Réflexions
du compañero Fidel
LE
DISCOURS D’HUGO CHÁVEZ
Une
réunion insolite s’est déroulée au Capitole de Washington entre des
législateurs de la droite fasciste étasunienne et des dirigeants de la droite
oligarchique et putschiste latino-américaine, qui ont parlé ouvertement du
renversement des gouvernements vénézuélien, bolivien, équatorien et
nicaraguayen.
Et ce,
quelques jours avant
Il ne
s’agissait pas en fait d’une simple campagne médiatique de calomnies –
habituelle en politique impérialiste – mais bel et bien d’une conspiration qui,
si elle aboutissait, plongerait inévitablement le Venezuela dans un bain de
sang.
Compte
tenu de ma longue expérience, je n’ai pas le moindre doute de ce qu’il se
passerait au Venezuela si Chávez était assassiné. Pas la peine d’un plan ourdi
d’avance contre le président : il suffirait d’un malade mental, ou d’un
consommateur habituel de drogue, ou de la violence déclenchée par le trafic de
drogues dans les pays latino-américains pour engendrer au Venezuela un problème
extrêmement grave. Analysées d’un point de vue politique, les activités et les
mœurs de l’oligarchie réactionnaire propriétaire de puissants médias, stimulée
et financée par les États-Unis, conduiraient forcément à des heurts sanglants
dans les rues du pays, ce qui est clairement l’intention de cette droite
vénézuélienne porteuse de haine et fautrice de violence à la vue de tous.
Guillermo
Zuloaga – propriétaire d’une chaîne de télévision opposée à
Le
gouvernement de
Cette
réunion, prévue à cinq heures de l’après-midi, a commencé quasiment à l’heure.
On y a écouté des interventions énergiques et précises. Tout a duré deux heures
et quelques minutes. Les Vénézuéliens ont pris le problème au sérieux.
Chávez a
commencé par mentionner par leurs noms certaines personnes présentes, et, après
avoir blagué avec la nouvelle championne mondiale de kata et au sujet du match
entre deux équipes de base-ball professionnel, il est entré progressivement
dans le vif du sujet :
«… je vais, vrai de vrai,
être bref. Je tiens à remercier le député Roy Daza pour le document qu’il a lu,
un document qui défend non seulement le Venezuela, comme l’a dit Eva [Golinger],
mais encore la patrie humaine ou, pour ainsi dire, la possibilité humaine.
« J’ai apporté des livres
avec moi. […] C’est l’exemplaire, un peu plus défraîchi maintenant, que j’ai
montré aux Nations Unies. Il est de Noam Chomsky, et je continue de le
recommander : Dominer le
monde ou sauver la planète ? L'Amérique en quête d'hégémonie mondiale[1]. Eva nous a rappelé ce grand homme de la
pensée critique, de la pensée créatrice, de la philosophie, de la lutte pour
l’humanité.
« Et voici sa suite :
Les États manqués :
abus de puissance et déficit démocratique[2]. Chomsky y affirme carrément que le premier
État manqué du monde, c’est l’État étasunien, qui est devenu une vraie menace
pour la planète, pour le monde entier, pour l’espèce humaine.
« Dans une partie de ces
entretiens, Chomsky réfléchit sur l’Amérique latine, sur le Venezuela, d’un
manière très courageuse, très objective, généreuse, défendant notre Révolution,
défendant notre peuple, défendant le droit que nous avons et que nous exerçons
de suivre notre propre route, comme le font tous les autres peuples du monde,
mais que l’Empire yankee ignore et prétend ignorer
« Au cœur même du Capitole
fédéral – je crois que c’est comme ça qu’on l’appelle – en plein Washington, un
sommet de terroristes se réunit donc, une véritable bande de voyous, de
délinquants, d’escrocs, de terroristes, de voleurs, de malfrats, sous l’égide
de personnalités "prestigieuses" de l’establishment,
non seulement de l’extrême droite républicaine, mais encore du Parti démocrate,
et, comme viennent de le dire Eva, et Roy dans ce magnifique document qu’il a
lu, un document de portée nationale, un document public, ces gens-là menacent
ouvertement le Venezuela, les pays et les peuples de l’Alliance
bolivarienne !
« D’ici, je salue Evo Morales,
un compañero courageux, un camarade, et le peuple
bolivien.
« D’ici, je salue Rafael
Correa, un compañero courageux, un camarade, et le peuple
équatorien.
