Réflexions du compañero
Fidel
L’EMPIRE
VU DU DEDANS (II)
Un paragraphe clef tiré du libre de
Woodward apparaît dans les Réflexions d’hier : « Il
est un secret très important jamais mentionné par les médias ni nulle
part : l’existence d’un armée secrète de trois mille hommes en
Afghanistan, chargée de tuer ou de capturer les talibans, et parfois de
pénétrer dans des zones tribales pour les pacifier et obtenir leur
appui. »
Cette armée, créée et manipulée par
l’Agence centrale de renseignement (CIA), entraînée et organisée comme
« force spéciale », a été constituée sur des bases tribales,
sociales, antireligieuses et antipatriotiques ; sa mission est de traquer
et d’éliminer les guérilleros talibans et d’autres Afghans, taxés d’extrémistes
musulmans. Elle n’a rien à voir avec Al Qaeda et Bin Laden, un Saoudite recruté et financé par
Bien que les principaux médias
internationaux n’aient consacré qu’une importance relativement brève et
éphémère à Les guerres d’Obama, ils n’ont pas manqué toutefois de signaler cette
nouvelle révélatrice.
L’administration étasunienne se
trouvait devant un problème insoluble. Le Conseil de sécurité nationale avait
approuvé à l’une de ses dernières réunions sous Bush un rapport dans lequel il
était signalé : « …les USA ne
pourront se maintenir en Afghanistan s’ils ne règlent pas trois gros
problèmes : améliorer la gouvernance, diminuer la corruption et éliminer
les sanctuaires des talibans. »
On pourrait ajouter
que le problème était plus grave compte tenu des engagements politiques et
militaires des États-Unis avec le Pakistan, un pays possédant des armes
atomiques dont la stabilité, soumise à des tensions de nature ethnique, a été
ébranlée par la guerre aventurière de Bush en Afghanistan. Ces deux pays
partagent des centaines de kilomètres de frontières montagneuses, où les
populations de même origine sont attaquées et massacrées par des drones. Les
troupes de l’OTAN, dont le moral s’effondre de jour en jour, ne pourront pas gagner cette guerre.
Aucune armée ne se
peut se déplacer sans d’énormes quantités de carburant, d’aliments et de
munitions. La lutte des Afghans et des Pakistanais d’un côté et de l’autre de
la frontière a mis à jour le défaut de la cuirasse des troupes sophistiquées
des USA et de l’Europe. Les longues routes d’approvisionnements deviennent des
cimetières pour les camions et les citernes énormes qui s’occupent de cette
tâche. Les drones, les communications les plus modernes, les armes classiques,
radioélectriques, voire atomiques, les plus perfectionnées, sont de trop.
Mais le problème et
bien plus grave que ce qu’en disent ces lignes.
Je continue de
reproduire la synthèse de l’ouvrage spectaculaire de Woodward :
« CHAPITRE 8
« Jack Keane, général à la retraite, avertit
Hillary Clinton dont il est un proche, que la stratégie suivie en Afghanistan
est incorrecte, que le grand nombre de victimes ne permettra pas de mettre fin
à l’insurrection, que ça a même un effet contraire, que la seule issue est une
offensive contre-insurrectionnelle intense pour
protéger les Afghans. McKiernan n’a pas de contact
avec les gouverneurs de province. Selon Keane, on
recourt beaucoup à la lutte antiterroriste, mais la stratégie contre-insurrectionnelle ne suit pas.
« Keane lui propose de remplacer McKiernan par le lieutenant-général
Lloyd Austin III, le commandant en second en Iraq, et lui propose aussi McChrystal, qui est sans doute, à ses yeux, le meilleur
candidat.
« McChrystal a organisé de bonnes campagnes
antiterroristes en Iraq, mais ses succès tactiques ne se traduisent pas par des
victoires stratégiques. D’où la nécessité de la contre-insurrection.
