budgétisées sera réduite à un minimum qui garantisse
l’exécution des fonctions assignées, en vertu du critère qu’il faut économiser
le plus possible le budget de l’État en ressources matérielles et financières,
tout en garantissant un service efficace et de qualité.
32.
On
ne créera pas d’unités budgétisées pour prêter des services productifs ni pour
produire des biens. Celles qui pourraient se financer à partir de leurs
recettes et générer un excédent deviendront des unités autofinancées sans
cesser de remplir les fonctions et les attributions qui leur ont été assignées,
ou pourront adopter, après approbation, la forme d’entreprises.
33.
Le
Budget de l’État couvrira la partie des dépenses que les unités budgétisées ne
pourraient financer à partir de leurs recettes.
34.
Le
système de direction qui régira le fonctionnement organisationnel, économique
et de contrôle des unités budgétisées sera conçu en vue d’en simplifier la
comptabilité.
35.
Les
Conseils de l’administration provinciaux et municipaux rempliront des fonctions
publiques et n’interviendront pas directement dans la gestion des entreprises.
36.
Les
relations entre les fonctions publiques qu’exercent les directions sectorielles
dans les provinces et les communes et celles que développent les organismes de
l’Administration centrale de l’État seront réglementées, en délimitant leurs
compétences, leurs liens, leurs règlements de travail et leurs méthodologies
d’action.
37.
Le
développement de projets locaux, conduits par les Conseils de l’administration
municipaux, en particulier ceux qui ont à voir avec la production d’aliments,
constitue une stratégie visant à l’auto approvisionnement des municipalités par
la promotion des mini-industries et de centres de services où le facteur clef
sera l’autofinancement harmonisé avec les objectifs du plan de l’économie
nationale et des municipalités. Une fois mis en place, les projets locaux
seront administrés par des organes économiques sis dans le territoire.
38.
Mieux
coordonner les objectifs du plan de l’économie nationale avec la conception et
la portée des politiques monétaire et fiscale.
39.
Garantir
l’équilibre financier externe par une corrélation adéquate entre les recettes
et les dépenses du pays en monnaie librement convertible, en fonction du
comportement de l’économie.
40. Garantir une distribution adéquate de
la richesse créée entre la consommation immédiate et l’accumulation. Établir
une relation à même de stimuler la productivité du travail entre la
consommation réalisée à partir des revenus personnels et les fonds de
consommation sociale.
La planification doit garantir dans la production de biens et la
prestation de services :
41.
Un
rapport entre l’élévation de la productivité du travail et celle du revenu
moyen des travailleurs qui ne détériore pas l’équilibre monétaire ni
l’efficacité de l’économie nationale.
42. Une élévation soutenue de
l’efficacité comme base du développement économique, qui permette de diminuer
progressivement les soutiens fournis par l’État et d’améliorer autant que faire
se peut l’offre de produits et de services essentiels à la population.
43.
Le
dynamisme nécessaire des secteurs chargés d’accroître la richesse économique du
pays, de façon à pouvoir apporter dûment les ressources que requiert la
prestation des services sociaux.
44. Un rapport adéquat entre les importations
nécessaires à la production nationale et la capacité de l’économie à engendrer
des recettes en devises.
45. La planification monétaire à court,
moyen et long termes, devra garantir l’équilibre monétaire interne et externe
d’une manière intégrale.
46. La politique monétaire devra réguler
la quantité d’argent en circulation et les niveaux de crédits à partir de ce
qu’établit le plan, afin de contribuer à la stabilité des taux de change et du
pouvoir d’achat de la monnaie, ainsi qu’au développement ordonné de l’économie.
47. Il faut, en accord avec la politique
monétaire, fixer des règles d’émission adéquates et utiliser opportunément les
indicateurs permettant de les contrôler.
48. Il faut structurer un système de taux
d’intérêt plus rationnel et mieux justifié, et promouvoir l’utilisation des
instruments de politique monétaire pour administrer des déséquilibres conjoncturels
en renforçant les relations entre les institutions du système bancaire
national.
49. La correspondance entre la croissance
de la quantité d’argent aux mains de la population et celle de la circulation
de la vente au détail, ainsi que la possibilité de gérer cette relation d’une
manière planifiée, resteront l’instrument clef de la stabilité de la monnaie et
du change dans ce secteur, ce qui est une condition nécessaire pour rétablir
graduellement le fonctionnement de la loi de distribution socialiste :
« De chacun selon ses capacités ; à chacun, selon son travail. »
50. Il faut appliquer une politique de
crédit visant essentiellement à appuyer les activités qui stimulent la production
nationale, qui engendrent des recettes en devises ou des produits de
substitution d’importations, ainsi que d’autres qui garantissent le
développement économique et social.
51.
Il
faut établir les mécanismes et les conditions qui garantissent la souplesse
indispensable dans l’octroi et la récupération des crédits.
52.
Il
faut accroître et diversifier l’offre de crédits à la population à des fins
d’achats de produits et de services, en tenant compte des garanties exigées par
les banques, des capacités de paiement, d’un équilibre monétaire adéquat et des
indicateurs macro-économiques planifiés.
53.
Les
banques doivent prêter les services nécessaires, dont l’octroi de crédits au
secteur fonctionnant selon des formes de gestion non publiques, afin de
contribuer à son bon fonctionnement, en étudiant la création de comptes de
capital pour l’achat d’équipements et à d’autres fins.
54. Il faut garantir un rapport adéquat
entre le taux d’intérêt payés sur les comptes en banque et celui que les
banques fixent sur les crédits octroyés.
55.
On
progressera vers l’unification monétaire en tenant compte de la productivité du
travail et de l’efficacité des mécanismes de distribution et de redistribution.
En raison de sa complexité, ce processus exigera une préparation et une
exécution rigoureuses sur les plans aussi bien objectif que subjectif.
56. La politique fiscale devra contribuer
à la croissance soutenue de l’efficacité économique et des recettes du budget
de l’État, afin d’appuyer les dépenses publiques aux niveaux planifiés et de
maintenir un équilibre financier adéquat, en tenant compte des particularités
de notre modèle économique.
57.
Le
système fiscal reposera sur les principes de généralité et d’équité de
l’assiette. En l’appliquant, on tiendra compte des capacités économiques des
sujets concernés et des caractéristiques des territoires. On imposera plus
lourdement les revenus plus élevés afin de contribuer aussi par cette voie à
atténuer les inégalités entre les citoyens.
58. Appliquer un régime fiscal spécial,
différencié et souple, pour promouvoir les productions de l’agriculture et de
l’élevage.
59. Étudier l’application de stimulants
fiscaux en mesure de promouvoir le développement ordonné des formes de gestion
non publique.
60. Le système fiscal doit s’amplifier
graduellement pour devenir plus efficace comme facteur de redistribution du
revenu, tout en contribuant à l’application de politiques visant au
perfectionnement du modèle de gestion économique.
61.
Continuer
d’appliquer des stimulants fiscaux à même de promouvoir les productions
nationales dans des secteurs clefs de l’économie, spécialement les produits d’exportation
et ceux qui engendrent des substitutions d’importations, ou qui contribuent au
développement local et à la protection de l’environnement.
62. Actualiser le rôle du système
tarifaire au sein du modèle économique, en donnant la priorité aux régimes
tarifaires préférentiels et aux bonifications jugées utiles, en vertu du
principe que les produits exportables et les productions se substituant à des importations
doivent être rentables.
63.
Promouvoir
la culture fiscale et la responsabilité sociale de la population et des
organismes du pays afin qu’ils s’acquittent dûment de leurs obligations dans ce
domaine et qu’ils prennent mieux conscience de leur valeur civique comme
contribution aux dépenses sociales et à des niveaux élevés de discipline
fiscale.
64. Les dépenses budgétaires s’inscriront
dans les possibilités réelles en ressources financières de l’économie du pays
et se feront d’une manière rationnelle afin de garantir les activités
planifiées sans préjudice de la qualité.
65. Renforcer les mécanismes de contrôle
fiscal à même d’assurer l’exécution des obligations fiscales, ainsi que la
préservation et l’utilisation rationnelle des biens et des ressources de l’État.
66. Fixer des politiques de prix
correspondant à l’actualisation du modèle économique.
67. Réviser intégralement le système de
prix afin qu’il permette de mesurer correctement les faits économiques, et qu’il
stimule l’efficacité, l’élévation des exportations et la substitution
d’importations.
68. Les prix des produits et services
qu’il est d’intérêt de réguler des points de vue économique et social
continueront d’être fixés centralement, et les autres le seront d’une manière
décentralisée.
69. Continuer d’éliminer peu à peu les
subventions excessives et les gratuités indues concernant des produits et des
services, en formant les prix de détail à partir des coûts sans couvrir
l’inefficacité, et en tenant compte des niveaux de revenus de la population.
70. Perfectionner, dans le réseau public,
les rapports entre les prix et les qualités de produits et de services
similaires, en évitant des différences de prix injustifiées.