« D’ici, je salue Daniel
Ortega, ce comandante président, un compañero courageux, un camarade, et le peuple
nicaraguayen.
« D’ici, je salue Fidel
Castro, Raúl Castro, et ce courageux peuple cubain.
« D’ici, je salue tous les
peuples caribéens, Roosevelt Skerrit et le peuple de
« L’année 2011 est toute
proche. Préparons-nous de tous les points de vue, spirituel, politique, moral,
pour fêter les deux cents ans de ce premier Congrès, de cette première
Constitution, la première d’Amérique latine, de la naissance de la première
République, de la naissance de la patrie vénézuélienne. Ce n’est pas seulement
le 5 juillet, c’est toute l’année 2011, le début de la guerre révolutionnaire
d’indépendance commandée d’abord par Miranda, puis par Bolívar et par les
grands hommes et les grandes femmes qui nous ont donné une patrie.
« Le document qu’a lu Roy
Daza s’ouvre sur une phrase de Bolívar quand il écrit à Irvine, un agent
étasunien venu ici réclamer les bateaux que Bolívar et ses troupes avaient
arraisonnés sur l’Orénoque parce que les États-Unis envoyaient des armes et des
provisions à l’Espagne.
« Ce n’est pas nouveau,
Eva, ce que tu as dénoncé ici, l’envoi de millions de dollars, l’appui
logistique. Non. À cette époque-là, le gouvernement étasunien envoyait déjà des
armes et des provisions aux troupes impérialistes espagnoles. C’est une lettre
fameuse. Elle apparaît en partie dans un autre livre que je n’arrête pas de
recommander aussi, qui se lit tout d’une traite, d’un bon écrivain cubain, Francisco
Pividal : Bolívar, pensamiento precursor del antimperialismo, qui contient toute une série de citations extraordinaires.
Tu as en lu une.
« Mais, dans une lettre à
cet Irvine, la dernière, je crois, quand Irvine commence à le menacer de
recourir à la force, Bolívar lui écrit : Je ne vais pas tomber dans votre
provocation, ni dans votre langage. Je veux seulement vous dire, M. Irvine… Je
paraphrase, mais c’est l’idée, la dignité de notre père Bolivar qui s’impose,
et qu’il vaut la peine de souligner dans cette salle pleine de magie, de
symboles, de patrie, de rêves, d’espoir, de dignité… Bolívar lui écrit
donc : Sachez, M. Irvine que la moitié ou plus – nous sommes en 1819[3],
après presque une décennie de guerre à mort – ou presque la moitié des
Vénézuéliens est morte dans la lutte contre l’empire espagnol, et que l’autre
moitié qui est encore en vie, nous qui sommes encore là, nous brûlons d’envie
de suivre la même route qu’eux si le Venezuela devait faire face au monde
entier pour préserver son indépendance, sa dignité.
« Voilà comment était
Bolívar. Et nous sommes ici, ses fils, ses filles, prêts à faire pareil. Que le
monde le sache : prêts à faire pareil ! Si l’Empire yankee avec toute
sa puissance – dont nous ne nous moquons pas, oh non, il faut le prendre très
au sérieux, comme Eva nous le recommande si bien – décide de nous agresser, ou
plutôt de continuer d’agresser ouvertement le Venezuela pour tenter de freiner
cette révolution, nous sommes prêts, sachez-le, monsieur l’Empire et vos
personnifications, à faire exactement pareil : à mourir tous pour cette
patrie et pour sa dignité !
« À ce Sommet de
terroristes, de génocides, qui s’est tenu à Washington, il y avait des
Vénézuéliens, des Boliviens… Et nous pourrions nous demander, comme le faisait
hier un bon journaliste dans une interview, avec quels passeports ces
délinquants sont entrés, quels passeports ils détiennent, parce que certains
sont déjà notice rouge à INTERPOL ! N’empêche qu’ils arrivent là-bas tout
tranquillement, ils déambulent dans les rues de Washington, on les accueille
même à bras ouverts ! Alors, oui, il a raison, Noam Chomsky, et je suis
d’accord avec lui : l’État étasunien est un État manqué, qui agit sans
tenir compte du droit international, qui ne respecte absolument rien et qui,
par-dessus le marché, se sent parfaitement en droit de le faire, qui ne répond
de rien devant personne. C’est une menace non seulement pour le Venezuela et
pour les autres peuples du monde, mais aussi pour son propre peuple qui est
constamment agressé par cet État antidémocratique.
