Réflexions
du compañero Fidel
LE DÉSHONNEUR SUPERVISÉ D’OBAMA
Qu’une juge
yankee du district Sud de
Ainsi donc,
au terme de treize années d’un emprisonnement cruel et immérité, le
gouvernement étasunien – lequel a engendré des monstres comme Posada Carriles
et Orlando Bosch qui, en tant qu’agents de
S’il en
était autrement, l’Empire ne serait plus l’Empire, et Obama ne serait plus un
sot.
Néanmoins,
les héros cubains n’y resteront pas éternellement. La solidarité dans le monde
et au sein même du peuple étasunien ne cessera de croître sur les fondations de
leur exemple insurpassable de dignité et de fermeté et mettra fin un jour à
cette injustice aussi stupide qu’insoutenable.
Cette
décision maladroite intervient alors qu’un profond débat se déroule à
l’Assemblée générale des Nations Unies sur la nécessité de refonder cette
organisation. On n’y avait jamais écouté de critiques si solides et si
énergiques.
Le président
bolivarien Hugo Chávez l’a ouvert le 21 septembre au soir dans son premier
message à l’Assemblée. Son second message, lu sur un ton énergique et vibrant
par son ministre des Affaires étrangères Nicolás Maduro, a été massue. Chávez y
dénonce aussi, d’ailleurs, le criminel blocus de l’impérialisme à notre patrie
et sa vengeance cruelle et ignominieuse contre les cinq Héros antiterroristes
cubains.
Ce sont ces
circonstances qui me contraignent à écrire de nouvelles Réflexions, les
troisièmes d’affilée. Je transmettrai les idées essentielles de ce message dans
les mots mêmes de son auteur :
[…] Nous ne voulons pas la paix des cimetières, comme disait Kant
ironiquement, mais une paix fondée sur le respect le plus jaloux du droit
international. Or, l’ONU, tout au long de son histoire, loin de consentir et de
multiplier des efforts pour assurer la paix entre les nations, a fini, hélas,
par avaliser, tantôt par action, tantôt par omission, les injustices les plus
impitoyables.
Depuis 1945, les guerres n’ont fait
qu’augmenter et se multiplier inexorablement.
Je veux lancer un appel à la réflexion aux gouvernements du monde :
depuis le 11 septembre 2001, une nouvelle guerre impérialiste sans
précédents historiques a commencé, une guerre permanente, perpétuelle.
Nous devons regarder sans ciller la réalité terrifiante du monde où nous
vivons […] Pourquoi les États-Unis sont-ils le seul pays à semer des bases
militaires sur la planète ? De quoi ont-ils peur pour se doter d’un budget
si faramineux qui ne vise qu’à accroître toujours plus leur puissance
militaire ? Pourquoi ont-ils déclenché tant de guerres, violant la
souveraineté d’autres nations qui ont les mêmes droits qu’eux de régir leurs
destinées ? Comment le droit international peut-il primer contre leur
volonté insensée d’asservir militairement le monde afin de garantir les sources
d’énergie qui leur permettront de perpétuer leur modèle prédateur de
surconsommation ? Pourquoi l’ONU ne fait-elle rien pour freiner
Washington ? […] l’Empire s’est arrogé le rôle de juge du monde alors que
personne ne lui a octroyé cette responsabilité […] la guerre impérialiste nous
menace donc tous.
Washington sait bien que le monde multipolaire est une réalité d’ores et
déjà irréversible. Sa stratégie consiste à freiner à tout prix la montée
soutenue d’un ensemble de pays émergents […] il s’agit pour lui de recomposer
le monde en fonction de son hégémonie militaire.
Qu’y a-t-il au fond derrière cette nouvelle Apocalypse ? Le pouvoir
tout-puissant de la clique militaro-financière qui est en train de détruire le
monde pour accumuler toujours plus de profits, qui est en train de soumettre de
fait un ensemble d’États toujours plus grand. Ayez à l’esprit que le mode
d’être du capital financier est la guerre : la guerre, qui ruine les
grandes majorités, enrichit une infime minorité jusqu’à l’impensable.
Une gravissime menace pèse dans l’immédiat sur la paix mondiale : le
déclenchement d’un nouveau cycle de guerres coloniales qui a démarré par
L’humanité est au bord d’une catastrophe inimaginable : la planète
s’achemine inexorablement vers l’écocide le plus dévastateur ; le
réchauffement global l’annonce à travers ses conséquences épouvantables, mais
l’idéologie de Cortès et de Pizarro au sujet de l’écosystème, comme le dit bien
le notable penseur français Edgar Morin, les pousse à continuer de saccager et
de détruire […] La crise énergétique et la crise alimentaire s’aggravent, mais
le capitalisme continue de passer impunément toutes les bornes.
