Réflexions du compañero
Fidel
CYNISME GÉNOCIDAIRE
(Suite et fin)
Quelques chiffres suffisent à donner une idée des efforts que consentit
l’URSS pour maintenir la parité nucléaire avec les États-Unis : à sa
désintégration en 1991, le Belarus disposait de 81 ogives nucléaires ; le Kazakhstan
de 1 400 et l’Ukraine d’environ 5 000 qui passèrent à
Les traités START et SORT sur
la réduction des armes stratégiques souscrits entre les deux grandes puissances
nucléaires permirent d’éliminer plusieurs milliers d’ogives.
Elles signèrent un nouveau
traité de ce genre en 2010.
Dès lors, les deux grandes
puissances consacrèrent leurs plus gros efforts au perfectionnement des
vecteurs, de la portée et de la précision des armes et des moyens de déjouer la
défense de l’adversaire. Le domaine militaire engloutit des sommes immenses.
Rares sont les personnes dans
le monde, hormis quelques penseurs et scientifiques, qui se rendent compte d’un
simple fait et lancent un cri d’alerte : il suffirait de l’éclatement de
cent ogives nucléaires stratégiques pour mettre fin à l’existence humaine sur
notre planète. L’immense majorité de la population connaîtrait un sort aussi
inexorable qu’horrible par suite de l’hiver nucléaire qui surviendrait.
Huit pays, dont cinq sont
membres permanents du Conseil de sécurité, possèdent aujourd’hui des armes
nucléaires : les États-Unis,
Israël, en revanche, ne l’a
jamais reconnu, bien qu’on calcule qu’il possède de 200 à 500 ogives atomiques,
et il ne se sent absolument pas concerné quand le monde s’inquiète des très
graves problèmes qu’entraînerait l’éclatement d’une guerre dans la région où se
produit une grande partie de l’énergie qui fait marcher l’industrie et
l’agriculture de la planète.
C’est parce qu’il possède des
armes de destruction massive qu’Israël peut jouer son rôle de pion de
l’impérialisme et du colonialisme au Moyen-Orient.
Il ne s’agit pas du droit
légitime du peuple israélien de vivre et de travailler dans la paix et la liberté :
il s’agit précisément du droit des autres peuples de la région à la liberté et
à la paix.
Toute en mettant au point à
rythme accéléré son arsenal atomique, Israël attaqua et détruisit en 1981 le
réacteur nucléaire iraquien d’Osirak. Il refit exactement pareil en 2007 avec
le réacteur syrien de Dayr az-Zawr, ce dont, curieusement, l’opinion mondiale
ne fut pas informée, alors que les Nations Unies et l’AIEA étaient parfaitement
au courant. Ces deux attaques bénéficièrent du soutien des États-Unis et de
l’Alliance atlantique.
Il n’est donc pas étonnant que
les plus hautes autorités israéliennes proclament aujourd’hui leur intention de
faire pareil en Iran.
Ce pays, immensément riche en
pétrole et en gaz, fut jadis victime des conspirations de
Le shah aspirait lui aussi à
se doter d’armes nucléaires, mais personne n’attaqua ses centres de recherche.
La guerre d’Israël visait les musulmans arabes, pas les musulmans d’Iran, un
pays qui était devenu un bastion de l’OTAN braqué contre le cœur même de
l’URSS.
En
1979, les masses de cette nation profondément religieuses, conduites par
l’ayatollah Khomeyni, détrônèrent le shah et désarmèrent une des armées les
mieux équipées du monde sans tirer un seul coup de feu.
Compte
tenu de la capacité de lutte, du nombre d’habitants et de l’étendue de l’Iran,
une agression contre lui serait sans commune mesure avec les équipées
israéliennes en Iraq et en Syrie. Une terrible guerre, que nul n’en doute, en
découlerait inévitablement.