« Regardez un peu, c’est
juste un résumé. Wikileaks, ça vous dit quelque chose, pas
vrai ?
« Que dira cette dame,
cette représentante, cette fasciste, qui nous a traités, Evo, Correa et moi, de
hors-la-loi ? Alors que la hors-la-loi, c’est elle. Et un tribunal
vénézuélien devrait demander son extradition pour commettre des délits et
conspirer, et bien d’autres avec elle, contre la souveraineté de notre pays. Il
faut clouer au pilori cette hors-la-loi et les autres !
« Que diront ces
hors-la-loi de ça, par exemple? …… Que
dira le Congrès étasunien de ces rapports, de ces documents qui étaient secrets
et qui ont été publiés sur le site Wikileaks.
« Je lis :
"Le 15 mars 2010, Wiki
Candanga a publié un rapport du département étasunien de
« J’ai ici quelques-uns de
ces documents, qui sont publics. Reste à voir si les autorités des USA prennent
une initiative contre ces crimes ou ces prétendus crimes – je ne suis pas
magistrat pour en juger – ces prétendus crimes graves commis par des citoyens
de ce pays, des civils, des militaires, par son gouvernement.
« Je lis :
"Le 5 avril 2010,
Wikileaks a publié un vidéo où l’on voit des soldats étasuniens en train d’assassiner
le reporter de Reuters, Namir Noor-Eldeen, son adjoint et neuf autres
personnes. On voit clairement qu’aucun ne fait le moindre geste d’attaquer
l’hélicoptère Apache à partir duquel on leur tire dessus. Bien que l’agence
Reuters ait réclamé ce vidéo à maintes reprises, elle n’a jamais pu l’obtenir
jusqu’à ce que Wikileaks ait publié ces images inédites qui ont mis en échec
l’appareil militaire des Etats-Unis."
« Bon, mettre en échec,
c’est beaucoup dire… Disons alors du point de vue moral.
« Je me le demande à
nouveau : que diront les Nations Unies ? Que se passerait-il si cela
était arrivé dans un pays de l’ALBA ? Que se passerait-il ? Que dira
sur ce cas l’OEA, que dira le Conseil de sécurité des Nations Unies, le Conseil
des droits de l’homme ? Que dira la tristement célèbre Cour internationale
de justice ? Pour que vous voyez un peu le deux poids deux mesures avec
lequel on mesure ici les droits de l’homme, le respect de la vie, le terrorisme
et tous ces phénomènes !
« Journaux de guerre
d’Afghanistan, le 25 juillet 2010, publiés aussi. Enregistrements de la guerre
d’Iraq. Écoutez un peu, ça date d’à peine quelques jours :
"Le 22 octobre 2010,
Wikileaks a publié sur son site web un ensemble de documents de la guerre en
Iraq et de son occupation, contenant 391 831 documents du Pentagone, du 1er
janvier 2004 au 31 décembre 2009, qui révèlent, entre autres points, l’usage
systématique de la torture, le chiffre de 109 032 morts en Iraq, dont
61 081 étaient des civils, soit 63 p. 100, 23 984 ‘ennemis qualifiés
d’insurgés’, 15 196 du pays dit d’accueil [quelle manière de visiter un pays !], et 3 771 morts ‘amis’, autrement dit
de la coalition. Les documents révèlent que 31 civils sont morts en moyenne
chaque jour sur une période de six années."
« Qui enquête sur
ça ? Qui répond de ça ? Personne, car c’est l’Empire, l’État raté
étasunien ! Écoutez ceci :
"Ces documents, classés
chronologiquement et par catégorie, décrivent des actions militaires
meurtrières de l’armée des USA, dont la quantité de personnes assassinées,
blessées ou arrêtées dans le cadre de ces actions, ainsi que l’emplacement
géographique précis de chaque fait, détaillant les unités militaires impliquées
et les armes utilisées."
« Assez de détails, donc,
pour ouvrir une enquête. Que dira le Congrès étasunien de tout ça ? Notre
ambassadeur à Washington est parmi nous. Tu es encore ambassadeur là-bas,
n’est-ce pas ? Oui. Et là-bas, que je sache, pas un mot. Je continue de
lire :
"La plupart des entrées du
journal ont été écrites par des soldats et des membres des services de
renseignement qui écoutaient les rapports transmis par radio depuis le théâtre
des combats.