71.
On
adoptera des mesures visant à favoriser dans la mesure du possible la stabilité
des prix des offres non publiques, en particulier dans les activités en rapport
avec les besoins de base de la population, en tenant compte de la situation de
l’économie.
72.
Appliquer
intégralement la politique commerciale, fiscale, de crédits, tarifaire, du
travail et autres, qui garantisse les résultats escomptés dans le commerce
extérieur en ce qui concerne le développement des exportations et la
substitution réelle des importations dans les meilleurs délais.
73.
Travailler
avec la plus grande rigueur à augmenter la crédibilité du pays dans ses
relations économiques internationales en s’acquittant strictement des
engagements contractés.
74. Continuer de prêter le maximum
d’attention à la sélection et la supervision des cadres et des fonctionnaires
chargés de promouvoir les intérêts économiques internationaux du pays, surtout
en ce qui concerne leur conduite morale et leur formation technique. Renforcer
la formation économique, financière, technique et juridique des équipes ou
groupes de négociateurs.
75.
Appliquer
le principe : « Le décideur ne négocie pas » à toutes les
activités que mène le pays dans ses relations économiques internationales.
76. Accroître et consolider les recettes
à titre d’exportations de biens et de services, en vue de quoi il faudra
apporter une solution à toutes les situations de nature interne qui constituent
aujourd’hui des obstacles à l’exportation ; créer une vraie vocation
exportatrice à tous les niveaux et fonder les décisions les plus importantes et
stratégiques sur des études de marché objectives et actualisées.
77.
Diversifier
les destinations des biens et services exportables, tout en maintenant
l’attention prioritaire aux principaux partenaires du pays, et mieux stabiliser
l’entrée de revenus.
78. Diversifier la structure des
exportations des biens et services, de préférence celles à plus forte valeur
ajoutée et à teneur technologique.
79. Élargir et consolider les mécanismes
de protection des cours des produits cotés en bourse et que Cuba commercialise
(nickel, sucre, pétrole, café, entre autres) afin de protéger les niveaux de prix
planifiés.
80. Dans l’exportation des services, en
particulier professionnels, développer une stratégie intégrale qui donne la
priorité à la vente de projets ou de solutions technologiques et qui envisage
une analyse souple de l’embauche de la force de travail individuelle. Créer le
cadre légal approprié et les structures commerciales efficaces pour promouvoir
l’association avec le capital étranger et optimiser ainsi l’exploitation des
potentialités créés dans le pays.
81.
Élaborer
et mettre en place la stratégie qui garantisse de nouveaux marchés d’exportation
des services médicaux et des produits de l’industrie médicale et
pharmaceutique.
82. Récupérer et renforcer les marchés
d’exportation de fruits de mer (langoustes et crevettes), et réviser les
mécanismes de commercialisation actuels afin de les assouplir.
83.
Travailler
à garantir, de la part des entreprises et organismes ayant à voir avec
l’exportation, que tous les biens et services destinés aux marchés
internationaux répondent aux normes de qualité les plus élevées.
84. Garantir la durabilité du cycle de
production des postes d’exportation et concevoir l’organisation des mécanismes
correspondants.
85. Garantir plus d’efficacité aux
activités d’importation, en insistant sur leur rationalité et leur qualité, en
restructurant les entreprises qui mènent des activités de commerce extérieur et
en définissant mieux les nomenclatures des produits, afin d’optimiser le
pouvoir d’achat du pays.
86. Contribuer à l’efficacité des
démarches d’importation, entre autres en développant le marché de gros et,
notamment, en restructurant l’activité de consignation.
87. Favoriser une substitution accélérée
et réelle d’importation en mettant en place des mécanismes qui stimulent et
garantissent la meilleure utilisation possible de toutes les capacités dont
dispose le pays dans les domaines de l’agriculture, de l’industrie, des
services et des ressources humaines.
88. Faire en sorte que les entreprises
importatrices de machines et d’équipements travaillent systématiquement à
identifier les capacités de fabrication nationale des produits faisant partie
sur leur nomenclature, et, à partir de là, promouvoir des accords mutuellement
bénéfiques entre l’industrie de production mécanique cubaine et les fabricants
étrangers avec lesquels elle maintient des relations afin de favoriser par le
transfert de technologie, l’aide technique et d’autres facilités, la
substitution graduelle d’importations, surtout de parties et de pièces de
rechange.
89. Promouvoir dans le secteur industriel
des accords internationaux de coopération et de complémentarité qui favorisent
les exportations à plus forte valeur ajoutée.
90. Concevoir et établir des mécanismes à
même de canaliser les demandes d’importation engendrées par les modalités de
production non publiques et d’écouler les fonds d’exportation potentiels.
91.
Élever
l’efficacité des entreprises ayant à voir avec le commerce extérieur, en
donnant la priorité à une analyse correcte du marché et des cours dans l’arène
internationale, à l’utilisation adéquate des appels d’offre et à la rédaction
et au contrôle intégraux des contrats.
92. Dynamiser la restructuration de la
dette extérieure à échéance à court, moyen et long termes, qui obère le
fonctionnement de l’économie nationale. Concevoir et appliquer des stratégies
de restructuration souples en vue du paiement de la dette et conclure ces
processus dans les meilleurs délais afin de garantir un développement croissant
et soutenue de l’économie qui viabilise l’accès à de nouveaux financements.
93.
Garantir
que les engagements contractés dans la restructuration de la dette soient
strictement exécutés.
94. Garantir que les financements
extérieurs soient inclus dans le Plan de l’économie nationale et ne constituent
pas une source de dégradation de la situation financière extérieure du pays.
95. Établir une politique en vue de la
concertation de nouveaux crédits et de leur utilisation rationnelle, ainsi que
de la gestion et du contrôle des niveaux d’endettement du pays. Réviser les
réglementations existantes et, le cas échéant, en émettre de nouvelles afin de
garantir l’application de cette politique.
96. Continuer de favoriser la participation
du capital étranger, à titre de complément des efforts d’investissements
nationaux, dans les activités qui présenteraient un intérêt pour le pays, en
correspondance avec les projections du développement économique et social à
court, moyen et long termes.
97. Garantir que l’introduction de
l’investissement étranger réponde à différents objectifs tels que : accès
à des technologies de pointe et à des méthodes de gestion ;
diversification et élargissement des marchés d’exportation ; substitution
d’importations ; financement extérieur à moyen et long termes en vue de la
construction de l’objectif productif et du capital d’exploitation associé à son
fonctionnement ; création de sources d’emploi.
98. Perfectionner les réglementations et
les procédés d’évaluation, d’approbation et de mise en œuvre de la participation
de l’investissement étranger, en assouplissant ce processus. Contrôler
rigoureusement l’application des réglementations, des procédés et des
engagements contractés par la contrepartie étrangère dans n’importe quelle
modalité d’investissement étranger.
99. Fixer un délai maximum à la
concrétisation des différentes modalités d’investissement étranger et décider
de leur sort pour éviter qu’elles consomment des ressources indéfiniment et
aggravent leur inefficacité.
100. Favoriser, en établissant n’importe
quelle modalité d’investissement étranger, l’apport de plus gros revenus, en
plus des salaires, des impôts et des dividendes, en faisant en sorte que les
entreprises nationales assurent la prestation de services et les approvisionnements
correspondants.
101. Favoriser, en promouvant les
investissements, la participation diversifiée d’entreprises de différents pays.
102. Élaborer et actualiser en permanence
un portefeuille d’investissements ouvert éventuellement à la participation
étrangère.
103. Promouvoir des Zones de développement
spéciales qui permettent d’accroître les exportations, la substitution réelle
d’importations, les projets de technologie de pointe et de développement local,
et qui créent des emplois nouveaux.
104. Garantir que l’activité économique
des associations économiques internationales corresponde au Plan de l’économie
nationale.
105. Évaluer les associations actuelles
avec le capital étranger et introduire les adaptations requises afin qu’elles
s’ajustent aux exigences du pays.
106. Analyser, parmi les possibilités de financement qu’offre l’investissement
étranger, les industries non exportatrices qui s’avéreraient indispensables
pour assurer d’autres productions essentielles à l’économie ou se substituant à
des importations.
107. Promouvoir, à condition d’être
justifié économiquement et d’être utile, la création d’entreprises et
d’alliances à l’étranger qui favoriseraient un meilleur positionnement des
intérêts de Cuba sur les marchés extérieurs.
108. Garantir que toutes les actions de
coopération internationale que Cuba reçoit et offre soient inscrites dans le
Plan de l’économie nationale afin d’en assurer l’intégralité.
109. Perfectionner et compléter le cadre
légal et réglementaire concernant tant la réception que la prestation de
services de coopération économique et scientifico-technique du pays.
110. Continuer de développer la solidarité
internationale par la coopération qu’offre Cuba et établir les registres
économiques et statistiques requis pour pouvoir réaliser les analyses
pertinentes, surtout en matière de coûts.