« CHAPITRE 9
« Quand la commission du renseignement du Sénat interroge Leon Panetta pour le confirmer
comme nouveau directeur de
« Hayden qui suit la réunion à la
télévision, se demande, furieux, si Panetta a oublié
la conservation qu’il ont eue le mois précédent. Il appelle Jeff Smith,
l’ancien conseiller général de
« Hayden se réunit ensuite avec Panetta et lui dit qu’il a lu ses écrits où il affirme que
l’administration Bush avait choisi la meilleure information secrète pour
alléguer de l’existence d’armes de destruction massive en Iraq. Panetta en avait accusé une unité spéciale du Pentagone
créé par Rumsfeld. Panetta
répond que c’est faux, que ç’avait été une erreur, et il accepte que l’agence dont il va être le directeur a
cafouillé d’une manière catastrophique.
« Le 13 février, le président Obama se
réunit de nouveau avec le conseil de sécurité nationale pour discuter quatre
variantes pour le déploiement de troupes en Afghanistan : 1) En décider
seulement après avoir défini une stratégie ; 2) Dépêcher sur-le-champ
17 000 soldats ; 3) Les dépêcher en deux fois ; 4) En dépêcher
27 000, come le demande le général McKiernan.
« Clinton, Gates, Mullen et Petraeus soutiennent l’envoi immédiat de 17 000
soldats. C’est aussi la recommandation de Jones. Richard Holbrooke,
dans un vidéo de sécurité, avertit que, quarante-quatre ans avant, le président
Johnson avait débattu ce genre de question avec ses conseillers dans le cas du
Vietnam : "N’oublions pas l’Histoire." Le Vietnam nous a appris
que les guérillas l’emportant dans une situation d’impasse, et qu’il était donc
favorable à l’envoi des 17 000 soldats. Obama
informe finalement le Pentagone qu’il a fait ce même choix.
« CHAPITRE 10
« Pour l’administration Obama, l’objectif
est clair: démanteler et vaincre finalement Al Qaeda
et ses alliés extrémistes, ses structures logistiques et ses sanctuaires au
Pakistan, et éviter son retour au Pakistan ou en Afghanistan. Jones,
Gates y Mullen se demandent si on peut faire
confiance aux Pakistanais. Biden propose de renforcer
les opérations antiterroristes et de se concentrer sur Al Qaeda
et le Pakistan. Obama demande si l’envoi de
17 000 soldats, puis de 4 000 autres, marquera la différence ;
on lui répond que oui. Obama demande combien coûtera
cette opération ; on lui répond qu’on ne sait pas, que c’était seulement à
l’état d’étude et qu’on n’avait pas fait de calculs budgétaires, mais que
l’envoi d’un soldat étasunien en Afghanistan, dont les frais comme ancien
combattant, l’assurance de santé, le coût de prise en charge de sa famille,
l’alimentation et l’armement se monte à environ 25 000 dollars par an. Le coût
d’un soldat afghan sur le terrain est de 12 000 dollars. Obama confirme plus tard que le Pakistan sera l’axe de
toute nouvelle stratégie.
« À une réunion du Conseil de sécurité nationale, Obama
espère que la population appuiera sa stratégie pendant au moins deux ans. Biden affirme que le sort est jeté, dit qu’il n’est pas
d’accord, mais qu’il soutiendra la stratégie du président.
« CHAPITRE 11
« Petraeus s’inquiète de se voir converti en
victime de ses succès antérieurs en Iraq. Il juge que la stratégie contre-insurrectionnelle n’est probablement pas correcte,
mais il charge un groupe d’experts en opérations et activités secrètes qui
pensent le contraire d’étudier la question. Le président n’a pas accepté,
semble-t-il, ses arguments en faveur d’une opération contre-insurrectionnelle,
puisqu’il a annoncé dans un discours sa stratégie de démanteler et de vaincre
Al Qaeda. The Washington
Post fait l’éloge de ce plan dans un éditorial intitulé : "Le Prix du
réalisme". Le discours, que le président a personnellement modifié,
surprend certains. Obama ne s’est pas engagé
totalement à dépêcher les troupes réclamées par l’armée. Il dit qu’il analysera
la question de nouveau après les élections en Afghanistan.
