Réflexions du compañero Fidel
LA CATASTROPHE DU JAPON ET
Aujourd’hui, j’ai eu le plaisir de saluer Jimmy Carter, qui a été président
des États-Unis de 1977 à 1981 et qui a été le seul, à mon avis, à avoir eu
assez de sérénité et de courage pour aborder la question des relations de son
pays avec Cuba.
Carter fit ce qu’il put pour réduire les tensions internationales et
promouvoir la création de sections des intérêts de Cuba et des USA. Son
administration fut la seule à avoir fait quelques pas pour atténuer le blocus
criminel imposé à notre peuple.
Les circonstances n’étaient pas propices, certes, dans notre monde
complexe. L’existence d’un pays vraiment libre et souverain sur notre continent
ne collait pas avec les idées de l’extrême droite fasciste aux USA qui
s’ingénia à torpiller les intentions du président Carter au nom desquelles il
avait mérité le Prix Nobel de la paix. Et ce prix, personne ne lui a en fait
cadeau gratuitement !
L’oligarchie qui gouverne cette
superpuissance pourra vraiment renoncer à son envie insatiable d’imposer sa
volonté au reste du monde ? Un système qui engendre toujours plus
fréquemment des présidents comme Nixon, Reagan et W. Bush, qui se dote d’un
pouvoir toujours plus destructeur et qui respecte de moins en moins la
souveraineté des peuples, pourra-t-il y parvenir ?
La complexité du monde actuel ne laisse guère de marge à des souvenirs
relativement récents. Mes adieux à Carter, ce mercredi-ci, ont coïncidé avec
des nouvelles inquiétantes qui continuent d’arriver du Japon et de l’accident
nucléaire déclenché par le séisme et le tsunami, et qu’on ne peut ni ne doit ignorer,
non seulement pour leur importance, mais aussi pour les retombées pratiques
quasi immédiates de ces événements sur l’économie mondiale
L’agence de presse AP informe aujourd’hui du Japon :
« Les
problèmes augmentent dans la centrale atomique japonaise.
« La
crise déclenché dans la centrale atomique japonaise endommagée par le tsunami
s’est aggravée ce mercredi-ci après qu’on a mesuré dans l’eau de mer proche les
niveaux de radiations les plus élevés à ce jour.
« À Fukushima, les radiations ont filtré dans la
terre et la mer et se sont introduites dans les légumes, le lait non
pasteurisé, voire dans l’eau potable, jusqu’à Tokyo, à deux cent vingt
kilomètres plus au sud.
« Entretemps,
l’empereur Akihito et l’impératrice Michiko ont visité pendant une heure un
groupe de personnes évacuées à Tokyo. »
Reuters informe pour sa part dès Tokyo:
« Le
Japon a actualisé ce mercredi ses normes relatives aux centrales atomiques, ce
qui constitue la première reconnaissance officielle qu’elles étaient
insuffisantes quand un séisme a endommagé une de ses installations et déclenché
la pire crise atomique depuis celle de Tchernobyl en 1986.
« L’annonce
a été faite après que le gouvernement a reconnu que la fin de la crise n’était
pas en vue et qu’une élévation des niveaux d’iode radioactif dans l’eau de mer était
venue s’ajouter aux évidences de fuites des réacteurs autour de la centrale et
au-delà.
« Des
découvertes de plutonium dans le sol de la centrale ont fait monter l’alarme
publique au sujet de cet accident qui a éclipsé la catastrophe humaine provoqué
par le séisme et le tsunami du 11 mars, avec ses 27 500 morts et disparus.
« Avant
cette catastrophe, les cinquante-cinq centrales atomiques du Japon
fournissaient près de 30 p. 100 de l’énergie électrique du pays, et ce
pourcentage était censé s’élever à 50 p. 100 d’ici à 2030, soit parmi les plus importants
au monde.
« De
nouvelles lectures ont indiqué que l’iode radioactif dépassait de 3 355
fois les limites légales, a indiqué l’agence publique de sécurité nucléaire qui
en a toutefois minimisé l’impact en affirmant que les personnes avaient
abandonné l’endroit et que la pêche y
avait cessé.
« Des
centaines d’ingénieurs se sont battus pendant presque trois semaines pour
refroidir les réacteurs de la centrale et éviter une fusion catastrophique des
barres d’énergie, bien que ce scénario cauchemardesque semble avoir été évité.
« Selon
Jesper Koll, directeur de recherche des valeur de
« "Le
pire scénario possible est que cette situation se prolonge non un mois, ou deux
ou six, mais deux ans, ou indéfiniment", a-t-il déclaré.
« Le
plutonium, un sous-produit des réactions nucléaires utilisable dans des bombes
atomiques, est hautement carcinogène et constitue une des substances les plus
dangereuses de la planète, ont signalé des experts. »
Une troisième agence,
« Les
techniciens japonais ne parviennent toujours pas à freiner la crise nucléaire,
presque trois semaines après les accidents survenus dans la centrale atomique
de Fukushima. Le gouvernement japonais a donc commencé à étudier des mesures
extraordinaires pour arrêter l’émission de radioactivité depuis les
installations.
« L’idée
est de recouvrir les réacteurs d’une sorte de tissu. Les valeurs élevées d’iode
131 en mer indiquent des radiations croissantes. L’organisation écologiste
Greenpace avertit aussi, à partir de ses propres mesures, que la santé de la
population court de sérieux dangers.
« Des
experts estiment que l’on peut tarder des mois à éviter définitivement une
fusion éventuelle du cœur des réacteurs. Tepco a promis d’améliorer les conditions
de travail de ses techniciens, toujours plus nerveux et épuisés. »
Tandis que ces événements se déroulent au Japon, le président bolivarien du
Venezuela, après avoir visité l’Argentine et l’Uruguay, se rend en Bolivie,
favorisant des accords économiques et resserrant les liens avec des pays de
notre sous-continent bien décidés à être indépendants.
Chávez a reçu à l’Université de
Ce n’est plus Cuba toute seule, mais de nombreux peuples qui sont disposés
à se battre jusqu'à la mort pour leur patrie.
Fidel Castro Ruz
Le 30 mars 2011
18 h 51