Réflexions du compañero Fidel
Le rôle de tueur de l’OTAN
(Quatrième partie)
J’ai écrit le 2 mars sous le
titre : « La guerre inévitable de l’OTAN » :
À la différence de l’Égypte et de
[…] Il disposait d’énormes ressources et réserves
en devises convertibles, déposées dans les banques des pays riches, ce qui lui
permettait d’acheter des biens de consommation, voire des armes perfectionnées,
auprès de ces mêmes pays qui veulent aujourd’hui l’envahir au nom des droits
humains.
La colossale campagne de mensonges orchestrée par
les médias a provoqué une grande confusion dans l’opinion publique mondiale. Il
se passera du temps avant qu’on puisse reconstruire ce qu’il s’est vraiment
passé en Libye et trier les faits réels des mensonges divulgués.
[…]
[…] L’Empire et ses principaux alliés recourent
aux moyens les plus perfectionnés pour diffuser des informations dont il faut
déduire des brins de vérité.
[…]
L’Empire et l’OTAN – sérieusement inquiets devant
la vague révolutionnaire déclenchée dans le monde arabe qui produit une grande
partie du pétrole sur lequel repose l’économie de consommation des pays
développés et riches – ne pouvaient pas laisser filer l’occasion du conflit
interne surgi en Libye pour promouvoir une intervention militaire. […]
[…]
Malgré leur déluge de mensonges et la confusion
qu’ils ont semée, les États-Unis ne sont pas parvenus à entraîner
Le fait est que, comme je l’avais prévu,
Le hic – ce que les différents acteurs
n’imaginaient sans doute pas – c’est que les chefs de la rébellion ont déclaré
qu’ils refusaient toute intervention militaire étrangère.
Selon différentes agences de presse, Hafiz Ghoga, porte-parole du Comité de la
révolution, a déclaré le lundi 28 février : […] « Ce que nous
voulons, ce sont des informations secrètes, mais absolument pas qu’on touche à
notre souveraineté aérienne, terrestre et maritime », a-t-il ajouté lors
d’une rencontre avec les journalistes…
Selon une dépêche de l’AFP de lundi dernier, « l’intransigeance des
responsables de l’opposition en matière de souveraineté nationale reflétait
l’opinion que de nombreux Libyens ont manifestée spontanément à la presse
internationale à Benghazi ».
Une professeure de sciences politiques de l’université
de Benghazi, Abeir Imneina,
a affirmé ce même jour :
« Il
y a un très fort sentiment national en Libye.
« De
plus, l'exemple de l'Irak fait peur dans l'ensemble du monde arabe »,
souligne-t-elle, en référence à l'invasion américaine de 2003, censée apporter
la démocratie dans le pays, puis par contagion à l'ensemble de la région, un
scénario totalement démenti par les faits.
« On
sait bien comment cela s'est passé en Iraq, qui se trouve en pleine
instabilité, ça ne donne vraiment pas envie de suivre le même chemin. On ne
veut pas que les Américains viennent pour finir par devoir regretter
Kadhafi. » […]
Quelques heures après la diffusion de cette dépêche, deux des principaux
journaux des USA, The New
York Times et The
Washington Post, s’empressèrent d’offrir de nouvelles versions sur
ce point, que rapporte l’agence DPA le 1er mars :
« L’opposition libyenne pourrait demander à l’Occident de
bombarder par air des positions
stratégiques occupées par des forces fidèles au président Mouammar el-Kadhafi, fait savoir aujourd’hui la presse
étasunienne. »
« La question est discutée par le Conseil révolutionnaire libyen,
précisent The New York Times et The Washington Post dans leurs versions numériques.
[…]
« Au cas où les actions aériennes se réaliseraient dans le cadre des
Nations Unies, cela n’impliquerait aucun intervention internationale, a
expliqué le porte-parole du Conseil, cité par The New York Times.
[…]
« The Washington
Post a cité des rebelles qui
reconnaissent que, sans l’appui de l’Occident, les combats contre les forces
loyales à Kadhafi pourraient durer longtemps et coûter beaucoup de vie. »
Je me suis aussitôt
demandé dans ces Réflexions :
Pourquoi cette insistance à présenter les rebelles comme des membres
éminents de la société libyenne en train d’inviter les États-Unis et l’OTAN à
bombarder et à tuer des Libyens ?
On saura un jour la vérité à travers des gens comme la professeure
de sciences politiques de l’Université de Benghazi, si éloquente quand elle
raconte la terrible expérience qu’ont vécue des millions d’Iraquiens, tués,
sans abri, sans emploi ou contraints d’émigrer.
Aujourd’hui, mercredi 2 mars, l’agence EFE présente ce porte-parole rebelle
faisant des déclarations qui, à mon avis, infirment et confirment à la fois
celles de lundi :
« Benghazi (Libye), 2 mars. La direction rebelle en Libye a demandé
aujourd’hui au Conseil de sécurité de l’ONU de lancer une attaque aérienne
"contre les mercenaires" du régime Mouammar el-Kadhafi.
« "Notre armée ne peut pas lancer des attaques contre les
mercenaires en raison de son rôle défensif", a affirmé le porte-parole
rebelle Hafiz Ghoga en conférence de presse à
Benghazi. […]
À laquelle des nombreuses guerres
impérialistes ressemblerait celle-ci ?
À celle d’Espagne en 1936, à celle de Mussolini contre l’Éthiopie en 1935,
à celle de George W. Bush contre l’Iraq en 2003, ou à n’importe laquelle des
dizaines de guerres lancées par les États-Unis contre les peuples d’Amérique,
depuis l’invasion du Mexique en 1846 jusqu’à celle des Malvinas en 1982 ?
Sans exclure, bien entendu,
l’invasion mercenaire de Playa Girón,
la sale guerre et le blocus contre notre patrie, une invasion dont nous
fêterons le cinquantième anniversaire le 16 avril prochain.
Toutes ces guerres, comme celle
du Viet Nam qui a coûté des
millions de vies, ont eu pour points de départ les justifications et les
mesures les plus cyniques.
Pour ceux qui doutent encore
qu’une intervention militaire aura forcément lieu en Libye, je tiens à citer
l’agence de presse AP, que je considère bien informée, dont une dépêche
d’aujourd’hui affirme :
« Les pays de l’Organisation
du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) élaborent un plan d’urgence qui prend
pour modèle les zones d’exclusion de vols établies dans les Balkans dans les
années 90, au cas où la communauté internationale déciderait d’imposer un
embargo aérien sur
N’importe quelle personne honnête capable d’observer avec objectivité les
événements peut constater le danger que représente l’ensemble des faits
cyniques et brutaux qui caractérisent la politique des États-Unis et qui
expliquent pourquoi ils se sont retrouvés si honteusement seuls lors du débat
aux Nations Unies sur la résolution : « Nécessité de lever le blocus
économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis
d’Amérique. »
Malgré mon
travail, je suis les Jeux panaméricains de Guadalajara.
Notre pays se sent fier de ces jeunes gens qui sont des exemples pour le
monde par leur désintéressement et leur esprit de solidarité. Je les félicite
chaleureusement. Personne ne pourra plus leur ôter la place d’honneur qu’ils
ont gagnée.
Je continuerai
dimanche 30.
Fidel Castro
Ruz
Le 28 octobre 2011
19 h 14