Réflexions du compañero Fidel
L’INSANITÉ DE
NOTRE ÉPOQUE
Il faut bien appeler les choses par leur nom. Ceux
qui conservent un grain de bon sens peuvent constater sans de gros efforts
combien le réalisme s’éteint dans le monde actuel.
Quand
le président des Etats-Unis, Barack Obama, fut nommé Prix Nobel de la paix,
Michael Moore lui lança : « Eh bien, gagnez-le donc
maintenant ! » Ce commentaire vif et ingénieux plut à bien des gens,
quoique beaucoup n’aient rien vu d’autre dans la décision du Comité norvégien
que démagogie et exaltation de la politicaillerie apparemment inoffensive du
nouveau président, un Afro-étasunien, bon orateur et politicien intelligent à
la tête d’un puissant Empire plongé dans une profonde crise économique.
Le
Sommet mondial de Copenhague était sur le point de s’ouvrir, et Obama fit
sourdre l’espoir d’un accord obligatoire aux termes duquel les USA se
joindraient enfin au consensus mondial pour éviter la catastrophe écologique
qui menace l’espèce humaine. Mais ce qu’il s’y passa fut décevant, et l’opinion
publique internationale se rendit compte qu’elle avait été douloureusement
bernée.
À la
récente Conférence mondiale des peuples sur les changements climatiques et les
droits de la Terre nourricière, qui vient de se tenir en Bolivie, les vieilles
nationalités indigènes, envahies et virtuellement détruites par les
conquistadores européens qui, en quête d’or et de richesses faciles, leur
imposèrent des siècles durant leurs cultures égoïstes et incompatibles avec les
intérêts les plus sacrés de l’humanité, ont donnée des réponses pleines de
sagesse.
Deux
nouvelles parues hier expriment la philosophie de l’Empire qui prétend
toutefois nous faire croire à sa nature « démocratique »,
« pacifique », « désintéressée » et « honnête ».
Il suffit de lire les deux dépêches en provenance de la capitale des
États-Unis :
« WASHINGTON.
« Même si la nouvelle superbombe, installée sur
des missiles du type Minuteman, n’a pas d’ogives atomiques, sa capacité
destructive en sera l’équivalent, comme le confirme le fait que son déploiement
est prévu dans l’accord START 2 récemment signé avec la Russie.
« Les autorités russes, après avoir réclamé,
sont parvenues à faire figurer dans cet accord que les USA éliminent un de
leurs missiles à tête nucléaire pour chacun de ces nouveaux missiles.
« Selon les informations du New York Times et de la chaîne de télévision CBS, la
nouvelle bombe, baptisée PGS (Prompt Global Strike) devra être capable de tuer
le leader d’Al-Qaeda, Osama bin Laden, dans une grotte afghane, de détruire un
missile nord-coréen en pleine préparation ou d’attaquer un silo nucléaire
iranien, "tout ceci sans dépasser le seuil atomique".
« L’administration Obama juge intéressant cet
avantage de disposer comme option militaire d’une arme non atomique mais ayant
les mêmes effets d’impact localisé,
« Le projet avait été lancé au départ par le
prédécesseur d’Obama, le républicain George W. Bush, mais bloqué à la suite des
protestations de Moscou. Etant donné que les Minutemen transportent aussi des
ogives nucléaires, affirmèrent les autorités moscovites, il est impossible de
savoir si le lancement d’une PSG n’est pas le début d’une attaque atomique.
« Mais l’administration Obama estime pouvoir
donner à la Russie ou à la Chine les garanties requises pour éviter des
malentendus. Les silos des missiles de la nouvelle arme seront montés à des
sites éloignés des dépôts d’ogives nucléaires et pourront être inspectés
périodiquement par des experts de Moscou et de Beijing.
« La superbombe pourrait être larguée par un
missile Minuteman capable de voler à travers l’atmosphère à la vitesse du son
et d’emporter mille livres d’explosifs. Des équipements ultrasophistiqués
permettront au missile de décrocher la bombe et de la laisser tomber sur les
cibles choisies avec une précision extrême.
« La responsabilité du projet PGS – aux coûts
estimés de 250 millions de dollars rien que dans la première année
d’expérimentation – a été confiée au
général Kevin Chilton, à la tête de l’arsenal nucléaire étasunien, qui a
expliqué que la PGS comblera un vide dans la gamme de choix à la disposition du
Pentagone.
« "Nous pouvons frapper actuellement par
des armes non nucléaires n’importe quel endroit du monde, mais en un laps de
temps d’au moins quatre heures", a affirmé le général. "Pour une
action plus rapide – a-t-il avoué – nous ne disposons que des options
nucléaires".
« Ave cette nouvelle bombe, les USA pourront
agir vite à l’avenir par des moyens classiques aussi bien contre un groupe
terroriste que contre un pays ennemi, en un laps de temps bien plus bref et
sans éveiller la colère internationale que causerait l’usage d’armes atomiques.