111.
Envisager
dans la mesure du possible au moins la compensation des coûts dans la
coopération solidaire de Cuba.
112.
Promouvoir
la coopération multilatérale, notamment avec des institutions de l’Organisation
des Nations Unies, qui permettrait de canaliser vers notre pays des ressources
financières et des technologies en fonction des priorités de développement
nationales.
113.
Donner
la priorité, dans les relations avec les organisations de coopération
internationale, à l’appui matériel et technologique qui permette de développer
l’exploitation de diverses sources d’énergie renouvelables.
114. Donner la priorité à la participation
à l’Alliance bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA) et travailler
sans traîner et intensément à la coordination, à la coopération et à
l’intégralité économique des projets à court, moyen et long termes, afin
d’atteindre et d’enrichir les objectifs économiques, sociales et politiques
qu’elle promeut.
115.
Continuer
de participer activement à l’intégration économique avec l’Amérique latine et
les Caraïbes en tant qu’objectif stratégique, ainsi qu’aux mécanismes régionaux
d’intégration commerciale dans lesquels Cuba est parvenue à s’insérer :
Association latino-américaine d’intégration (ALADI), Communauté des Caraïbes
(CARICOM), Association des États des Caraïbes (AEC), PetroCaribe et d’autres,
et continuer de renforcer l’unité entre leurs membres.
116. Les investissements fondamentaux
doivent répondre à la stratégie de développement du pays à court, moyen et long
termes, en éliminant la spontanéité, l’improvisation, la superficialité,
l’inaccomplissement des plans, le manque de profondeur dans les études de
faisabilité et le manque d’intégralité au départ.
117.
Les
activités de maintenance technologique et constructive constitueront la
première priorité dans tous les domaines de l’économie.
118. Les investissements s’orientation en
priorité vers l’activité productive et les services afin d’engendrer des
bénéfices à court terme, ainsi que vers l’infrastructure nécessaire au
développement durable de l’économie nationale.
119. Il faudra demander toujours plus
d’exigence et de contrôle aux organismes de l’Administration centrale de l’État
et aux Conseils de l’administration dans leur rôle d’investisseurs centraux afin
qu’ils donnent la priorité requise au suivi intégral de ce processus, depuis la
conception jusqu’à l’évaluation des résultats.
120. On élèvera la qualité et la
hiérarchie des plans généraux en matière d’aménagement du territoire et
d’urbanisation aux échelons national, provincial et municipal, ainsi que leur
intégration aux prévisions à moyen et long termes de l’économie et au Plan
d’investissements, en tenant compte des risques de tremblements de terre et
d’autres catastrophes naturelles. Il faudra garantir la profondeur, la
souplesse et les délais de réponse aux consultations obligatoires, en
récupérant la discipline territoriale et urbaine.
121.
On
favorisera la création des conditions requises pour décentraliser le Plan
d’investissements et modifier sa conception, en octroyant des facultés de
décision sur les investissements aux organismes de l’Administration centrale de
l’État, aux Conseils de l’administration, aux entreprises et aux unités
budgétisées.
122. Le contrat constituera un outil de
travail dans la planification et le contrôle de toutes les étapes de
l’investissement pour en assurer le résultat final, avec la qualité requise et
dans les délais fixés dans le calendrier d’exécution.
123. Les investissements approuvés
démontreront – à titre de politique générale – leur capacité à s’amortir par
leurs propres résultats et se feront à partir de crédits extérieurs ou du capital
interne, le remboursement devant s’effectuer à partir des ressources
engendrées.
124. Fixer un calendrier d’exécution des
investissements afin de minimiser l’immobilisation des ressources dans les
objectifs à lent mûrissement. Exécuter en priorité les objectifs assurant la
réponse la plus rapide ou améliorant l’intégralité des objectifs les plus
importants.
125. Fixer des priorités par étape aux
objectifs à longue portée temporelle, afin que des segments puissent entrer en
exploitation indépendamment des autres et commencer à s’amortir aussitôt.
126. Les investissements industriels,
créateur de biens d’exploitation et de biens intermédiaires pour l’économie
nationale, devront répondre en priorité aux objectifs stratégiques du pays.
127. On continuera d’assimiler et
d’introduire de nouvelles techniques de direction dans les investissements,
ainsi que des organes de conception et de construction, dans le cadre des associations
économiques internationales. Évaluer à titre exceptionnel la participation de
constructeurs et de concepteurs étrangers dans l’exécution d’investissements
dont la complexité et l’importance l’exigeraient.
128. Évaluer l’application des appels
d’offre entre organismes cubains en matière de services de conception et de
construction, en proposant leurs réglementations et leur mise en œuvre afin
d’élever l’efficacité, la compétitivité et la qualité nécessaires dans les
investissements du pays.
129. Concevoir, en matière de science, de
technologie, d’innovation et d’environnement, une politique intégrale qui
tienne compte de l’accélération de leurs changements et de leur interdépendance
croissante, afin qu’elle réponse aux besoins du développement de l’économie et
de la société à court, moyen et long termes, et qu’elle permette d’élever
l’efficacité économique, d’accroître les exportations à haute valeur ajoutée,
de substituer des importations, de satisfaire les besoins de la population et
d’accroître sa participation à la construction du socialisme, tout en
protégeant l’environnement, le patrimoine et la culture du pays.
130. Adopter les mesures de
restructuration fonctionnelle et structurelle requises et actualiser les
instruments juridiques pertinents afin de garantir une gestion intégrale et
efficace du Système de science, de technologie, d’innovation et
d’environnement.
131.
Maintenir
et améliorer les résultats obtenus dans les domaines de la biotechnologie, de
la production médicale et pharmaceutique, de l’industrie des logiciels et de
l’informatisation de la société, des sciences de base, des sciences naturelles,
de l’étude et de l’emploi des sources d’énergie renouvelables, des technologies
sociales et éducatives, du transfert de technologie industrielle, de la
production d’équipements de pointe, de la nanotechnologie et des services
scientifiques et technologiques à haute valeur ajoutée.
132. Perfectionner les conditions
organisationnelles, juridiques et institutionnelles permettant d’établir des
types d’organisation économique qui combinent la recherche scientifique et
l’innovation technologique, le développement rapide et efficace de nouveaux
produits et services, leur production efficace selon des normes de qualité
appropriées, et leur vente interne et externe, tout ceci devant constituer un
apport à la société et stimuler la reproduction du cycle. Étendre ces concepts
à l’activité scientifique des universités.
133. Mener et augmenter des recherches
intégrales afin de protéger, de conserver et de restaurer l’environnement, et
adapter la politique environnementale aux nouvelles projections du scénario économique
et social. Donner la priorité à des études visant à faire face aux changements
climatiques et, en général, à assurer le développement durable du pays. Mettre
l’accent sur la conservation et l’utilisation rationnelle des ressources
naturelles comme les sols, l’eau, les plages, l’atmosphère, les forêts et la
biodiversité, ainsi que sur la promotion de l’éducation environnementale.
134. Les organismes économiques sous
toutes les formes de gestion seront dotés d’un cadre réglementaire qui
favorisera l’introduction systématique et accélérée des résultats de la
science, de l’innovation et de la technologie dans la production et les
services, en tenant compte des normes de responsabilité sociale et
environnementale établies.
135. Définir une politique technologique
qui contribue à réorienter le développement industriel et qui comprenne le
contrôle des technologies existant dans le pays, afin de les moderniser
systématiquement en fonction de l’efficacité énergétique, de l’efficacité
productive et de l’impact environnemental, et qui contribue à élever la
souveraineté technologique dans des branches stratégiques. Analyser, en
important des technologies, la capacité du pays à les maîtriser et à satisfaire
les services qu’elles demandent, dont la fabrication de pièces de rechange,
l’approvisionnement métrologique et la normalisation.
136. On promouvra dans l’agriculture et
l’élevage, tout au long de la chaîne productive, l’application d’une gestion
intégrée de la science, de la technologie, de l’innovation et de
l’environnement, en vue d’accroître la production d’aliments et d’améliorer la
santé animale, dont le perfectionnement des services aux producteurs, à partir
d’une réduction des coûts, d’un emploi accru de composants et d’intrants de
production nationale, et de l’exploitation des capacités scientifiques et
technologiques disponibles dans le pays.
137. Continuer de promouvoir le
développement des recherches sociales et humaines sur des questions
prioritaires de la vie de la société, et de perfectionner les méthodes
d’introduction de leurs résultats dans la prise de décision aux différents
niveaux.
138. Prêter plus d’attention à la
formation et au recyclage continus du personnel technique et des cadres
qualifiés capables de répondre au développement scientifico-technologique – et
d’anticiper sur lui – dans les principaux domaines de la production et des
services, ainsi qu’en ce qui concerne la prévention et l’atténuation des
retombées sociales et environnementales.