"Victimes civiles causées
par les forces de la coalition. On a fini par connaître un grand nombre
d’attaques et de morts causés par les tirs des troupes contre des chauffeurs
sans armes, de crainte qu’ils ne soient pas des terroristes kamikazes.
"Un rapport signale qu’un
enfant a été assassiné et un autre blessé quand la voiture où ils se trouvaient
a été atteinte par des tirs de soldats. En compensation, on a versé à la
famille 100 000 afghanis pour l’enfant tué, soit 1 600 euros".
« Le capitalisme paie 20 000
afghanis, soit 335 euros, pour le blessé, et 10 000 afghanis, soit 167
euros, pour le véhicule endommagé. Et les rédacteurs de ces rapports appellent
ça de "petites tragédies". De petites tragédies ! Voilà la
grande menace, la plus grande menace qui pèse sur l’humanité.
« L’Empire yankee est entré sans aucun
doute dans une phase de déclin politique, économique et surtout moral, mais qui
peut nier sa grande puissance militaire, ce qui, de pair avec ces facteurs, le
convertisse, lui qui est le plus puissant Empire dans l’histoire, en une menace
pire pour nos peuples. Que nous reste-t-il ? On l’a dit ici aussi :
de l’unité, encore de l’unité, toujours de l’unité !
« Le Congrès des États-Unis va devenir à
partir de janvier un Congrès de l’extrême droite ? Oui. Alors, le
parlement vénézuélien doit devenir, à partir du 5 janvier, un parlement
d’extrême gauche !
« Et j’appelle les députés et députées
élus par le peuple, par les mouvements populaires, par les mouvements sociaux,
par les partis de la révolution, à assumer le grand engagement qu’ils auront à
compter du 5 janvier.
« En fait, c’est inouï, et Eva nous le
rappelle. Comment continuons-nous de permettre, alors que nous avons une
Constitution - et combien elle a coûtée, combien d’années de bataille,
combien de sueur, combien de sang, combien d’efforts, et nous avons aussi dans
cette salle notre première Constitution, le premier acte de notre indépendance,
qui a fait de nous un pays souverain – comment donc continuons-nous de
permettre un certain nombre de choses, au risque qu’on nous qualifie de nouveau
de "drôle de patrie " ou de "drôle de révolution ", ou, pour
employer un langage encore plus populaire, de "lavette de
révolution", comment donc continuons-nous de permettre que des partis
politiques, des ONG, des personnalités de la contre-révolution soient encore
financés par l’Empire yankee à coups de millions et de millions de dollars, et
utilisent la pleine liberté pour abuser de notre Constitution, pour la violer,
pour tenter de déstabiliser le pays ? J’implore ce Parlement de promulguer
une loi très sévère pour l’empêcher. Voilà comment nous devons répondre à
l’agression impériale, en radicalisant nos positions, en nous relâchant sur
absolument aucun point, en ajustant nos positions, en redoublant le pas, en
consolidant l’unité révolutionnaire. Et pas seulement le Parlement. Il nous
faut une gauche bien plus radicalement à gauche, il nous faut un gouvernement
bien plus radicalement à gauche, des forces armées, général Rangel – nous vous
nommerons enfin généralissime samedi, le 27 novembre, Jour des forces armées –
bien plus radicalement révolutionnaires, aux côtés du peuple.
« Les demi-teintes ne sont pas de mise dans
nos rangs civils ou militaires. Non, la seule ligne à suivre est de radicaliser
« Je me rappelle… que sous le
gouvernement Betancourt, des députés de partis de gauche ont été arrêtés sans
préavis ni avertissement préalable, qu’on les a fourrés en prison sans la
moindre preuve et qu’on leur a enlevé
l’immunité parlementaire.
« Un groupe de députés d’extrême droite
entrera dans quelques semaines au Parlement. Alors, je tiens à leur rappeler
qu’il existe ici une Constitution. Et que, de même que le Parti communiste du
Venezuela et bien d’autres partis ont été interdits à un moment donné, qu’on a
enlevé l’immunité parlementaire à des nombreux députés sans la moindre preuve –
d’autres ont pris le maquis, comme le grand Fabricio Ojeda qui a renoncé à son
siège et a pris le maquis pour donner son sang pour la révolution et pour le
peuple – de même j’imagine que ce digne Parlement n’acceptera pas, alors qu’il
est le représentant majoritaire des forces populaires, que la force d’extrême
droite vienne ici bouleverser l’ordre constitutionnel. Je suppose, je suis même
sûr que l’État activera tous ses mécanismes pour défendre
« Ainsi donc, nous sommes la menace.