« Gates, le secrétaire à
« Le président pakistanais se réunit avec Obama
dan son bureau. Obama lui dit qu’il ne veut pas armer
le Pakistan contre l’Inde. Il reconnaît qu’ils ont fait des progrès en
opération de police spéciale, mais que le cessez-le-feu a permis aux
extrémistes de contester la légitimité du gouvernement pakistanais qui donne
l’impression que personne ne tient les commandes. Il reconnaît que le Pakistan
agit maintenant avec plus de décision, comme le prouve ses opérations de police
spéciales et le fait qu’il ait autorisé
« Le chef de l’état-major interarmes
se rend que la solution du problème afghan crève les yeux et qu’elle déambule
dans les couloirs du Pentagone. McChrystal est déjà
une légende. Il a travaillé plus que quiconque et sans protester pour régler
des problèmes. Il exécute sans ciller tous les ordres. Gates annonce finalement
que McChrystal sera le nouveau commandant des troupes
en Afghanistan. Il affirme : "Notre mission là-bas exige de nouvelles
idées et de nouvelles approches de la part de nos chefs militaires." Obama affirme par la suite avoir été d’accord parce qu’il
fait confiance aux avis de Gates et de Mullen, mais
qu’il n’a pas toutefois l’occasion d’en converser personnellement avec lui.
« L’un des rapports de renseignement profond les plus sensibles
apparaît le 26 mai 2009 dans un mémorandum au président intitulé :
"Les recrues d’Al Qaeda en Amérique du Nord
pourraient faire changer les objectifs et les tactiques aux USA et au Canada.
" Selon ce rapport, une vingtaine de partisans d’Al Qaeda
porteurs de passeports étasuniens, canadiens ou européens s’entraînent dans des
sanctuaires afghans pour rentrer dans leurs pays d’origine et commettre des
actes terroristes de profil élevé. Parmi eux, une demi-douzaine du Royaume-Uni,
plusieurs Canadiens, quelques Allemands et trois Étasuniens. On ignore leurs
noms. Dennis Blair pense que les rapports sont assez alarmants et crédibles
pour qu’on en informe le président. Mais Rahm
Emmanuel n’est pas d’accord. Blair répond qu’en tant que conseiller en
renseignement du président, il se sent vraiment inquiet, et Emmanuel l’accuse
de vouloir faire retomber toute la responsabilité sur le président et lui-même.
« Abandonnant
« CHAPITRE 12
« Le général Jones a l’habitude de se rendre en Afghanistan pour
évaluer lui-même les choses. Il est d’avis que les USA ne peuvent pas perdre
cette guerre, parce que les gens diraient que les terroristes sont les plus
forts et qu’on verrait alors ce type d’actions en Afrique, en Amérique du Sud
et ailleurs, et des organisations comme l’OTAN, l’Union européenne et les
Nations Unies pourraient se retrouver dans les oubliettes de l’Histoire.
« Jones rend visite aux soldats blessés, se réunit avec les colonels
et s’entretient avec McChrystal qui lui avoue que
l’Afghanistan est pire que ce qu’il attendait. Il affirme que les raisons de
s’inquiéter ne manquent pas et que si on n’inverse pas la situation, elle
deviendra vite irréversible. Jones lui demande d’énumérer les problèmes, et McChrystal en cite une kyrielle : il y a beaucoup plus de
talibans qu’on ne pensait (25 000), à la suite du traité signé entre le
Pakistan et ses tribus, si bien que les nouvelles recrues peuvent s’y entraîner
tout tranquillement. Les attaques des talibans frôlent les 550 par semaine, et
elles ont presque doublé ces derniers mois. Les explosifs posés au bord des
routes causent la mort d’une cinquantaine de soldats de la coalition par mois,
contre seulement huit l’année précédente.
« Jones insiste que la nouvelle stratégie compte trois étapes :
1) la sécurité ; 2) le développement économique et le relèvement ; 3)
la gouvernance de la part des Afghans sous une autorité de droit.
« Jones insiste : l’armée ne gagnera pas la guerre à elle seule ;
la partie de la stratégie qui doit commencer à fonctionner dès l’an prochain
est le développement économique ; si on ne fait pas bien les choses, il
n’y aura pas assez de troupes au monde pour remporter la victoire. Jones
précise qu’il s’agit d’une nouvelle époque : Obama
ne va pas fournir aux commandants de l’armée toutes les troupes qu’ils
demandent, comme cela se passait sous Bush durant la guerre en Iraq. Il ajoute
que le président sait qu’il marche sur le fil du rasoir, autrement dit que les
temps ne sont pas seulement difficiles et périlleux, mais que la situation peut
s’incliner d’un côté ou de l’autre.