139. Définir et impulser de nouvelles
voies pour stimuler la créativité de collectifs professionnels de base et pour
renforcer leur participation à la solution des problèmes technologiques de la
production et des services et à la promotion de formes productives respectueuses
de l’environnement.
140. Continuer de préserver les conquêtes
de
141. Restaurer le rôle du travail et des
revenus qui en proviennent en tant que voie fondamentale pour contribuer au
développement de la société et à la satisfaction des besoins personnels et
familiaux.
142. Garantir l’élévation systématique et
soutenue de la qualité des services à la population, et concevoir à nouveau les
politiques en cours, selon les possibilités de l’économie.
143. Continuer à perfectionner
l’éducation, la santé, la culture et le sport, en vue de quoi il est
indispensable de réduire ou de supprimer les dépenses excessives dans le
domaine social, et engendrer de nouvelles sources de revenus et évaluer toutes
les activités qui pourraient passer du secteur budgétisé au système
d’entreprise.
144. Prêter une attention spéciale à
l’étude et à la mise en place, dans tous les secteurs de la société, de
stratégies permettant de faire face au fort vieillissement de la population.
145. Continuer d’élever la qualité et la rigueur de l’enseignement,
donner la hiérarchie requise au recyclage permanent, exalter le rôle de
l’enseignant et prêter toute l’attention requise à ce personnel, ainsi qu’au rôle de la famille dans
l’éducation des enfants et des jeunes. Mieux utiliser et exploiter la force de
travail et les capacités existantes.
146. Former avec la qualité et la rigueur
requises le personnel enseignant dont a besoin chaque province et municipalité
afin de répondre aux besoins des établissements d’enseignement aux différents
niveaux.
147. Renforcer le rôle du professeur face
à l’élève et faire en sorte que les équipements et les moyens audiovisuels
servent de complément à la fonction éducative de l’enseignant et qu’ils soient
utilisés rationnellement.
148. Restructurer graduellement le réseau
scolaire. Maintenir dans l’enseignement des premier et deuxième cycles du
secondaire le minimum d’internes indispensable et réduire les frais à titre de
transport, d’alimentation et de conditions matérielles de vie.
149. Ajuster les capacités du réseau
scolaire et le personnel enseignant dans l’éducation primaire en correspondance
avec le développement économique, sociodémographique et avec les lieux de résidence
des élèves.
150. Faire en sorte que les inscriptions
dans les différents cursus et spécialités correspondent aux demandes de
développement de l’économie et de la société. Garantir que l’éveil de la
vocation et l’orientation professionnelle offerts dès le primaire, de concert
avec les organismes de production et de services et avec la participation de la
famille, favorisent la reconnaissance de la fonction des techniciens de niveau
moyen et d’ouvriers qualifiés.
151.
Élever
la rigueur et l’efficacité de l’enseignement afin d’accroître l’efficacité du
cycle scolaire (pourcentage de réussites par rapport aux inscrits en début de
cycle).
152. Actualiser les programmes de
formation et de recherche des universités en fonction des besoins du
développement économique et social du pays et des nouvelles technologiques, et
accroître les inscriptions dans les branches agropastorales, pédagogiques,
technologiques et des sciences de base connexes.
153. Les possibilités d’études ouvertes
aux travailleurs doivent reposer sur le principe que ceux-ci doivent prendre
sur leur temps libre et engager leurs efforts personnels, sauf les cas
présentant un intérêt spécial pour l’État.
154. Élever la qualité des services
prêtés, faire en sorte que la population soit satisfaite, améliorer les conditions
de travail du personnel de santé et prêter attention à ses besoins. Garantir
l’utilisation efficace des ressources, faire des économies et éliminer les
dépenses superflues.
155. Réorganiser, regrouper et
régionaliser les services de santé, dont les urgences et le transport
sanitaire, à partir des besoins de chaque province et de chaque commune. Faire
en sorte que le système de santé contribue à ce que chaque patient reçoive
l’assistance dont il a besoin avec la qualité requise.
156. Consolider l’enseignement et l’emploi
de la méthode clinique et épidémiologique et l’étude de l’environnement social
dans l’approche des problèmes de santé de la population, afin de contribuer à
une utilisation rationnelle des moyens technologiques de diagnostic et de
traitement des maladies.
157. Continuer de favoriser les espaces
éducatifs pour éviter l’automédication dans la population et mettre en œuvre
d’autres mesures qui contribuent à une utilisation rationnelle des médicaments.
158. Prêter la plus grande attention au
développement de la médecine naturelle et traditionnelle.
159. Renforcer les actions sanitaires de
promotion et de prévention afin d’améliorer le style de vie des citoyens et
d’accroître leurs niveaux de santé dans le cadre d’une participation
intersectorielle et communautaire.
160. Faire en sorte que la formation de
médecins spécialistes réponde aux besoins du pays et à ceux de la coopération
internationale qu’offre Cuba.
161. Promouvoir en priorité la culture
physique et le sport dans toutes leurs manifestations afin d’élever la qualité
de la vie, de l’éducation et de la formation intégrale des citoyens. Pour ce
faire, se concentrer principalement sur la pratique massive du sport et sur
l’activité physique, à partir d’une restructuration du système sportif et de
son réseau de centres.
162. Élever la qualité et la rigueur dans
la formation d’athlètes et d’enseignants, ainsi qu’en ce qui concerne
l’organisation de réunions et de compétitions nationales, et la participation de
sportifs à des compétitions à l’étranger, en rationalisant les dépenses.
163. Continuer à promouvoir la défense de
l’identité, la conservation du patrimoine culturel, la création artistique et
littéraire et la capacité d’apprécier l’art. Promouvoir la lecture, enrichir la
vie culturelle de la population et renforcer le travail communautaire en tant
que moyens de satisfaire les besoins spirituels et de rehausser les valeurs
sociales.
164. Continuer d’élever la qualité et la
rigueur dans l’enseignement artistique professionnel et ajuster les
inscriptions dans les différentes spécialités aux besoins des provinces et des
communes et des groupes professionnels emblématiques.
165. Diminuer la participation relative du
budget de l’État au financement de la sécurité sociale, qui continuera
d’augmenter compte tenu de l’accroissement du nombre de retraités, ce pourquoi
il faudra continuer d’étendre la contribution des travailleurs du secteur
public et l’application de régimes de contribution spéciaux dans le secteur non
public.
166. Faire en sorte que l’assistance
sociale protège les personnes qui en ont vraiment besoin parce qu’elles ne
peuvent pas travailler ou n’ont pas de familles pour les prendre en
charge ; éliminer les prestations qui peuvent être assumées par les
personnes ou leurs familles, et en ajuster d’autres en fonction de l’élévation
des prestations et des pensions ces dernières années. Parallèlement, intégrer
tout le travail social dans un seul centre de coordination.
167. Favoriser l’incorporation au travail
des personnes à même de le faire, comme manière de contribution aux objectifs
de la société et à la satisfaction de leurs besoins.
168. Élargir le travail dans le secteur
non public, comme une autre possibilité d’emploi, en fonction des nouvelles
formes organisationnelles qui seront établies dans la production et les
services.
169. Restructurer le travail dans le pays
pour, à partir du principe de l’adéquation au poste, éliminer les sureffectifs
et les traitements paternalistes, stimuler la nécessité de travailler et
réduire les dépenses pour l’économie et le budget de l’État.
170. Faire en sorte que les salaires
garantissent que chacun touche selon son travail, que celui-ci engendre des
produits et des services de qualité et une augmentation de la production et de
la productivité, et que les revenus salariaux contribuent dûment à la
satisfaction des besoins essentiels des travailleurs et de leurs familles.
171.
Élever
les salaires d’une manière graduelle, en commençant par les activités aux
résultats les plus efficaces et par les travailleurs qui apportent des bénéfices
ayant des retombées économiques et sociales significatives.
172. Prévoir la formation de force de
travail qualifiée en fonction de la demande actuelle et du développement du
pays, en vue de quoi il faut corriger les déformations que la formation de
spécialistes de niveau supérieur, de techniciens et d’ouvriers qualifiés
présente dans sa structure.
173. Éliminer les gratuités indues et les
subventions excessives selon le principe qu’il faut compenser les personnes
dans le besoin, et non subventionner des produits en général.
174. Éliminer d’une manière ordonnée et
graduelle le carnet d’approvisionnements en tant que forme de distribution
normalisée, égalitaire et subventionnée.
175. Maintenir l’alimentation offerte dans
le domaine des services sociaux, en donnant la priorité aux institutions de
santé et aux établissements d’enseignement qui l’exigeraient. Perfectionner les
moyens de protéger sur le plan alimentaire la population vulnérable et à
risques.
176. Maintenir les cantines d’entreprise
là où elles sont indispensables, mais en fixant des prix non subventionnés.
177. Faire en sorte que ce secteur
contribue progressivement à la balance des paiements du pays et cesse d’être un
importateur net d’aliments, afin de diminuer sa grande dépendance d’envers le
financement provenant des recettes d’autres secteurs.
