Réflexions
du compañero Fidel
L’EMPIRE ET
LA DROGUE
Quand la police mexicaine m’arrêta à Mexico parce que certains de nos
mouvements lui avaient paru suspects, bien que nous fussions efforcés de le
faire avec les plus grandes précautions pour éviter la main assassine de
Batista – comme Machado, qui avait fait assassiner Julio Antonio Mella dans
cette même ville le
Le Mexique ignorait pratiquement le problème de la drogue, qui s’est
développé ensuite d’une façon effarante, lui causant d’énormes torts, ainsi
qu’au reste du continent.
Les pays d’Amérique centrale et du Sud dépensent une énergie incroyable à
lutter contre l’invasion de la culture de la feuille de coca destinée à la
production de cocaïne, qui s’obtient à travers des composants chimiques très
agressifs et si nocifs à la santé et au cerveau de l’être humain.
Les gouvernements révolutionnaires, dont ceux de la République bolivarienne
du Venezuela et de la Bolivie, s’efforcent en particulier d’en freiner la
progression, comme l’a fait Cuba opportunément.
Il y a beau temps qu’Evo Morales a proclamé le droit de son peuple à
consommer des infusions de coca, qui sont traditionnelles dans la culture millénaire
aymara-quechua. L’interdire serait comme demander aux Anglais de ne pas boire
de thé, une saine coutume importée d’Asie, ce continent qu’ils ont conquis et
colonisé des centaines d’années durant.
« La coca n’est pas la cocaïne », tel est le slogan d’Evo.
Curieusement, l’opium qu’on tire, tout comme la morphine, du pavot, fruit de la conquête et de la
colonisation étrangère dans des pays comme l’Afghanistan et qui est si nuisible
consommé directement, a été utilisé par les colonialistes anglais comme une
monnaie qu’un autre pays à culture millénaire, la Chine, devait accepter de
force en échange des produits sophistiquées que l’Europe en recevait et qu’elle
payait jusque-là en pièces d’argent. On cite habituellement comme exemple de
cette injustice dans les premières décennies du XIXe siècle l’idée
suivante : « Un ouvrier chinois qui devenait toxicomane dépensait les
deux tiers de son salaire en opium et laissait sa famille dans la misère. »
En 1839, l’opium était déjà à la portée des ouvriers et des paysans
chinois. C’est cette même année que la reine Victoria déclencha contre ce pays
la première guerre de l’opium.
Des commerçants anglais et étasuniens, fortement soutenus par la couronne
britannique, virent la possibilité d’échanges et de profits importants. À cette
date, nombre des grandes fortunes étasuniennes reposaient sur ce trafic de
drogues.
Il faut demander à la grande puissance, qui compte presque un millier de
bases militaires et sept flottes accompagnées de porte-avions atomiques et de
milliers d’avions de combat grâce à quoi elle tyrannise le monde, de nous
expliquer comment elle va régler ce problème des drogues.
Fidel Castro Ruz
Le