« Jones précise que la stratégie d’Obama
pour la province d’Helmand est de réduire la participation et l’engagement des
États-Unis, car cette guerre ne doit pas être seulement celle des USA, et qu’on
avait eu tendance à l’américaniser.
« De retour, Jones informe Obama que la
situation est déconcertante, qu’il n’y a aucun rapport entre ce qu’ils ont dit
ces derniers mois et ce à quoi le général McChrystal
fait face sur le terrain. Obama lui demande
finalement combien il faut de soldats, et Jones lui répond que le chiffre n’est
pas encore défini. Il pense qu’il faut compléter les deux premières étapes de
la stratégie – développement économique et gouvernance – ou sinon l’Afghanistan
engloutira toujours plus de troupes.
« Au Pentagone, la réaction est très différente. On y accuse Jones de
vouloir limiter la quantité de soldats. Celui-ci rétorque qu’il n’est pas juste
que le président ait dû prendre sa décision qu’il a adoptée en mars et, avant
même d’avoir compléter l’envoi des 21 000 soldats, décider que, puisque la
situation étais si mauvaise, il fallait dépêcher de 40 000 à 80 000
soldats de plus.
« L’abîme ne cesse de se creuser entre
« CHAPITRE 13
« Des fonctionnaires décrivent l’administration Obama
en utilisant la terminologie afghane : elle est peuplée de
"tribus", ce qui reflète ses division. La tribu Hillary vit au
département d’Etat ; la tribu Chicago occupe les bureaux d’Axelrod et d’Emmanuel ; la tribu de la campagne
présidentielle occupe le Conseil de sécurité nationale, dirigé par le chef de
cabinet Mark Lippert et le directeur des
communications stratégiques Denis McDonough, un
groupe qu’on appelle les "insurgés".
« La défaite des talibans exige plus de troupes, d’argent et de temps
que leur démantèlement. La défaite veut dire une reddition inconditionnelle,
une capitulation totale ; la victoire signifie gagner au sens le plus
large du terme, détruire complètement les talibans.
« Richard Holbrooke est pessimiste au sujet
des élections du 20 août en Afghanistan : "À supposer dix résultats
possibles, neuf sont mauvais. Tout oscille entre la guerre civile et les
irrégularités."
“Dès la fermeture des bureaux de vote, on informe de fraudes. Pour des
raisons de sécurité, de nombreux fonctionnaires des Nations Unies et du département
d’État ne sortent pas de chez eux pour visiter les bureaux de vote.
« Le lendemain, Hoolbroke et l’ambassadeur
étasunien se réunissent avec Karzai à qui ils
demandent ce qu’il ferait en cas de second tour. Il répond qu’il a été réélu et
qu’il n’y aura pas de second tour.
« Après cette réunion, Karzai téléphone au
centre d’opérations du département d’État et demande à parler à Obama ou à Hillary. L’ambassadeur étasunien recommande au
président de ne pas répondre, car Karzai s’est placé
à la défensive en disant qu’un second tour était impossible. Obama est d’accord.
« Les rapports secrets décrivent Karzai
comme quelqu’un de toujours plus délirant et paranoïaque. Karzai
affirme : "Vous êtes contre moi. C’est un complot entre les
Etasuniens et les Britanniques."
“Un groupe est créé en août pour interviewer les membres du groupe
stratégique du général McChrystal qui viennent de
rentrer d’Afghanistan afin de savoir ce qu’il se passe sur le terrain, comment
la guerre se déroule, ce qui marche et ce qui ne marche pas. McChrystal pose trois questions à son groupe comme une
espèce de guide : est-il possible de remplir la mission ? Si oui, que
faut-il modifier pour la remplir ? Faut-il de nouvelles ressources pour la
remplir ?
« McChrystal demande à son groupe d’être
pragmatique et de se centrer sur les choses qui fonctionnent vraiment.
« Le groupe aboutit à la conclusion que l’armée comprend assez peu la
population afghane. Elle ne saisit pas à quel point les campagnes
d’intimidation lancées par les talibans touchent la population. La collecte du
renseignement est désastreuse. 70 p. 100 des demandes de renseignement se
centrent sur l’ennemi. Des membres du groupe pensent la guerre sera totalement
américanisée dans un ou deux ans. Les Étasuniens préfèrent que les alliés de
l’OTAN fournissent de l’argent et des conseillers aux forces de sécurité
afghanes, au lieu de se rendre dans tout le pays en demandant un appui aérien
pour attaquer des Afghans à l’apparence suspecte.