178. Adopter un nouveau modèle de gestion
adapté à la plus grande présence de formes productives non publiques, lequel
devra reposer sur une utilisation plus efficace des relations commerciales et
monétaires, en délimitant les fonctions de l’État et celles des entreprises
afin de promouvoir une plus grande autonomie des producteurs, accroître
l’efficacité et permettre une décentralisation graduelle vers les administrations
locales.
179. Adapter la législation aux
transformations en cours dans la base productive, afin que celle-ci fonctionne
d’une manière efficace et compétitive, et décentraliser le système de gestion
économique et financière. Perfectionner les structures organisationnelles afin
d’appliquer des instruments de contrôle et d’information fiables.
180. Garantir l’autonomie de gestion des
différentes formes de coopératives et introduire graduellement les coopératives
de services dans l’activité agro-industrielle à l’échelon local.
181. Adapter la production agroalimentaire
à la demande et à la transformation de la commercialisation en élevant la
qualité et l’exigence des contrats, afin que les parties accomplissent leurs
obligations, en limitant la circulation centralisée aux postes liés aux bilans nationaux,
en octroyant un rôle plus actif aux mécanismes de la libre concurrence pour le
reste des productions.
182. Restructurer le système actuel de
commercialisation des intrants et des équipements, en tenant compte du nouveau
scénario de l’activité agroalimentaire et des mécanismes financiers qui seront
mis en place, en assurant une correspondance adéquate entre la qualité et les
prix des produits, en facilitant l’accès direct des formes productives et des
producteurs à ces ressources à travers le réseau d’établissements qui sera
établi dans les territoires.
183. Transformer le système de ramassage
et de commercialisation des produits de l’agriculture et de l’élevage en
instaurant des mécanismes de gestion plus souples qui contribuent à réduire les
pertes par une simplification des liens entre la production primaire et le
consommateur final, y compris la possibilité que le producteur écoule ses
produits sur le marché par ses propres moyens. Accroître et perfectionner
l’activité de conditionnement pour améliorer la qualité des produits en vente.
184. Donner la priorité à court terme à la
substitution d’importations des aliments qui peuvent être produits efficacement
dans le pays. Les ressources devront se concentrer là où il existe les meilleures
conditions pour qu’elles soient employées le plus efficacement afin d’élever
les rendements et l’efficacité de la production ; il faudra de même
consolider l’application des résultats de la science et de la technique.
185. Organiser la production agropastorale
dans les activités qui engendrent des revenus externes ou qui servent de
substitution d’importations, en appliquant une approche systémique ou de chaîne
productive qui inclue non seulement la production primaire, mais tous les
maillons articulés autour du complexe agro-industriel. Ces chaînes se
développeront à partir des ressources mêmes du système, à partir des revenus
nets pour exportations ou des économies faites grâce à des substitutions
d’importations. Une approche territoriale en vue de l’auto-approvisionnement à
cette échelle – l’accent devant être mis sur le programme de l’agriculture
suburbaine qui devra s’étendre à tout le pays – devra surtout prédominer dans
l’organisation de la production concernant le reste des activités.
186. Associer dûment les pôles de
production agropastorale à l’industrie de traitement afin de garantir
l’approvisionnement des grandes villes, les postes d’exportation et le marché
de devises interne.
187. Continuer de réduire les terres
improductives et élever les rendements par la diversification, la rotation et
la polyculture. Développer une agriculture durable en harmonie avec
l’environnement qui favorise l’utilisation efficace des ressources
phytogénétiques et zoogénétiques, dont les semences, les variétés, la
discipline technologique, la protection phytosanitaire, tout en renforçant la
production et l’utilisation des engrais organiques, des biofertilisants et des
biopesticides.
188. Développer une politique intégrale
qui contribuer à élever la production, le traitement, la conservation et la
commercialisation de semences.
189. Faire en sorte que la cession de
terres en usufruit favorise des résultats productifs semblables à ceux des
secteurs coopératif et paysan, où le producteur ne sera pas un salarié et vivra
de ses revenus. Introduire les modifications pertinentes dans le décret-loi 259
afin d’assurer la continuité et la durabilité de l’exploitation des terres
cédées en usufruit.
190. Maintenir le rôle régulateur de
l’État dans la formation des prix de collecte des produits agropastoraux qui se
substituent à des importations ou génèrent des exportations afin de stimuler
les producteurs primaires. Tenir compte de l’évolution des cours sur les
marchés internationaux.
191. Prêter une attention spéciale au
développement du traitement et d’autres activités qui incorporent de la valeur
au produit agropastoral, en élèvent la qualité et la présentation, permettent
de faire des économies sur les transport et les frais de distribution et de
conservation, en intégrant les petites usines de traitement d’aliments à
l’échelle locale à la grande industrie, afin de renforcer l’offre d’aliments
sur le marché intérieur, dont la substitution d’importations et les
exportations.
192. Continuer de développer le programme
d’élevage en ce qui concerne les bovins, les buffles, les porcs, les poulets et
le petit bétail, en renforçant le développement génétique du cheptel afin
d’augmenter la production de protéines, en élevant les sources nationales
d’alimentation animale. Assurer les services vétérinaires, élever la production
nationale de médicaments et accroître l’insémination artificielle.
193. Assurer l’exécution des programmes de
production de riz, de haricots, de maïs, de soja et d’autres grains qui
garantissent l’élévation de la production, afin de pouvoir en réduire
progressivement les importations.
194. Stimuler le développement du café, du
miel, du cacao et d’autres produits afin de contribuer à la récupération
progressive de ces produits d’exportations traditionnels ; dans le tabac,
exploiter au maximum les possibilités du marché extérieur.
195. Réanimer l’agrumiculture, élever la
production d’autres fruits et en assurer la commercialisation efficace sur les
marchés national et étranger.
196. Réaliser un programme intégral de
maintenance, de conservation et de développement de plantations forestières en
donnant la priorité à la protection des bassins hydrographiques, notamment les
barrages, les rives des cours d’eau, les montagnes et les côtes.
197. Développer une politique intégrale
qui contribue au repeuplement graduelle des campagnes, en adoptant des mesures
qui stimulent l’incorporation, la permanence et la stabilité de la force de
travail dans ce secteur et envisagent l’établissement définitif de familles.
198. Adopter en priorité des mesures qui
stimulent l’incorporation et la permanence de jeunes dans l’agriculture et
l’élevage, et, notamment, favoriser la remise de terres en usufruit comme créatrice
d’emplois.
199. Organiser la force de travail en
collectivités afin d’assurer un rapport correct avec la surface et les
résultats finaux, ainsi que l’augmentation de la productivité des travailleurs
dans l’agriculture et l’élevage.
200.
Développer
un système intégral de formation en conformité avec les changements structurels
afin de garantir la formation et le recyclage des chefs et des travailleurs en
matière d’agronomie, de médecine vétérinaire, de technologie industrielle et de
technologie des aliments, d’économie, de gestion et de direction, en intégrant
les aspects relatifs à a gestion coopérative et environnementale.
201. Concentrer les investissements sur
les producteurs les plus efficaces, en tenant compte des caractéristiques
territoriales et du lien avec l’industrie, en les allouant en priorité à
l’irrigation, à la récupération de machines agricoles, au transport
technologique, ainsi qu’aux nouvelles technologies et aux nouveaux équipements
industriels indispensables pour assimiler les augmentations de production et
assurer une meilleure efficacité.
202.
Réorganiser
les activités d’irrigation, de drainage et les services de machines agricoles,
afin de rationaliser l’usage de l’eau, de l’infrastructure hydraulique et des
engins agricoles disponibles, en combinant la traction animale et les
technologies de pointe.
203.
Garantir
les services bancaires spécialisés dans le secteur agro-industriel afin
d’appuyer les producteurs en facilitant des financements et le contrôle de leur
exécution. Renforcer et élargir l’activité des assurances dans l’agriculture et
l’élevage, en favorisant une application plus efficace.
204.
Actualiser
et exécuter des programmes visant à la préservation et à la récupération des
ressources naturelles utilisées : sols, eau, forêts, animaux et plantes,
en formant les producteurs à la gestion environnementale et en appliquant plus
rigoureusement les réglementations établies et les pénalisations en cas de
violation.
205.
Développer
efficacement le programme d’auto-approvisionnement alimentaire municipal, en
s’appuyant sur l’agriculture urbaine et suburbaine.
206.
Exécuter
le programme d’agriculture suburbaine en exploitant efficacement les terres qui
entourent les villes et les villages, avec le moindre dépense possible de
carburants et d’intrants importés, en employant les ressources locales et en
recourant largement à la traction animale.
207.
Transformer
graduellement l’agro-industrie alimentaire, y compris son développement local,
afin de mieux utiliser les matières premières et la diversification de la
production.
208.
Appliquer
les systèmes de gestion de la qualité en conformité avec les normes établies et
les exigences des clients, afin d’assurer, entre autres objectifs, l’innocuité
des aliments.
209.