Comment est-ce donc que les terroristes ont appelé leur réunion. "Menace
dans les Andes", n’est-ce pas, Nicolás ? On dirait un titre de film.
Péril dans les Andes. Non, c’est péril pour le monde entier qu’il faut dire, et
il faut en avertir tout haut. Le péril est mondial.
« En ce moment même, il y a une
situation compliqué dans la péninsule coréenne. Quand je suis venu ici, les
nouvelles étaient encore confuses, aussi confus que le torpillage de ce bateau
sud-coréen, le Cheonan, bien qu’on ait su après, par des preuves,
qu’il avait été coulé par les États-Unis. Et maintenant, dans une petite île,
sur cette péninsule divisée par l’Empire yankee, envahie, rasée pendant des
années, la situation est tendue. Des bombes, des morts et des blessés.
« Ça fait plusieurs mois que Fidel
Castro alerte au sujet des graves risques d’une guerre nucléaire. Je suis allé
le voir une nouvelle fois, tout récemment, il m’a expliqué sa pensée – je la
connais bien, évidemment, mais rien de mieux que le dialogue – et il me
disait : Chávez, n’importe quel petit échange de coups de feu dans cette
zone bourrée d’armes de destruction massive, d’armes atomiques, risque de
conduire à une guerre qui serait d’abord classique, mais qui pourrait déboucher
directement – il en est convaincu – sur une guerre atomique qui serait la fin
de l’espèce humaine. Le danger n’est donc pas dans les Andes, crétins de
Washington ! Le péril est mondial.
« Ici, au Venezuela, comme le disait Eva,
une lumière s’est allumée, puis une autre en Amérique latine, et d’autres
encore. Nous pouvons dire maintenant que l’Amérique latine est le continent de
l’espoir. Et l’Empire yankee ne peut pas fermer la porte au nez de cet espoir.
« Nous, les Vénézuéliens et les
Vénézuéliennes, il nous est toujours échu, pour une raison ou pour une autre,
ou pour des raisons de différentes natures, d’être à l’avant-garde de ces luttes, depuis des siècles.
« Je vois ici les portraits de Miranda,
de Bolívar, et de Martín Tovar y Tovar, des peintures de Carabobo… Comme le
disait Roy avec passion : c’est dans nos gènes, dans notre sang. Il
paraphrasait Mao, le Grand Timonier.
« Cet Empire, cet État manqué que sont
les États-Unis va devenir, malgré son immense pouvoir, malgré ses menaces, un
gigantesque tigre de papier. Et nous, nous devons par obligation nous convertir
en de vrais tigres d’acier, en de petits tigres d’acier, invincibles,
indomptables.
« Madame la présidente, j’ai promis au début
d’être bref, et je répète ma promesse. Je crois d’ailleurs que tout a déjà été
dit par Eva Golinger, cette courageuse femme, et par Roy Daza, ce courageux
député, et que tout est contenu dans ce document qui va être distribué, si j’ai
bien compris, aux quatre coins de Venezuela puis en Amérique latine.
« Je vous remercie de m’avoir invité à
cette cérémonie. Et comme l’un de plus, je me joins, pour ainsi dire, à ce
gigantesque bataillon pour défendre le Venezuela, pour défendre la patrie
vénézuélienne.
« Je regarde ce tableau, ou plutôt cette
œuvre monumentale de Tovar y Tovar, avec l’infanterie ici et la cavalerie
là-bas. Cavalerie, au galop, pour défendre la patrie bolivarienne, pour
défendre l’Alliance bolivarienne de nos peuples !
« A bas l’Empire yankee ! »
C’est sur ces mots qu’il a conclu, et sur des vivats
en l’honneur de l’ALBA, de la patrie et de la révolution.
Je n’ai pas le moindre doute que Chávez, un militaire
de profession, mais bien plus attaché à la persuasion et au dialogue qu’à la
force, n’hésitera pas à empêcher la droite favorable à l’impérialisme et
antipatriotique de lancer les Vénézuéliens trompés contre la force publique
pour faire couler le sang dans les rues du pays. La mafia impérialiste a eu
droit, en Bolivie et au Venezuela, à une riposte bien plus claire et énergique
qu’elle ne l’imaginait.
Fidel Castro Ruz
Le 25 novembre 2010
18 h 34