Message de Fidel au président
Nicolás Maduro
Monsieur Nicolás Maduro, président de la République bolivarienne du
Venezuela
La presse a fait savoir que les chefs d’État ou de gouvernement de l’ALBA
se réuniront demain, mardi 17 mars, à Caracas pour analyser la politique
insolite de l’administration étasunienne contre le Venezuela et contre
l’Alliance.
L’idée de cette Alliance est née de Chávez en personne, qui souhaitait
partager avec ses frères caribéens les énormes ressources économiques dont la
Nature a doté sa patrie mais dont les profits aboutissaient dans les poches de
puissantes sociétés étasuniennes et de quelques millionnaires vénézuéliens.
La corruption et le gaspillage ont été la façon de vivre fondamentale de la
première oligarchie de tendance fasciste, adonnée à la violence et aux crimes.
Ceux-ci ont été si intolérables pour l’héroïque peuple vénézuélien qu’il ne
pourra pas les oublier et qu’il n’admettra jamais un retour au passé
ignominieux de l’époque d’avant la Révolution, marqué entre autres par le
pillage de centres commerciaux et l’assassinat d’on ne sait combien de milliers
de personnes.
Simón Bolívar s’attacha à une mission colossale : libérer le continent.
Plus de la moitié de son peuple lutta et mourut pendant de longues années de
bataille ininterrompue.
Le Venezuela, qui représente moins de un pour cent de la surface de notre
planète, possède les plus grands réserves d’hydrocarbures du monde. Pendant
tout un siècle, il fut contraint de produire tout le carburant dont avaient
besoin les puissances européennes et les États-Unis. Les hydrocarbures, formés
au cours de millions d’années, seront épuisés en un siècle au plus, tandis que
la population mondiale, qui se chiffre aujourd’hui à 7,2 milliards d’habitants,
doublera en cent ans et se montera d’ici à deux siècles à 21 milliards. Seuls
les prodiges de la technologie la plus de pointe permettront peut-être à notre espèce
de survivre un peu plus longtemps.
Pourquoi, au lieu de s’en servir pour intoxiquer, n’utilise-t-on pas l’impact
fabuleux des médias pour informer et éduquer au sujet de ces réalités que
chaque personne de jugement doit connaître ?
Un Sommet de l’ALBA ne peut pas ne pas tenir compte de ces réalités qui
nous concernent de si près.
La République bolivarienne du Venezuela a déclaré sans ambages être prête à
discuter d’une façon pacifique et civilisée avec le gouvernement étasunien,
tout en précisant qu’elle n’en acceptera jamais les menaces ni les diktats.
J’ai constaté non seulement l’attitude du peuple héroïque de Bolívar et de
Chávez, mais aussi une circonstance spéciale : la discipline exemplaire et
l’état d’esprit des Forces armées nationales bolivariennes. Quoi qu’il fasse,
l’impérialisme étasunien ne pourra jamais compter sur elles pour faire ce qu’il
a fait durant tant d’années. Le Venezuela possède aujourd’hui les soldats et
officiers les mieux équipés d’Amérique latine.
À ta réunion récente avec les officiers, on pouvait constater qu’ils
étaient prêts à verser jusqu’à la dernière goutte de leur sang pour leur
patrie.
Accolade fraternelle à tous les Vénézuéliens, aux peuples de l’ALBA et à
toi.
Fidel Castro Ruz
16 mars 2015
23 h 14