L’agro-industrie
sucrière aura pour objectif principal d’élever la production de canne d’une
manière soutenue, en donnant la priorité au réaménagement des surfaces pour les
rapprocher des sucreries. Dans son développement, elle devra perfectionner le
rapport entre la sucrerie et les producteurs de canne, tirer profit des
traditions sucrières et de l’expérience existante.
210. Dans la formation des prix d’achat de
la canne aux producteurs, il faudra tenir compte des fluctuations des cours du
sucre sur le marché international, en faisant en sorte, par ailleurs, qu’ils
soient stimulants par comparaison avec les autres cultures, afin d’assurer
l’accroissement de la production de canne et d’élever les revenus des
travailleurs associés à cette activité.
211.
Accroître
graduellement la production de sucre et de dérivés de la canne, en garantissant
une organisation et une planification correctes de la campagne sucrière et de
la réparation industrielle, en respectant la discipline technologique, afin que
les recettes en devises permettent de financer les frais d’opération totaux, de
récupérer les investissements et de payer les frais de réparation, et de faire
un apport net au pays.
212. Diversifier les productions sucrières
en tenant compte des exigences des marchés international et intérieur.
Continuer de créer, de récupérer et d’exploiter dûment les usines de dérivés et
de sous-produits, en donnant la priorité à celles qui se consacrent à la
production d’alcool, d’aliment animal, de produits biologiques et autres.
213. Accroître la productivité et
l’efficacité de la pêche de plateforme en respectant les réglementations
halieutiques, afin d’exploiter rationnellement ces ressources et de préserver
le milieu marin et côtier. Développer l’aquiculture en garantissant une discipline
technologique élevée et en améliorant constamment la génétique. Obtenir dans ce
secteur des revenus extérieurs nets afin de financier l’importation des
productions qu’il ne sera pas possible de garantir dans le pays.
214. Accroître dans l’industrie halieutique,
selon des normes de qualité, les livraisons de produits de la pêche nationale
au secteur touristique et au reste du marché intérieur en devises.
215. Donner la priorité en politique
industrielle, en tant qu’objectif fondamental, à la promotion des exportations
et à la réduction des coûts, notamment en ce qui concerne les importations.
216. Améliorer l’infrastructure technique
de normalisation, de métrologie et de contrôle de la qualité en conformité avec
les objectifs prioritaires de l’exportation et de la substitution
d’importations.
217. Réorienter à court terme les
productions industrielles afin de répondre à la demande des marchés d’intrants
nécessaires aux différentes formes de production (en particulier les
coopératives et les travailleurs à leur compte), et développer l’offre
d’équipements aux productions à petite échelle, notamment pour appuyer le
développement des industries locales par de nouveaux types de machines et
d’équipements d’exploitation et de maintenance faciles.
218. Prêter attention en priorité à
l’impact environnemental associé au développement industriel existant et en
projet, en particulier dans la chimie, l’industrie du pétrole et la
pétrochimie, les mines, en particulier le nickel, le ciment et d’autres
matériaux de construction, ainsi que dans les territoires les plus touchés, en
renforçant les systèmes de contrôle et de suivi.
219. Intensifier la restructuration et le
réaménagement du parc industriel ; concentrer les capacités dispersées et
assurer l’exploitation rationnelle des installations et des équipements qui
seraient désaffectés, y compris en les vendant ou en les cédant en usufruit à
des travailleurs à leur compte ou à d’autres modalités de propriété non
publiques.
220.
Donner
la priorité à la relance de la maintenance industrielle, dont la production et
la récupération des parties, de pièces de rechange et d’outils.
221. Consolider l’industrie pharmaceutique
et biotechnologique comme l’une des activités économiques à plus grandes
capacités exportatrices, et incorporer de nouveaux produits sur le marché
national à titre de substitution d’importations.
222.
Développer
l’industrie des suppléments diététiques et des médicaments naturels à partir
d’ingrédients nationaux à des fins de consommation nationale et d’exportation.
223. Accroître la souveraineté
technologique dans le développement de l’infrastructure des télécommunications
et promouvoir le développement de nouvelles plateformes technologiques en
neurotechnologie, en nanotechnologie, en robotique et en télémédecine.
224.
Améliorer
la position de l’industrie du nickel sur les marchés en accroissant la
production, en élevant la qualité de ses produits et en réduisant les coûts, et
en exploitant mieux les ressources minérales. Améliorer la réparation et la
maintenance des installations industrielles selon le programme adopté.
225.
Exécuter
au plus vite les projets en cours pour la prospection et l’exploitation de
petits gisements de minerais, en particulier l’or, l’argent, le chrome, le
cuivre et le zinc.
226.
Exécuter
dans l’industrie électronique, informatique et des télécommunications les
investissements qui permettront de maintenir les acquis et de les développer
selon les possibilités économiques du pays, en vue d’accroître les
exportations, la souveraineté technologique et les services en fonction des
priorités fixées.
227.
Consolider
l’organisation et le développement de capacités de services de conception
professionnels, et leur intégration aux systèmes d’entreprises.
228.
Renforcer
les capacités de prospection et de vigilance technologique et la politiques de
protection de la propriété industrielle à Cuba et sur les principaux marchés
extérieurs.
229.
Continuer
de développer le Pôle industriel de Cienfuegos qui fournira des produits de
grande valeur comme l’ammoniaque, l’urée et le gaz liquide.
230.
Accroître
la production d’engrais grâce à la récupération de l’usine de nitrate
d’ammonium, à la réhabilitation de l’usine d’engrais granulés de Matanzas, en
élevant l’utilisation de matières premières nationales comme la phosphorite et
la zéolite. Continuer de remplacer les importations d’herbicides et de
moderniser les capacités de production de chlore et de sel, selon les
prévisions.
231. Développer la production de pneumatiques,
fondamentalement pour l’agriculture et le transport ; réparer les usines
de rechapage pour qu’elles fonctionnent selon les capacités installées, et
agrandir les capacités de rechapage à froid. Renforcer la production d’articles
de caoutchouc.
232. Développer les usines de récipients
et d’emballages à partir d’une conception intégrale de cette activité. Produire
en priorité les récipients qu’exigent les activités d’exportation et le
développement agro-alimentaire.
233. Récupérer et accroître la production
de matériaux de construction pour garantir les programmes d’investissements
prioritaires du pays (tourisme, logements, industries, entre autres),
l’expansion des exportations et la vente à la population. Développer des
productions à plus forte valeur ajoutée et de meilleure qualité. Obtenir des
augmentations significatives dans la quantité et la diversité des productions
locales de matériaux de construction et divulguer leurs normes d’emploi.
234.
Exécuter
des investissements dans la métallurgie ferreuse pour accroître les capacités,
réduire la consommation énergétique, diversifier la production de laminés
d’acier longs et de métaux emboutis, et améliorer leur qualité. Consolider la
chaîne productive acier-fil machine-fil de fer et renforcer la production de
ses dérivés.
235. Intensifier le recyclage et augmenter
la valeur ajoutée des produits récupérés, en donnant la priorité aux activités
à plus fortes retombées économiques à partir de ressources moindres et de leur
recapitalisation, selon les possibilités de l’économie.
236.
Entreprendre
dans l’industrie de constructions mécaniques un processus de redimensionnement
et de réorganisation productive des capacités dispersées dans plusieurs
ministères, y compris par des investissements permettant de renouveler les
machines-outils et les équipements obsolètes du point de vue technologique et
en mauvaises conditions techniques, selon les possibilités de l’économie.
237. Accroître les exportations de
l’industrie métallurgique et de constructions mécaniques en diversifiant les
marchés et en tirant profit au maximum des possibilités du commerce Sud-Sud, y
compris par le développement de liens stratégiques à des fins d’intégration, de
coopération et de complémentarité industrielle.
238.
Réorganiser
et restructurer à court terme le système d’entreprises dans l’industrie légère
afin d’éliminer le surdimensionnement de structures et les sureffectifs, et
entreprendre les transformations technico-productives et administratives
requises.
239.
Modifier
le modèle de gestion de l’industrie locale en assouplissant son fonctionnement,
afin de permettre le développement de productions artisanales et la fabrication
de biens de consommation en petites séries ou à la demande, ainsi que la
prestation de services de réparation et de maintenance, y compris en ouvrant de
plus grands espaces aux activités non publiques.
240.
Élever
la production nationale de pétrole brut et de gaz accompagnant, en développant
les gisements connus et en accélérant les études géologiques visant à disposer
de nouveaux gisements, dont les travaux de prospection dans
241. Élever les capacités de raffinage de
pétrole brut, pour atteindre des volumes qui permettent de réduire les
importations de produits dérivés.
242.
Élever
sensiblement l’efficacité dans la production électrique, en destinant
l’attention et les ressources requises à la maintenance des centrales en
fonctionnement, et obtenir des taux élevés de disponibilité dans les centrales
thermiques et dans les installations de production par groupes électrogènes.
243.