« Il est prévu de commencer les premiers tests
en 2014 et d’équiper l’arsenal étasunien de cette bombe en 2017. Obama ne sera
plus au pouvoir, mais la superbombe peut
être le legs non nucléaire de ce président qui a déjà gagné le Prix Nobel de la
paix. »
« WASHINGTON.
« L’engin spatial robotisé, ou X-37B, a été
lancé du cap Canaveral sur une fusée Atlas V à
« "Le lancement est imminent", a dit à l’AFP Angie Blair, major des forces
de l’air.
« Semblable à un transbordeur spatial en
miniature, l’avion mesure 8,9 m de long et 4,5 m d’envergure.
« La fabrication de cet véhicule spatial réutilisable
a pris des années, et l’armée n’a offert que de vagues explications sur son
objectif ou sur son rôle dans l’arsenal militaire.
« Le véhicule est conçu pour "fournir
l’environnement d’un laboratoire en orbite" afin de tester de nouvelles
technologies et de nouveaux composants, avant que ces technologies ne soient
confiées à des programmes de satellites en service", ont affirmé les
forces de l’air dans un communiqué récent.
« Des fonctionnaires ont informé que le X-37B
atterrirait sur la base aérienne Vandenberg, en Californie, mais n’ont rien dit
au sujet de la durée de sa mission inaugurale.
« "A vrai dire, nous ne savons pas quand il
reviendra", a dit aux journalistes cette semaine Gary Payton, second
sous-secrétaire aux programmes spéciaux des forces de l’air.
« Selon Payton, l’engin pourrait rester dans
l’espace jusqu'à neuf mois.
« Cet avion, fabriqué par Boeing, a commencé en
1999 comme un projet de l’Agence spatial étasunienne (NASA) pour être confié
ensuite aux forces de l’air qui prévoient d’en lancer un second en 2011. »
Faut-il faire des
commentaires ?
Ils
se heurtent toutefois à un obstacle colossal : les changements climatiques
désormais impossibles à endiguer. On parle de l’élévation inévitable de la
température de plus de deux degrés. Les conséquences en seront catastrophiques.
La population mondiale augmentera de deux milliards d’habitants en quarante ans
seulement pour atteindre alors neuf milliards. Des quais, des hôtels, des
stations balnéaires, des voies de communication, des usines et des
installations proches des ports, se retrouveront sous les eaux en moins de
temps que la génération d’un pays développé
et riche qui refuse égoïstement aujourd’hui de faire le moindre
sacrifice pour préserver la survie de l’espèce humaine pourra jouir de la
moitié de son existence. Les terres arables et l’eau potable diminueront
considérablement. Les mers se pollueront ; de nombreuses espèces marines
cesseront d’être comestibles et d’autres disparaîtront. Ce n’est pas la logique
qui le dit, mais les recherches scientifiques.
L’être
humain était parvenu, grâce à la génétique naturelle et au transfert de
variétés d’un continent à l’autre, à accroître la production par hectares
d’aliments et d’autres produits utiles à l’homme et qui soulagèrent un temps la
rareté d’aliments comme le maïs, la pomme de terre, le blé, les fibres et
d’autres produits nécessaires. Plus tard, la manipulation génétique et l’usage
de fertilisants chimiques ont contribué aussi à la satisfaction de besoins
vitaux, mais ces recours arrivent désormais au bout de leurs possibilités dans
la production d’aliments sains et aptes à la consommation. Par ailleurs, les
ressources en hydrocarbures que la Nature a mis quatre cent millions d’années à
constituer sont en train de s’épuiser en à peine deux siècles. De même, des
ressources minérales vitales et non renouvelables dont a besoin l’économie
s’épuisent. De son côté, la science a créé la capacité de détruire plusieurs
fois la planète en quelques heures. La pire contradiction de notre époque est
justement la capacité de l’espèce à s’autodétruire et son incapacité à se
gouverner.
L’être
humain a pu élever ses possibilités de vie à des limites qui dépassent sa
propre capacité de survie. Dans cette bataille, elle consomme à toute allure les
matières premières qui sont à sa portée. La science a permis de convertir la
matière en énergie, comme dans la réaction nucléaire, au prix d’investissements
énormes, mais on n’envisage même pas qu’il soit possible de convertir l’énergie
en matière. Le coût infini des investissements faits dans les recherches
pertinentes prouve qu’il est impossible de parvenir en quelques dizaines
d’années à faire ce que l’Univers a mis des dizaines de milliards d’années à
créer. Faudra-t-il que l’enfant prodige, Barack Obama, nous l’explique ?
La science a fait des progrès extraordinaires, mais l’ignorance et la pauvreté
progressent aussi. Quelqu’un peut-il prouver le contraire ?
Fidel Castro Ruz
Le