RÉFLEXIONS DU COMPAÑERO FIDEL
BUSH AUX ANGES (1)
Je m’en tiens dans ces Réflexions à des nouvelles reçues par les voies
les plus diverses, depuis les agences de presse internationales – sans
mentionner nommément chacune d’elles, mais en les suivant fidèlement – des
livres, des documents, l’Internet, jusqu’à des questions posées à des sources
bien informées.
On vibrionne fort
autour de nous, comme dans un asile de fous. Nos fameux personnages courent
dans tous les sens.
Après le Brésil et le
Chili, Condoleezza est partie à Moscou pour sonder le nouveau président. Elle
veut savoir ce qu’il pense. Elle est accompagnée du chef du Pentagone qui, le
bras démis par une chute en février, s’est exclamé : « Avec un bras
cassé, je ne serai pas si difficile comme négociateur. » Une plaisanterie
typiquement yankee. Imaginez-en un peu l’effet à l’oreille orgueilleuse d’un
Russe, dont le peuple a perdu tant de millions d’enfants dans la lutte contre
les hordes nazies qui réclamaient un espace vital : ce qu’on appellerait
aujourd’hui du pétrole bon marché, des matières premières et des marchés sûrs
pour les excédents de marchandises.
On connaît les
aventures de McCain et de Cheney à Badgad, celui-là aspirant à chef du
gouvernement, celui-ci en étant aujourd’hui le sous-chef mais décidant en fait
plus que son chef. Ils ont été accueillis au milieu des augures les plus
inattendus et les plus violents. Ils n’y ont passé toutefois que deux jours,
juste assez pour inonder le monde de sinistres pronostics.
Entre temps, Bush
discourait à Washington, tandis que l’or et le pétrole flambaient.
Cheney n’arrête pas. Il
part pour le sultanat d’Oman –
Cheney, accompagné de
sa famille, part sur le yacht Kingfish I
du sultan pêcher aux limites des eaux entre Oman et l’Iran. Quelle
témérité ! On devrait aussi décerner le prix
Nobel aux supervaillants qui, après le plantureux déjeuner familial, courent des
risques de décès ou d’invalidité à cause d’une arête en travers de la
gorge. Mais l’absence à bord du
propriétaire du luxueux yacht gâche quelque peu la fête de notre héros.
McCain n’arrête pas non
plus. Il parcourt en hélicoptère le territoire où des soldats israéliens, à la
chasse de dirigeants palestiniens, ne cessent de tuer par des moyens techniques
de pointe des femmes, des enfants, des adolescents et de jeunes en Cisjordanie . Dans ce domaine, le candidat républicain est
un expert.
Il se rend à Jérusalem
et promet d’être le premier à reconnaître la totalité de cette ville comme
capitale d’Israël, un pays que les Etats-Unis et l’Europe ont converti en
puissance nucléaire de pointe et dont les projectiles guidés par satellite
peuvent frapper Moscou, à plus de cinq mille kilomètres de distance, en quelques
minutes.
Il ne restera pas
d’Etat pétrolier ou gazier que Cheney n’aura visité avant son retour au pays où
il informera son président du cours merveilleux de notre planète.
Bush, de son côté, cause
le 17 pour telle ou telle raison, le 18 pour telle ou telle autre et, le 19,
pour l’anniversaire de son coup de génie : le déclenchement de la guerre.
Cuba, on n’a pas de mal à le supposer, ne cesse d’être la cible de ses
insultes.
Au milieu du chaos
provoqué par l’Empire, les guerres sont des compagnes inséparables. Celle
d’Iraq vient d’atteindre cinq ans. De profonds penseurs calculent le nombre de
personnes touchées à plusieurs millions et les dépenses totales de cette guerre
à plusieurs billions de dollars. Elle a coûté la vie à quatre mille soldats de
métier, ce type de guerre impliquant trente blessés par mort. Les bombes
incendiaires et les bombes à fragmentation
sont le pain quotidien qui l’alimente. Tout est permis, sauf la vie.
Cheney et McCain
rivalisent, l’un comme le père de l’enfant, l’autre comme son parâtre. Tous
deux se réunissent avec des chefs d’Etat, exigent des engagements : vous
devez accroître votre production de pétrole et de gaz ; vous devez
utiliser de la technologie yankee, des livraisons yankees, des armes yankees du
complexe militaro-industriel ; vous devez autoriser des bases militaires
yankees.
De Jérusalem, McCain
fait un saut à Londres pour converser avec Gordon Brown. Auparavant, parlant en
Jordanie, il gaffe en affirmant que l’Iran, un pays chiite, entraîne Al Qaeda,
une organisation sunnite. Peu lui importe, il ne s’excuse même pas de son
impair.
Cheney, lui, fait un
saut en Afghanistan. La guerre des Yankees et de l’OTAN a fait de ce pays le
plus gros exportateur d’opium au monde. L’URSS s’était usée et avait sombré
dans une guerre similaire. C’est là que Bush a lancé son premier coup de griffe
militaire, et avec lui l’OTAN.
Tout est fait pour
préparer les réunions parallèles de la lutte contre le terrorisme et de l’OTAN.
Une chose est sûre en
tout cas : Ban Ki-moon, secrétaire général de l’ONU, et Jaap de Hoop
Scheffer, autorité suprême de l’OTAN, se réuniront les 1er, 2 et 3
avril à Bucarest, la capitale roumaine, avec le président afghan, Hamid Karzaï,
pour participer au Forum transatlantique.
Comme Bush doit
forcément jouer son rôle de protagoniste, il a déjà tracé son programme :
il se réunira à Neptun, sur la mer Noire, avec Traian Basescu, le président
roumain, à la veille de la conférence. Il a dans ses mains les destinées de
l’humanité qui fournit, elle, la plus-value et le sang.
(À suivre demain)
Fidel Castro Ruz
Mardi