Conclure
le programme d’installation des groupes électrogènes fonctionnant au fioul et
accorder la priorité à l’installation des cycles combinés de Boca de Jaruco, de
Calicito et de Santa Cruz del Norte.
244.
Maintenir
une politique active dans la planification rationnelle de la charge
électrique afin de diminuer la demande
maximale et de réduire son impact sur les capacités de production.
245.
Poursuivre
le programme de réaménagement et de modernisation des réseaux et des sous-stations
électriques, d’élimination des zones de basse tension, en garantissant les
économies planifiées par une diminution des pertes dans la distribution et la
transmission de l’énergie électrique. Faire avancer le programme approuvé
d’électrification dans des zones isolées du système électro-énergétique
national, en fonction des besoins et des possibilités du pays, en utilisant les
sources les plus économiques.
246.
Promouvoir
la cogénération et la trigénération dans toutes les activités où cela est
possible. Élever en particulier la production d’électricité par
l’agro-industrie sucrière en tirant profit de la bagasse et des résidus
agricoles de la canne et du bois, en créant les conditions requises de
cogénération aux étapes d’inaction, aussi bien dans le raffinage que dans la
distillation.
247.
Promouvoir
l’exploitation des différentes sources d’énergie renouvelables,
fondamentalement le biogaz, l’énergie éolienne, l’énergie hydraulique, la
biomasse, l’énergie solaire et d’autres, en donnant la priorité à celles à plus
fortes retombées économiques.
248.
Atteindre
en priorité le potentiel d’économies identifié dans le secteur public et
travailler à capter les réserves d’efficacité dans le secteur résidentiel, y
compris par la révision des tarifs en vigueur pour qu’ils jouent leur rôle de
régulateurs de la demande. Dans les modalités non publiques de production et de
services – travailleurs à leur compte ou coopératives – appliquer des tarifs
non subventionnés.
249.
Élever
l’efficacité des services de réparation et de maintenance des équipements de
cuisson électriques afin qu’ils fonctionnent correctement.
250.
Étudier
la vente libre de combustible ménager et d’autres technologies de cuisson de
pointe, en tant que choix additionnel et à des prix non subventionnés.
251. Prêter spécialement attention à
l’efficacité énergétique dans le transport.
252.
Concevoir
les nouveaux investissements, la maintenance constructive et les réparations
capitalisables avec des solutions relatives à l’utilisation efficace de
l’énergie, en mettant en place des procédés de supervision adéquats.
253. Perfectionner la planification et le
contrôle de l’usage des porteurs énergétiques en amplifiant les éléments de
mesure et la qualité des indicateurs d’efficacité et de consommation fixés.
254.
Promouvoir
dans le système éducatif et sur les médias une meilleure connaissance de la
politique intégrale visant à l’économie et à l’usage efficace et durable de
l’énergie.
255.
L’objectif
fondamental de l’activité touristique est la captation directe de devises, en
maximisant le revenu moyen par touriste.
256.
L’activité
touristique devra croître d’une manière accélérée afin de dynamiser l’économie
en fonction d’un programme de développement efficace.
257.
Accroître
la compétitivité de Cuba sur les marchés, surtout en élevant la qualité des
services et en assurant une cohérence adéquate du ratio qualité/prix.
258.
Perfectionner
les formes de commercialisation en utilisant les technologies de l’information
et des communications les plus avancées.
259.
Accroître
l’arrivée de touristes, en diversifiant les marchés émetteurs et les segments
de clientèles, en élevant les rythmes de croissance en conformité avec l’essor
touristique.
260.
Créer,
diversifier et consolider au plus vite des services et des offres
complémentaires à ceux de l’hébergement et permettant de distinguer le pays, en
développant en priorité les modalités suivantes : tourisme de santé,
marinas et activités nautiques, golf et immobilier, tourisme d’aventure et de
nature, parcs thématiques, navigation de plaisance, histoire, culture et
patrimoine, congrès et foires, entre autres, y compris l’étude des
potentialités de la côte sud.
261. Perfectionner la communication
promotionnelle au niveau institutionnel et d’entreprises, en précisant la
gestion des ressources et leur allocation par des marchés et des techniques, en
recourant à une technologie de pointe.
262.
L’activité
non publique en matière d’hébergement, de restauration et d’autres services
continuera de se développer en tant qu’offre touristique complémentaire de
celle de l’État.
263.
Consolider
un modèle intégral d’autofinancement de l’activité touristique afin qu’elle
fonctionne d’une manière efficace tout au long de la chaîne
correspondante ; il faudra en particulier étudier des mécanismes
d’approvisionnement des installations touristiques à partir des potentialités
de toutes les modalités de production locales.
264.
Concevoir
et développer dans le cadre de l’initiative municipale des offres touristiques
attrayantes comme sources de recettes en devises (hébergement, services de
restauration, activités socioculturelles et historiques, activités équestres,
tourisme rural, observation de la flore et de la faune, entre autres).
265.
Dynamiser
et promouvoir le tourisme national en créant des offres qui permettent de tirer
le mieux parti de l’infrastructure créé en hôtels et dans d’autres attractions
touristiques, récréatives et historiques.
Étudier une politique qui facilite les voyages à l’étranger des Cubains
en qualité de touristes.
266.
Accroître
la participation de l’industrie et des services du pays aux ressources
utilisées dans l’activité et l’investissement touristique, ce qui contribuera
au développement d’autres branches de l’économie.
267.
Donner
la priorité à la maintenance et à la rénovation de l’infrastructure touristique
et connexe. Appliquer des politiques qui garantissent son développement
durable ; adopter des mesures pour diminuer les indicateurs de
consommation d’eau et d’énergie, accroître l’usage de sources d’énergie
renouvelables et le recyclage des déchets engendrés par la prestation des services
touristiques.
268.
Gérer
plus efficacement les bureaux et entreprises à l’étranger afin de capturer et
d’accroître de nouvelles modalités de tourisme et des segments de marché à haut
revenus.
269.
Continuer
de relever, de moderniser et de restructurer le transport terrestre et
maritime, en élevant l’efficacité et la qualité des services de transport de
marchandises et de passagers par une utilisation des ressources plus
rationnelle.
270.
Garantir
l’utilisation des mécanismes et des moyens les plus efficaces pour chaque type
de transport en perfectionnant l’équilibre des chargements du pays, en tirant
profit des avantages comparatifs du chemin de fer, du cabotage, des entreprises
spécialisées et de la conteneurisation afin de développer le transport
multimodal.
271. Les investissements seront amortis à
partir de leur rentabilité ; les investissements concernant le
développement du chemin de fer et de l’infrastructure portuaire et de leurs
équipements seront financés essentiellement à partir des économies d’énergie et
de la réduction des dépenses.
272.
Impulser
le programme de relèvement et de développement du chemin de fer dans le cadre
des investissements du pays, en donnant la priorité à l’amélioration et à la
maintenance des voies et à la gestion des opérations, afin d’accroître la
vitesse des trains, la sécurité et la discipline ferroviaires, et de raccourcir
les délais des transports de marchandises et de passagers. Tout ceci
s’exécutera selon le plan et les possibilités réelles.
273. Développer la flotte marchande
nationale et les chantiers navals pour élever la collecte de devises et faire
des économies sur le fret.
274.
Élever
l’efficacité des opérations portuaires en organisant des systèmes de travail
qui permettent une manutention des marchandises plus rapide, y compris par la
modernisation et la maintenance de l’infrastructure portuaire et des
équipements, ainsi que par le dragage des principaux ports du pays.
275.
Lier
le développement graduel de l’infrastructure portuaire à la solution du
financement international, dont le remboursement sera associé à la réduction
des factures en fret et de surestarie.
276.
Accroître
l’utilisation des conteneurs et l’efficacité dans leur manutention, en
réduisant la starie, en accélérant leur roulement et assurant une logistique
d’entreposage adéquate.
277.
Garantir
un programme d’investissement efficace dans le développement portuaire du pays,
en particulier à Mariel.
278.
Promouvoir
la conception de nouvelles formes organisationnelles, publiques et non
publiques, dans le transport de passagers et de marchandises, ainsi que dans
d’autres services associés à cette activité, en fonction des caractéristiques
de chaque territoire.
279.
Organiser
les services techniques permettant de garantir la maintenance et la
disponibilité des moyens de transport, dont ceux du secteur non public, et
veiller en priorité à leur qualité.
280.
Concevoir
une stratégie qui permette de moderniser graduellement la flotte aérienne
nationale de courtes distances et de l’utiliser efficacement afin de répondre à
la croissance du tourisme et de la demande nationale.
281. Offrir dans les installations
aéroportuaires du pays des services de qualité et compétitifs, en prêtant une
attention spéciale à la réduction du temps qu’y passe le passager, à la
simplification des démarches et au maintien de prix et tarifs concurrentiels
dans les Caraïbes.
282.