Israël compte un grand nombre d’armes nucléaires et
dispose de la capacité de les lancer n’importe où en Europe, en Asie, en
Afrique et en Océanie. Je me demande : l’AIEA a-t-elle le droit moral de
punir et d’asphyxier un pays qui tenterait de faire pour sa propre défense ce
qu’Israël a fait au cœur du Moyen-Orient ?
Je pense
en fait qu’aucun pays au monde ne doit avoir d’armes atomiques et que ce genre
d’énergie doit servir à l’espèce humaine. Sans cet esprit de coopération,
l’humanité marche inexorablement à sa perte. Nombre d’Israéliens, issus d’un
peuple assurément travailleur et intelligent, ne seront pas d’accord avec une
politique insensée et absurde qui les conduit eux aussi à la ruine totale.
De
quoi parle-t-on aujourd’hui au sujet de la situation économique ?
Selon
les agences de presse internationales, « le président étasunien, Barack
Obama, et son homologue chinois, Hu Jintao, ont présenté des ordres du jour
commerciaux divergents […] ce qui met en lumière les tensions croissantes entre
les deux plus grandes économies du monde ».
Selon
Reuters, « Obama a profité de son intervention pour menacer
Les
règles du jeu sont, bien entendu, celles qui répondant aux intérêts des USA.
Toujours
selon cette agence, « Obama s’est lancé dans la bataille de sa réélection
l’an prochain et ses opposants républicains l’accusent de ne pas être assez dur
avec le Chine ».
Les
nouvelles de jeudi et vendredi reflétaient encore mieux les réalités que nous
vivons.
Selon
AP, l’agence étasunienne la mieux informée, « le leader suprême iranien a
averti les États-Unis et Israël que son pays riposterait énergiquement si ses
archi-ennemis lançaient une attaque militaire contre lui… »
D’après
l’agence de presse allemande,
L’Allemagne
refuse l’option militaire, mais se dit favorable à de fortes sanctions contre
l’Iran.
Le
Royaume-Uni et
« Une
opération militaire contre l’Iran peut entraîner de très graves conséquences,
et
Edward Spannaus, rédacteur en
chef de la revue étasunienne EIR, a
déclaré qu’une attaque contre l’Iran déclencherait la troisième guerre
mondiale.
Le secrétaire étasunien à
Samedi dernier, Andrew
Shapiro, Assistant
Secretary of Bureau of Political-Military Affairs, a révélé crûment
les sombres visées de l’Empire :
Israël et les États-Unis organiseront les manœuvres
militaires conjointes « les plus importantes » et « les plus
capitales » de leur histoire comme alliés.
Intervenant à Washington devant l’Institut de politique
du Proche-Orient, Shapiro a annoncé que plus de cinq mille membres des forces
armées étasuniennes et israéliennes participeraient à ces manœuvres centrées
autour de la défense des missiles balistiques israéliens.
« La technologie israélienne s’avère essentielle pour
améliorer notre sécurité nationale et protéger nos troupes », a-t-il
ajouté…
Shapiro a mis en exergue l’appui de l’administration
Obama à Israël, bien qu’un haut fonctionnaire étasunien ait exprimé vendredi
son inquiétude qu’Israël n’avertisse pas Washington au préalable d’une
éventuelle action militaire contre les installations nucléaires d’Iran.
« Notre engagement envers la sécurité d’Israël est
plus vaste, plus profond et plus intense que jamais. »
« Nous soutenons Israël parce qu’il en va de notre intérêt
national… C’est uniquement la force militaire d’Israël qui dissuade les
agresseurs éventuels et qui contribue à promouvoir la paix et la
stabilité. »
Aujourd’hui,
13 novembre, la représentante des USA à l’ONU, Susan Rice, a confirmé à
Selon
elle, l’administration étasunienne est en train d’aboutir à la conclusion qu’il
faudra liquider le régime iranien actuel pour éviter qu’il ne se dote d’un
arsenal nucléaire : « Je suis convaincue – a-t-elle reconnu – que le
changement de régime va être notre seule solution. »
À bon entendeur, salut.
Fidel Castro Ruz
Le 13 novembre 2011
20 h 17