RÉFLEXIONS DU COMPAÑERO FIDEL
Elle avait vu le jour en 1943, en pleine Deuxième Guerre mondiale, pour
lutter contre les sous-marins nazis et protéger la navigation. Devenue inutile,
elle avait été éliminée en 1950, dans la mesure où le Commandement Sud
suffisait largement aux visées hégémoniques des Etats-Unis dans notre région.
Elle vient de renaître néanmoins ces derniers jours, quarante-huit ans après. Il
semble oiseux de prouver que ses objectifs sont l’intervention, puisque les
chefs militaires l’affirment naturellement, spontanément ou discrètement dans
leurs déclarations. Et ce, alors qu’en Amérique latine, les problèmes écrasants
du cours des aliments, de l’énergie, de l’échange inégal, de la récession
économique sur le marché le plus important pour ses produits, de l’inflation,
des changements climatiques et des investissements nécessaires à leurs rêve de
consommation suffisent à occuper le temps et les énergies de dirigeants et dirigés.
Le fait est que la décision de restaurer
Les chefs militaires expliquent qu’ils auront sous leur responsabilité
plus de trente pays, soit 15,6 millions de milles carrés d’eaux adjacentes en
Amérique du Sud et centrale, dans la mer des Caraïbes et ses douze îles, le
Mexique et les territoire européens de ce côté-ci de l’Atlantique.
Les Etats-Unis possèdent dix porte-avions du type Nimitz, dont les paramètres plus ou moins similaires sont
généralement les suivants : un déplacement de 101 000 à 114 000 tonnes ;
longueur : 333 mètres ; largeur du pont d’envol : 76,8
mètres ; deux réacteurs nucléaires ; vitesse maximale : 35 nœuds
; 90 avions de guerre. Le dernier en
date porte le nom de George H. W. Bush,
celui du père du président actuel : il a déjà été baptisé au champagne par
papa en personne et il doit être prêt à rejoindre les autres bâtiments dans les
mois prochains.
Aucun pays au monde ne possède une flotte semblable, équipée d’armes
atomiques de pointe et pouvant s’approcher à quelques milles à peine des côtes
de nos pays. Le prochain porte-avions, le Gerald
Ford, sera d’un nouveau type : technologie « furtive »
invisible aux radars et armes électromagnétiques. Le plus gros constructeur,
d’un type ou d’un autre, est Northtrop Grumann, dont le président fait aussi partie du conseil
d’administration de la société pétrolière étasunienne, Chevron-Texaco.
Le dernier Nimitz a coûté six
milliards de dollars, non compris les avions, les projectiles et les frais
d’opération qui peuvent se chiffrer à leur tour à des milliards de dollars. On
dirait un roman de science-fiction. Avec des sommes pareilles, on aurait pu
sauver les vies de millions d’enfants.
Quel est l’objectif avoué de
Selon le chef du Commandement Sud étasunien, l’amiral James Starvrides, son pays doit travailler plus sur « le
marché des idées pour gagner les cœurs et les esprits » de la population
dans la région.
Les USA comptent déjà les IIe (Atlantique-Ouest),
IIIe (Pacifique-Est), Ve (Moyen-Orient),
VIe (Méditerranée) et VIIe (Pacifique-Ouest/Oceán Indien) Flottes. Il ne manquait plus que
Les porte-avions et les bombes atomiques dont on menace nos pays servent
à semer la terreur et la mort, non à combattre le terrorisme et les activités
illicites.
Ils devraient aussi servir à faire rougir de honte les complices de
l’Empire et à multiplier la solidarité entre les peuples.
Fidel Castro Ruz
4 mai 2008
20 h 46