[…] le grand scientifique étasunien Linus Pauling, récompensé à deux
reprises par le Prix Nobel, continue de nous éclairer la route : je crois qu’il
existe dans le monde un pouvoir plus fort que le pouvoir négatif de la force
militaire et des bombes atomiques : le pouvoir du bien, de la moralité, de
l’humanisme. Je crois dans le pouvoir de l’esprit humain. Mobilisons donc tout
le pouvoir de l’esprit humain : il est plus que temps. Il faut déclencher
une grande contre-offensive politique afin d’empêcher les pouvoirs des ténèbres
de trouver des justifications pour se lancer dans la guerre, pour déclencher la
guerre mondiale généralisée par laquelle ils prétendent sauver le capitalisme
occidental.
Il faut vaincre politiquement non seulement les bellicistes, mais surtout
la clique militaro-financière qui les alimente et les dirige.
Bâtissons l’équilibre de l’univers qu’avait perçu le Libertador Simón Bolívar : l’équilibre qui, selon lui, ne peut découler de
la guerre, l’équilibre qui naît de la paix.
Le Venezuela, aux côtés des pays membres de l’Alliance bolivarienne des
peuples de Notre Amérique (ALBA), a prôné activement un règlement pacifique et
négocié du conflit libyen. Tout comme l’a fait l’Union africaine. Mais c’est la
logique belliciste décrétée depuis le Conseil de sécurité de l’ONU et mise en
pratique par l’OTAN, ce bras armé de l’Empire yankee, qui a fini par s’imposer.
[…] le « cas libyen » a été soumis au Conseil de sécurité à partir de
la propagande intense orchestrée par les médias qui n’ont pas craint de mentir
en nous présentant une aviation libyenne en train de bombarder des civils
innocents, sans parler de la grotesque mise en scène médiatisée sur
…en quoi s’est donc converti le fameux régime d’exclusion aérienne établi
par la résolution 1973 du Conseil de sécurité ? Les plus de vingt mille
mission aériennes de l’OTAN sur
Quel est le motif réel de cette intervention militaire ? Recoloniser
…la résidence de notre ambassadeur à Tripoli a été envahie et saccagée,
mais l’ONU a disparu dans les coulisses, gardant un silence ignominieux.
…pourquoi concède-t-on le siège de
Et l’on applique ce même format impérialiste en Syrie. […]
Il est intolérable que les puissants de ce monde prétendent s’arroger le
droit d’ordonner la démission immédiate de gouvernants légitimes et souverains.
Ça s’est passé en Libye, et l’on veut faire pareil en Syrie. Telles sont les
asymétries en place dans l’arène internationale, tels sont les outrages
infligés à des nations indépendantes.
[…]
Tournons maintenant nos regards vers
[…] Il faut à peine 1,4 milliard de dollars, non pour régler le problème,
mais juste pour parer à la situation urgente où se trouvent
La situation est d’autant plus atroce que l’on sait combien on est en train
de dépenser pour détruire
[…] il est franchement lamentable que le message d’ouverture de la
soixante-sixième session de l’Assemblée générale de l’ONU n’ait pas contenu un
appel à une action immédiate pour régler la crise humanitaire que souffre
Nous exigeons de même la levée du blocus honteux et criminel imposé à
Jusqu’en 2010, dix-neuf scrutins à l’Assemblée générale de l’ONU ont prouvé
que la communauté internationale exigeait que les États-Unis lèvent leur blocus
économique et commercial contre Cuba. Tous les arguments issus du bon sens
international ayant échoué, il faut dès lors croire que cet acharnement contre
Au Venezuela, nous croyons qu’il est temps d’exiger des États-Unis non
seulement la levée immédiate et inconditionnelle du blocus criminel qu’ils
imposent au peuple cubain, mais encore la libération des cinq militants
antiterroristes cubains séquestrés dans les prisons de l’Empire au seul motif
qu’ils cherchaient à empêcher les actions illégales que des groupes terroristes
préparent contre Cuba sous la protection des administrations étasuniennes.
