Réflexions du compañero Fidel
UN INCENDIE QUI PEUT TOUT
EMBRASER
On peut être d’accord ou non avec les idées politiques du Kadhafi, mais
nul n’a le droit de contester l’existence de
Le monde n’a pas encore atteint ce qui constitue aujourd’hui à mon avis
une condition sine qua non de la
survie de notre espèce : l’accès de tous les peuples aux ressources
matérielles de cette planète, la seule de notre système solaire à réunir les
facteurs les plus élémentaires de la vie que nous connaissons.
Les États-Unis eux-mêmes se sont toujours efforcés d’être un creuset de
toutes les races, de toutes les croyances et de toutes les nations :
blanches, noires, jaunes, indiennes et métisses, sans d’autres différences que
celles de maîtres et d’esclaves, de riches et de pauvres, mais toujours dans
les limites des frontières : au nord, le Canada ; au sud, le
Mexique ; à l’est l’Atlantique ; à l’ouest, le Pacifique. L’Alaska,
Porto Rico et Hawaï étaient de simples accidents historiques.
Le hic, c’est qu’il ne suffit pas du noble désir de ceux qui se battent
pour un monde meilleur, ce qui est aussi digne de respect que les convictions
religieuses des peuples. Il suffirait que des quantités relativement petites
d’un certain nombre d’isotopes radioactifs émanent de l’uranium enrichi
consommé par les centrales atomiques – car ils n’existent pas dans la nature – pour mettre fin à la fragile
existence de notre espèce. Maintenir ces volumes croissants de déchets sous des
sarcophages de béton et d’acier est l’un des plus gros problèmes de la
technologie.
Des faits comme l’accident de Tchernobyl ou le séisme du Japon ont mis
en lumière ces risques mortels.
Mais là n’est pas la question que je veux aborder aujourd’hui, sinon le
spectacle étonnant que nous a présenté hier Walter Martínez dans son programme Dossier
de la télévision vénézuélienne : la réunion entre le chef du département
de
Bien entendu, Gates l’attendait à l’entrée du Pentagone. Les drapeaux
des deux pays, celui de l’ancien empire colonial britannique et celle de son
fils putatif, l’empire étasunien, ondoyaient de chaque côté tandis que
retentissaient les hymnes nationaux. La main droite sur le cœur, le salut
militaire rigoureux et solennel de la cérémonie du pays hôte. Ce fut la
cérémonie initiale. Les deux ministres sont entrés ensuite dans le bâtiment de
la défense étasunienne. Ils sont censés avoir longuement parlé, si l’on en
croit les images que j’ai vues quand ils sont revenus avec chacun un discours –
sans doute préparé à l’avance – à la main.
L’environnement de ce scénario était constitué par du personnel en
uniforme. À gauche, on voyait un jeune militaire, grand, maigre, rouquin en
apparence, le crâne rasé, la casquette à
la visière noire enfoncée presque sur la nuque, présentant le fusil, baïonnette
au canon, sans ciller ni même sembler respirer, la vraie image du soldat prêt à
tirer une balle de fusil ou un missile atomique emportant un charge destructive
de cent mille tonnes de TNT. Gates a parlé en affichant le sourire et le
naturel du maître de maison. L’Anglais, lui, en revanche, l’a fait comme je
l’ai expliqué
J’ai rarement vu quelque chose de plus horrible : il suintait la
haine, la frustration, la fureur, il menaçait le dirigeant libyen dont il
exigeait la reddition inconditionnelle. On constatait combien il était indigné
que les avions de la puissante OTAN ne soient pas parvenus à faire plier la
résistance libyenne en soixante-douze heures !
Il ne lui manquait plus que de s’exclamer : « Des larmes, de la
sueur et du sang », à l’instar de Winston Churchill quand il avait calculé
le prix que devrait payer son pays dans la lutte contre les avions nazis. Mais
avec une petite différence : c’est l’OTAN qui joue maintenant le rôle des
nazi-fascistes en lançant des milliers de missions de bombardement avec ses
avions les plus modernes au monde.
L’administration étasunienne n’a pas hésité, elle, à autoriser l’emploi
de drones pour tuer des hommes, des femmes et des enfants libyens, comme elle
le fait toujours en Afghanistan, à des milliers de kilomètres de l’Europe de
l’Ouest, mais cette fois-ci contre un peuple arabe et africain, sous les yeux de
centaines de millions d’Européens et rien moins qu’au nom de l’Organisation des
Nations Unies !
Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a déclaré hier que ces
actes de guerre étaient illégaux et sortaient du cadre des accords adoptés par
le Conseil de sécurité des Nations Unies.
Les grossières attaques contre le peuple libyen qui prennent un
caractère nazi-fascistes peuvent devenir le lot de n’importe quel peuple du
Tiers-monde.
La résistance de
Maintenant, cette organisation belliciste est à la merci de Kadhafi. Si
celui-ci résiste et refuse ses exigences, il passera à l’Histoire comme l’un
des grands personnages des pays arabes.
L’OTAN attise un incendie qui peut tout embraser !
Fidel Castro Ruz
Le 27 avril 2011
19 h 34