Accroître
le transport aérien de marchandises en exploitant mieux les capacités de la
flotte de passagers et de la flotte spécialisée afin, en premier lieu, de
prêter des services de meilleure qualité et plus efficaces qui permettront
d’élever les recettes en devises et de travailler à partir d’offres
compétitives à même d’appuyer l’exportation de produits nationaux et de réduire
les frais d’importation à titre de fret.
283.
Prêter
une attention prioritaire au transport urbain, rural, interurbain et
interprovincial de passagers, en stabilisant les services et leur qualité, en
assurant leur durabilité, en satisfaisant toujours plus la demande d’une
manière graduelle selon les possibilités du pays.
284.
Mettre
en place de nouvelles formes de paiement dans le transport urbain de passagers
afin de minimiser la fraude et le détournement des recettes.
285.
Garantir,
avec la qualité requise, le programme de réparation et de maintenance de
l’infrastructure routière, selon le plan de l’économie et en fonction des
possibilités réelles du pays.
286.
Instaurer
l’achat-vente de véhicules automobiles entre particuliers.
287.
Continuer
de perfectionner l’élaboration du bilan des capacités de construction et de
montage du pays, compte tenu de son importance pour planifier dûment les
investissements et les ressources connexes.
288.
Élever
l’efficacité dans la construction en utilisant des systèmes de paiement en
fonction des résultats et de leur qualité, en appliquant, là où c’est possible,
les deux tours de travail, en
accroissant le rendement de l’équipement technologique et non technologique, et
en introduisant de nouvelles technologies de construction.
289.
Envisager
la création d’entreprises nationales spécialisées dans la conception et la
construction d’œuvres telles que : terrains de golf, delphinariums,
marinas, spas, parcs thématiques et aquatiques, étroitement liés à l’infrastructure
du tourisme et à celle d’autres secteurs de l’économie qui le demanderaient.
290.
Conclure
l’étude des prix de la construction afin de les modifier et de les appliquer,
et d’évaluer ainsi correctement la valeur des constructions.
291. Adopter de nouvelles formes
d’organisation tant publiques que non publiques dans la construction.
292.
Les
travaux de maintenance et de conservation des logements, y compris par
l’adoption de modalités de gestion non publiques, et la commercialisation
accrue de matériaux de construction devront recevoir une attention prioritaire
afin d’apporter une solution aux problèmes de logement de la population.
293.
Il
faudra prêter une attention spéciale aux programmes de logements à l’échelle
municipale à partir des matières premières existant à chaque endroit et des
technologies disponibles pour fabriquer les matériaux nécessaires.
294.
On
entreprendra les actions pertinentes pour donner la priorité à la construction,
à la conservation et à la réparation de logements à la campagne, compte tenu de
la nécessité d’améliorer les conditions de vie et des particularités qui
rendent cette activité plus complexe dans les campagnes, afin de compléter et
de stabiliser la force de travail dans le secteur agro-alimentaire.
295.
La
construction de logements devra s’organiser selon différentes modalités, dont
une proportion significative par les particuliers et par d’autres moyens non
publics. Il faudra introduire de
nouvelles typologies et technologies de construction qui permettent
d’économiser des matériaux, des ressources énergétiques et de la main-d’œuvre,
et qui soient facilement exécutables par la population. Il faudra normaliser
les travaux à exécuter dans les espaces communs des édifices d’habitation qui,
compte tenu de leur spécialisation technique et de leur complexité, ne pourront
pas être assumés individuellement par les propriétaires, mais que ceux-ci
devront en tout cas payer.
296.
L’industrie
des matériaux de construction devra satisfaire, avec la qualité requise et en
mettant l’accent sur la production locale, la demande de la population relative
à la construction, à la conservation et à la réparation de logements.
297.
Instaurer
l’achat-vente de logements et assouplir d’autres formes de transmission de la
propriété (échange, don et autres) entre personnes naturelles. Assouplir les
démarches concernant le réaménagement, la réparation, la construction, la
location de logements et le transfert de propriétés afin de faciliter la
solution des demandes de la population.
298.
Accroître
la quantité de logements en récupérant ceux qui sont utilisés aujourd’hui pour
des fonctions administratives et étatiques, ainsi que les immeubles qui
pourraient servir de logements.
299.
Les
matériaux de construction destinés à la conservation, à la réparation et à la
construction de logements se vendront à des prix non subventionnés. Le cas
échéant, la subvention s’appliquera en tout ou partie aux personnes, dans les
limites planifiées.
300.
Le
bilan hydrique constituera l’instrument de planification permettant de mesurer
l’efficacité dans la consommation publique et privée par rapport à la
disponibilité en eau.
301. Le programme hydraulique à partir
d’investissement de longue portée continuera de se développer pour faire face
bien plus efficacement aux problèmes de la sécheresse et de l’utilisation
rationnelle de l’eau dans tout le pays, tout en élevant la proportion de
surfaces agricoles sous irrigation.
302.
On
donnera la priorité et plus d’ampleur au programme de réparation des réseaux,
d’adduction d’eau et du tout-à-l’égout, selon la planification, afin d’élever
la qualité de l’eau, de réduire les pertes, d’accroître le recyclage et de
diminuer par conséquent la consommation énergétique. Il faudra inclure la vente
d’accessoires de plomberie à la population.
303. Afin de promouvoir une culture
relative à l’utilisation rationnelle de l’eau, étudier comment réorganiser les
tarifs de ce service, dont le tout-à l’égout, afin de diminuer graduellement
les subventions et les gaspillages. Instaurer obligatoirement la facture au
compteur pour tous les clients publics et privés.
304.
Restructurer
le commerce de gros et de détail conformément aux conditions sous lesquelles
l’économie fonctionnera avec la diversification des formes de gestion de la
propriété sociale et des participants aux procès de production et la prestation
de services.
305.
Diversifier
les gammes, la qualité et les prix des produits et des services pour satisfaire
la demande des différents segments de la population, selon leurs possibilités,
ceci étant un des facteurs qui contribuent à stimuler le travail.
306.
Tant
que l’unification monétaire ne sera pas réalisée, le système de commerce de
détail fonctionnera à deux
niveaux : en faisant des offres différenciées par leur qualité ou leurs
caractéristiques dans le réseau actuel en pesos convertibles, et en élevant la
qualité des offres en pesos cubains.
307.
Concevoir
une politique d’approvisionnement du pays qui tienne compte de la participation
des producteurs nationaux et de la gestion efficace des importations réalisées.
À cet égard, définir les formes de distribution de gros, dont celles qui
répondent aux nouvelles modalités de production et de services non publiques,
ainsi que la portée et les caractéristiques du réseau de commerce de détail.
308.
Introduire
des formes non publiques de gestion dans le commerce, fondamentalement dans la
restauration, les services personnels et techniques à usage ménager.
309.
Promouvoir
l’offre de produits alimentaires qui
favorisent une alimentation équilibrée, et donner la priorité à la vente
de vêtements et de chaussures, d’appareils électroménagers, de vélos et de
pièces de rechange, de matériaux de construction et d’articles de plomberie, de
meubles, de linge de maison, entre autres, en tant que politique de
développement de la consommation.
310. Restructurer l’offre de biens et
services, en révisant les prix de détail des produits qui font partie du panier
de la ménagère inscrit au livret d’approvisionnement et qui pourraient être
transférés à la vente libre sans subvention en pesos cubains.
311.
Créer
et structurer des offres de biens et services à la population, conformément à
la demande solvable des consommateurs, dont des services d’après-vente. Réviser
les prohibitions qui limitent actuellement le commerce.
312. Contrôler dûment la gestion d’achats
et la rotation des stocks dans tout le réseau commercial, tant de gros que de
détail, afin de minimiser l’immobilisation des ressources et les pertes.
313. Protéger dûment le consommateur afin de
garantir l’exécution des droits et des devoirs de tous les prestataires et
consommateurs de biens et de services.
L’État, à travers ses institutions,
organise, dirige et supervise la mise en œuvre des Orientations, ainsi que les
résultats obtenus, avec la participation des travailleurs.
À
ces fins, le gouvernement créera une commission permanente qui conduira la mise
en œuvre et le développement des Orientations et travaillera dans les
directions suivantes :
1. Organiser, orienter et contrôler la
mise en œuvre des Orientations.
2. Organiser et contrôler la formation
des cadres et des autres catégories de personnel qui dirigera ou exécutera
ladite mise en œuvre.
3. Orienter le contrôle que chaque
organisme ou organisation devra exercer sur les mesures qui seront adoptées
pour mettre en œuvre les Orientations et leurs résultats.
4. Conduire la divulgation adéquate de
ce processus.
Dans le cadre de cette
mise en œuvre, les normes juridiques requises seront émises pour créer la base
légale et institutionnelle qui sous-tendra les modifications fonctionnelles,
structurelles et économiques adoptées.
Le Parti communiste de
Cuba aura la responsabilité de contrôler, d’impulser et d’exiger, partout où il
agit, la mise en œuvre des Orientations adoptées par son Sixième Congrès.