[…]
[…] Pour nous, il est clair que les Nations Unies ne s’améliorent pas et ne
s’amélioreront pas du dedans. Quand on voit leur secrétaire général participer,
aux côtés du procureur de
Il est intolérable que le Conseil de sécurité puisse tourner le dos, chaque
fois qu’il lui chante, aux demandes majoritaires des nations et ignorer
délibérément la volonté de l’Assemblée générale. À partir du moment où le
Conseil de sécurité est une espèce de club de membres privilégiés, que peut
bien faire l’Assemblée générale ? Quelle est donc sa marge de manœuvre
quand ce Conseil viole le droit international ?
Pour paraphraser Bolívar – qui se référait concrètement au jeune
impérialisme yankee, en 1818 – c’en est assez que le faible pratique la loi et
le fort l’abus. Il ne se peut que nous, peuples du Sud, nous respections le
droit international, tandis que le Nord nous détruit et nous pille en le
violant.
Si nous n’entreprenons pas une bonne fois pour toutes de refonder les
Nations Unies, cette organisation perdre définitivement le peu de crédibilité
qu’il lui reste, et sa crise de légitimité s’accélérera jusqu'à l’implosion
finale. C’est d’ailleurs exactement ce qu’il s’est passé avec son prédécesseur
immédiat :
[…]
L’avenir d’un monde multipolaire et en paix nous incombe. Les peuples
majoritaires de la planète doivent s’articuler pour se défendre du nouveau
colonialisme et garantir un équilibre de l’univers à même de neutraliser
l’impérialisme et son arrogance.
Cet appel large, généreux, respectueux, sans exclusions, s’adresse à tous
les peuples du monde, mais tout particulièrement aux puissances émergentes du
Sud qui doivent assumer avec courage le rôle qu’elles sont appelées à jouer
dans l’immédiat.
Des alliances régionales puissantes et dynamiques se sont nouées en
Amérique latine et dans les Caraïbes, qui cherchent à structurer un espace
régional démocratique, respectueux des particularités et soucieux de mettre
l’accent sur la solidarité et sur la complémentarité, de renforcer ce qui nous
unit et de régler politiquement ce qui nous divise. Et ce nouveau régionalisme
admet la diversité et respecte le rythme de chacun. Ainsi, l’Alliance
bolivarienne des peuples de Notre Amérique (ALBA) progresse comme une
expérimentation d’avant-garde de gouvernements progressistes et
anti-impérialistes, en quête de formules qui permettent de rompre avec l’ordre
international en vigueur et de renforcer la capacité des peuples à faire face,
collectivement, aux pouvoirs de fait. Mais cela n’empêche pas ses membres de
soutenir d’une manière décidée et enthousiaste la consolidation de l’Union des
nations sud-américaines (UNASUR) afin de les grouper dans ce que le Libertador Simón Bolívar avait appelé « une nation de républiques ».
Qui plus est, les trente-trois pays d’Amérique latine et des Caraïbes se
préparent à faire un pas historique : fonder une grande organisation
régionale qui nous regroupe tous, sans exclusions, et où nous pourrons
concevoir ensemble les politiques qui devront garantir notre bien-être, notre
indépendance et notre souveraineté, basés sur l’égalité, la solidarité et la
complémentarité. Caracas, la capitale de
C’est sur
ces profondes idées que le président bolivarien Hugo Chávez conclut son second
message à l’Assemblée générale des Nations Unies.
Selon une
dépêche de l’AFP datée d’aujourd’hui à Washington, « le président
étasunien Barack Obama a déclaré ce mercredi être disposé à changer la
politique envers Cuba à condition qu’il s’y produise des virages politiques et
sociaux significatifs ».
Qu’il est
sympa ? Qu’il est intelligent ! Qu’il est bon! Et pourtant tout ceci
ne lui a toujours pas permis de comprendre que cinquante ans de blocus et de
crimes contre notre patrie n’ont pas pu faire fléchir notre peuple. Bien de
choses changeront à Cuba, mais elles changeront par nos propres efforts et
malgré les États-Unis. Cet Empire s’effondrera peut-être avant.
La
résistance inébranlable des patriotes cubains, ce sont nos cinq héros qui la
symbolisent. Ils ne fléchiront jamais ! Ils ne se rendront jamais !
Comme l’a dit Martí, et comme je l’ai redit plusieurs fois : « Avant
que nous renoncions à notre volonté de rendre la patrie libre et prospère, la
mer du Nord s’unira à la mer du Sud et un serpent naîtra d’un œuf
d’aigle ! »
De toute
évidence, la juge du District Sud de
Fidel Castro Ruz
Le 28 septembre 2011
19 h 37