« Le groupe n’a que de mauvaises nouvelles pour McChrystal.
On aurait beau mener la meilleure campagne de contre-insurrection de l’Histoire, et elle échouerait à
cause de la faiblesse et de la corruption du gouvernement afghan. McChrystal en reste effondré. Mais il remercie le groupe.
« McChrystal fait savoir à Gates qu’il aura
besoin de 40 000 soldats de plus. Au bout de longues discussions, Gates
promet de lui en fournir autant qu’il pourra : "Vous avez un champ de
bataille là-bas, et j’en ai un ici. »
« CHAPITRE 14
« Biden passe cinq heures à essayer de
concevoir pour McChrystal une autre solution, qu’il
appelle "antiterrorisme +". Au lieu d’une quantité massive de
soldats, le plan est axé sur ce qu’il juge la menace réelle : Al Qaeda. Cette stratégie met l’accent sur la destruction des
groupes terroristes par l’assassinat ou la capture de leurs leaders. Biden pense qu’il est possible de dissuader Al Qaeda de revenir en Afghanistan, pour n’avoir pas ainsi à
assumer la mission coûteuse de protéger le peuple afghan.
« Biden pense qu’Al Qaeda
prendra le chemin le plus facile et qu’il ne retournera pas à ses lieux
d’origine si : 1) les USA maintiennent au moins deux bases (Baram et Khandahar) afin que les
forces spéciales puissent opérer partout dans le pays ; 2) les USA
disposent de forces suffisantes pour contrôler l’espace aérien afghan ; 3)
les réseaux de renseignement humains en Afghanistan fournissent des
informations sur les objectifs qui seront attaqués par les forces
spéciales ; 4) l’élite de
« L’Afghanistan doit se convertir en un endroit légèrement plus
hostile pour Al Qaeda que le Pakistan afin qu’il
décide de ne pas revenir.
« Obama, pense Biden,
a besoin d’un guide. Il n’a été au Sénat que quatre ans, et lui, trente-cinq.
Le président pense que les militaires ne peuvent exercer de pressions sur lui,
alors qu’ils peuvent écraser un président inexpert. Biden
va voir Obama qui lui dit : "C’est toi qui
connais ces gens-là. En avant, met-leur la pression."
« Obama avouera ensuite qu’il voulait que
son vice-président soit un détracteur agressif et qu’il dise exactement ce
qu’il pense, qu’il pose les questions les plus difficiles, parce qu’il est
convaincu que c’est là la meilleure façon de servir le peuple et les troupes,
en établissant un débat franc sur ces questions de vie ou de mort.
« Obama convoque un petit groupe parmi les
membres les plus expérimentés de son équipe de sécurité nationale afin d’analyser
le rapport secret de soixante-six pages rédigés par McChrystal,
qui affirme en résumé que si on ne dépêche pas davantage d’effectifs, la guerre
fera probablement fiasco dans les douze prochains mois. Le président ajoute que
les options en l’occurrence ne sont pas bonnes et précise qu’il n’acceptera pas
automatiquement la solution proposée par le général ou quelqu’un d’autre :
"Nous devons aborder ceci en mettant en cause nos propres
présomptions."
« Peter Lavoy, vice-chef
d’analyse au bureau du directeur de
« Obama veut savoir s’il est possible de
vaincre Al Qaeda et comment ; sil faut détruire
les talibans pour détruire Al Qaeda ; ce qu’on
peut faire dans les prochaines années ; quel type de présence il faut
maintenir en Afghanistan pour pouvoir y disposer d’une plateforme
antiterroriste efficace.
« Ce qu’il ne dit pas mais que tout le monde sait, c’est qu’un
président ne peut perdre une guerre ni laisser voir qu’il est en train de la
perdre. Obama dit qu’il faudra travailler pendant
cinq ans et propose d’analyser d’autres priorités nationales. »
Fidel Castro
Ruz
Le 11 octobre
2010
18 h